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vendredi 30 décembre 2011

chapelle de Rosquelfen

Recherches sur les origines du monument.

Un examen détaillé de la voûte et du mobilier contenu dans la chapelle apporte un nouvel éclairage sur l'origine du monument. En effet, le principal donateur a laissé son empreinte dans l'édifice en faisant sculpter ses armoiries sur la voûte et sur le retable classé qui, rappelons le est en réalité un ancien jubé du XVIe siècle. Il est très vraisemblable que ce jubé était bien à l'origine, installé entre le choeur et la nef, au moment où l'extension de celle-ci a été décidée. Un argument important milite en faveur de cette hypothèse par la présence des armoiries du donateur sur le jubé comme sur la voûte.

La première sculpture après l'angelot se situe à l'aplomb du maître-autel, proche de la grande verrière du pignon Est. Il s'agit d'un petit personnage (ange) qui présente dans ses mains un blason à trois croissants. Les couleurs d'origine ont disparu, mais on les retrouve sur le jubé. Il apparait alors que ce blason est d'argent à trois croissants de gueule, décliné de différentes manières par les sculpteurs mais avec la même disposition comme le montre le schéma ci-dessous qui reprend les différentes déclinaisons.


Le blason de droite reproduit celui du retable-jubé, celui du dessous, le blason de la voûte et celui de gauche, une des formes courantes du blason de la famille de Roc'h cazre ou Roc'hcaër dont le manoir patronymique se situait au XVe siècle sur la commune de Plouguer (actuellement Carhaix-Plouguer). Cette famille avait des alliances  sur Lanrivain, alors Trève de Bothoa et sur Bothoa même (de Kerdaniel et DeJars de Keranroue). Nous avons demandé l'aide de l'association Carhaisienne de recherche généalogique et des spécialistes en héraldique pour tenter d'en savoir plus. A suivre donc...

jeudi 29 décembre 2011

poème

En lisant Andreï Makine

Pourquoi donc rechercher des paradis pérennes
Des plaisirs inusables et le bonheur sans fin
De ces statues de pierre envier le destin
D'une éternelle durée patinée de lichens?

Pourquoi faire cette erreur, pour nous, simples mortels?
L'obsession de durer n'est rien de plus qu'un leurre
Le lierre recouvre l'arbre de perpétuelle verdeur
Vitalité de lianes sur cadavre réel

Les paradis fugaces sont pourtant bien les seuls
Que nous puissions atteindre en des lieux éphémères
Nous ne les voyons pas dans leurs fragiles sphères
Leurs éblouissements s'éteignent sous le linceul
 
De notre aveuglement à refuser la vie
Quelques minutes, une heure de bonheur sans nuages
Attardons nous enfin sur le chemin des sages
Et bâtissons nos rêves au présent qui s'enfuit
 

Vallée du Blavet sous son manteau de brume hivernale

mardi 20 décembre 2011

poème

La tempête Joachim

Poséidon s'agite quand Eole s'exaspère
Et ce pacte guerrier unissant des géants
Lance à l'assaut des côtes ses forces meurtrières
Sa cavalerie blanche dirigée par les vents

La lande sombre et froide aux semis de rochers
En posture de spectres flagellés, ruisselants,
Se déchire et s'écrase sous les charges endiablées
Des fureurs océanes aux farouches accents

Le tremblement de l'air dans la nuit agitée
Le grondement des bois torturés par le vent
Ramènent d'outre-tombe la voix des trépassés
Comme un rappel soudain de la fuite du temps

Il est de ces tourments que l'hiver amoncelle
En forme de mise en garde aux hommes présomptueux
Leur empreinte sur la terre n'est jamais éternelle
La mémoire seule conserve les instants lumineux

jeudi 1 décembre 2011

poème

Crépuscule

Le soleil vers l'Iroise embrase l'horizon
Demain il renaîtra au-dessus du Liscuis
En blanchisseur des brumes, éclairant les maisons
De pierres grises et froides sur la lande endormie

Ainsi passent les jours depuis l'aube des temps
Sur les roches immuables dans les vallons boisés
Sur les eaux d'un grand lac, sur la forêt bruissant
D'un souffle continu de ses branches agitées

Les bois nus de l'hiver au printemps reverdissent
Conservent leur vigueur sans cesse renaissante
Les jonquilles et les roses chaque année refleurissent
En hymne magistral  à la vie triomphante

Je sais que chaque année d'un pas moins assuré
J'irai par les collines sur la lande fleurie
Il me faudra partir, mon temps sera passé
Et rien ne manquera dans ce monde infini.

vendredi 25 novembre 2011

poème

Liens
Ami lecteur vois-tu dans le foisonnement
Des mots amoncelés au gré des états d'âme
Le souffle passionné, invasif et puissant
Des liens forts et vivants qui m'unissent à la terre
Du pays vert et bleu tout nimbé de mystère
Cet océan des bois où navigue mon âme

Aux sources de l'enfance, au rythme des années
Voir la forêt mouvante affirmer sa conquête
Accompagner les chênes dans leur lente poussée
Par les landes et les gorges silencieuses et secrètes
Ecouter le murmure des sources innombrables
Et traverser le temps de saisons mémorables

Ce monde lumineux s'estompe au crépuscule
Et l'esprit se libère enfin des apparences
Approche le rivage d'un univers immense
Où la raison s'éteint, le quotidien bascule
Pour enfin libérer la douce symphonie
Effaçant la mémoire dans un berceau d'oubli

Et s'offre le bonheur sur la terre bienheureuse
Sans espérances vaines conjuguées au futur
Avant de s'endormir à l'ombre des vieux murs
Vivre encore un instant l'étreinte des amants
Jusqu'à l'aube naissante d'une journée brumeuse
Où la rosée se mêle aux larmes des vivants.

mercredi 16 novembre 2011

poème

En attendant l'hiver

Le temps est revenu des torpeurs du sommeil
Et du renoncement à l'éternelle verdeur
Des amours partagés dans la douce chaleur
D'un soleil déclinant vers le ponant vermeil

Les vivants qui l'été s'enivraient de soleil
Contemplant du sommet d'un vieux château ruiné
La Comté bienheureuse dans sa douce clarté
Cheminent en solitude et la mémoire en veille

Ainsi le coeur et l'âme choisissent le silence
Les horizons de brume et les sommets venteux
La raison lutte encore en formulant le voeu
Que demeure l'harmonie sans blessures ni offenses

Et les allées couvertes balisent le passage
D'un marcheur méditant, familier de ces lieux
Les rivages du mystère sont toujours silencieux
Cette terre hors du temps demeure l'Eden des sages

mercredi 2 novembre 2011

poème

Transhumance

Le temps est revenu de quitter les collines
Les rivières bondissantes dans les chaos moussus
Les rochers sur la lande, les forêts de feuillus
Et la maison de pierres qui s'endort sous la bruine.

La cheminée diffuse la chaleur des tisons
Et les ombres mouvantes bientôt vont s'endormir
Recouverts par la cendre, les feux et les soupirs
S'éteignent en silence à la morte saison.

