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samedi 27 avril 2019

Les chemins de l'archéologie en 2019 à Plussulien (22)

Formation sur le thème "Alimentation préhistorique" le 16 avril dernier pour les membres de l'association "Les chemins de l'archéologie" de Plussulien, Côtes d'Armor.

Poisson dans son enveloppe de terre
Cette journée de formation était encadrée par le CPIE -Val de Vilaine, un organisme qui dispose d'agents qualifiés dans l'archéologie expérimentale (appelés aussi modérateurs en archéologie). Elle était destinée aux adhérents de:  "Les Chemins de l'archéologie", qui animent chaque année les événements autour du Musée archéologique de Plussulien (les visites commentées, les visites du site ou carrière néolithique de Quelfenec, et les différentes activités proposées en été pour les visiteurs, souvent des familles avec des enfants).                                                                                                                                   L
Poisson prêt à cuire

La première vue montre la première étape de la formation à la cuisine préhistorique avec la mise en place d'un poisson préalablement vidé, dans une enveloppe de terre de potier, en vue d'une cuisson au feu de bois. La seconde vue montre la préparation terminée avec l'enveloppe de terre qui recouvre complètement le poisson.

Cuisson des poissons au feu de bois

Sur cette troisième vue, on remarque les préparations qui entourent le feu à une distance suffisante pour la cuisson des poissons sans faire éclater la terre, ce qui serait le cas si les préparations étaient placées directement dans les flammes ou la braise.

Dégustation après cuisson: un régal!




Cette formation englobait aussi la réalisation de poteries dans les formes et le style d'ornementation du Néolithique, ainsi que le broyage de grains à la meule à main et la réalisation de galettes associant également l'usage de noisettes broyées et de miel. Certaines recettes proposées seraient tout-à-fait présentables dans un restaurant étoilé! Autre expérience en cuisine, la cuisson de sardines sur potence (mode fumage). En dehors de la cuisine, plusieurs autres activités ont été abordées comme le tir au javelot avec propulseur. Le propulseur, déja présent au Magdalénien démultiplie la force du jet et rend le javelot très efficace.
Prochaine animation programmée par "Les chemins de l'archéologie": les 28 et 29 juin prochain sur le thème de l'abattage d'arbres au Néolithique (sans doute près de Bon Repos, voir la presse et les points d'informations touristiques). NB: pour agrandir les vues, cliquer dessus.

vendredi 12 avril 2019

Le mell beniget ou mel zantel: "maillet béni" en Bretagne

A propos du "mell beniget" ou "mel zantel": le" maillet béni" en Bretagne...
Mel beniget de Caurel en 2018


Que n'a-t-on pas entendu et lu sur cet objet sacré, assimilé à un rite barbare, vestige d'une époque "celtique" décrite par les Romains avec toute la partialité du vainqueur dont l'habitude est de transformer ses adversaires (les druides) en sauvages sanguinaires! Cette image et cette version romaine vont perdurer avec les auteurs du XIXe siècle.
Ainsi pour Joseph Loth, linguiste et historien né à Guémené-sur-Scorff en 1847 (mort à Paris en 1934), "la massue bénie était un instrument servant à abréger la vie des vieillards qui contrariaient leurs héritiers en s'obstinant à vivre, ou encore les inutiles, impotents ou estropiés..."
Le site www.persee.fr fait état des études de M. Aveneau de La Grancière qui fait une description de cet objet particulier: un "boulet de granite" légèrement sphérique de 42cm de circonférence et 3kgs environ, recouvert d'une patine rougeâtre foncée (souvent un indice de chauffe, la chaleur modifiant la teinte de la roche en rouge).
Le "mell" en breton signifie boule, balle et "mel" signifierait plutôt maillet. L'orthographe varie ainsi selon les auteurs: mailh, mael, horz (ou morzh pour "marteau"). Sous le titre  "Traditions et légendes au pays d'Armor. La massue sacrée ou mael beniget", un texte en fait la description dans le Bulletin de l'Association Bretonne, en 1900 (Société Polymathique du Morbihan: P.18).
Chez les auteurs du XIXe siècle, une époque où le religieux s'accomode mal de la persistance de rites associés au paganisme, on trouve le texte à sensations fortes de Cayot-Delandre en 1847. Ce celtomane évoque le site de Mané-Guen en Guénin et l'action des druides qu'il décrit frappant les vieillards "lassés de la vie"! Certains archéologues vont s'intéresser à cet objet comme Zacharie Le Rouzic qui parle du marteau béni de Carnac. M. Mahé de Locmariaquer signale en 1892 l'existence d'un "maillet béni": objet en dolérite de 44cm de circonférence et de 4,1kg. En 1906, une hache en métadolérite conservée à Corseul était empruntée "pour que les agonisants puissent l'embrasser au moment de mourir". Son dernier propriétaire s'est fait enterré avec elle. Des témoignages de ce type existent aussi dans les îles britanniques et semblent démontrer que cet objet à très haute charge symbolique n'avait rien d'un instrument de mort mais beaucoup plus d'un "viatique". L'article paru dans le Télégramme du 25 mars 2012 va dans ce sens. Dans cet article, le "maillet béni" ou "mael beniget" servait à un rituel autour des agonisants. Ce rituel fait encore l'objet de nombreux débats. Et l'auteur d'indiquer: "Il semble que cet objet légendaire soit porteur d'un très ancien symbolisme".


