La grotte de Castel Finans près du barrage de Guerlédan (entre 22 et 56)
Dans un article sur ce blog, daté du 6 novembre 2015, une question était posée sur l'origine et l'histoire de la grotte située sur le côté "Morbihan" du lac de Guerlédan, à proximité du barrage.
La réponse est apportée par le travail de recherche de Jean Luc LE JEANNE qui a pu croiser les données de différents documents concernant la construction du barrage entre 1924 et 1929, comme le fond photographique de Blat, les mémoires d'Auguste Leson, le rapport de l'ingénieur et président Monmerqué de 1930...
Sur le document joint, il est indiqué que cette grotte est en réalité un "poudrier" et on comprend mieux pourquoi il est si profond. Cet endroit était donc directement lié à l'usage d'explosifs, un usage indispensable à l'exploitation des grès armoricains, roche exceptionnellement dure qui constituait les abords immédiats du barrage, côté Castel Finans comme Trévéjean sur l'autre rive.
Ainsi, la grotte creusée dans la roche perd un peu de son mystère et date donc des travaux sur le barrage.
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mercredi 30 décembre 2015
mardi 22 décembre 2015
Poème
Confidences à Sein
Magicienne Céridwenn et vierges Gallisenae
Sur votre île de Sein, au bout de l'Ancien Monde
Aux rumeurs d'outre-tombe, aux plaintes des trépassés
J'entends au vent portant, sur l'océan qui gronde,
Dans le cri des oiseaux, vos chants entremêlés.
Par la Porte de Sein vont les fées vagabondes
Il en est une parfois au destin singulier
Sous la forme d'oiseau ou sterne pierregarin
Séduisant migrateur, voyageur saisonnier
De la vallée de Loire où passe son chemin.
C'est la sterne impatiente ou peut-être la fée
Qui descend le grand fleuve, poussée par son instinct?
Et la sterne migrante remonte une rivière
Jusqu'au pays des sources en saison de ciel noir
Croise un jour sur la lande un corbeau solitaire
A l'oeil vif et brillant qui fixe en sa mémoire
Le vol de l'oiseau blanc, trait furtif de lumière
Dans le Cercle Sacré habité par l'Histoire.
Vous prêtresses de Sein qui savez les augures
Dites-moi si le vent venu de l'horizon
Portera sur la Lande, vos voix à l'unisson
Pour un jour révéler d'une fée passagère
La destinée troublante faite d'ombre et lumière
Pendant que l'oiseau blanc disparaît dans l'azur...
Sources "Les druides" C.J. Guyonvarc'h et F. Le Roux, ed. Ouest France. (Métaphysique des états multiples de l'être. Rencontre dans le temps et l'espace des hommes et des créatures féeriques de l'Autre Monde...)
île de Sein, côte ouest |
Magicienne Céridwenn et vierges Gallisenae
Sur votre île de Sein, au bout de l'Ancien Monde
Aux rumeurs d'outre-tombe, aux plaintes des trépassés
J'entends au vent portant, sur l'océan qui gronde,
Dans le cri des oiseaux, vos chants entremêlés.
Par la Porte de Sein vont les fées vagabondes
Sterne Pierregarin en vol |
Il en est une parfois au destin singulier
Sous la forme d'oiseau ou sterne pierregarin
Séduisant migrateur, voyageur saisonnier
De la vallée de Loire où passe son chemin.
C'est la sterne impatiente ou peut-être la fée
Qui descend le grand fleuve, poussée par son instinct?
Raz de Sein sous tempête |
Et la sterne migrante remonte une rivière
Jusqu'au pays des sources en saison de ciel noir
Croise un jour sur la lande un corbeau solitaire
A l'oeil vif et brillant qui fixe en sa mémoire
Le vol de l'oiseau blanc, trait furtif de lumière
Dans le Cercle Sacré habité par l'Histoire.
Sein après l'orage |
Vous prêtresses de Sein qui savez les augures
Dites-moi si le vent venu de l'horizon
Portera sur la Lande, vos voix à l'unisson
Pour un jour révéler d'une fée passagère
La destinée troublante faite d'ombre et lumière
Pendant que l'oiseau blanc disparaît dans l'azur...
Sources "Les druides" C.J. Guyonvarc'h et F. Le Roux, ed. Ouest France. (Métaphysique des états multiples de l'être. Rencontre dans le temps et l'espace des hommes et des créatures féeriques de l'Autre Monde...)
dimanche 13 décembre 2015
Histoire et patrimoine
A la découverte de Trégarantec en Mellionnec, Côtes d'Armor
A partir du 18 décembre prochain, la publication sur Trégarantec sera en principe disponible à la vente. Cet ouvrage fait suite au forum du livre 2015 qui s'est déroulé en octobre dans l'orangerie de ce château situé sur la commune de Mellionnec. Le document reprend les informations fournies par les archives de la famille propriétaire dont la généalogie, l'histoire sous la Révolution, mais aussi les différents articles publiés dans "Kaïer ar Poher" du CGHP de Carhaix qui reprennent des éléments historiques comme sur les Saint-Jalme de Mellionnec. L'ouvrage souligne également le renouveau actuel par les différentes animations qui s'y déroulent (Tro ar chapeliou, Lieux mouvants, Salon du livre...)
Pages de garde de l'ouvrage sur Trégarantec |
mardi 8 décembre 2015
Vallée du Blavet à Guerlédan
Remise en eau de Guerlédan entre Côtes d'Armor et Morbihan en Décembre 2015
Devant le barrage, la montée du niveau de l'eau s'accélère depuis les dernières pluies et le paysage se modifie lentement. Cette photo montre le niveau d'eau au 8 décembre 2015.
En prenant un peu de recul, la grande boucle terminale du lac de Guerlédan apparaît en eau, noyant peu à peu la route réalisée par l'EDF sur le secteur Morbihannais de Castel Finans pour accéder au barrage. Le lac sera plein lorsque cette route sera entièrement immergée et invisible.