Mais alors que la pluie et les vents rugissants
Burinent encore l'ardoise et torturent les chênes
Sous la cendre demeurent, précieuses et souveraines,
Les braises incandescentes des désirs renaissants.


vendredi 28 octobre 2011

poème

Le jour

L'aube tardive d'un matin froid
Hésite encore dans son réveil
A allumer le feu vermeil
Sur les rochers, gorges et bois

Le soleil pâle au jour montant
Salue l'ardoise des crêtes vives
Naissent les ombres le long des rives
D'un lac perdu au bois dormant

Ici les murs d'un vieux château
Parlent au coeur d'un solitaire
Passe le jour et son mystère
Bientôt le soir et ses corbeaux

Le jour décline et la forêt
Perd ses couleurs de rouille et d'or
Le Bonnet Rouge enfin s'endort
Confiant aux elfes d'anciens secrets.

mercredi 26 octobre 2011

poème

Le carnet

Carnet de cuir
Mémoire en main
Ecrire et lire
Joies et chagrins

Les mots couchés
Sur parchemin
Temps partagé
Fort et serein

Images bleues
Papier vélin
Bouquet précieux
Histoire sans fin

Tendres instants
Parfums d'hier
 Passe le temps
Des éphémères.

samedi 22 octobre 2011

poème

L'elfe

Du bois de merisier, replié et transi
Méditant immobile, aux deux ailes perdues
L'elfe en introspection apparaît simple et nu
Les mains qui l'ont sculpté l'ont façonné ainsi

Que peut donc exprimer son repli intérieur
Le désir insensé de suspendre le temps
Le souvenir tenace de fabuleux moments
Dont la mémoire fidèle restitue la saveur?
 
En position foetale, l'être nu se construit
Comme la chrysalide dans sa prison de soie
Retrouve enfin les ailes, un corps qui se déploie
Pour renaître au futur et embrasser la vie.

samedi 15 octobre 2011

poème

Temps d'automne

Les nuits les jours filent le temps
Comme l'araignée tisse sa toile
Tous les matins discrètement
Passe la vie sous les étoiles.

Encore un jour et ses couleurs
Son soleil d'or aux éclats d'ambre
Pour oublier dans sa chaleur
Le temps qui vient du noir novembre.

Tombent les feuilles sur les chemins
Epaisse couche rouille et sanguine
Que le vent pousse, le vent taquin
En liberté sur les collines.

Revivrons-nous les doux instants
Des jours d'été, des découvertes?
Temps qui s'enfuit, temps violent
Laisse à la vie la porte ouverte!

Reverrons nous les jours heureux
Les fleurs de mai, les ciels d'azur?
La cheminée offre ses feux
Dansent les flammes jusqu'au futur.

lundi 3 octobre 2011

chapelle de Rosquelfen

Skouaz ouzh skoaz (épaule conte épaule)

Le 3 octobre 2011, en partenariat avec la Délégation bretonne de la Fondation du Patrimoine, la Région Bretagne innove en mettant en oeuvre un tout nouveau dispositif visant à encourager et récompenser la démarche de souscription populaire et donc de mobilisation locale autour de projets de restauration et pour la circonstance, de la chapelle de Rosquelfen. En présence de nombreux invités dont un sénateur , délégués régionaux, délégués de pays et départementaux et presse locale, un accueil et une présentation de la chapelle s'est déroulée à partir de 10h30 suivie d'un discours du maire de Laniscat à la salle des fêtes et d'un vin d'honneur. Cette manifestation vient concrétiser l'appui financier de la région et encourage les bénévoles et la mairie à poursuivre le travail de restauration engagé en 2011.


Chapelle de Rosquelfen à la fin de la première tranche de travaux, vue de l'Est, entrée principale.

poème

Ephémère

La chanson des ailleurs
Alimente le mirage
Les rêves de bonheur
Pérenne et sans orage

Perdu dans l'infini
Un céleste miroir
Reflète l'agonie
De saisons transitoires

Malédiction passée
Feux du soleil couchant
Dispersent en fumée
L'assurance des vivants

Ni prières ni remords
L'automne précède encore
Le silence de l'hiver
L'insondable mystère

De l'éternelle naissance
Au printemps des alliances
Qu'une rose illumine
Sur sa garde d'épines.

mercredi 28 septembre 2011

poème

La rune Jera

Le soleil de l'automne colore et illumine
Dans un sous-bois de chênes où se mettent à vibrer
Ses rayons translucides de belle ambre et citrine,
Une stèle de schiste et sa rune gravée

Deux kenaz imbriqués font la rune dynamique
En forme de réplique à l'immobile Isa
Le Blavet les sépare et ces graphies antiques
Semblent se défier en un secret combat.

La rune atteste ici qu'un cycle est achevé
Un autre lui succède, positif et vivant
Le cycle qui commence efface le passé
Et fait vivre l'espoir à l'automne triomphant.

Tout ce que l'homme acquiert sera repris un jour
Cette simple évidence par la rune est transmise
Le changement s'opère maintenant et toujours
L'accepter et comprendre, c'est l'harmonie conquise!

samedi 24 septembre 2011

poème

Rêve automnal

J'ai rêvé pour vos yeux, de sublimes horizons
De crêtes forestières, de schistes mordorés
Où le feu de l'automne colorant les vallons
Illumine de ses ors, la secrète Comté.

Les braises de l'automne succèdent à l'été
Et entretiennent encore les heures chaleureuses
Où les fruits se colorent avant de succomber
Aux caprices d'Eole et ses charges pluvieuses.

J'ai aimé dans vos coeurs, ce désir de comprendre
Le pays des lutins, des elfes et des fées
Les braises apparaissent sous un voile de cendre
Avec l'ambre et le feu de l'automne enchanté.

J'ai voulu, inconscient, que s'arrète le temps
Me nourrir de légendes, boire aux sources d'eau pure
Le bonheur savez-vous, se conjugue au présent
Et le présent je sais que jamais il ne dure.

jeudi 22 septembre 2011

chapelle de Rosquelfen

Statuaire
La statuaire ancienne de la chapelle présente une grande variété. Certaines statues sont en bois polychrome comme Saint Jean et Sainte Barbe déjà présentées (voir messages plus anciens), mais aussi la vierge à l'enfant restaurée en juin dernier, Sainte Marguerite ci-dessous, sortant du dragon.

D'autres statues sont en pierre, parfois polychromes comme Saint Sébastien percé de trous et objet d'une ancienne superstition qui consistait à placer une cheville de bois à l'emplacement percé où un malade avait mal afin d'obtenir sa guérison par l'intercession du saint.

mercredi 21 septembre 2011

poème

Liscuis

Liscuis qui cours vers le Blavet
Tu coules ici indifférent
Tu joues tranquille et innocent
Toi qui ne crains du temps, le trait!

