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vendredi 25 novembre 2011

poème

Liens
Ami lecteur vois-tu dans le foisonnement
Des mots amoncelés au gré des états d'âme
Le souffle passionné, invasif et puissant
Des liens forts et vivants qui m'unissent à la terre
Du pays vert et bleu tout nimbé de mystère
Cet océan des bois où navigue mon âme

Aux sources de l'enfance, au rythme des années
Voir la forêt mouvante affirmer sa conquête
Accompagner les chênes dans leur lente poussée
Par les landes et les gorges silencieuses et secrètes
Ecouter le murmure des sources innombrables
Et traverser le temps de saisons mémorables

Ce monde lumineux s'estompe au crépuscule
Et l'esprit se libère enfin des apparences
Approche le rivage d'un univers immense
Où la raison s'éteint, le quotidien bascule
Pour enfin libérer la douce symphonie
Effaçant la mémoire dans un berceau d'oubli

Et s'offre le bonheur sur la terre bienheureuse
Sans espérances vaines conjuguées au futur
Avant de s'endormir à l'ombre des vieux murs
Vivre encore un instant l'étreinte des amants
Jusqu'à l'aube naissante d'une journée brumeuse
Où la rosée se mêle aux larmes des vivants.

mercredi 16 novembre 2011

poème

En attendant l'hiver

Le temps est revenu des torpeurs du sommeil
Et du renoncement à l'éternelle verdeur
Des amours partagés dans la douce chaleur
D'un soleil déclinant vers le ponant vermeil

Les vivants qui l'été s'enivraient de soleil
Contemplant du sommet d'un vieux château ruiné
La Comté bienheureuse dans sa douce clarté
Cheminent en solitude et la mémoire en veille

Ainsi le coeur et l'âme choisissent le silence
Les horizons de brume et les sommets venteux
La raison lutte encore en formulant le voeu
Que demeure l'harmonie sans blessures ni offenses

Et les allées couvertes balisent le passage
D'un marcheur méditant, familier de ces lieux
Les rivages du mystère sont toujours silencieux
Cette terre hors du temps demeure l'Eden des sages

mercredi 2 novembre 2011

poème

Transhumance

Le temps est revenu de quitter les collines
Les rivières bondissantes dans les chaos moussus
Les rochers sur la lande, les forêts de feuillus
Et la maison de pierres qui s'endort sous la bruine.

La cheminée diffuse la chaleur des tisons
Et les ombres mouvantes bientôt vont s'endormir
Recouverts par la cendre, les feux et les soupirs
S'éteignent en silence à la morte saison.

Mais alors que la pluie et les vents rugissants
Burinent encore l'ardoise et torturent les chênes
Sous la cendre demeurent, précieuses et souveraines,
Les braises incandescentes des désirs renaissants.