Photo n°1: Adrien Maho. 11/2016.Photo Daniel Giraudon

Sur le site bcd.bzh (L'Ankou en Basse-Bretagne), une photo de Daniel Giraudon (du 11/2016) montre un habitant du village de Saint Adrien, canton de Bourbriac (Monsieur Adrien Maho: photo 1), près de la chapelle Saint Barthélémy, tenant un "mel beniget" dans sa main droite, ce qui donne une idée de sa taille.

Dans les différents textes sur ce sujet, on retrouve souvent des sites du Morbihan comme Locmeltro. Il est question aussi du rite de Caurel pour lequel une description  indique que le "maillet béni" était en bois et gardé dans le creux d'un if du cimetière. On peut donc penser que le mel beniget actuel en granite conservé dans l'église n'est pas le plus ancien de cette paroisse située sur la rive gauche du Blavet, au Nord du lac de Guerlédan.
"Mel beniget" de Caurel conservé dans l'église, photo 2018


Daniel Giraudon, né à Binic, gallésant et bretonnant, ancien professeur à l'UBO, chercheur au CRBC de Brest, Docteur en Ethnologie, Prix Claude Seignolle 2012 pour le livre "Sur les chemins de l'Ankou", livre une interprétation intéressante: Il fait le rapprochement entre l'Ankou et Sucellos, dieu gaulois au maillet, à partir de l'expression bretonne "Morzholig an Ankou" (Le petit marteau de la mort), qui est aussi le nom de la vrillette, cet insecte dont les coups dans le bois sont un intersigne funeste! Ce maillet béni est donc un élément de croyance mais aucun témoignage à ce jour ne l'a mis dans les mains de l'Ankou.
En conclusion et pour résumer les contributions sur ce sujet et en particulier celle de Daniel Giraudon, il s'agissait de mettre fin à la longue agonie d'un moribond en lui posant sur le front (ou en lui faisant embrasser), une pierre ovoïde conservée dans un sanctuaire religieux. Certains ont voulu y voir le souvenir ancien d'une forme d'euthanasie, mais ne s'agirait-il pas plutôt d'un rite de passage destiné à faciliter le départ de l'âme plutôt que d'aider le corps à mourir? On peut aussi se demander si, accompagné du geste, la force de la croyance parmi le peuple ne suffisait pas à produire l'effet souhaité, c'est-à-dire une mort douce, un peu comme l'extrême onction pratiquée par l'église? Il est assez surprenant de voir le degré d'intérêt et l'attention portés encore aujourd'hui à ces objets rares   soigneusement conservés dans les édifices religieux et considérés comme éléments du patrimoine sacré, entrés pleinement dans l'Histoire.

mardi 9 avril 2019

Sculpture et temps à Rosquelfen

Le temps: pour ceux qui douteraient de son existence...

Le passé



Début du printemps, en avril 2011. Sculpture en châtaignier (allégorie de la lutte du bien et du mal), appliquée sur un tronc de merisier (en 2010).
La haie de cyprès que l'on devine derrière a été plantée en 1963 et définitivement coupée en 2012.






Le présent:
Avril 2019, la même sculpture au même endroit. Le lierre a produit un abri naturel qui protège la sculpture des pluies fréquentes. Une pellicule de mousse fine commence à colorer la sculpture.




Avril 2019: détails
Le lierre prend une allure d'arbre qui sert d'abri aux oiseaux (un bel endroit pour faire des nids!

jeudi 4 avril 2019

Chapelle de Rosquelfen en Bon Repos sur Blavet , Côtes d'Armor

Dernière tranche de travaux à la chapelle de Rosquelfen, Bon Repos sur Blavet 22570

Porche Sud et calvaire: chapelle de Rosquelfen en 2019
Sur cette vue, on distingue la nouvelle toiture en ardoises du Liscuis, ardoises montées à "pureau décroissant" (ce qui est visible par une réduction de la taille des ardoises en montant vers le sommet de la toiture terminée par le lignolet).L'entrée du porche a subi un affaissement des piliers qui doivent être redressés dans leur position d'origine. Cette tranche de travaux dont l'appel d'offres est lancé par le maître d'ouvrage (mairie) englobe aussi la restauration et mise en place du berceau de la voûte interne. Les bénévoles de l'association des Amis de la chapelle de Rosquelfen poursuivent leurs travaux et collectages de dons. Plusieurs animations sont prévues en 2019 dans et/ou pour la chapelle, comme un fest-noz à Laniscat le 15 juin prochain, le pardon du 7 juillet, une exposition de peintures-sculptures entre le 28 juillet et le 4 août ainsi que les journées du patrimoine en septembre (deux jours d'ouverture de la chapelle si les travaux le permettent).