Tu as vécu la mise en cage
Par les moulins et pêcheries
Charrois de grains, linges blanchis
Par lavandières aux corps sans âge

Tu as reçu les confidences
Des pauvres gens, de grands seigneurs
Tout en creusant ton lit mineur
Dans les rochers de ta naissance

Barrages, biefs, murs effondrés
Témoignent encore des riches heures
D'un beau ruisseau toujours rieur
Fêtant sans cesse la liberté!

lundi 19 septembre 2011

Sculpture

Exemple de réemploi d'un élément d'ancienne balustrade ou rampe d'escalier en chêne: petit hibou, tête à angle droit:
présenté dans un massif de rhododendrons (taille: environ 30cm de hauteur).
Dans un merisier, personnage en cours (introspection)

samedi 17 septembre 2011

poème

Méditation

Promeneur, promeneur, écoute ta conscience
Il est temps maintenant d'entendre le message
Que murmure la terre aux hommes sans patience
Ceux du consumérisme frénétique et sauvage.

La voix des bois, des landes est une voie de sagesse
Qui conduit par les crêtes, aux sources du bonheur
Par ses formes amies et ses couleurs en liesse
La nature adoucit les tourments de nos coeurs.

Au loin dans la vallée apparaissent les vieux murs
D'une ancienne abbaye, joyau d'un autre temps
Qui laisse voir encore les multiples blessures
Infligées par les hommes à sa beauté d'antan.

Il n'est plus aujourd'hui les anciennes prébendes
Des Abbés d'autrefois, exploitant le pays
L'homme ne fait que passer sur la terre des landes
Et son regard pensif s'arrête enfin ici.
 

vendredi 9 septembre 2011

poème

Le Breuil du Chêne

C'est un jour de grand vent, pluvieux et sans lumière
Je pénètre en sous-bois par une sente inconnue
Un amas de rochers telle une muraille austère
S'élève devant moi surplombant les feuillus

Soudain sur une dalle au relief étonnant
Un oiseau immobile, un vieux corbeau du Breuil
A l'oeil brillant et noir me regarde fixement
Serait-ce un signe funeste dans la forêt en deuil?

Les nuages se déchirent et laissent un instant
Un rayon lumineux éclairer le visage
D'un géant solitaire figé vers le levant
Où niche l'oiseau noir impassible et sans âge.

Le géant au corbeau est gardien d'une porte
Qui par le Breuil s'entrouvre sur un mystère ancien
Celui qu'un druide jadis dans cette place forte
Fit graver dans la pierre pour ses frères humains.

mardi 23 août 2011

poème

"Les bucoliques" de Tavernioù

Au fond d'une vallée, sous un chêne centenaire
Vivait un homme heureux, rustique et solitaire.
Le confort de la ville, il s'en moquait beaucoup
Ici les gens savaient qui était Tavernioù.

Le vieil original sur les bords du Liscuis
Tenait d'un Raboliot échappant aux ennuis
Il abordait Gouarec comme on part à la guerre
Embouchant son clairon, invoquant Jupiter!

Et tel un Diogène sortant de son tonneau
Préchait aux Gouarécains les conséquences de l'eau
Sur la santé des gens privés du réconfort
De la littérature comme d'un alcool fort!

C'est un hiver hélas que s'aggrava la crise
Gouarec trempait dans l'eau, de l'écluse à l'église
Il fallut circuler dans des barques à fond plat
Les gens ne vivaient plus, leur santé n'allait pas!

Tavernioù, le vieux sage, du fond de son Liscuis
Dans le lit du torrent, par l'Ankou fut conduit
Pestant la veille encore sur ce monde hygrophile
Dans une poche de sa veste, on découvrit Virgile.

Ne nous arrêtons pas sur l'apparence des gens
Il en va des petits comme bien sûr des grands
Il faut aimer la vie pour être aimé par elle
Cultiver son esprit, c'est se rendre immortel!

lundi 22 août 2011

poème

Méditation estivale

Pénombre apaisante
Dans la maison de pierres.
La lecture consolante des philosophes
Arrête le temps.

Loin du bruit, hors du monde
L'esprit vagabonde éludant le futile.
L'été est revenu
Et nous fait découvrir
La difficulté d'un art: celui de ne "presque rien faire!"

A l'ouest, le soleil déjà décline
L'homme heureux médite sur la brièveté du jour
Le soucieux sur la lenteur des semaines
L'indifférent à toutes choses se conforme à celles-ci.

samedi 20 août 2011

Tro ar chapeliou

Le jeudi 18 août s'est déroulée l'animation dite du "Tro ar chapeliou" initiée par l'Office du Tourisme du Kreiz Breizh et qui se terminait cette année par la chapelle de Rosquelfen. Cette journée qui a été un véritable succès avait débuté par une randonnée commentée dans les Landes du Liscuis, une façon de situer Rosquelfen dans son contexte géographique, topographique, géologique et historique. Une trentaine de personnes ont suivi cette randonnée débutée à 15h30 et terminée à 18h. A 18h30, une causerie sur la chapelle a regroupé environ 80 personnes qui ont écouté avec intérêt l'histoire du monument, des origines à aujourd'hui avec un aperçu des travaux de restauration (voir les articles antérieurs illustrés sur la chapelle) déjà réalisés cette année et les projets de travaux à venir. Une collation a suivi, puis à 20h30, un concert a regroupé cette fois près de 170 personnes qui ont entendu en première partie deux harpistes talentueuses de l'école de musique du Kreiz Breizh (duo Awena et Marie) puis le trio  Anne Gaelle Normand (chanteuse), Hoella Barbedette (harpiste) et Delphine Quenderff (contrebasse). Le succès de cette journée confirme à la fois l'intérêt de la population pour l'initiative du "Tro ar chapeliou" et pour la chapelle de Rosquelfen qui mobilise de nombreux habitants du village et des environs pour sauvegarder le monument.

mercredi 17 août 2011

poème

Le message d'Isa

Près des aulnes, sous les chênes, dans un vallon perdu
Chante une source claire dite des trois fontaines
Mélodie en sous-bois dans les roches moussues
Accompagnant le rêve et les pensées humaines

En amont de la source, apparait une stèle
Où la rune d'Isa en doublon est gravée
Message d'un autre monde, la rune se révèle
Un pic blanc de glace dans la pierre bleutée

Cristal de tourmaline, aiguille noire de charbon
Ou glace blanche et froide, immobile et secrète
Construction atomique en étroite cohésion
Arrête le mouvement, solitude complète.

Contrôler l'énergie pour reconstruire le moi
C'est prendre du recul, introspection bien sûr
Pour retrouver ensuite, sans regrets ni émoi
Le message secret des runes du futur.

mardi 16 août 2011

chapelle de Rosquelfen

Exposition d'art: dessins, peintures, sculptures, broderie haute couture, tournage sur bois par des artistes locaux dans la chapelle de Rosquelfen les 6 et 7 août 2011.
Plus de 500 personnes ont visité cette exposition organisée par quelques bénévoles et "Amis de la Chapelle de Rosquelfen". Ce succès révèle l'intérêt de la population pour les initiatives de ce genre, pour le monument lui-même et pour l'art en général, ce qui motive d'autant plus les bénévoles engagés dans la sauvegarde de la chapelle.



 Peintures exposées dans la chapelle



 Photos de statères du trésor de Laniscat, découvert en 2007 à proximité et au nord du village de Rosquelfen. En arrière plan, le retable classé du transept présentant des personnages habillés à la mode du XVIe siècle, date du retable correspondant à un ancien jubé retaillé.