De la rive costarmoricaine du lac, sur la commune de Mur-de-Bretagne, le regard est attiré par la "passe" de Landroanec, cette zone faillée au nord du barrage ou l'ossature du vieux langoustier coulé a retrouvé son tombeau aquatique.Le relief se donne encore ici des allures de fjord.
Beaucoup plus à l'ouest, en amont du lac, le débit du Blavet renforcé par les dernières pluies, fait entendre sa voix dans chaque déversoir. Sa largeur s'est également accrue et le sol, bien damé tout l'été est devenu réellement glissant et par endroits très dangereux.
(cliquer sur les photos pour les agrandir. Photos prises en soirée du 8 décembre 2015).
Devant le barrage, la montée du niveau de l'eau s'accélère depuis les dernières pluies et le paysage se modifie lentement. Cette photo montre le niveau d'eau au 8 décembre 2015.
En prenant un peu de recul, la grande boucle terminale du lac de Guerlédan apparaît en eau, noyant peu à peu la route réalisée par l'EDF sur le secteur Morbihannais de Castel Finans pour accéder au barrage. Le lac sera plein lorsque cette route sera entièrement immergée et invisible.
De la rive costarmoricaine du lac, sur la commune de Mur-de-Bretagne, le regard est attiré par la "passe" de Landroanec, cette zone faillée au nord du barrage ou l'ossature du vieux langoustier coulé a retrouvé son tombeau aquatique.Le relief se donne encore ici des allures de fjord.
Beaucoup plus à l'ouest, en amont du lac, le débit du Blavet renforcé par les dernières pluies, fait entendre sa voix dans chaque déversoir. Sa largeur s'est également accrue et le sol, bien damé tout l'été est devenu réellement glissant et par endroits très dangereux.
(cliquer sur les photos pour les agrandir. Photos prises en soirée du 8 décembre 2015).
mardi 1 décembre 2015
Poème
Le noir novembre
J'explore le labyrinthe des mots
Posés dans les livres
La pluie frappe aux carreaux
Temps sans surprise
Du noir novembre
Ombres mouvantes comme chaque année
Sous les bourrasques sonores
Les feuilles mortes accumulées
Dans le jardin font le décor
Du noir novembre
Landes froides baignées de pluie
Et le vent qui pousse et lance
Ces étranges nuages gris
Dans le ciel, omniprésence
Du noir novembre
Jour automnal finissant
Et le futur approche
Cet inconnu couve lentement
En ce moment dur comme roche
Du noir novembre
Jours raccourcis de ces mois noirs
Ombres nocturnes installées
Couleurs d'instants vifs en mémoire
Que le temps ne peut effacer
Ce noir novembre...
J'explore le labyrinthe des mots
Posés dans les livres
La pluie frappe aux carreaux
Temps sans surprise
Du noir novembre
Gouarec vu du Rocher du Marquis en novembre 2015 |
Ombres mouvantes comme chaque année
Sous les bourrasques sonores
Les feuilles mortes accumulées
Dans le jardin font le décor
Du noir novembre
Landes froides baignées de pluie
Et le vent qui pousse et lance
Ces étranges nuages gris
Dans le ciel, omniprésence
Du noir novembre
Jour automnal finissant
Et le futur approche
Cet inconnu couve lentement
En ce moment dur comme roche
Du noir novembre
Jours raccourcis de ces mois noirs
Ombres nocturnes installées
Couleurs d'instants vifs en mémoire
Que le temps ne peut effacer
Ce noir novembre...
Patrimoine de Laniscat
Eglise Saint Gildas de Laniscat (22570)
L'église du bourg de Laniscat fait actuellement l'objet de travaux d'entretien et de restauration. Cette église constitue l'un des éléments les plus importants du patrimoine historique et architectural de la commune. Son clocher célèbre par son originalité présente de nombreuses ornementations en granite dont une déesse aux seins nus dans un environnement végétal luxuriant et la date de 1725 gravée dans la pierre. L'église elle-même est de la fin du XVIIe siècle et possède une sacristie rajoutée au cours du XVIIIe et qui fait l'objet de travaux actuellement (décapage de l'ancien enduit blanc trop altéré).
La photo suivante montre la sacristie décapée (cliquer sur la photo pour l'agrandir), ce qui permet de découvrir la maçonnerie bicolore particulièrement intéressante. Les murs sont réalisés en schiste, roche du pays très abondante au sud de la commune (Liscuis, gorges du Daoulas) et les bordures d'ouvertures et les angles en granite. Deux types de granite sont utilisés: un granite gris à deux micas autour de la fenêtre et un leucogranite jaune, faciès du massif de Langonnet (type Locuon) pour les angles et les autres ouvertures.
Cette dernière vue montre les pierres de granite sculpté dont l'origine est très probablement liée au démontage de la verrière du chevet de l'église, devant le maître-autel. Ce chevet a été ouvert et donc démonté pour accoler le bâtiment de la sacristie, postérieur à l'église et dans les murs duquel se sont retrouvés les morceaux de cette verrière en granite clair. Faut-il conserver ce témoignage chronologique ou ré-enduire le mur comme à l'origine? la réponse relève de l'architecte des bâtiments de France.
Clocher de l'église St Gildas de Laniscat |
L'église du bourg de Laniscat fait actuellement l'objet de travaux d'entretien et de restauration. Cette église constitue l'un des éléments les plus importants du patrimoine historique et architectural de la commune. Son clocher célèbre par son originalité présente de nombreuses ornementations en granite dont une déesse aux seins nus dans un environnement végétal luxuriant et la date de 1725 gravée dans la pierre. L'église elle-même est de la fin du XVIIe siècle et possède une sacristie rajoutée au cours du XVIIIe et qui fait l'objet de travaux actuellement (décapage de l'ancien enduit blanc trop altéré).
