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samedi 21 mars 2015

Poème

Présent

Crêtes schisteuses au Liscuis en 2014
Un beau ciel bleu ce matin dévoile
La page blanche qui fait l' aujourd'hui
Un nouveau  jour décapant le gris
Avant la nuit semée d'étoiles

C'est le printemps bruissant dès l'aurore
Et ses couleurs aux parfums d'enfance
Un soleil d'or en douce France
Et l'appétit de caresses encore

Cette impatience toujours en nous!
J'aimerais tant le temps assagi
De longues heures pour celles d'aujourd'hui
Captant l'instant sans cesse dissous
L'Allée des amours secrets.Huile sur toile de Reon

Sur les sentiers la mémoire chemine
Pensée vivante que le corps envie
Curieux hasard qui m'attache ici
Sur les chemins des vertes collines

La voix du vent jamais ne pose
La partition de son chant sans fin
Réminiscence des joies et chagrins
D'un temps passé d'épines et de roses

De la passion vécue chaque jour
L'esprit alerte mesure la chance
Ce prix du temps passant dans l'urgence
Vers d'autres vies et d'autres amours.

Illustrations: crêtes schisteuses au Liscuis en 2014 (Laniscat) et "l'Allée des amours secrets": huile sur toile de Reon, La Légende d'Argondia, autrefois en forêt de Quénécan,aujourd'hui à Prague.
Vers pairs et impairs.

dimanche 15 mars 2015

Patrimoine et archéologie

Le menhir du Rossil en St Nicolas-du-Pélem (22)


Menhir du Rossil perdu dans les bois
Sur les "Hauts" de St Nicolas du Pélem, en prenant la direction de Lanrivain, le promeneur distrait peut tomber par hasard sur ce géant de pierre caché dans les bois à quelques pas de la route. Il s'agit du menhir du Rossil, en granite de Quintin, recouvert de mousse et donc pratiquement invisible avant de tomber sur sa silhouette impressionnante. Son diamètre à la base est proche de 4 m et sa hauteur de 6 à 7 m environ (selon les sources: 6,60 à 7,30m), ce qui en fait une pierre proche de 65 tonnes (voir le calcul dans l'article sur le menhir de Glomel).Devant ce géant de granite (14e de Bretagne), je pense au livre d'Anne Percin "Les singuliers" dans lequel elle fait dire sous forme d'une correspondance épistolaire entre peintres de Pont Aven (époque de Gauguin, Sérusier, Filiger, fin XIXe, début XXe)ce qu'un peintre pouvait ressentir devant un tel mégalithe:
La personne au pied du mégalithe donne l'échelle
 "On trouve aussi de gros blocs de granit debout dans les prés, que les gens d'ici appellent des pierres levées. C'est beaucoup plus intéressant que les bondieuseries, à mon avis. C'est sourd pour ainsi dire. Ca ne veut rien dire... c'est énorme et sauvage. Je les dessine souvent...Ce sont des masses grises...sans relief, presque sans aspérités... Les gens d'ici disent que c'est là depuis la nuit des temps.Que cela est plus ancien que les plus vieilles croix celtes qui ornent les carrefours, que c'est plus ancien que l'écriture. Leur présence est opaque et discrète: rien ne les met en valeur, ils sont souvent envahis de ronces, cachés dans les bois ou au milieu des champs labourés où les lignes droites dévient pour les contourner...Pourtant, il doit bien y avoir un moyen de capter l'énergie sourde de ces pierres dans une image..."
Vue côté sud, la face Est paraît plus plate
(Lette d'Hugo Boch à Tobias Hendrike: Pont Aven le 1/10/1888)
Le géant immobile recouvert de mousse cache une réalité toute autre et au contraire très mobile. J'imagine les milliards d'atomes en vibration perpétuelle dans la fréquence de leur famille minérale respective (c'est du reste cette propriété qui est utilisée en minéralogie pour identifier des espèces minérales dans des mélanges complexes(par Infra Rouge à Transformées de Fourier, Microsonde Raman...).Son immobilité et la mienne ne sont qu'illusion; la terre nous entraîne à 30 kms par seconde dans son périple annuel autour du soleil. Le soleil emmène à son tour la terre à 230kms/seconde autour de la Voie Lactée. Celle-ci tombe à 90kms/seconde vers Andromède. Le groupe qui contient notre galaxie et Andromède tombe à 600kms/seconde vers l'Amas de la Vierge, lui-même tombant vers cette agglomération de galaxies appelée "le Grand Attracteur". Tout est mouvement, mobilité, changements, naissances, morts et renaissances...Mais qui comprendra l'énigmatique message que ces pierres levées nous adressent depuis des millénaires?
Sources: "L'infini dans la paume de la main" Trinh Xuan Thuan (astrophysicien). "Les singuliers" Anne Percin. Edition: la brume au rouergue.

jeudi 12 mars 2015

Poème

Temps suspendu

Un très long silence
Prolonge la nuit
Et le doute immense
S'installe sans bruit
Crêtes schisteuses sur la lande

Je ne sais comment
Gérer la mémoire
Le ciel et le temps
Portent un habit noir

Dans les grands rochers
Pleure une fontaine
Comme un coeur blessé
Battant sous les chênes

Là je me souviens
De ciels flamboyants
De tous les parfums
D'un jardin d'antan
Fontaine St Mathurin près de la chapelle



Reste-t-il encore
Dormant sous la pluie
De nouveaux trésors
Qui m'attendent ici?