 Partie centrale du retable classé avec les statues de Sainte Barbe à gauche et Saint Jean à droite, en bois polychrome du XVIe siècle. Présentation de peintures d'amateur au premier plan.





Présentation de peintures dans la nef de la chapelle

lundi 8 août 2011

poème

Le bel âge

Heureux sexagénaires, avant d'être affublés
Des oripeaux de l'âge qui somnolent au futur
Abordez le présent avec sérénité
En vivant pleinement les conseils d'Epicure

Eloignés pour un temps de l'ombre du tombeau
Mettez vite à profit vos expériences acquises
Cet âge est de sagesse, sans dissoudre le beau,
Nécessaire viatique pour des années exquises.

Ainsi le temps présent est celui de la vie
Pour le corps et l'esprit, à nourrir sans attendre
Prendre la liberté d'assouvir ses envies
Partager son savoir et puis toujours apprendre!

lundi 1 août 2011

poème

Eté 2011

Promeneur cette année t'étonne!
L'été se confond à l'automne
Car le soleil se lave ici
Dans les ondées baignant la terre
Suivant sa course en solitaire
Sous l'arc-en-ciel, nuages gris

L'eau est ainsi cadeau béni
Et manteau vert sur le pays
Aux crêtes vives d'ardoises bleues.
Le vert et bleu s'ajoutent à l'or
Des fleurs d'ajoncs qui poussent encore
Dans ce pays béni des dieux.

L'été n'est pas rigueur d'azur
Ni couleurs vives ni ciel bleu pur
Mais une palette de pastels
Complexité toute en nuances
Soleil couchant, lac de garance
Un paradis pour les mortels.

Promeneur si tu cherches encore
Dans ce pays d'autres trésors
Que celui qu'il peut te donner
Les eaux des sources de la vie,
Forêts, fontaines, vertes prairies,
Alors ailleurs tu dois chercher.

poème

Aux Allées Couvertes

Persistance de la vie à refaire en silence
 La balance des choses en équilibre instable
 Table de pierre antique en tombe vénérable
 Formidable vaisseau, la mort aurait un sens?

Des hommes inhumés là ont laissé leur empreinte
 Complainte du tombeau au sommet du landier
 Landes, fougères, bruyères, en suaire d'herbier
Enveloppent l'espace et la mémoire éteinte.

Table d'hôte ou de pierre, de la vie à la mort
Morte vie sans bonheur ou amour de la vie
 Vivre c'est bien aimer, bonheur es-tu d'ici?
Ici est aujourd'hui et aimer rend plus fort.

samedi 23 juillet 2011

trésor de Laniscat

Le plus important trésor monétaire datant de la Tène (IIIe au premier siècle avant notre ère) en France a été découvert en 2007 lors de travaux  de contournement de Gouarec, à proximité de Rosquelfen, par l'archéologie préventive (des statères avaient déjà été découverts par Claudine Bernard de Laniscat). Ce trésor est composé de 58 statères d'or allié et 487 quart de statères de même composition. Ces pièces qui représentent une fortune considérable pour l'époque appartiennent selon les archéologues à la tribu celte des Osismes qui occupaient l'ouest de l'Armorique et dont la capitale se situait à l'emplacement de l'actuelle ville de Carhaix. Selon les mêmes sources (INRAP), ces monnaies dateraient de la fin de la Tène, c'est à dire au début de l'occupation romaine de l'Armorique (70 à 50 avant JC). Si nous comparons ces pièces à d'autres pièces plus anciennes mais également de la Tène (troisième et deuxième siècle avant notre ère) on constate une grande variabilité des couleurs ce qui correspond également à une variabilité métallurgique. En effet, la fin de la Tène se caractérise par la raréfaction de l'or. Celui-ci est fortement dilué par alliage avec le cuivre et l'argent. C'est pourquoi l'appellation d'électrum pour ces pièces n'est pas appropriée, même si en "Histoire de l'Art" son usage est exagérément extensif. Il s'agit bien d'or allié à forte teneur en cuivre (l'électrum est un alliage naturel d'or et d'argent pour les minéralogistes).

Statère du Trésor de Laniscat, avers à tête d'homme aux cheveux en boudins et sourcil perlé. Frappe bien centrée et bords irréguliers. Couleur cuivrée. L'avers est légèrement bombé (il se trouve du coté du coin "dormant" au cours de la frappe; le revers est lui plus concave car il prend directement le choc du coin "mobile"

Revers de la même pièce avec cheval au galop monté d'un cavalier brandissant un javelot et muni d'un bouclier. Probable gonfanon en demi-lune devant le cavalier , animal dont on aperçoit l'arrière-train sous les antérieurs du cheval. Ce thème du guerrier à cheval est particulièrement fréquent chez les celtes.
Certains statères sont moins cuivrés et approchent la couleur du "bas or" ci-dessous (pièces Namnètes) ce qui correspond à des différences de teneur en or, argent et cuivre, observation intéressante pour la compréhension de l'histoire complexe de ce trésor.



Observons la couleur de ce statère d'or à traces de cuivre provenant de la dispersion de la collection personnelle d'André Breton en 2007. Il s'agit d'une pièce Suessiones (Avers) plus ancienne que les pièces du trésor de Laniscat et en or pratiquement pur (quelques % de Cu). La différence de couleur est sans ambiguïté.


Le revers de la pièce est également bien centré, ovalisé au moment de la frappe (Suessiones or).
Pour comparer avec un autre type d'alliage que les numismates appellent "bas or", il faut observer attentivement la pièce ci-dessous en bas-or qui correspond à une proportion à peu près équivalente d'or et d'argent ainsi qu'un faible pourcentage de cuivre. La couleur est caractéristique et permet de faire la distinction entre statère d'or, bas or et or allié à faible teneur qui caractérise la fin de l'époque celtique.
Avers de statère "Namnetes bas or" à tête d'homme de profil à droite, chevelu, ornementation perlée. La couleur comparée à la pièce précédente est plus pâle ce qui dénote une teneur plus importante d'argent avec présence de cuivre (analysé par microscopie électronique à balayage couplée à un analyseur EDS)

Dispersion de la collection d'André Breton: 2007
Période de la Tène II
Même pièce "Namnetes bas or" au cavalier à bride tenue, en position de saut par dessus un personnage à tête "d'Alien". L'extraordinaire diversité des graphismes qui s'éloignent du réalisme méditerranéen et témoignent d'une capacité d'abstraction et d'imagination spécifique au monde celtique, est une source inépuisable d'étude et un document laissé par nos ancêtres comme une fenêtre ouverte sur leur imaginaire, leurs concepts métaphysiques et l'extraordinaire finesse de leur art!

mardi 19 juillet 2011

chapelle de Rosquelfen

 Les personnages sculptés du retable correspondent très probablement aux donateurs. Leur tenue vestimentaire est conforme au style François Premier.

En examinant les personnages on s'aperçoit que tous les hommes sont représentés avec une barbe (à l'exception de Saint Jean qui figure dans cet ensemble actuellement mais qui pourrait bien provenir d'un autre mobilier de même époque).

