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jeudi 23 novembre 2017

Poème

Vers l'hiver...

Les murs anciens de nos maisons
aux roches rouille du vieux Liscuis
S'animent au rouge de rares tisons
Douce lumière dans la nuit

Etranges songes, rêves interdits
Dans l'éteignoir de catacombes
De ces nuits froides, de fond de puits
Le réel se dissout dans l'ombre

Dans la vallée une effraie chasse
Guidant l'orchestre de chiens hurlants
L'obscur inquiète où se fracassent
Des intersignes toujours présents
Fin de jour à Saint Guénolé en 2017

Vers le Ponant, de grands rochers
Baignés par des eaux sans sommeil
Aux connivences murmurées
Confient au vent ces bons conseils:


Savez vous, passagers humains
Eteindre colères et chagrins
Aimer les présences lumineuses
Louer les passions merveilleuses?
Ne craignez rien de l'éphémère
Vivez chaque heure comme la dernière!

lundi 20 novembre 2017

Patrimoine et Histoire à Saint Ygeaux, Côtes d'Armor

Un blason sur le mur Sud de la nef de l'église à Saint Ygeaux (22)


Au dessus d'une ouverture, dans le mur Sud extérieur de l'église de Saint Ygeaux, on aperçoit ce blason difficile à interpréter car il s'agit d'un "écartelé" provenant de la Seigeurie de Correc dont le manoir est encore visible aujourd'hui en Bon Repos sur Blavet, entre Laniscat et Saint Gelven et sur cette ancienne commune.Pour pouvoir en dire plus, il faut le représenter en couleur, ce qui facilite la compréhension et précise les choses.


Cet écartelé peut se décrire ainsi: 1 et 4 de gueules à 4 macles d'or aboutées deux à deux qui sont de Rohan et 2 et 3 d'argent à trois fasces d'azur qui sont de Correc.Ces armoiries laissent penser que Correc a probablement été une juveignerie de Rohan. On trouve en effet dans la succession de Correc le nom de Rohan dès le XIIIe siècle: Alain VI, vicomte de Rohan (1232-1304) épouse Isabeau, Dame de Correc en première noce. Au XVIe, la famille de Suasse possède la Seigneurie importante de Correc et les droits qui y sont attachés comme les droits d'enfeux et blasonnement à Saint Ygeaux qui est alors une trève de Laniscat comme Saint Gelven et Rosquelfen.
Source: infobretagne, patrimoine de Saint Gelven. Frotier de la Messelière (église de Saint Ygeaux).

lundi 13 novembre 2017

Megalithes de Bretagne

  Civilisation des Pierres levées du Néolithique: le grand menhir de Kerloas en Plouarzel (Finistère).

Plusieurs articles sur ce blog font état des géants de pierre qui parsèment la campagne bretonne et notamment les articles sur le menhir de Glomel, réputé l'un des plus lourds, sinon le plus lourd encore debout aujourd'hui (articles du 25 avril 2013, du 9 mars 2015). Ce menhir de Glomel d'une hauteur de 8m60 et estimé par les archéologues entre 80 et 160 tonnes,  a un concurrent sérieux en Finistère: le menhir le plus haut d'Europe encore debout, celui de Kerloas dit aussi de Kervéatoux. Actuellement mesuré à 9m50 au dessus du sol, son extrémité  porte encore la marque d'une brisure par un coup de foudre au XVIIIe siècle (wikipedia) qui lui a retiré environ 2m50 de hauteur. Il se dressait donc à près de 12m au dessus du sol.
Classé MH depuis 1883, ce mégalithe est en granite rose de l'Aber Ildut que l'on trouve à l'affleurement à près de 2kms de son endroit d'implantation (dont le sol est constitué par le granite de Saint Renan). Il est considéré comme le menhir le plus haut d'Europe et présente une particularité curieuse, deux protubérances hémisphériques à un mètre de hauteur (l'une est visible sur la photo). Ces protubérances de 20 à 30 cm de diamètre ont fait couler beaucoup d'encre et suscité des rites supersticieux autour de la fécondité. De nombreux auteurs se sont parfois perdus en conjectures devant ce colosse de granite (La Villemarqué, Sébillot, Guénin en 1911, le Chevalier de Fréminville en 1832...) Des lettrés et archéologues ont vu dans ce menhir un symbole phallique érigé sans doute il y a 5000 ans. Cette date a également été discutée du fait de son façonnage qui correspond à l'usage d'une technique de l'âge du bronze, ou alors, le façonnage de ce menhir est bien postérieur à son érection.(Le Bronze débute en effet vers 2200 avant notre ère).

