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jeudi 30 mars 2023

Stage de danse koste 'r c'hoed dimanche 2 avril à Saint Brieuc

Rappel: stage de danse koste 'r c'hoed ouvert à tous le 2 avril à Saint Brieuc

Affiche du stage

 Information faite sur le blog kosterc'hoad-pj.

Le stage se déroule dans une salle de la rue du Legue près du port de plaisance de Saint Brieuc. Ce stage est une occasion de profiter des connaissances acquises sur un terroir de danse traditionnelle du Kreiz Breizh qui concerne la tradition des danses en ronde fermée comme le Plinn, le fisel ou la gavotte de Calanhel, un mode d'expression populaire qui relève du rituel initiatique plutôt que du simple divertissement ou du spectacle. Dans cette tradition, nous sommes dans un rite paysan d'autrefois qui perdure aujourd'hui dans ce mode d'expression le plus communautaire qui soit, la ronde fermée donc sans début ni fin, sans leader ni dernier, sans hiérarchie sociale: un pied de nez à notre monde ultra individualiste et fractionné pour ne pas dire fracturé par les inégalités sociales...

Mise sur youtube d'un film-résumé du stage par l'association Dans a Kan e Lanvrieg: Koste'r c'hoed, atelier de danse bretonne avec Pierre Jézéquel, Saint-Brieuc. 02/04/2023 (4K) - YouTube

lundi 27 mars 2023

 propos des stèles de Plélauff, Côtes d'Armor

Les stèles ou Lec'h de Plélauff

Stèles dites "gauloises"de Plélauff

 Ces stèles ou Lec'h en breton sont réputées de l'âge du fer et ont été bien souvent christianisées dès le Haut-Moyen-âge, à une époque ou ces monuments étaient considérés comme porteurs d'un paganisme ancien et à éliminer au plus vite face au christianisme conquérant. C'est particulièrement vrai sous Charlemagne où de nombreux mégalithes disparaissent du paysage. La grande stèle octogonale située près de la chapelle Sainte Croix ou N.D.de la Croix, a perdu les marques gravées sur une des faces (croix) par l'effet de l'altération météorique et la présence de lichens. Cette pierre taillée fait plus de trois mètres de hauteur et a été déplacée à plusieurs reprises comme on peut le voir sur d'anciennes cartes postales de l'endroit qui pourrait bien correspondre à un ancien tertre tumulaire, vu la topographie locale qui surplombe le village, endroit également choisi pour ériger une chapelle comme on le voit assez souvent dans le pays (comme ND des Champs à Saint Gelven ou ND de Lorette au Quillio).

petit lec'h gravé:Plélauff



Sur la petite stèle proche de la grande, on observe sur l'une des faces, une croix pattée encore bien visible car sculptée comme un bas-relief sur cette granodiorite locale également colonisée par les lichens.
Petit lec'h: croix pattée


D'où provient cette pierre gravée? Le mystère reste entier. Ce "binôme"est-il d'origine ou a-t-il été fabriqué par regroupement à cet endroit? La question reste posée et le sera sans doute longtemps. Par contre, pour la stèle suivante qui n'a pas tout-à-fait la même forme, l'emplacement d'origine est mieux connu. Cette stèle est appelée depuis toujours (de mémoire de plélauffiennes et plélauffiens) borne milliaire du Moustoir.

borne milliaire du Moustoir: Plélauff



Cette stèle à saignée horizontale aux deux-tiers de sa hauteur (1,49m avec sa partie enterrée) est appelée "borne milliaire" sans arguments scientifiques pour l'étayer. Si cette dénomination  s'est imposée dans le pays, c'est du fait de sa découverte près du village du Moustoir et proche du moulin de Rohan , le long d'une voie romaine (ou antique: Quimper-Corseul) dont le tracé est encore attesté jusqu'à son passage du Doré et Blavet à Gouarec (manoir de la Villeneuve), puis son croisement de la voie Condate-Vorgium au Poteau (en Laniscat).

NB: sources: J.Y.Eveillard: "Notes sur quelques stèles inédites des environs de Rostrenen".Mémoire de la Société d'Emulation des Côtes du Nord n°100-1971-72.P24

jeudi 23 mars 2023

Une chasse aux mégalithes à Rosquelfen en Laniscat: Bon Repos-sur-Blavet (22)

Des monuments du Néolithique disparus  sur Rosquelfen?