La restauration tient compte de la polychromie d'origine.
Ce retable a été classé le 13 août 1964


vendredi 8 juillet 2011

poème

Orage

Le ciel toujours mobile rassemble les nuages
Déroule leurs masses sombres comme un signal funeste
Bientôt viendra la pluie, le souffle de l'orage
Les ruisseaux bondissants sous la colère céleste.

Puis l'orage passera, repassera encore
Sur les crêtes boisées, sur les maisons de pierres
Sur les prés verdoyants, sur les enclos des morts
Dans une course sans fin, sans raisons, sans repères.

L'eau, la terre et le feu célèbrent leurs épousailles
Et perpétuent sans fin le cycle de la vie
Ainsi l'espoir est vif au moment des semailles
Puis le bonheur parfois aux automnes épanouis.

L'humain contemplatif pressent déjà l'hiver
Qui jette dans sa mémoire de grands reflets glacés
Sa conscience du temps a une saveur amere
Celle d'un bonheur furtif face à l'éternité.

mardi 5 juillet 2011

poème

Confidences aux ruines

Dans cet Eden, terroir des fées
Les mousses vertes recouvrent encore
Ecorces, murs et grands rochers
Dans une lumière aux reflets d'or

Paraît soudain dans un landier
Les pans de mur d'un ermitage
Offrant aux ronces ses pierres ornées
Triste destin d'un vieil ouvrage


Et cette ruine dans son vallon
Exhale encore tant de mystère
A ces vieux murs se confieront
Par les amants, des voeux sincères

Dans la beauté de ce lieu fort
Arcs ogivés, pierres sculptées
Le grand secret des coeurs et corps
La symphonie Eternité.

dimanche 3 juillet 2011

sculpture

Le tuffeau blanc de Touraine offre des possibilités inégalées dans l'exécution de détails en sculpture. Son emploi est recherché pour les frises, bas-reliefs et ornementation des façades de monuments religieux ou profanes. C'est pourquoi la Touraine regorge de monuments très ornés comme églises, cathédrales, châteaux. Dans ce bloc de tuffeau blanc, un essai représentant deux rois de l'époque mérovingienne en Bretagne: Judual et Judicaël, et un roi de l'époque Carolingienne: Nominoë, premier roi de Bretagne (IXe siècle).

Rois bretons dans tuffeau de Touraine

vendredi 1 juillet 2011

Sculpture

élément de corniche du XVI e redimentionné
Au cours du mois de juin 2011, les Amis de la Chapelle de Rosquelfen poursuivent les initiatives allant jusque la rénovation du mobilier ornemental de la chapelle en très mauvais état. C'est le cas de la corniche du porche d'entrée et ses éléments décoratifs dont l'examen montre qu'il s'agit d'un assemblage hétérogène bien postérieur à la disposition d'origine. On observe en effet que la corniche située au dessus de l'entrée très ornée (fin XV e début XVIe siècle) a été enlevée au droit de la porte pour confectionner une niche dans laquelle a été insérée une armoire très ornée, redimensionnée (découpe de la base et disparition du chapiteau terminal) ce qui démontre bien le réemploi de ce mobilier polychrome du XVIe siècle.
emplacement de l'ensemble décoratif (fermé par planches)

jeudi 30 juin 2011

poème

Le choix d'Epicure
"La vérité est au fond de l'abîme et l'abîme est sans fond"
                          Démocrite (460 avant JC)


Le hasard est joueur et nous de petits pions
Posés sur l'échiquier de ce monde infini
Il nous place et déplace sans nous dire les raisons
Pour nous jeter enfin dans le puits de l'oubli

Mais l'homme du hasard ne comprend pas les choix
Persuadé souvent  qu'un tuteur bienveillant
Pèse sur son destin, lui évitant l'exploit
De réussir sa vie ici et maintenant!

Le phylactère succint dans les doigts d'épicure
Indique les idées, convictions du sculpteur
Taillant le tronc de chêne et gravant l'écriture
Des philosophes grecs d'avant le Rédempteur

Démocrite, Epicure, en penseurs humains
Ont vu la Vérité chutant dans les tréfonds
D'un abîme grand ouvert et comprirent soudain
Que l'homme ne saurait rien, l'abîme était sans fond!

samedi 25 juin 2011

poème

Confidence

Fontaine qui coule des schistes bleus
Vallée du Daoulas
Ecoute la peine du promeneur
Dans sa poitrine bondit son coeur
L'esprit est jeune dans un corps vieux.

Et le passant peut admirer
L'écrin sylvestre de son enfance
La maison basse de sa naissance
La nature forte et préservée

Il sent pourtant cette menace
Toujours issue du genre humain
Qui aujourd'hui ne comprend rien
A l'équilibre de cet espace

Car c'est ici, terre sous la pluie
Que la nature impose à tous
Son manteau vert, ses fleurs, ses mousses
La véritable source de vie.

jeudi 23 juin 2011

chapelle juin 2011

Le mobilier orné qui encadre l'autel à traces de polychromie correspond dans cette position à un retable. Ce retable était à l'origine un jubé ou élément de jubé, classé le 13 août 1964. Il a été déplacé et adapté au mur contre lequel il est adossé. Les médaillons en bois polychrome représentent les donateurs et correspondent par leur habillement à des personnages du XVIe siècle. Il n'est donc pas invraisemblable que ce jubé soit un élément de celui qui séparait à l'origine, la nef du choeur, disposition habituelle de ce mobilier ornemental à cette époque. Il existe encore dans le pays, à Notre Dame de la Croix en Plélauff (canton de Gouarec), un superbe jubé, très bien conservé et dans sa position d'origine entre le choeur et la nef, ce qui donne un aperçu de l'effet global d'une telle disposition (le but était alors de séparer le côté sacré de l'édifice, représenté par le choeur, de sa partie profane représentée par la nef où se tenait la population).Deux statues en bois polychrome font partie de cet ensemble mais paraissent avoir été réajustées par sciage. Ces statues anciennes (XVIe siècle) proviennet sans doute d'un autre mobilier.Leur étude permettra peut-être d'en savoir plus.
Statue de sainte Barbe représentée avec le rameau dans une main et la tour dans laquelle elle était enfermée
ci-dessous: St Jean l'évangéliste                                                           détail du visage de Sainte Barbe

chapelle juin 2011

 La première image montre le mur est du transept après travaux avec son ancien autel de pierre polychromé.
La seconde image représente la remise en place du jubé dont on voit bien qu'il a été adapté à l'emplacement. Celui-ci n'est pas celui d'origine (respect de l'ouverture au fond avec élévation du panneau courbe). Avec ce jubé, il y avait également deux statues de bois polychrome détaillés dans le message suivant. Ce mobilier classé est daté du XVIe siècle.
Ce jubé avait été déplacé par l'entreprise COREUM de Bieuzy-les-Eaux avant le démontage du pignon du transept. Il est aujourd'hui réinstallé dans sa position initiale, opération effectuée sous l'égide du Conseil Général des Côtes d'Armor (Céline Robert) qui finance une partie de l'opération. Signalons également que cette entreprise est celle qui a réalisé entre 1996 et 1998 la restauration du jubé, elle se dénommait à l'époque Entreprise Gilbert Le Goel, spécialisée dans la restauration de ce type de mobilier classé.

mercredi 22 juin 2011

chapelle juin 2011

verrière vue de l'intérieur
Verrière vue exterieure
                   

Au cours du mois de juin se termine la première phase de travaux avec repose de la verrière du transept, remise à niveau du sol devant le porche d'entrée et le transept, aménagement des accès, drainage, gravillonnage.

dimanche 19 juin 2011

poème

Les poètes et leur temps

De nos contemporains nous serons incompris
Condamnés, mal jugés, soupçonnés, contredits
Car le peuple en aveugle et en sourd ignorant
Impose à ses enfants de rester dans le rang.
 