Sacristie en cours de restauration |
La photo suivante montre la sacristie décapée (cliquer sur la photo pour l'agrandir), ce qui permet de découvrir la maçonnerie bicolore particulièrement intéressante. Les murs sont réalisés en schiste, roche du pays très abondante au sud de la commune (Liscuis, gorges du Daoulas) et les bordures d'ouvertures et les angles en granite. Deux types de granite sont utilisés: un granite gris à deux micas autour de la fenêtre et un leucogranite jaune, faciès du massif de Langonnet (type Locuon) pour les angles et les autres ouvertures.
Réemploi de pierres sculptées dans la maçonnerie |
samedi 21 novembre 2015
Poème
Hypothèses mouvantes
Permanente et consciente, toujours confiante, la passion
S'abrite en terre d'ici
Mémoire active d'âmes captives
Sous le ciel sombre de grises landes
L'homme au bord d'un Autre Monde
Est façonné d'imaginaire et de raison
De poussières d'étoiles assemblées
D'Univers en fragments singuliers
La tête dans les étoiles
Il entend les sons du jour s'éteindre sous la pluie
Ce voile gris bruissant dans la vallée
Alors, la mélancolie l'emporte sur le vaisseau d'hier
Rêveur discret, il patiente
En observateur attentif, et pourtant
Un doute étrange alors le saisit
Il attend...
(Hypothèses mouvantes, destinées flottantes
Trajectoires inconnues,
Etranges intersignes hors du temps
Grandes vibrations!)
A Rosquelfen en octobre 2015 |
Permanente et consciente, toujours confiante, la passion
S'abrite en terre d'ici
Mémoire active d'âmes captives
Sous le ciel sombre de grises landes
L'homme au bord d'un Autre Monde
Est façonné d'imaginaire et de raison
De poussières d'étoiles assemblées
D'Univers en fragments singuliers
Eclaircie en sous-bois au Kreiz Breizh |
La tête dans les étoiles
Il entend les sons du jour s'éteindre sous la pluie
Ce voile gris bruissant dans la vallée
Alors, la mélancolie l'emporte sur le vaisseau d'hier
Rêveur discret, il patiente
En observateur attentif, et pourtant
Un doute étrange alors le saisit
Il attend...
(Hypothèses mouvantes, destinées flottantes
Trajectoires inconnues,
Etranges intersignes hors du temps
Grandes vibrations!)
jeudi 19 novembre 2015
Actualité
Fin 2015: nouveau choc!
Le 11 janvier 2015, un article rédigé sur ce blog et intitulé "Début 2015, le choc!" faisait état de l'attaque de Charlie Hebdo en insistant sur ce que la haine pouvait provoquer d'insupportable. Cet article (supprimé pour cause de "bug"informatique) disait en substance que l'absence totale d'humour signait l'obscurantisme, l'ignorance, le fanatisme. Cet article renvoyait au thème du forum du Monde, au Mans en novembre 2014 qui traitait de la promesse en insistant sur la nécessité de réhabiliter d'urgence la parole comme élément indispensable au vivre ensemble. Depuis le 14 novembre dernier, les attentats dans Paris réactivent les blessures du début d'année et nous interpellent tous par la mise en cause de notre démocratie. Dans cette épreuve, il semble qu'une très large majorité de français approuve les mesures d'urgence, mesures qui ne permettront pas de faire l'impasse sur la nécessité impérieuse d'analyser les causes de cet état de guerre dont certaines se trouvent sur notre sol, dans nos banlieues et d'en tirer rapidement les conséquences. Le "karcher" évoqué par un "politique" il y a un certain nombre d'années maintenant n'était pas à la hauteur du problème, mais au-delà des polémiques qui reviendront toujours trop vite, écoutons les sages de la société civile: sociologues, philosophes, médecins... dont la parole est encore audible aux français, sans doute parce qu'ils sont hors des enjeux électoraux!
Le 11 janvier 2015, un article rédigé sur ce blog et intitulé "Début 2015, le choc!" faisait état de l'attaque de Charlie Hebdo en insistant sur ce que la haine pouvait provoquer d'insupportable. Cet article (supprimé pour cause de "bug"informatique) disait en substance que l'absence totale d'humour signait l'obscurantisme, l'ignorance, le fanatisme. Cet article renvoyait au thème du forum du Monde, au Mans en novembre 2014 qui traitait de la promesse en insistant sur la nécessité de réhabiliter d'urgence la parole comme élément indispensable au vivre ensemble. Depuis le 14 novembre dernier, les attentats dans Paris réactivent les blessures du début d'année et nous interpellent tous par la mise en cause de notre démocratie. Dans cette épreuve, il semble qu'une très large majorité de français approuve les mesures d'urgence, mesures qui ne permettront pas de faire l'impasse sur la nécessité impérieuse d'analyser les causes de cet état de guerre dont certaines se trouvent sur notre sol, dans nos banlieues et d'en tirer rapidement les conséquences. Le "karcher" évoqué par un "politique" il y a un certain nombre d'années maintenant n'était pas à la hauteur du problème, mais au-delà des polémiques qui reviendront toujours trop vite, écoutons les sages de la société civile: sociologues, philosophes, médecins... dont la parole est encore audible aux français, sans doute parce qu'ils sont hors des enjeux électoraux!
Dessin et aquarelle
Carnet de voyages
Encre bleue à la plume sur papier. Représentation de la sterne de Loire en vol.
Le vouvray en Touraine. Aquarelle et plume
Encre bleue à la plume sur papier. Représentation de la sterne de Loire en vol.
