En parcourant le jardin entre "Rocher du Marquis" et "Rocher du Conseil" à Rosquelfen
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Sous le rocher du Conseil vers l'Ouest, mai 2023 |
Cette année, les pluies du début du mois ont donné un coup de pouce à la végétation, mais l'absence d'hiver froid et prolongé comme on en connaissait dans les années 1960, fait que la prolifération d'espèces animales et la raréfaction de certaines autres, ont modifié l'équilibre général. Ainsi, les chênes, arbres emblématiques du pays, sont attaqués par des milliers de chenilles défoliantes à tel point que certains arbres n'ont plus de feuilles et prennent une teinte marron ou brun clair tout à fait inhabituelle et inquiétante. Les chenilles s'attaquent aussi aux hêtres et aux rosiers (surtout les boutons en formation). La conséquence de cette prolifération est le passage régulier de nuages de choucas qui tourbillonnent au-dessus des arbres et profitent de ce "garde-manger" exceptionnel. Les anciens auraient conclu à un nouvel intersigne!
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Chemin Sud du jardin en mai 2023 |
Fin mai 2023, on est déjà en fin de floraison des rhododendrons. Ceux qui entourent la maison ont été plantés en 1963 et ont donc 60 ans aujourd'hui. La floraison est beaucoup plus pauvre qu'autrefois car de nombreux boutons floraux ont été brûlés par un gel tardif alors que leur développement était trop avancé, toujours du fait de l'absence de froid durable en hiver. Un autre phénomène, lié aussi à l'évolution climatique (et au développement des échanges intercontinentaux) est que les principaux "butineurs" des grosses fleurs de rhododendrons sont le frelon asiatique et les différentes espèces de bourdons. L'abeille préfère les petites fleurs du cotonaster, de la bruyère et des fleurs sauvages que l'on trouve encore dans les prés naturels et les espaces non cultivés des bords du Blavet. Ici, pas de "pelouses" stériles en fleurs, mais un espace où se voient encore des abeilles, papillons, libellules et autres coléoptères, avec lézards gris et verts, orvets et même quelquefois la silencieuse péliade très rare.
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Dans la roche schisteuse, la maison enracinée... |
Dans son écrin de verdure, fortement enracinée dans les schistes du Dévonien moyen(380Ma), la petite maison affronte le temps depuis 1830 et depuis cette époque où les grandes ardoises de la toiture n'avaient pas encore remplacé le chaume,(elles sont montées à la veille de la guerre de 14-18), elle a vu passer bien des saisons et des tempêtes comme celle de 1987 ou la "Lothar" de 1999, dans la nuit du 25 au 26 décembre. Durant cette nuit, une vingtaine de convives fêtaient Noël et disposaient chacun d'une bougie en cadeau de bienvenue: un signe prémonitoire avant la destruction de la ligne électrique?...