Libellés

jeudi 18 octobre 2012

archéologie

Le tertre tumulaire du Quillio (Côtes d'Armor)

Poursuivant ma promenade "thérapeutique" vers l'est, je traverse la belle vallée de Poulancre au Sud de Saint Gilles-du-Vieux-Marché pour aboutir en allant vers Le Quillio, sur des sommets plus arrondis et plus étendus. Ces sommets constituent des réservoirs d'eau comme c'est le cas sur le sommet topographique où est implantée la chapelle N.D de Lorette et où se trouve le tertre tumulaire néolithique encore conservé. Ce monument funéraire est estimé par les archéologues, du milieu du 5e millénaire avant notre ère, ce qui en fait le monument le plus ancien du secteur.
Souvent assimilé à un cromlec'h par sa forme ovoïde, il est en réalité le reste d'un tumulus.
 Il est bon peut-être de rappeler que la plupart des monuments de type cromlec'h en Bretagne ont été érigés entre 3500 et 1900 avant notre ère mais beaucoup sont de l'âge du bronze (qui chevauche le néolithique terminal), c'est-à-dire entre 2500 et 1000 avant JC.
Une personne du pays présente sur le site ce jour là m'indique que ce monument est une tombe celtique (? !). Il me semble voir là une confusion dans l'échelle de temps, héritage probable de nos archéologues du XIXe siècle qui avaient classé en leur temps ces monuments comme celtiques.Il est vrai qu'ils ne possédaient pas les moyens actuels de datation.
C'est donc l'occasion de rappeler que le néolithique débute 5800 ans avant JC et que les premiers monuments débutent vers 4000 à 4500 avant JC. Les Celtes sont liés à l'âge du fer qui débute en 1100 avant JC en Europe centrale (Hallstatt). En Armorique, ce n'est qu'au VIIIe siècle avant notre ère que leur présence est attestée et pour la peuplade celte de l'ouest, les Osismes (voir le trésor de Laniscat, messages 2011 et 2012), leur présence correspondrait au début de la Tène (500 avant JC). Pour en savoir plus, se reporter à l'Atlas Historique du Monde Celte de Angus Konstam.

La vue de droite montre la forme oblongue de l'alignement composé de grès-quartzite armoricain (arénigien) que l'on trouve sur place. Certains blocs font plus d'un mètre de hauteur. Il est tout-à-fait possible que ce tertre ait encore servi d'enceinte funéraire à l'époque celtique. La présence de puissantes sources (dont une est actuellement captée pour l'alimentation en eau potable) en fait un lieu exceptionnel où l'air, la terre et l'eau développent une énergie qui vous pénètre. Mais si les druides ont officié dans ce lieu, ils ne sont sans doute pas les bâtisseurs; ce sont les hommes du néolithique qui ont érigé ces monuments dans des endroits aussi forts!

3 commentaires:

  1. bonjour pierre.il faut absolument que je m'accorde un périple dans un secteur aussi riche en monuments et sites magnifiques avec un guide aussi bien informé.
    BLANDINE

    RépondreSupprimer
  2. L'article a été légèrement modifié depuis peu, pour quelle(s)raison(s)?

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Les modifications sont liées à une information qui m'est parvenue récemment en réaction à cet article et qui est résumée dans la synthèse des recherches archéologiques en Côtes d'Armor publiée il y a quelques années.

      Supprimer