Le vouvray en Touraine. Aquarelle et plume
mercredi 11 novembre 2015
Réflexions à propos des Celtes
A propos des celtes
Selon C.J.Guyonvarc'h et F.Le Roux (Les Druides, éd: Ouest France), la conception du temps des celtes est accessible par Samain (fête du 1 novembre) ou Samonios dans le calendrier de Coligny. Fin et début de l'année qui n'appartient ni à celle qui se termine ni à celle qui commence. C'est la fin de la saison claire et le commencement de la saison sombre. Samain est hors du temps. C'est le jour de rencontre dans le temps et l'espace des hommes et des créatures féeriques de l'Autre Monde. Le temps humain est fini, mesurable et mesuré, alors que celui de l'Autre Monde est le présent immuable de l'éternité. Cette opposition du fini et de l'infini est de toutes les métaphysiques mais :"l'Irlande et la Gaule ont ajouté la note originale de l'approximation de l'infini par l'allongement indéfini du temps fini" (Guyonvac'h et Le Roux).
La théorie hésiodique des quatre âges de l'humanité: âge d'or, d'argent, d'airain et de fer est reprise dans la tradition celtique et le druidisme qui sont une seule et même chose (de nature et d'essence religieuses indoeuropéennes). Ainsi les druides, souvent par trois: Fiss, Fochmarc, Eolas, représentant le Savoir,la Recherche et la Connaissance, ont vu bien plus loin que leur temps historique. Ils ont prévu la catastrophe finale qu'ils ne pourront ou ne voudront conjurer: "un jour régneront seuls le feu et l'eau" (Strabon IV, 4)
Ceci nous amène au débat actuel sur cette nouvelle ère géologique succédant à l'Holocène: l'Anthropocène, véritable accélération unique dans l'histoire de la planète où la "puissance" de l'humanité est capable de modifier la géologie du globe, mais où en même temps, cette humanité n'a plus aucune prise sur l'évolution qu'elle a provoquée, qui est en cours et qui sera à l'origine de sa disparition (C'est du moins l'avis d'un nombre croissant de scientifiques). La nature, indifférente et hors du temps ne gardera des quatre âges ou: passage furtif des humains, qu'une strate de déchets plus ou moins radioactifs, traces du passage d'une espèce seule responsable de sa disparition (contrairement aux dinosaures). En attendant, qu'avons-nous fait de la sagesse de nos ancêtres celtes?...
Selon C.J.Guyonvarc'h et F.Le Roux (Les Druides, éd: Ouest France), la conception du temps des celtes est accessible par Samain (fête du 1 novembre) ou Samonios dans le calendrier de Coligny. Fin et début de l'année qui n'appartient ni à celle qui se termine ni à celle qui commence. C'est la fin de la saison claire et le commencement de la saison sombre. Samain est hors du temps. C'est le jour de rencontre dans le temps et l'espace des hommes et des créatures féeriques de l'Autre Monde. Le temps humain est fini, mesurable et mesuré, alors que celui de l'Autre Monde est le présent immuable de l'éternité. Cette opposition du fini et de l'infini est de toutes les métaphysiques mais :"l'Irlande et la Gaule ont ajouté la note originale de l'approximation de l'infini par l'allongement indéfini du temps fini" (Guyonvac'h et Le Roux).
La théorie hésiodique des quatre âges de l'humanité: âge d'or, d'argent, d'airain et de fer est reprise dans la tradition celtique et le druidisme qui sont une seule et même chose (de nature et d'essence religieuses indoeuropéennes). Ainsi les druides, souvent par trois: Fiss, Fochmarc, Eolas, représentant le Savoir,la Recherche et la Connaissance, ont vu bien plus loin que leur temps historique. Ils ont prévu la catastrophe finale qu'ils ne pourront ou ne voudront conjurer: "un jour régneront seuls le feu et l'eau" (Strabon IV, 4)
Ceci nous amène au débat actuel sur cette nouvelle ère géologique succédant à l'Holocène: l'Anthropocène, véritable accélération unique dans l'histoire de la planète où la "puissance" de l'humanité est capable de modifier la géologie du globe, mais où en même temps, cette humanité n'a plus aucune prise sur l'évolution qu'elle a provoquée, qui est en cours et qui sera à l'origine de sa disparition (C'est du moins l'avis d'un nombre croissant de scientifiques). La nature, indifférente et hors du temps ne gardera des quatre âges ou: passage furtif des humains, qu'une strate de déchets plus ou moins radioactifs, traces du passage d'une espèce seule responsable de sa disparition (contrairement aux dinosaures). En attendant, qu'avons-nous fait de la sagesse de nos ancêtres celtes?...
vendredi 6 novembre 2015
Entre Histoire etLégendes
La grotte de Castel Finans près du barrage de Guerlédan
Lorsque l'on s'enfonce dans la forêt de Quénécan à partir du barrage de Guerlédan, on passe sous la petite chapelle de Saint Tréphine qui marque l'endroit où la légende situe le château de Conomor, dit: Castel Finans. En réalité cette construction correspondait à un grand quadrilatère décrit par l'archéologue de Keranflec'h Kernezne au XIXe siècle, vestige d'une fortification d'époque carolingienne et contemporaine de celle de Castel Cran dans le bois de Gouarec (également attribuée à Conomor par la légende notoirement connue à Gouarec). Sous cet endroit devenu par extension, carrière de Castel Finans et sur lequel de gros prélèvements de roche, le grès armoricain de l'Ordovicien (Arénigien), ont été effectués pour construire le barrage de 1924 à 1929, les promeneurs attentifs tombent après quelques centaines de mètres vers l'ouest, sur une cavité horizontale et assez profonde, taillée dans la roche. Début d'un souterrain? Abri de quelle époque? Sondage géologique? Le mystère reste entier pour le moment...
Notes: l'Ordovicien (500 à435Ma) est un étage du paléozoïque ou primaire qui se situe entre le Cambrien (540 à 500 Ma)et le Silurien (435 à 410Ma) et l'Arénigien est un sous-étage de l'Ordovicien, autour de 480 Millions d'années.