C'est ce mois de mars qu'un ancien de Rosquelfen: Pierrick Tanguy, me fait remarquer qu'il devait y avoir un dolmen ou une allée couverte dans un champ au nord du village où un ancien chemin creux particulièrement boueux à certaines périodes de l'année partageait les terres entre les familles Le Breton à droite du chemin en venant du village et Calvez à gauche. Pierrick indique qu'à environ 200m au nord de la route Gouarec-Laniscat, il y avait plusieurs grandes dalles de schiste dans le chemin. Il explique cette présence par l'existence possible d'un ancien monument sans doute comparable à ceux actuellement visibles sur les landes du Liscuis et suppose que ces dalles ont été poussées sur le talus puis dans le vieux chemin, sans doute pour le rendre plus praticable (il dit dans l'ancien temps sans préciser).

Extrait de la carte IGN 08175B 0 1/25000
Un autre ancien du village: Yves L'Hermite indique que le champ de son oncle calvez, à gauche du chemin creux était nommé "parc an dolen". Une hache en métadolérite de Quelfenec a été trouvée dans ce champ.Le chemin creux qui rejoignait le bas de la colline au nord s'appelait également "Dolen".Sur la carte, l'endroit du monument présumé est indiqué par l'étoile rouge. Le trait noir immédiatement à droite représente le tracé de l'ancien chemin qui bifurque à droite au-delà de la courbe de niveau 175. Celle-ci montre bien la forme de "tertre" arrondi vers le nord comme une avancée dominant la vallée. Ce tertre est bordé par un ruisseau affluent du Sulon dans lequel il se déverse à Kerrault. Notons au passage la proximité de cet endroit avec le site (200mNW) gaulois du "Trésor de Laniscat" découvert en 2007 lors des travaux sur la route Rennes-Carhaix (545 pièces d'or allié de la Tène terminale). Cet emplacement n'est pas sans rappeler par sa configuration topographique, celui de "Bot er Mohed" de Cléguérec.
Dans les "Noms de lieux celtiques-Première série-Vallées et plaines, au chapître II, François Falc'hun et Bernard Tanguy (le frère de Pierrick) donnent une explication sur le mot "Dolen".Ils précisent en effet que le sens est topographique, conséquence d'un méandre de rivière ou terre presque entourée d'eau (voir marikavel.org). Bernard précise qu'il s'agit d'un mot gallois désignant un terrain plat dominant une boucle en creux, ce qui est le cas ici. Un exemple célèbre est celui de Dol-de-Bretagne, ville construite sur un socle rocheux enserré par une boucle du Guioult, et le fameux menhir de "Champ Dolent", un des plus hauts encore debout en Bretagne(plus de 9m) est bien positionné dans cette configuration topographique. Ceci n'aurait donc rien à voir avec taol ou daol: la table de pierre souvent évoquée comme à Gwendol en Plélauff où ce n'est donc pas la "table blanche" mais "le tertre blanc" dominant le canal, autrefois le Doré formant là encore une boucle autour d'un promontoire qui héberge les ruines de la chapelle St Hervé, une autre curiosité locale qui mérite le détour!
Extrait de carte IGN 081755B. Dans hexagone rouge
le figuré du monument mégalithique

Mais revenons sur Rosquelfen. Si l'on prend la voie romaine vers le Liscuis, on observe un figuré de dolmen ou allée couverte au sud de la voie proche de "la grande allée" (sur la carte an ale braz). Cet emplacement est situé dans une pente vers le nord, sous la courbe de niveau 225 et noyé dans les fougères et sous-bois en terrain privé ce qui nécessite une autorisation préalable pour y accéder. Dans cet endroit on peut observer les traces d'anciens travaux d'extraction du fer (sans doute du XIXe pour ces travaux encore visibles). Il n'est pas impossible que les travaux miniers sur le fer qui alimentait le haut-fourneau des Forges des Salles aient provoqué la destruction d'un monument mégalithique. Pourquoi les réalisateurs de la carte IGN ont noté ce monument à cet endroit? Le mystère est entier car aucun témoignage n'a pu venir confirmer cette position. Reste donc à trouver le document archivé qui viendrait confirmer ce point et si c'était le cas, nous aurions alors pas moins de cinq allées couvertes dans cet espace remarquable: un sujet à suivre....


lundi 13 mars 2023

Patrimoine de Gouarec en Côtes d'Armor

 propos des halles de Gouarec en Côtes d'Armor

Les halles de Gouarec restaurées en 2013 par la commune sont situées dans le centre historique et n'ont pas toujours présenté leur allure actuelle, très XIXe. Au même emplacement et sans doute dès le XVIe siècle, elles présentaient un autre aspect comme le montre ce plan (archives famille Le Moign).