La circonférence de la pierre au niveau du sol est de 6m20 et son poids estimé à
150 tonnes, ce qui est dans la même fourchette de poids que celui de Glomel
en Côtes d'Armor. Les bretons le nommaient "An tort" ("Le bossu") et encore au XIXe siècle, la pierre a été l'objet d'étranges rites comme le frottement des nombrils d'un mari et de son épouse sur les protubérances pour favoriser la naissance d'un enfant mâle ou favoriser la fécondité. Mais quel était le sens de la mise en place d'un tel géant au Néolithique? Personne ne le sait vraiment. Ce menhir fait partie des menhirs de hauteur qui ne sont jamais situés sur la crête topographique mais à proximité. Il est visible d'une trentaine de kilomètres par temps clair et détient aujourd'hui le record de hauteur pour ce type de monument mégalithique. Il est encore bien loin de "Er Grah", le fameux grand menhir de Locmariaquer, brisé en quatre morceaux, qui dépassait les 20m et les 200 tonnes, le menhir réputé le plus grand au monde (et dans le Morbihan cette fois: voir article du 28/11/2013 sur ce blog).

NB: sources: wikipedia et kreizy archeo, rubrique mégalithes.

mercredi 8 novembre 2017

Patrimoine rural breton

Les équipements des maisons paysannes du XVIe au XVIIIe siècle en Kreiz Breizh

Le patrimoine rural ancien réserve quelques surprises lorsque le visiteur de passage pénètre dans ces anciennes demeures à cheminées monumentales et fenêtres à meneaux. Il est étonné de trouver dans ces demeures des auges et éviers ou "djibell" à étagères et système d'écoulement des eaux faisant partie intégrante du mur.


La première photo montre un exemple de cet aménagement, ici dans la granodiorite de Plélauff, au village de Gwendol. Une auge de pierre encastrée dans le mur est surmontée d'une niche à étagères, maçonnée dans l'épaisseur du mur. L'évacuation des eaux se fait par un orifice à la base de l'auge.







Dans le village de Kerauter, situé au nord de la commune de Plélauff, vers Gouarec, nous sommes sur le côté Est du fameux filon minéralisé à plomb-zinc-argent-cadmium etc.. et dans les schistes du Dévonien. Ces schistes entrent donc naturellement dans la construction des étagères (et du mur)au dessus de l'évier ancien.


NB: Cliquer sur les photos pour les agrandir. Sources: photos communiquées par Pierre Le Dour, CGHP de Carhaix.


lundi 6 novembre 2017

Poème

En lisant Pierre de Ronsard...

Je revois le temps passé
Les longs moments consacrés
Aux études que m'impose
La curiosité des choses
Qui s'enseignent en faculté
Jusque parfois envier
Les affranchis des lectures
Ces adeptes d'Epicure!

C'est Ronsard qui interroge
Le cadran de son horloge
Quelle garantie du savoir?
Alors que matins et soirs
La Faucheuse toujours présente
Eternelle indifférente
Au hasard frappe toujours
Quand pour moi, le dernier jour?

Viens donc sans perdre de temps
Et qu'importe d'où vient le vent
Allons vivre l'aventure
Dans notre coin de nature
Allons voir dans les rochers
Ces abris ensoleillés
Où je sais divines et douces
Des étreintes sur la mousse

L'avenir est sans nuances
A l' anthropocène errance
Mais toujours sans maladies
Rien ne nous est interdit
Nul n'a jamais trop vécu
Lorsque son heure est venue!