Lorsque l'on s'enfonce dans la forêt de Quénécan à partir du barrage de Guerlédan, on passe sous la petite chapelle de Saint Tréphine qui marque l'endroit où la légende situe le château de Conomor, dit: Castel Finans. En réalité cette construction correspondait à un grand quadrilatère décrit par l'archéologue de Keranflec'h Kernezne au XIXe siècle, vestige d'une fortification d'époque carolingienne et contemporaine de celle de Castel Cran dans le bois de Gouarec (également attribuée à Conomor par la légende notoirement connue à Gouarec). Sous cet endroit devenu par extension, carrière de Castel Finans et sur lequel de gros prélèvements de roche, le grès armoricain de l'Ordovicien (Arénigien), ont été effectués pour construire le barrage de 1924 à 1929, les promeneurs attentifs tombent après quelques centaines de mètres vers l'ouest, sur une cavité horizontale et assez profonde, taillée dans la roche. Début d'un souterrain? Abri de quelle époque? Sondage géologique? Le mystère reste entier pour le moment...
Notes: l'Ordovicien (500 à435Ma) est un étage du paléozoïque ou primaire qui se situe entre le Cambrien (540 à 500 Ma)et le Silurien (435 à 410Ma) et l'Arénigien est un sous-étage de l'Ordovicien, autour de 480 Millions d'années.
jeudi 22 octobre 2015
Poème et jardin
A propos de Coatcouraval et son jardin
Un article daté du 10 juillet 2015 sur ce blog, parlait de Coatcouraval, superbe manoir du XVe siècle aux jardins dessinés par Laprade dans les années 1920. Ces jardins bénéficient de l'action des "Lieux mouvants" (association Dialogues avec la nature) dont cet article fait état et qui permet de faire découvrir cet endroit magnifique en y réalisant des animations et expositions temporaires.
Le jardin de Coatcouraval avait sans aucun doute une grande importance pour la famille propriétaire et en particulier pour le comte Antoine Rouillé D'Orfeuil (1904-2000).
Je ne résiste pas à l'envie de rapporter ici le poème "Le jardin à l'envers" avant que le temps et les lichens ne l'aient effacé de la pierre sur laquelle il est gravé.
"Le jardin à l'envers.
J'aime mon jardin. Mon jardin me ressemble
lui, nourri de la terre et moi, nourri du lait
Nous nous sommes éveillés ensemble.
Sur ma route, un bon vent a soufflé dans
les voiles d'une fille aux yeux bleus.
Abeilles et pollens, pistils et papillons
ont pris les rendez-vous.
J'aime mon jardin. Mon jardin me ressemble.
Nous avons aimé ensemble.
Les enfants ont couru, la terre de
mon jardin est devenue leur jeu.
Alors les fleurs éclosent jouèrent avec
mes yeux, embaumèrent la maison.
J'aime mon jardin. Mon jardin me ressemble.
Nous avons joué ensemble.
Les robes de mon jardin, arlequin des
couleurs, au rythme des saisons
sont devenues ma fête. J'ai offert en
échange ma gaieté au jardin.
J'aime mon jardin. Mon jardin me ressemble.
Nous avons dansé ensemble.
Ma vie s'en est allée au bras d'un
chrysanthème, la terre a fermé ses sillons.
La chanson muée en requiem, le brouillard
a brouillé nos décors enchantés.
J'aime mon jardin. Mon jardin me ressemble.
Nous nous sommes souvenus ensemble.
En sommeil sans soleil, mon jardin
devient songe. Mon jardin sous la terre
A-t-il encore un sens, sens dessus dessous
un jardin a-t-il le sens commun?
J'aime mon jardin. Mon jardin me ressemble
Nous avons douté, puis redouté ensemble.
Mon jardin à l'envers fourmille de promesses,
de germes, de ferments, et des fleurs de demain.
J'aime mon jardin. Mon jardin me ressemble
Tous deux nous revivons ensemble.
Hier n'était qu'hier, aujourd'hui c'est demain."
Antoine Rouillé D'Orfeuil
Le jardin de Coatcouraval avait sans aucun doute une grande importance pour la famille propriétaire et en particulier pour le comte Antoine Rouillé D'Orfeuil (1904-2000).
Je ne résiste pas à l'envie de rapporter ici le poème "Le jardin à l'envers" avant que le temps et les lichens ne l'aient effacé de la pierre sur laquelle il est gravé.
"Le jardin à l'envers.
J'aime mon jardin. Mon jardin me ressemble
lui, nourri de la terre et moi, nourri du lait
Nous nous sommes éveillés ensemble.
Sur ma route, un bon vent a soufflé dans
les voiles d'une fille aux yeux bleus.
Abeilles et pollens, pistils et papillons
ont pris les rendez-vous.
J'aime mon jardin. Mon jardin me ressemble.
Nous avons aimé ensemble.
Les enfants ont couru, la terre de
mon jardin est devenue leur jeu.
Alors les fleurs éclosent jouèrent avec
mes yeux, embaumèrent la maison.
J'aime mon jardin. Mon jardin me ressemble.
Nous avons joué ensemble.
Terrasses des jardins de Coatcouraval en 2015 |
Les robes de mon jardin, arlequin des
couleurs, au rythme des saisons
sont devenues ma fête. J'ai offert en
échange ma gaieté au jardin.
J'aime mon jardin. Mon jardin me ressemble.
Nous avons dansé ensemble.
Ma vie s'en est allée au bras d'un
chrysanthème, la terre a fermé ses sillons.
La chanson muée en requiem, le brouillard
a brouillé nos décors enchantés.
J'aime mon jardin. Mon jardin me ressemble.
Nous nous sommes souvenus ensemble.
En sommeil sans soleil, mon jardin
devient songe. Mon jardin sous la terre
A-t-il encore un sens, sens dessus dessous
un jardin a-t-il le sens commun?
J'aime mon jardin. Mon jardin me ressemble
Nous avons douté, puis redouté ensemble.
Mon jardin à l'envers fourmille de promesses,
de germes, de ferments, et des fleurs de demain.