Ancien plan des halles de Gouarec (arch.Le Moign)
Ces halles en bois de 38 mètres de longueur pour 12 de largeur sont affermées (louées) par la ville de Gouarec mais appartiennent à la famille de Rohan jusqu'à ce que la municipalité décide de les racheter à Charles Louis Josselin de Rohan Chabot le 23 juillet 1851 pour une somme de 8000 francs or. Cet achat sera préparé par Pierre Le Moign, notaire et c'est le maire de Gouarec, le Docteur en médecine Racinet qui signera l'acte d'achat (voir livre "Patrimoine de Gouarec: P Le Dour et P.Jézéquel). 

Ce bâtiment sert aux foires et marchés qui sont herbdomadaires avec deux foires annuelles en mai et septembre de chaque année.

Ancienne carte postale des halles, début XXe
Le 12 juin 1872, le Conseil Municipal décide que l'édifice comportera deux pavillons sur arcatures de part et d'autre des halles et le 24 juillet 1872 , l'architecte qui est Monsieur Delarue, propose comme entrepreneur, Monsieur Jean-Louis Pignorel, le constructeur du petit séminaire de Plouguernevel. Cette configuration des halles date donc de 1875, une configuration qui va se modifier en 1964 par obturation des arches pour faire une salle des fêtes. C'est  en 2013 qu'elles retrouveront leur allure de deuxième moitié du XIXe comme le montre cette carte postale.

Vue actuelle. Photo J-Y Hélard 03/2023

Les pavillons Nord et Sud serviront de classes, l'un pour les filles et l'autre pour les garçons, puis de locaux pour la jeunesse de Gouarec (scouts dans les années 1950-1960) et enfin d'Hôtel de Ville (secrétariat de mairie). Ces locaux ne sont plus utilisés actuellement.
Vision nocturne par J-Y Hélard 03/2023




Sources:Patrimoine de Gouarec en Côtes d'Armor, mai 2022 par Pierre Le Dour et Pierre Jézéquel. Imp: ReproCopie Guingamp.
 

Photos Jean-Yvon Hélard de Gouarec, mars 2023.

mardi 7 mars 2023

Patrimoine bâti rural de Laniscat en Bon Repos-sur-Blavet (22)

Kerbonelen ou Kerbonelenn en Laniscat: un exemple du bâti rural ancien

L'historien bien connu dans le pays, Jean Le Tallec s'était intéressé à cet habitat ancien et avait rédigé "La maison rurale en pays d'habitat dispersé" publié  en 2005 aux Presses Universitaires de Rennes, un élément du document "L'habitat rural en Centre-Bretagne aux XVIIe-XVIIIe siècles"

Photo Jean Le Tallec, doc: CGHP de Carhaix

Ce secteur géographique fait partie du pays Fañch diazou ou en français "fañch du bas", la partie Sud du terroir de la danse Plinn et du costume paysan typique encore visible auprès du Cercle Celtique de Saint Nicolas-du-Pélem. Cet androit, sous l'Ancien Régime dépendait de la Sénéchaussée de Corlay, sous statut de domaine congéable et en limite Nord de l'ancienne Trève de Rosquelfen dépendant de la paroisse de Laniscat dans l'évêché de Cornouaille. Nous sommes également dans l'ancien duché de Rohan.

