Allée couverte ornée du Néolithique de Bretagne Centrale, en schiste.
Un très bel exemple de sépulture collective à entrée latérale ayant conservé son tertre de recouvrement existe encore en Centre Bretagne dans une propriété privée qui limite son accessibilité au public.
Le tertre de forme ovale fait 22m de longueur pour 8m de largeur et a été arasé au niveau des dalles de recouvrement disparues à l'exception de trois d'entre elles (perte sans doute à l'occasion d'une fouille vers la fin XIXe siècle). Orientée nord-ouest, sud-est, l'allée fait 10m de long sur 1m de large environ. Le vestibule d'entrée est perpendiculaire à l'allée ou chambre funéraire et est adossé à la paroi sud-ouest.Il fait environ 2m50 de long et est constitué par 3 dalles ou orthostates se faisant vis-à-vis.L'accès à la chambre sépulcrale est composé de deux dalles jointives dans l'axe du vestibule et sont échancrées en vis-à-vis pour former une ouverture en "pseudo-hublot" ovale de 70cm de hauteur pour 40 de largeur. Une ouverture de ce type est encore visible sur l'allée couverte de "Coet Correc" au nord de Caurel (voir article paru le 17 octobre 2012 sur le blog).
L'intérieur de ce vestibule d'accès présente une particularité remarquable: les deux principales dalles du vestibule sont gravées. Deux cartouches exécutés par piquetage linéaire formant des courbes symétriques se situent de part et d'autre à l'intérieur de ce vestibule d'accès.Ce décor tout à fait exceptionnel en centre Bretagne n'est pas sans rappeler celui des tombes en équerre du littoral morbihannais (variantes de l'écusson caractéristique du style des "Pierres Plates" de Locmariaquer selon C.T. Le Roux).
Cartouche de la face nord-ouest. La partie basse du piquetage disparait sous le niveau du sol. Les courbes forment un mouvement symétrique (dit "en tables de la loi").
Cartouche de la dalle sud-est du vestibule d'accès. La dalle de schiste est en cours d'altération (par desquamation). Ce cartouche est en vis-à-vis de l'autre et de taille plus réduite.
Un décor de ce type avait déjà été signalé sur une allée couverte du pays de Gourin (Kergus). La côte morbihannaise n'a donc pas l'exclusivité de ces ornementations. Leur rareté justifie une étude détaillée ainsi que des mesures de protection. Leur présence très rare en centre Bretagne permet selon les archéologues d'établir un lien avec les populations de la côte morbihannaise entre le troisième millénaire et la fin du Néolithique (3000 à 2000 BC).
Sources: Charles-Tanguy Le Roux, Michel Le Goffic, Jen-Pierre Bardel, Olivier Kayser: "L'Art des mégalithes en schiste de Bretagne Centrale", Rev. Archéologique, 1996.
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