J'aime mon jardin. Mon jardin me ressemble
Tous deux nous revivons ensemble.
Hier n'était qu'hier, aujourd'hui c'est demain."
Antoine Rouillé D'Orfeuil
mercredi 21 octobre 2015
Mégalithe du Néolithique
"La Chandelle" de Kergornec en Saint Gilles Pligeaux, Côtes d'Armor
Le menhir appelé "La Chandelle" est un magnifique mégalithe du Néolithique (il aurait entre 5 et 6000 ans) en granite de Quintin, classé MH depuis 1971. Il serait le sixième menhir de Bretagne avec ses huit mètres quinze de hauteur. Erigé sur une hauteur dégagée proche du village de Kergornec, dans un endroit de campagne vallonnée de la commune de Saint Gilles Pligeaux, il impressionne par son aspect élancé et régulier.
Photographié sous un autre angle, la personne au pied du menhir (env 1m80) donne une idée de la taille et de la masse de ce mégalithe planté à cet endroit depuis des millénaires et qui reste encore bien énigmatique aux hommes d'aujourd'hui.
(cliquer sur les photos pour les agrandir)
Le menhir appelé "La Chandelle" est un magnifique mégalithe du Néolithique (il aurait entre 5 et 6000 ans) en granite de Quintin, classé MH depuis 1971. Il serait le sixième menhir de Bretagne avec ses huit mètres quinze de hauteur. Erigé sur une hauteur dégagée proche du village de Kergornec, dans un endroit de campagne vallonnée de la commune de Saint Gilles Pligeaux, il impressionne par son aspect élancé et régulier.
Photographié sous un autre angle, la personne au pied du menhir (env 1m80) donne une idée de la taille et de la masse de ce mégalithe planté à cet endroit depuis des millénaires et qui reste encore bien énigmatique aux hommes d'aujourd'hui.
(cliquer sur les photos pour les agrandir)
vendredi 16 octobre 2015
Vallée du Blavet de Guerlédan à Bon Repos
landes du Liscuis |
En remontant le Blavet, du lac de Guerlédan à sec, à Bon-Repos en St Gelven (22)puis Gouarec.
La vallée du Blavet à Trégnanton septembre 2015 |
En septembre, la vallée du Blavet, dans le fond du lac de Guerlédan à sec depuis avril dernier, s'est colorée en vert et offre une vision totalement différente de ce qu'elle était au printemps, au moment du retrait des eaux. Du haut de Trégnanton, la vision de la vallée en manteau vert va bientôt se terminer par la remise en eau du lac.
Dame blanche à Bon Repos en 2011 |
En remontant sur Bon-Repos et sa célèbre abbaye du même nom, le Blavet n'a pas changé d'aspect et n'est pas affecté par l'assèchement du lac, un événement exceptionnel qui a drainé une multitude de touristes, visiteurs et marcheurs depuis la descente et le retrait des eaux. Dans les renoncules aquatiques qui tapissent le lit de la rivière en amont du vieux pont de Bon-Repos, en 2011, une "Dame blanche" regardait les passants, les mains à hauteur du visage comme si elle tenait un couvercle imaginaire à la surface de l'eau: l'interface entre l'élément liquide et l'air; un bien étrange tableau dans un milieu inhabituel....
Coucher de soleil en 2015 vu de Rosquelfen |
Plus loin vers Gouarec, la vallée se prolonge et passe avant de déboucher sur Gouarec, sous la sentinelle minérale du "Rocher du Marquis". A cet endroit aujourd'hui très boisé se couche le soleil derrière les collines de Kerlaurent et Plouguernevel. Le chant léger de la source du Rocher (feunteun Korrec), la "fontaine des korrigans", accompagne le passant dans sa méditation, pendant que la vallée s'endort dans les reflets rougeoyants du soleil. Le marcheur qui s'attarde apprécie alors le calme et la sérénité de cet endroit.
mercredi 14 octobre 2015
Chapelle de Rosquelfen
Où en sommes nous avec la chapelle de Rosquelfen?
Depuis 2011, la chapelle a fait l'objet de trois tranches de travaux. Pour mémoire, en 2011, le transept Sud a été remonté et sa toiture refaite ainsi que les aménagements extérieurs de la chapelle. En 2012, c'est le clocher qui a fait l'objet d'un gros travail de consolidation et d'étanchéité. En 2013, le mur nord de la nef a été redressé par procédé hydraulique, sous la responsabilité de l'architecte du Patrimoine (Mr Léo Goas) et les bénévoles ont complété le travail (remise du dallage de la nef en place, remise en place de la chaire de prêche, enduit sur le mur nord, joints de maçonnerie entre le porche et le clocher... Depuis 2014, date de l'inscription de la chapelle à l'Inventaire des Monuments Historiques, la quatrième tranche se met en place en respectant les arcanes administratives (demande de permis, appel d'offre aux entreprises...). Cette procédure réalisée par le maître d'ouvrage et l'architecte du Patrimoine va prochainement aboutir au choix des entreprises intervenantes (le 3 novembre 2015) puis la demande de subventions aux organismes habituels (Conseil Régional, Département, DRAC, Skoaz ouz skoaz...) et les travaux sur la toiture de la nef (charpente et couverture)vont enfin pouvoir démarrer. Pour l'association qui prendra en charge une partie de la préparation de chantier, elle poursuit sa quête de donateurs et ses efforts pour le collectage de fonds. En 2015, le repas du pardon et la vente de calendriers contribuent à l'abondement des comptes qui transitent par la Fondation du Patrimoine. Un grand merci à tous les donateurs et bénévoles engagés dans ce chantier de longue haleine!
(Dernier article du blog, sur la chapelle: 17 septembre 2014)
samedi 3 octobre 2015
Poème
Visite de Séléné le 28 septembre 2015
La grande marée
Dans l'endroit baigné
Des feux du couchant
L'océan
Le clapot sonore
De ces vagues lentes
La lune mouvante
Dans les reflets d'or
Spectres nus dressés
De roches blessées
Par un vent puissant
Burinant
Et la lune éclaire
La côte et la mer
Si blanche est la reine
Sélène!