L'organisation de ces bâtiments est assez standardisée: une grande salle avec "une chambre au bout" à laquelle on accède par un escalier extérieur, un escalier intérieur dans la pièce principale appelé "virs à demi-rond" qui s'adosse au mur extérieur repoussé en une excroissance ou "rondité" qui constitue l'ébauche d'une tourelle. Dans les maisons les plus riches on peut voir une ou plusieurs fenêtres à meneaux et la porte principale est en plein cintre roman ou en arc brisé souvent en granite chanfreiné mais pas forcément. Sur cette vue, les linteaux sont tous en schiste et droits, ce qui peut indiquer une construction plus tardive ou une modification des ouvertures On voit en effet que la gerbière (ouverture au-dessus de la porte principale) est d'origine alors que les joints autour de la porte et de la fenêtre du bas indiquent une reprise de maçonnerie. Ces deux ouvertures ont été modifiées probablement au XXe siècle.

Photo PJ, février 2023

La partie la plus ancienne de cet ensemble est la "chambre au bout" avec son accès par escalier extérieur en pierres (petite ouverture sur l'ébauche de tour, entièrement chanfreinée et d'origine). Le bâti est réalisé majoritairement en schistes locaux du Carbonifère prélevés localement ou sur Sainte Tréphine et les schistes du Dévonien de Rosquelfen (Liscuis). Quelques moellons plus homogènes peuvent venir des carrières de la Lande de Gouarec mais cet apport est anecdotique. On a donc un bâti en petits mellons schisteux avec quelques éléments en grès quartzite (également du Dévonien) et du quartz laiteux blanchâtre qui provient des nombreux filons et amygdales insérés dans les schistes. Nous sommes dans la partie terminale du Bassin de Châteaulin, une terre plus riche que les terrains immédiatement au Sud, dominés par les affleurements schisteux.

Jean Le Tallec indique aussi que la couverture en ardoises de ces bâtiments est systématique dès 1650. Ce bâti rural constitue un patrimoine architectural de grande valeur, témoin d'une époque où la culture du chanvre et du lin faisait la richesse de nombreux bourgs du Kreiz Breizh entre le XVIe et le XVIIIe siècle.


jeudi 2 mars 2023

Dans les Monts d' Arree en Finistère, aux portes de l'Enfer froid

Une vrillette géante aux portes de l'enfer froid, Menez Are au Yeun elez...

Télégramme du 2/03/2023, par Lionel Le Saux
Dans le quotidien régional Télégramme de ce jour, un article de Lionel Le Saux, abondamment illustré, laisse le lecteur perplexe. Les habitants de Botmeur et des autres villages autour de Menez Kador qui se souviennent des nombreuses légendes effrayantes, mystérieuses et inquiétantes sur le Yeun Elez, l'endroit où se trouvent les portes de l'enfer froid, ont également pu lire dans l'un des textes sur le sujet que le cheval qui tirait la charette de l'Ankou était mort de froid dans cet endroit désolé! Une version parmi bien d'autres qui circule dans ce réjouissant décor hivernal!

Depuis l'incendie de l'été dernier (il y a sept mois), rien n'a repoussé sur cette lande rase balayée par un vent glacial de Nord-Est, qui n'incite guère à la promenade dans le secteur dénudé et assombri encore par les restes calcinés des landes et bruyères: un noir monochrome de décor funèbre!

Article de Lionel Le Saux. Télégramme du 2/03
La disparition du couvert végétal brûlé donc, révèle aujourd'hui d'étranges cavités circulaires alignées, de 10m de diamètre environ sur 2m de profondeur. Ces cavités ont une forme si régulière et si parfaite qu'on a vraiment l'impression qu'elles ont été faites à l'emporte-pièce géant, une sorte de "trou de vrillette géante" qui est en Bretagne, un intersigne funeste! En effet, la vrillette est appelée: "morzholig an Ankou" en français: "petit marteau de l'Ankou" et lorsqu'il fait entendre son bruit de creusement dans le bois d'une charpente, adresse en même temps à ceux qui l'entendent un message funeste (voir l'article sur ce blog du 12/04/2019). Alors quel message est adressé aujourd'hui à ceux qui regardent ces alignements de trous réguliers, circulaires et alignés sur plus d'une centaine de mètres?
Télégramme du 2/03/2023



Les hypothèses évoquées par Lionel Le Saux parlent d'anciennes traces de tirs d'un avion durant la dernière guerre mondiale, une hypothèse qui ne manque pas d'alimenter les conversations... 

Ceci nous amène à un temps que l'on croyait bien révolu dans notre Europe et un sujet de réflexion sur notre temps; alors un intersigne?  traou spont? Marteze! (peut-être!)