Libellés

samedi 28 juin 2014

Légendes

La grotte des Korrigans, vallée du Daoulas en Laniscat (22570)

Sur les anciennes photos ou cartes postales de la vallée du Daoulas, les gorges escarpées apparaissent étrangement dénudées par rapport à aujourd'hui où les arbres ont colonisé les flancs de cette rivière, affluent  du Blavet. Sur les vues orientées Nord, après le viaduc et l'ancien moulin en allant vers Laniscat, apparait un petit sentier qui monte vers les sommets. Il permettait à cette époque de rejoindre Canac'h Laeron. Ce chemin existe à nouveau aujourd'hui et se nomme le "chemin des korrigans". Il passe à proximité d'une ancienne cavité dans les schistes  qui devait servir d'abri autrefois aux travailleurs des carrières d'ardoises. Cette "grotte" à flanc de colline permet de se tenir à deux personnes en position assise: une vraie demeure de korrigans dans la vallée du Daoulas, avant d'arriver aux allées couvertes du Liscuis, un itinéraire dans la lande et les roches schisteuses qui impressionne toujours les marcheurs par sa beauté sauvage et préservée.

vendredi 20 juin 2014

Archéologie et patrimoine

Le menhir "Callac" en Saint Gilles-du-Vieux-Marché (Côtes d'Armor)

Dans un champ proche de la route, à la sortie du bourg de Saint Gilles-du-Vieux-Marché vers St Martin des Prés, Le Quillio, se dresse un magnifique menhir schisteux approchant les quatre mètres de hauteur; sa forme régulière et homogène est assez unique. Le matériau utilisé n'est pas non plus très fréquent (roche schisteuse: le bourg de St Gilles est proche des reliefs de schistes du Dévonien que l'on trouve au sud immédiat du village) mais correspond aux roches de ce secteur.



La seconde photo permet de se faire une idée plus précise de la taille de ce mégalithe par la personne à proximité immédiate.
(cliquer sur les photos pour les agrandir).
Le sens de la présence à cet endroit d'un tel monolithe isolé échappe toujours aux archéologues.

lundi 16 juin 2014

Poème

Mirage

Un corps sur un mur au soleil
L'azur sans mesure l'émerveille
Les découpures sur lui des ombres

Un visage baigné de lumière
Apaisé sur son lit de pierres
Bel arlequin au schiste sombre

L'esprit libéré vagabonde
Chevauche l'onde des verts épis
Le souvenir d'une harmonie
Sur les rivages d'un autre monde

Les ombres annoncent la nuit qui vient
Un disque blanc, clarté lunaire
Eclaire alors le mur de pierres
Sur lequel je ne vois plus rien

Par l'océan mouvant des blés
S'échappe et vogue l'imaginaire
Dans la clarté crépusculaire
S'ouvre à nouveau le temps des fées.

Photos: champ de blé sur la Lande de Rosquelfen en face du Bonnet Rouge et flore rase dans les débris d'ardoises du Liscuis.

jeudi 12 juin 2014

Patrimoine

Chapelle de Rosquelfen en Laniscat (Côtes d'Armor)

Etat d'avancement de la restauration intérieure

Après redressement du mur nord de la nef en automne 2013, les bénévoles des Amis de la Chapelle de Rosquelfen se sont attaqués à l'enduit intérieur du mur comme indiqué dans le dernier article du blog sur la chapelle. En juin 2014, le travail se poursuit sous contrôle et avec la participation active de Léo Goas, l'Architecte du Patrimoine qui supervise les travaux. L'enduit en terre et chanvre a reçu un dernier badigeon de chaux et la chaire est en cours de réinstallation à son emplacement d'origine après un traitement antiparasitaire.


La seconde photo montre l'état actuel du mur nord de la nef après réfection de l'enduit. Cette réfection s'est faite selon les techniques et avec les matériaux de base utilisés à l'origine du bâtiment. La partie haute de la chaire ainsi que son escalier seront remontés dans les jours qui viennent et la chapelle pourra ainsi accueillir à nouveau les fidèles pour le pardon du 6 juillet prochain.
Il restera les travaux sur la charpente et la toiture à réaliser pour terminer ce chantier débuté en 2010.

dimanche 8 juin 2014

Archéologie

La nécropole Néolithique du Liscuis (Laniscat 22570)