La mélancolie
S'installe sans bruit
Sur les eaux bleutées
De rêves passés
Je repense encore
Aux instants si forts
De nuits étoilées
D'été.
La grande marée
Dans l'endroit baigné
Des feux du couchant
L'océan
Le clapot sonore
De ces vagues lentes
La lune mouvante
Dans les reflets d'or
Rochers de St Guénolé-Penmarc'h le 28/09 |
Spectres nus dressés
De roches blessées
Par un vent puissant
Burinant
Et la lune éclaire
La côte et la mer
Si blanche est la reine
Sélène!
La mélancolie
S'installe sans bruit
Sur les eaux bleutées
De rêves passés
Je repense encore
Aux instants si forts
De nuits étoilées
D'été.
dimanche 20 septembre 2015
Sculptures
Kizellan 2015 à Mellionnec (Côtes d'Armor)
Depuis ce week-end et jusque la mi-novembre, le bourg de Mellionnec dans les Côtes d'Armor retrouve le temps de l'exposition temporaire de sculptures monumentales. Cette exposition dénommée "Kizellan",se fait dans les ruelles et chez les particuliers. C'est une occasion de découvrir les oeuvres d'artistes mais aussi le bourg lui-même, riche de maisons anciennes en granite et d'endroits remarquables comme la place de l'église ou l'ancien presbytère et son jardin. La première photo représente "La sentinelle" de Loïc Josse (bois poli)
Cette vue représente "les femmes qui tombent" de Jean-Marc Jézéquel, en granite sculpté. Les différentes pièces sont incluses dans un périmètre limité par des panneaux, sorte de palissade ajourée qui "emprisonne" les statues de pierre.
Le totem"Lundi" de Clotilde Cousin se situe chez un particulier et correspond à un travail d'atelier en terre cuite, peinte et polychrome, ce qui tranche sur le vert de la pelouse. Un autre totem (cette fois en "raku"), est positionné dans le même espace avec d'autres sculptures.
La "Femme à l'enfant" du sculpteur Jak est une oeuvre en granite rose positionnée sur le côté Nord-Ouest de l'église, au centre du bourg.
Dans l'ancien presbytère récemment nettoyé et ouvert, les bâtiments et le jardin abritent des oeuvres intéressantes et variées comme ces oiseaux en terre cuite sur entrelacs de lierre séché et traité.
Une exposition à ne pas manquer, qui ne se déroule que tous les deux ans (voir article antérieur sur le même sujet sur ce blog).
La sentinelle de Loïc Josse |
Depuis ce week-end et jusque la mi-novembre, le bourg de Mellionnec dans les Côtes d'Armor retrouve le temps de l'exposition temporaire de sculptures monumentales. Cette exposition dénommée "Kizellan",se fait dans les ruelles et chez les particuliers. C'est une occasion de découvrir les oeuvres d'artistes mais aussi le bourg lui-même, riche de maisons anciennes en granite et d'endroits remarquables comme la place de l'église ou l'ancien presbytère et son jardin. La première photo représente "La sentinelle" de Loïc Josse (bois poli)
Cette vue représente "les femmes qui tombent" de Jean-Marc Jézéquel, en granite sculpté. Les différentes pièces sont incluses dans un périmètre limité par des panneaux, sorte de palissade ajourée qui "emprisonne" les statues de pierre.
"Totem" de Clotilde Cousin |
Le totem"Lundi" de Clotilde Cousin se situe chez un particulier et correspond à un travail d'atelier en terre cuite, peinte et polychrome, ce qui tranche sur le vert de la pelouse. Un autre totem (cette fois en "raku"), est positionné dans le même espace avec d'autres sculptures.
La "Femme à l'enfant" du sculpteur Jak est une oeuvre en granite rose positionnée sur le côté Nord-Ouest de l'église, au centre du bourg.
Oiseaux sur bois de lierre de Clotilde Cousin |
Une exposition à ne pas manquer, qui ne se déroule que tous les deux ans (voir article antérieur sur le même sujet sur ce blog).
mercredi 16 septembre 2015
Choc des images et poids des mots!
Réflexions à propos du dessin de presse et du choc des images.
Comme le dit Chaunu (dessinateur, à propos d'un dessin récent) "Il n'y a pas de caricature sans culture" (cette connaissance contre laquelle le Nazi sortait son révolver!). "Il faut en effet de l'éducation pour analyser une image, qu'il s'agisse de photographie ou de dessin". Faire la différence entre une grossière manipulation et la réalité "demande de la clairvoyance et une bonne dose d'intelligence", précisément ce qui fait le plus défaut chez un grand nombre d'internautes, souvent les plus prompts à s'enflammer sans mesure.
Il est vrai que l'adage chinois cité par Florence Pitard dans son article (OF du 11/09/2015), illustre bien le phénomène: "Quand le sage montre la lune, l'idiot regarde le doigt."
Et Michel Onfray d'enfoncer le clou:"Ainsi le "regardeur" d'un tableau, s'il s'agit d'un sage, verra ce que le sage y a mis, mais si le "regardeur" est un sot, il regardera sottement et il verra la sottise qu'il y met! Un dessin de presse suppose des prérequis: de l'intelligence, de l'humour, de la subtilité, de la culture et des références (le contraire de l'obscurantisme fanatique). Quand le sot ne voit dans le dessin que ce qu'il y met et que ce qu'il y met est aussi pauvre que lui, le dessin lui parait pauvre. Est-ce la faute du dessin? Oui dit le fou. Mais le sage sait bien que non."
A son époque, Platon ne disait pas autre chose en écrivant dans "Le Banquet" (204a) "Ce qu'il y a précisément de fâcheux dans l'ignorance, c'est que quelqu'un qui n'est pas intelligent se figure l'être dans la mesure voulue".Comme quoi l'instruction reste une priorité depuis les grecs, et ce n'est pas encore gagné!