Il faut bien du courage aux artistes, aux poètes
Comme sibylles, oracles, magiciens et prophètes
Autrefois condamnés, brûlés, décapités,
Alors que bien souvent, ils disaient vérité.

La poésie et l'art offrent à leur créateur
Un univers magique, les sources du bonheur
Et ce bel héritage sera trésor envié
Que personne ne pourra ni détruire ni voler.

"Tu seras du vulgaire appelé frénétique"
Faisait dire à Euterpe un Ronsard très lyrique
Exposant par la muse, la mission du poète,
Savoir dire le vrai, en musique de fête.

samedi 11 juin 2011

poème

Espace druidique

Mouvement en songeant, progressant d'un pas lent
Mesuré
Esprit tendu vers les nues
Ensoleillées
Au sommet dénudé, flancs boisés, singuliers

Dans le cercle de pierres
Inondé de lumière
Le barde s'interroge encore
Silencieux dans ce lieu sur son sort

Le grand cercle de pierres impose sa volonté
A ceux qui y pénètrent en choix délibéré
Scellant l'union sacrée d'esprits en rêve unis
En superposition au monde et à la vie
Dans un espace unique d'imaginaires dorés
Hors du temps des humains mais dans celui des fées.

mardi 7 juin 2011

chapelle de Rosquelfen


La première tranche de restauration du transept est maintenant terminée. Sur les images jointes on aperçoit également le travail des bénévoles de l'association des "Amis de la chapelle de Rosquelfen": aménagement des abords, muret en pierres sèches, mise en pelouse du terrain, porte de la sacristie refaite. Pour se faire une idée de l'évolution des travaux depuis avril dernier, il suffit de parcourir la rubrique "chapelle" depuis cette date et comparer les illustrations. Dans le même temps, un travail plus discret mais également important s'effectue chez des bénévoles et concerne la restauration d'éléments décoratifs dont on reparlera plus tard.

dimanche 5 juin 2011

poème

Rêve et réalité

Sur le dos de dragon des toitures ardoisées
L'immense voûte céleste scintille de mille feux
Et ces lumières dansantes captivent la pensée
d'un humain solitaire qui contemple les cieux.

Mais le silence nocturne précède un jour sans fin
Un jour sans mouvement, sans murmures et sans air
Le chant des sources cesse et scelle le destin
D'un monde végétal de mousses et de fougères.

Les trois mondes s'interrogent sur cet état subit
Les nains et korrigans des sombres souterrains
Les lutins facétieux sur les landes brunies
Les elfes des hautes branches de l'espace aérien.

Les hauts-elfes d'Eliande, des crêtes de Quénécan
Les fées des sources claires jusqu'aux nains sous la terre
Se figent dans l'attente d'un message des vents
Le temps suspend son vol et attend la lumière

Des lendemains d'orage où la nature baignée
Par écluses célestes aux chutes d'eau sonores
Retrouve sa splendeur, ses couleurs, sa beauté
L'imaginaire renait quand le réel s'endort.

jeudi 26 mai 2011

Légendes

Dans ce pays de landes, de rochers souvent escarpés, de bois, l'imagination s'alimente d'elle-même et chaque saison, chaque instant du jour et de la nuit, transforme le décor naturel, ses couleurs, son mystère. Le vent ajoute encore sa touche au tableau par le bruissement des grands arbres, son souffle parfois discret et parfois puissant. Dans cet univers, vivent des êtres qui échappent au temps comme les korrigans, mineurs dans un pays de mines et carrières, quoi de plus naturel? Qu'il s'agisse des carrières d'ardoises sur les sommets du Liscuis ou les galeries d'extraction du fer dans les grès quartzitiques, sur les landes et dans toute la forêt, chaque affleurement de roche, chaque cavité ramènent au petit peuple de la nuit. Les elfes et les fées préfèrent les fontaines, sources sacrées parfois situées en hauteur comme la fontaine du rocher du Marquis, l'ombre des grands arbres protecteurs témoins d'une époque où l'homme respectait encore la nature dont il fait partie.

Archéologie

Le centre Bretagne appelé aussi l'Argoat, le pays du bois en français, mérite bien son nom. Il suffit pour s'en persuader de sillonner les chemins qui traversent les reliefs formés par l'anticlinal schisteux et quartzitique de Quénécan ou la zone de contact du granite de Quintin, sur les landes de Locarn. Dans cet endroit, près des gorges du Korong comme à Toul Goulic sur le Blavet, d'énormes blocs démantelés forment un paysage saisissant appelé chaos granitique. Sur les crêtes à proximité existent encore de magnifiques mégalithes dont la répartition spatiale est d'autant plus difficile à interpréter qu'ils ne représentent plus qu'une partie des menhirs autrefois dressés dans ce secteur. Certains d'entre eux possèdent encore à leur base les stigmates de l'acharnement des hommes, prosélytisme religieux aidant, à abattre le symbole des croyances d'autrefois.Ces témoins d'une autre civilisation ont résisté à la bêtise des hommes comme au temps.Imperturbables et mystérieux, ils continuent à pointer le ciel et à alimenter les réflexions du passant qui prend le temps de les regarder.

dimanche 22 mai 2011

poème

Château au rosier

La muraille éventrée s'écroule sur la rive
Du lac étincelant sous le soleil de mai
les grands chênes noueux et à la force vive
Cachent des anciens murs les grandes et vives plaies.

Du vieux château hanté, de cet amas de ruines
Monte le souvenir des chevaliers en armes
Des dames en tenue, dentelles, coiffes et hermines
Du bon roi Salomon, des rires et des larmes.

Ainsi passent l'Histoire, les légendes, les amours
Le monde mystérieux des bâtisseurs d'antan
Sur la façade en ruine qui s'ouvre sur la cour
Fleurit un beau rosier, témoin de l'ancien temps.

Son parfum si puissant et ses roses si pures
Témoignent encore ici d'un univers passé
Où les elfes dansaient à l'ombre des grands murs
Pour célébrer la vie, sous le regard des fées.

jeudi 19 mai 2011

chapelle de Rosquelfen

Depuis avril, les travaux se sont déroulés dans les temps sur le transept: le pignon est remonté et la réfection de la toiture est en cours. Pour comparer l'état d'avancement, il suffit de cliquer sur la même rubrique d'avril.
toiture en réfection: transept sud


verrière et pignon du transept sud après remontage

poème

Genèse et mouvement

Le Taoïsme en Chine fait naître l'Univers
D'un unique et bel oeuf cosmique originel.
Le sage a pressenti la forme exponentielle
De l'expansion du ciel, l'Energie est matière.

