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lundi 29 août 2022

Inquiétude à Guerlédan, entre Côtes d'Armor et Morbihan

La plus grande réserve d'eau douce de Bretagne à la moitié de sa capacité?

Lac vu de Beau Rivage (rive gauche) le 19/08/2022
Le lac de Guerlédan et sa capacité de plus de 50 millions de m3 d'eau est la plus grande réserve d'eau douce située entre Côtes d'Armor et Morbihan, dans le Kreiz Breizh qui est aussi la  zone des sources du réseau hydrographique breton. Ce secteur géographique  implique les rivières multiples (Sulon, Doré, Daoulas, Poulancre...) et le fleuve Blavet qui alimente Pontivy et qui possède une autre retenue sur Kerne Uhel, proche de sa source et  également fortement affectée par la sécheresse de cet été.

Sous le bourg de Caurel, côté Côtes d'Armor (19/08)
La partie supérieure du lac laisse voir des surfaces couvertes d'ardoises qui sont habituellement sous le niveau du lac en cette saison. Il y a donc un déficit important d'apport d'eau par le Blavet notamment qui n'est plus alimenté par le réseau serré des ruisseaux  dont le chant caractéristique n'est plus audible. Les ruisseaux qui alimentent le grand étang des Salles en forêt de Quénécan font encore entendre un murmure de plus en plus discret; une situation inhabituelle et inquiétante (ruisseau de Pont Lann qui se jette dans le Blavet canalisé).

Guerlédan sur Caurel le 19/08/2022
Cette situation qui déstabilise la végétation et tout l'écosystème est l'occasion de s'interroger sur ce que nous faisons avec la ressource en eau qui n'est pas inépuisable. De ce point de vue, l'eau du Massif Armoricain dépend fortement de la pluviométrie et les ressources en eau potable, de la gestion que nous faisons des eaux de surface, une raison suffisante pour éviter sa contamination et son gaspillage, un avertissement que nous donnait déjà René Dumont (et son verre d'eau) en 1974!


 

lundi 15 août 2022

Festival fisel à Rostrenen, conférence du 24 août au Cinebreiz (22110)

Les "terroirs" de danses traditionnelles en ronde, le mercredi 24 août à 18h30 au CINE BREIZ à Rostrenen.

ronde des vainqueurs 1979 à Maël-Carhaix (pentecôte)
Cette photo diffusée par Penhars Infos Quimper 2011 est une vue des archives de Viviane Hélias qui photographie la ronde finale des gagnants du concours fisel de 1979. Â cette époque, le concours se déroule dans la salle "l'arc-en-ciel" de Maël-Carhaix, centre du pays fisel selon J.M.Guilcher. La conférence va porter sur les  "pays" ou terroirs de danses du Kreiz Breizh qui ont gardé la ronde fermée comme mode d'expression. Le propos vise à comprendre les raisons de la persistance de cette forme d'expression typique de chaque terroir et relevant d'un rite collectif et pas seulement d'un divertissement ou spectacle. Le sujet va donc aborder le cas du fisel mais aussi celui de ses voisins immédiats comme le Fañch, la gavotte de Calanhel, celle des Montagnes ou encore le koste 'r c'hoed, cette ronde unique d'un terroir vannetais proche du Fañch, du Pourlet et des Laridés-gavottes de Pontivy.

Bal plin chanté par Lomig Donniou et Yvonne Le Veve
La suite tripartite qui constitue la danse traditionnelle présente un "tam kreiz" ou danse de "repos" entre les deux rondes. Ce temps de repos se fait par couple dans la danse "tro plin" et dans le sens contraire de la ronde (dans le sens du mouvement des planètes, contrairement à la ronde (première et dernière partie) qui elle, se fait dans le sens du temps (des aiguilles d'une montre). Ici le Cercle de Rostrenen en 1973.

"Ces rituels circulaires ont selon le

"philosophe-psychologue"
Jung, une grande valeur car ils permettent l'accès à l'inconscient, ce qui procède de l'hygiène mentale. L'homme a un besoin urgent de vie symbolique."
 


mercredi 10 août 2022

Etonnante vue prise en 1907 sur les Landes du Liscuis en Laniscat, Bon Repos-sur-Blavet (22)