Illustrations: Schistes verticaux sur la lande du Liscuis en Laniscat et fontaine St Mathurin, près de la chapelle du même nom à Trozulon en Laniscat (22570) en mars 2015.

lundi 9 mars 2015

Archéologie

Quand le menhir de Glomel fait l'actualité!

Le 7 mars 2015, la presse locale (Télégramme en information locale sur l'édition de Rostrenen) fait état d'un aménagement de l'environnement du fameux grand menhir de Glomel, réputé le plus lourd de Bretagne encore debout!
En effet, le menhir en granite de Rostrenen est maintenant bien dégagé à sa base et un panneau explicatif est apposé à proximité du mastodonte pour éclairer le visiteur de passage (les personnages à la base du menhir donnent une idée de sa taille hors norme).
Un article dédié à ce mégalithe avait été publié sur ce blog le 25 avril 2013 et reste toujours consultable. Il permet de comparer les photos entre cette date et aujourd'hui et donc de visualiser le travail accompli. Les indications fournies par les services compétents (Service Régional de l'Archéologie: DRAB de Bretagne, Rennes. Cliquer sur la photo pour l'agrandir) précisent que le mégalithe est classé depuis le 4 novembre 1975 à l'Inventaire des Monuments Historiques et que sa particularité, outre d'avoir une base plate est d'être le menhir le plus lourd et le plus massif de Bretagne, dépassant les 80 tonnes. Comment ce chiffre très prudent par rapport à ce qui est véhiculé sur ce mégalithe (Internet) a t'il été obtenu?
Il suffit pour  cette estimation de calculer son volume et multiplier celui-ci par la densité de la pierre. Pour le granite de Rostrenen, cette densité théorique est de 2,5 (la dominante de feldspaths potassiques, les fameuses "dents de cheval" typiques de ce granite ont une densité nettement inférieure à celle du quartz, autre constituant de cette roche qui fait 2,65).En prenant la formule de calcul du volume d'un cône (qui est en principe à la portée de tout élève en fin de primaire): n x(rayon)2 x hauteur, divisé par 3 = 3,14 x(2)2 x 8,6 /3= 36 m3 (le diamètre à la base est  supérieur à 4 m  et la hauteur du mégalithe est de 8 m60). En multipliant ce chiffre par la densité 2,5, on obtient 90 tonnes. Pourquoi ce chiffre sous-estime le poids réel?
Par ce que la pierre levée n'est pas un cône et qu'à 8 m de hauteur, il fait encore plus de 2 m de diamètre. Il faut donc prolonger son sommet pour approcher du volume réel qui dépasse probablement les 40 m3 et donc les 100 tonnes (certaines publications sur internet confondent la masse et le volume!). Aujourd'hui, une reconstitution en 3D du mégalithe avec les instruments de mesure au lazer permet d'avoir le volume hors sol du monument et d'affiner sa masse réelle. Mais quel que soit le chiffre exact, il s'agit bien d'une performance réalisée par les hommes du Néolithique.
Note: le calcul d'un cône de révolution est basé sur la formule: 1/3 x base x hauteur.

dimanche 1 mars 2015

Poème

Mars

Venir, venir au jour, en ce jour un peu frais
Qui prépare les beaux jours, par ce temps imparfait

Venir ou revenir sur la lande ventée
Mars enfin renaissance du printemps désiré
Bruyère à Rosquelfen en mars 2015

Jours de ce temps magique au grand silence épais
Pour un hiver cédant au printemps qui renaît

Mars à peine éveillé
La chaleur attendra
Dans cette aube affectée
Par un voile de froid

Les maisons lentement s'ouvrent au jour, j'imagine
La discrète caresse des tout premiers rayons
Du soleil blanc de Mars sur le flanc des collines
Ce décor de mes rêves qu'épouse la saison

Dans l'ardoise gravée, patinée de lichens
Se lit le précieux temps des instants disparus
La mémoire implacable et fidèle m'entraîne
Sur la lande boisée où je suis revenu

Revenir et renaître
Que sais-je du destin
Du futur jamais loin
Qui s'ouvre à ma fenêtre?
Suis-je donc enchaîné
A l'ardoise dressée
A la bruyère d'hiver
Au printemps nouveau-né?
Dis-moi vieille maison
Quand viendra la saison
De l'éternelle lumière?