Cette énergie du vide donne en astrophysique
L'inflation stupéfiante d'un univers sans fin
En quinze milliards d'années, il construit son destin
De nurserie d'étoiles au ballet fantastique.

L'immense tapisserie des galaxies en transes
Enveloppe dans l'espace la belle Voie Lactée.
C'est là, près du soleil sur terre ainsi nommée
Que la chaîne d'ADN engendre la conscience.

Comme le ciel d'Aristote, immuable et figé
L'univers Newtonien ainsi disqualifié
Va d'une vision statique à Univers vivant
Devient impermanence, tourbillon, changement.

dimanche 15 mai 2011

poème

Tempus fugit.

Soleil, nuages et ciel font vibrer les couleurs
Des grands rochers moussus encadrant la vallée
Leur peinture végétale de lichens et de fleurs
Ajoute encore aux feux de leur patine halée.

Car le temps a construit en des millions d'années
Cet écrin de nature, oeuvre d'art lumineuse
Epargnée par les hommes, adoptée par les fées
Pour témoigner encore d'une destinée heureuse.

C'est à l'heure du couchant où les ombres grandissent
Que le murmure du jour peut enfin s'effacer
Le voile de la nuit permet que s'accomplissent
Toutes les symphonies de la vie enchantée.

Le temps fuit comme l'ombre indique le cadran
Solaire sur les remparts du port de Concarneau.
Comme l'ombre des nuages qui s'enfuient à grands pas
Ainsi passent nos jours et nous n'y pensons pas.

vendredi 13 mai 2011

Sculpture

Le schiste ardoisier lorsqu'il présente un grain fin et régulier permet la réalisation de gravures à la pointe acier en poussant les détails assez loin. Un exemple de ce type de gravure: une chouette hulotte en approche finale de sa proie, serres en avant.

Géologie

Rosquelfen est situé sur des terrains très anciens, formés à l'ère primaire, du Dévonien moyen (Eifélien) au Carbonifère (Dinantien). Pour comprendre les temps géologiques, il faut sortir de l'échelle de temps humaine et adopter celle des géologues qui parlent en millions d'années.
l'ère Primaire débute à la fin du Protérozoïque, vers 540 millions d'années. Elle comprend le Cambrien (540 à 500ma) suivi par l'Ordovicien(500 à 435 ma), puis par le Silurien (435 à 410 ma) et le Dévonien (410 à 360 ma). Le Dévonien est suivi du Carbonifère (360 à 295 ma) dont la série Dinantien (360 à 325 ma) correspond à l'age des schistes du nord de Rosquelfen.
Les terrains les plus anciens sont donc les schistes et quartzites qui forment les crêtes du Liscuis, vallée du Daoulas, rive gauche du Blavet dont le Rocher du Marquis et celui du Conseil. Ces crêtes rocheuses sont classées dans l'étage Eifélien (385 à 380 ma) qui se situe dans le Dévonien moyen. Les reliefs encore vigoureux de ce secteur sud de Rosquelfen sont liés à la présence de quartzites, une roche très dure, interstratifiée dans les schistes et qui offre une bonne résistance à l'érosion. Ces quartzites peuvent contenir du minerai de fer, localement exploité depuis l'époque Romaine avec reprises à différentes époques jusqu'au XIXe siècle. Des vestiges de fosses d'extraction du minerai sont encore visibles aujourd'hui, au sud de la voie romaine passant par Canac'h Laeron (route actuelle). En venant de cette vallée du Blavet et en remontant sur le village par le sud, on arrive à un rond-point proche de la chapelle. A ce niveau, une étroite bande est-ouest de quartz-kératophyres est datée du Dinantien. Elle présente localement des lentilles tuffacées et des brêches chloritisées avec altération ou argilisation. Ce substrat altéré et argilisé est certainement partiellement responsable du mouvement constaté dans la maçonnerie de la chapelle (fin XVe début XVI e siècle).Au nord de cette bande, en englobant le lieu dit Le Poteau et toute la zone située sur le tracé actuel du contournement de Gouarec par la N164 et donc le site de découverte du trésor monétaire Osisme (2007), on trouve les schistes ardoisiers du Dinantien (360 à 325 ma). Ces schistes sont des roches d'origine sédimentaire transformées par le métamorphisme général. Elles sont souvent altérées en surface et riches en pyrite, un sulfure de fer cubique qui explique la richesse en fer des sources locales.A proximité, entre Laniscat et St Mayeux, sur la commune de Plussulien,des métadolérites constituent  à Quelfennec près de Sélédin, un des plus importants centre d'extraction et de fabrication de haches en pierre polie du Néolithique. La connaissance de la géologie locale et régionale permet donc de comprendre la topographie actuelle de ce pays de landes et de bois mais aussi son organisation économique au cours de l'Histoire et directement liée à la nature de son sol ( métadolérites, schistes ardoisiers, minerai de fer et même or dans les rivières affluents rive gauche du Blavet).

lundi 9 mai 2011

poème

Secret du barde

Un vieux barde m'avait dit qu'au delà des collines
Existait une porte inconnue des humains
Une porte fermée par des petits lutins
Gardiens du paradis bien caché sous les ruines.

Des petites maisons de chaume et de pierres
Qui parsèment encore les crêtes de la lande
Dépourvues de toitures, mais abritant les bandes
De korrigans mineurs, creusant partout la terre.

Un grand chêne rescapé d'une forêt primaire
Etend ses bras feuillus sur la secrète entrée
Protégeant le mystère des elfes et des fées
Revenues en ce lieu, unique et solitaire.

C'est par un jour de pluie, passant sur le chemin
Que je vis le grand chêne agitant son feuillage
Dégoulinant des eaux déversées par l'orage
Comme un torrent de larmes sur un triste destin.

L'orage s'abattant a effacé l'entrée
La porte du paradis que gardaient les lutins
Et je découvre au sol, dans un creux du chemin
Un être ailé gisant sur lit d'herbes mouillées.

vendredi 6 mai 2011

Archéologie

Le pays des landes de Rosquelfen est particulièrement riche en vestiges et données archéologiques y compris très récentes puisque lors des travaux de contournement de Gouarec par la déviation de la N164, l'archéologie préventive a permis la mise à jour d'un ancien site celtique avec réserves de céréales importantes et trésor monétaire d'importance majeure pour l'étude et la compréhension du monde Osisme, la peuplade celte occupant l'ouest de la péninsule armoricaine. Cette découverte de centaines de statères d'or allié offre une ouverture exceptionnelle sur la période de la Tène, juste avant l'invasion ou pacification romaine selon les auteurs. Cette pacification va suivre la victoire de Jules César sur les Vénètes en 56 avant JC.
Les romains envahissent aussi la Gaule pour exploiter ses richesses et en particulier ses richesses minières. C'est le cas ici avec une illustration particulièrement nette à Canac'h Laeron où la voie romaine (route actuelle) longe les travaux miniers sur le fer (fosses d'extraction encore visibles aujourd'hui, au sud de la route et reprises à différentes époques).
Les vestiges les plus anciens sont les allées couvertes du Liscuis, au nombre de trois et qui remontent pour la première au Néolithique I (4000 ans avant JC) et pour la dernière à 2000 ans avant JC. Pendant des milliers d'années, les hommes du Néolithique ont utilisé ces monuments funéraires collectifs dans cet endroit remarquable de la lande.En illustration également, quelques menhirs situés plus au nord sur le granite.