Le gorsedd des druides, bardes et ovates de 1907 sur une allée couverte du Liscuis

ancienne photo de 1907: Wikimedia Commons
Cette "assemblée", en breton "Goursez Vreizh" se déroule selon la légende de la photographie, à "Canac'h Laeron, entre Laniscat et Saint Nicolas-du-Pélem". Cette précision apporte tout d'abord un doute, car il existe bien un Canac'h Laeron au Nord immédiat du bourg de Saint Nicolas-du-Pélem et ce "Canac'h Laeron" n'est pas très loin du site du Zilou et de son menhir ainsi que sa motte castrale bien plus tardive. Il y a donc deux Canac'h Laeron mais celui de Saint Nicolas est dans le granite, alors que les dalles de couverture que l'on distingue sur la photo sont bien en schiste. Il s'agit donc bien de l'une des trois allées couvertes du Liscuis. Mais si on compare cette vue avec celle de la seule allée couverte qui peut recevoir plusieurs personnes sur ses dalles de couverture (ce qui rappelons le au passage est aujourd'hui interdit), c'est Liscuis1, la plus ancienne des trois et que le lecteur peut aussi revoir dans l'en-tête de ce blog.
allée couverte "Liscuis1" vue de son entrée Sud
Il n'est pas trop difficile de reconnaître la dalle de 
couverture de droite sur la photo de 1907; elle correspond à la dalle la plus au Nord sur cette allée couverte (dite aussi "tombe en V" car sa largeur n'est pas constante (forme de "bouteille"). 
Il faut donc bien conclure que cette photo est en réalité un montage correspondant à trois prises de vue distinctes raboutées ensuite pour créer un ensemble à deux niveaux qui n'a pas de réalité sur le terrain. Cette manipulation était donc possible à cette époque?
Ce cliché induit également une confusion en établissant un lien entre le monument néolithique et la civilisation celtique. Cette confusion est encore entretenue de nos jours par certains auteurs ou bandes dessinées comme "Astérix le Gaulois" et son compère Obélix qui transporte un menhir sur son dos! Il y a pourtant plus d'un millénaire d'écart entre le début des Celtes (âge du fer et la Tène) et la fin du Néolithique qui se prolonge au début de l'âge du Bronze. Mais il est vrai qu'en 1907, les datations n'existaient pas comme on peut les faire aujourd'hui. L'allée couverte en question a environ 6000 ans, le début des Celtes, la moitié moins!



dimanche 7 août 2022

Chapelle de Trozulon en Laniscat: Bon Repos-sur-Blavet (22)

Reprise des travaux de Concordia sur la chapelle de Trozulon en Laniscat

Depuis fin juillet, l'équipe des volontaires de Concordia (voir l'article sur Trozulon dans le Kaier ar Poher n°75 de 2021) s'est à nouveau attelée à ce chantier bien visible de la route.

réfection de la corniche à modillons par Concordia

 La photo prise le 3 août dernier montre l'intervention sur le haut des murs où la corniche en granite sculpté a été partiellement détruite par infiltration d'eau dans le haut des murs. Ce travail est encadré par un professionnel et l'objectif final est de "cristalliser" les murs afin de conserver le bâti et l'intégrité de la corniche.

Dans le même temps, une partie de l'équipe se concentre sur les bords du Sulon qui est la rivière qui passe à proximité.

élément en granite taillé avec chanfrein
Le but est de réaliser un escalier pour accéder à l'eau. Le niveau d'eau, exceptionnellement bas en ce moment permet de découvrir un ensemble de grands blocs sculptés en granite, disséminés dans le lit de la rivière et qui semblent correspondre à un ancien ouvrage antérieur au pont en anse de panier qui se trouve à proximité immédiate de la chapelle. Un de ces blocs en granite (photo) a été sorti de la rivière et pourrait correspondre à un élément d'arche ou à une ancienne entrée  plutôt monumentale si on se réfère à l'angle de courbure de cette pierre.. Un mystère à élucider autour de cette chapelle.


mardi 2 août 2022

Patrimoine de Ploneour-Lanvern et rites circulaires

Un rite circulaire original à Plonéour-Lanvern, pays bigouden

document wikipedia

 Dans un "pays" traditionnel où les danses se font en chaîne ouverte ou en cortège, la ronde fermée existe encore au début XXe siècle comme on peut le voir sur cette ancienne carte postale qui montre une ronde de jeunes filles de Plonéour-Lanvern autour du Lec'h cannelé du bourg, un monolithe de granite taillé comme celui de Sainte Tréphine (période allant de la Tène au Haut-Moyen-âge) et qui est sensé représenter le mât du bateau de Saint Enéour, patron de la paroisse. Ce rite circulaire se déroulait lors du pardon du premier dimanche de mai, disparu dans les années 1970 mais qui semble renaître depuis peu!

Ces jeunes filles font cette ronde pour être assurées de se marier et d'avoir des enfants. Ce thème justifiant la ronde, il est assez naturel de voir dans ce monolithe, un phallus géant, image symbolique de la fécondité dont il est question ici! Ce genre de rite n'est pas propre au pays bigouden; de nombreux mégalithes ont joué ce rôle symbolique comme celui de Kerallain en Plouguernével où les femmes venaient se frotter le ventre pour favoriser la grossesse (voir article du 17 mars 2016 sur ce blog).