Les 7 et 8 juin 2014, à l'occasion du Trail de Guerlédan, les "Chemins de l'archéologie" ont organisé une animation sur le site de Bon Repos (en St Gelven, Côtes d'Armor) avec démonstration de creusement d'une pirogue par herminette et hache en métadolérite de Quelfénec, constitutions de parures en pierres polies et perles d'argile, sifflets globulaires en terre et présentation d'outils et haches du Néolithique (5000 à 2000 avant JC). Ces journées ont été aussi l'occasion de visiter les allées couvertes du Liscuis, témoins de plus de 2000 ans d'histoire.
L'itinéraire de la visite commence par Liscuis III, l'allée couverte la plus proche du carrefour des chemins où se trouve un panneau explicatif réalisé à partir des dessins et données de Y Le Cerf et C.Tanguy Le Roux. Liscuis III est datée de 2000 ans avant JC, c'est la plus jeune du site. Elle présente un vestibule sub-triangulaire, une chambre principale et une cellule terminale ou annexe (cella) largement ouverte à l'Ouest. Entre le vestibule et la chambre sépulcrale se trouve une dalle échancrée avec une ouverture sub-triangulaire possédant encore son opercule de fermeture en schiste.
Cette allée de 13m de longueur se situe dans un tertre de 14m par 6 avec ici, la présence d'un véritable parvis à l'entrée, côté vestibule (Est). Le cairn qui recouvrait l'ensemble a disparu.
En continuant le chemin, apparait sur le sommet, légèrement en contrebas du point topographique culminant, la plus ancienne des tombes collectives: Liscuis I, une tombe en V d'environ 4000 ans avant JC. Elle fait 12m de longueur et s'ouvre au sud-ouest par un très court vestibule étroit séparé de la chambre sépulcrale par une dalle septale brute. La chambre sépulcrale est en forme de "bouteille". Un reste de pavage en schiste a été noté par les archéologues. Une petite cellule annexe est également visible au nord. Ici le cairn était piriforme et faisait 13m par 6, également en grande partie disparu aujourd'hui (la photo d'en-tête du blog correspond à cette tombe). La deuxième photo jointe au texte correspond à l'intérieur de Liscuis I. Au cours des fouilles, il a été mis à jour 12 silex dont 4 éclats laminaires, une perle sub-cylindrique en stéatite (du talc) à perforation bicônique, deux petite hachettes (une en amphibolite et l'autre en schiste), une grosse ébauche de hache en dolérite de Quelfénec et 60 fragments de poterie de huit vases différents dont 6 aux formes reconnaissables.
La visite se termine par Liscuis II, datée d'environ 3000 avant JC et qui est une grande allée couverte à vestibule de 2,5m de long, déjeté vers le Nord-Est. La chambre principale fait 8m50. l'opercule est ici soigneusement taillé dans une dalle verticale en schiste. A l'extrémité sud, une structure de 3m50 de long prolonge la chambre. Ici, le sol est aménagé avec soin; il est dallé de grandes plaques de schiste ajustées sur un poutrage longitudinal de 3 rangées de blocs de quartzite, formant ainsi un vide sanitaire. Le cairn est ici le mieux conservé des trois monuments; il est elliptique et fait 20m x 12m, mais plus frustre que le cairn de Liscuis I.Les archéologues y découvrent 6 silex dont 4 petites lames, des parures (pendeloque sur galets de quartz), rognon de silex à perforation naturelle agrandie, plaquette de schiste percée, pendeloque en fibrolite verte (une sillimanite fibreuse), 5 haches polies et un fragment d'une sixième, toutes en dolérite de Quelfénec, ainsi que trois fragments de vases carénés, un gros tesson ventru de gros bol et un autre fragment de poterie dans le calage d'un pilier. Ces trois monuments n'ont pas été placés ici par hasard et le lieu d'une rare beauté, dominant les vallées du Daoulas et du Blavet, dans un espace dégagé et en hauteur est incontestablement en lien avec ce que les hommes de cette époque imaginaient du passage vers l'au-delà.
Sources: "L'implantation Néolithique en Bretagne Centrale" Charles-Tanguy Le Roux. Rev.archeo.Ouest 1984, p33à54.

mercredi 4 juin 2014

Poème

Les beaux jours

Le temps m'accorde une caresse
Sur les rochers le soleil joue
Chauffe la pierre et rien ne presse
Au creux des landes il fait si doux

Je me souviens de ces hivers
Au ciel gris-noir et déprimé
La longue attente de la lumière
Qui reviendra me réchauffer

Quand chaque année les jours s'allongent
Les fleurs annoncent le bel été
Les roses pourpres auxquelles je songe
Viennent à nouveau me faire rêver


Les fleurs naissantes, les foins coupés
Ravivent un temps azuréen
La renaissance émerveillée
D'instants si courts, riches et sereins

C'est un beau jour, une caresse
Sur les rochers le soleil joue
Patience, patience, car rien ne presse
L'été bientôt sera chez nous!             

  Photos: roses rouges au pied du rocher du Conseil à Rosquelfen

Découverte archéologique

Promenade commentée aux Allées Couvertes du Liscuis

Les 7 et 8 juin prochain, l'association "Les chemins de l'archéologie" organise des animations sur le thème du Néolithique dans le cadre du trail de Bon Repos. Un stand permettra aux visiteurs intéressés de s'initier aux parures du Néolithique, conception et réalisation de sifflets en terre, démonstration du creusement d'une pirogue avec des outils du Néolithique (haches et herminettes en métadolérite de Quelfénec).

Dans le même temps, des visites commentées du site Néolithique du Liscuis partiront de Bon Repos, passant par la Vallée du Daoulas pour monter par les landes jusqu'au site où seront décrites les trois célèbres allées couvertes (de -4000 à -2000 ans avant notre ère). Les références bibliographiques utilisées pour ces visites sont les rapports des fouilles effectuées par l'archéologue Charles Tanguy Le Roux (L'implantation Néolithique en Bretagne Centrale; revue archéologique Ouest (tiré à part) 1984 p33 à54).
Photo: allée couverte Liscuis II (environ 3000 av JC).