jeudi 5 mai 2011

Histoire

Rosquelfen est un village proche de Gouarec, situé sur la commune de Laniscat et adossé au flanc nord des crêtes schisteuses qui bordent la vallée du Blavet. Il se situe  sur le tracé de l'ancienne voie romaine de Condate à Vorgium (Rennes à Carhaix). Le nom de Rosquelfen a été interprété de différentes façons selon les auteurs: citons les plus connus et tout d'abord un chercheur du pays: Bernard Tanguy (Université de Bretagne Occidentale) pour qui Rosquelfen aurait une origine Galloise et signifie "la colline au poteau". Curieusement, il existe actuellement un lieu-dit "Le Poteau" qui correspond au quartier à la sortie de Gouarec vers Laniscat et donc situé géographiquement au nord-ouest de Rosquelfen.C'est à proximité de ce secteur qu'a été découvert en 2007 le très important trésor monétaire Osisme (545 statères d'or allié).
Il faut également signaler la version de François Moal de Carhaix (Historien auteur de "Bon Repos, une abbaye pour la paix"1994). Selon lui "ros kill ven" ou "la butte de l'ermitage blanc" aurait une origine contemporaine ou postérieure à Bon Repos et d'après son étymologie, avoir été une création des "blancs manteaux", c'est-à-dire des Templiers, jamais très éloignés des abbayes cisterciennes. Cette interprétation, aussi séduisante qu'elle soit, n'est pas étayée par des textes anciens. "L'ermitage blanc" pourrait aussi bien faire allusion aux cisterciens eux-mêmes (les moines blancs: voir la thèse d'André Dufief:"Les cisterciens en Bretagne au XIIe et XIIIe siècle": thèse de l'Université RennesII, 1978). Il serait plausible que, compte-tenu de l'importance des terres et biens dépendant de l'abbaye de Bon Repos à Rosquelfen, les moines aient érigé un ermitage en cet endroit.
Il y a encore Michel Priziac de Maël-Carhaix qui dans son Dictionnaire toponymique du Centre-Ouest-Bretagne (2000-Tome1) indique que Ros correspond à colline et quelfen ou quelven serait une contraction de quelvezen qui veut dire coudrier, noisetier; ainsi Rosquelfen serait donc la colline aux noisetiers. Cette version est la traduction courante du breton contemporain.
Une religieuse de la communauté des Augustines de Gouarec, soeur Geneviève, nous apprend que Rosquelfen est déjà cité sous cette forme dans les actes de l'abbaye de Bon Repos en 1194, puis Rosqueleven en 1259, Rosquelven en 1280. Un acte daté de 1781 l'orthographie Roskelven. Enfin dans la thèse citée plus haut d'André Dufief, Rosquelfen est cité à plusieurs reprises: "en 1254, Alain Bastard, écuyer, cède à l'abbaye de Bon Repos Rosquelfen avec ses bois, ses terres et ses dépendances (Cf ADCdA,H, inventaire de 1743), en 1286: "Hamon, fils de Restou cède à Rosquelfen 44 journeaux de terre arable et 2 journeaux de prés de fauche" (ibid).

lundi 2 mai 2011

Poèmes

Révélation d'une lune rousse

A peine estompées les couleurs du couchant
Que le jaune blafard d'une lune montante
Perce l'obscurité à l'est du Rohan
Par delà le Liscuis aux bruyères frémissantes.

Et la lande couronnée par d'épineux ajoncs
S'illumine en silence sous la voûte étoilée
Le fort de Castel Cran noyé dans ses buissons
Révèle les secrets de sa dame voilée.

Les crosses des fougères à constructions fractales
Accompagnent ses pas dans les ruines boisées
Elle observe ce tableau aux couleurs spectrales
Du haut des murs en ruine dominant la vallée.

Serait-ce donc Tréphine, son spectre sans visage
Par un appel soudain, attirée en ce lieu?
La lune qui se lève dans un ciel sans nuage
Jette un rayon dormant sur l'ambre de ses yeux.

Remontant le chemin des lutins et des fées
Chassés de la forêt par les hordes humaines
L'elfe s'arrête ici, afin de contempler
Intacte sous la lune sa contrée des fontaines.

dimanche 1 mai 2011

Poèmes

Platine de Fedorov
Un oeil expert figé sur un morceau de roche
Observe intensément la macle minérale
D'un beau plagioclase que le regard accroche
Inondé de lumière, translucide cathédrale.

La construction d'atomes dans sa sombre matrice
Cache encore les secrets de sa belle naissance
Et pour en savoir plus il traque les indices
Qui donneront les clés, à sa genèse un sens.

Un microscope optique s'avère nécessaire
Et sa platine mobile, orientable dans l'espace
Repose le minéral sur sa plaque de verre
Plans perpendiculaires, mesures d'angles, plans de faces.

Des calculs obtenus dans la lumière transmise
La chimie du magma apparait brusquement
Les secrets bien enfouis que l'expert analyse
Aboutissent à nommer la roche précisément.


Un homme a réussi cette prouesse technique
Comme en littérature la "mouette" de Tchekhov
Une belle invention pour procédé optique
La célèbre platine du bon père Fedorov.

samedi 30 avril 2011

Poèmes

Une remontée elfique de la rivière Blavet
Et Louis Chedid chantant son texte poétique
Construisent une mélodie en forme de menuet
Pour libérer nos vies de ce présent tragique

Fontaine au rocher du Marquis
Soleil levant sur le Liscuis
S'envole la petite mélodie
Paroles..Léonard de Vinci

Pour entendre savoir écouter
Pour connaître longtemps étudier
Trop souvent on passe à côté
Que de tranches de bonheur manquées

Derrière les mots et les visages
Il existe un autre langage
D'autres lumières, d'autres images
La clé secrète de notre cage

mardi 26 avril 2011

sculpture

La sculpture permet d'exprimer des visions de scènes ou personnages sur support bois, chêne ou châtaignier essentiellement mais aussi merisier. Le travail de la pierre porte sur l'ardoise propice au "bas-relief" et pour l'instant, le tuffeau de Loire pour sa facilité de taille.

lundi 25 avril 2011

chapelle de Rosquelfen

La décision de créer ce blog est surtout motivée par ma participation à l'effort collectif de restauration de la chapelle de Rosquelfen, un monument qui représente l'histoire et la mémoire des habitants de ce petit pays situé en Argoat, sur la commune de Laniscat et très proche de Gouarec (22570). Ce monument de fin XVe, début XVIe siècle présentait un pignon de transept qui menaçait de s'écrouler. Il a été démonté puis reconstruit récemment sous la responsabilité du maître d'ouvrage, la mairie de Laniscat. Une association: "les amis de la chapelle de Rosquelfen" s'est créée pour soutenir cet effort et les bénévoles contribuent aux travaux en cours.Les photos ci-dessous illustrent l'état d'avancement des travaux.


     


remontage du pignon du transept

    

avant travaux                                         /                           après travaux