Sources: à propos d'un article dans Ouest France du 11 septembre 2015 sur le dessin de presse de Chaunu ayant suscité un vif émoi sur Internet, par Florence Pitard.
Comme le dit Chaunu (dessinateur, à propos d'un dessin récent) "Il n'y a pas de caricature sans culture" (cette connaissance contre laquelle le Nazi sortait son révolver!). "Il faut en effet de l'éducation pour analyser une image, qu'il s'agisse de photographie ou de dessin". Faire la différence entre une grossière manipulation et la réalité "demande de la clairvoyance et une bonne dose d'intelligence", précisément ce qui fait le plus défaut chez un grand nombre d'internautes, souvent les plus prompts à s'enflammer sans mesure.
Il est vrai que l'adage chinois cité par Florence Pitard dans son article (OF du 11/09/2015), illustre bien le phénomène: "Quand le sage montre la lune, l'idiot regarde le doigt."
Et Michel Onfray d'enfoncer le clou:"Ainsi le "regardeur" d'un tableau, s'il s'agit d'un sage, verra ce que le sage y a mis, mais si le "regardeur" est un sot, il regardera sottement et il verra la sottise qu'il y met! Un dessin de presse suppose des prérequis: de l'intelligence, de l'humour, de la subtilité, de la culture et des références (le contraire de l'obscurantisme fanatique). Quand le sot ne voit dans le dessin que ce qu'il y met et que ce qu'il y met est aussi pauvre que lui, le dessin lui parait pauvre. Est-ce la faute du dessin? Oui dit le fou. Mais le sage sait bien que non."
A son époque, Platon ne disait pas autre chose en écrivant dans "Le Banquet" (204a) "Ce qu'il y a précisément de fâcheux dans l'ignorance, c'est que quelqu'un qui n'est pas intelligent se figure l'être dans la mesure voulue".Comme quoi l'instruction reste une priorité depuis les grecs, et ce n'est pas encore gagné!
Sources: à propos d'un article dans Ouest France du 11 septembre 2015 sur le dessin de presse de Chaunu ayant suscité un vif émoi sur Internet, par Florence Pitard.
mardi 15 septembre 2015
Poème
Dans la vallée la nuit...
Je me souviens depuis longtemps
D'instants disparus à jamais
Sur les rochers, dans la forêt
Plaintive et noire sous le vent
Le ciel de nuit a ses nuages
La lune étale son ambre douce
Sur le tapis de tendres mousses
Et je m'avance sur le rivage
Le souffle d'air porte les sons
Langage étrange des ruisseaux
Je sens le présent qui prend l'eau
Dans l'imposture des illusions.
Je vois une ombre, elfe ou cerbère?
Forme muette de monolithe
Sur une crête interdite
Où le vent passe en solitaire
J'entends les sons des déversoirs
Cette puissance ici domptée
De la rivière canalisée
S'engouffrant dans la gorge noire
Eclats bleutés des yeux ouverts
Intensité d'un noir désir
Réminiscence d'un souvenir
Le lamento du temps d'hier
La nuit efface l'horizon
Le temps sans fin, poursuit sa course
Un parfum endort la raison
Et la maison près d'une source.
Vers les sources du Blavet |
D'instants disparus à jamais
Sur les rochers, dans la forêt
Plaintive et noire sous le vent
Le ciel de nuit a ses nuages
La lune étale son ambre douce
Sur le tapis de tendres mousses
Et je m'avance sur le rivage
Le souffle d'air porte les sons
Langage étrange des ruisseaux
Je sens le présent qui prend l'eau
Dans l'imposture des illusions.
Le breuil du chêne en Quénécan |
Je vois une ombre, elfe ou cerbère?
Forme muette de monolithe
Sur une crête interdite
Où le vent passe en solitaire
J'entends les sons des déversoirs
Cette puissance ici domptée
De la rivière canalisée
S'engouffrant dans la gorge noire
Eclats bleutés des yeux ouverts
Seuil en granite de Rostrenen dans une écluse ruinée du fond du lac |
Réminiscence d'un souvenir
Le lamento du temps d'hier
La nuit efface l'horizon
Le temps sans fin, poursuit sa course
Un parfum endort la raison
Et la maison près d'une source.
jeudi 10 septembre 2015
Guerledan en août 2015
La vallée du Blavet au fond du lac de Guerlédan à sec
Fin août, début septembre, la vallée du Blavet a retrouvé un couvert végétal et l'aspect général du fond du lac à sec, n'a plus rien à voir avec la vision des mois de mai-juin (voir les articles précédents sur le même sujet). Aujourd'hui, le Blavet a retrouvé son lit d'origine et serpente dans un décor verdoyant qui inspire les visiteurs toujours très nombreux sous le ciel de septembre.
Dans le fond du lac, à proximité de Mur-de-Bretagne, les restes de ce langoustier font partie des éléments incontournables du patrimoine englouti. Ce bateau acheté à St Gilles-Croix-de-Vie servait au contrôle du barrage et au passage d'une rive à l'autre dans cet endroit du lac, le plus profond. Réquisitionné par les allemands durant la dernière guerre, il est coulé par la RAF en 1943 et repose depuis sur son lit de vase.
Proche du secteur de Trégnanton, ce magnifique linteau gravé donne des indications sur l'histoire de l'auberge Thomas (date, nom des propriétaires) et démontre qu'avec les ardoises de l'Ordovicien, il est également possible de faire des pierres pour la construction. En effet, les diaclases(cassures) bizotées de ce massif de Caurel limitait souvent l'usage de ces pierres à l'ardoise de couverture. Ici, la maçonnerie est entièrement réalisée dans les schistes prélevés sur place et constitue un véritable exploit technique.
Sur le bord d'une écluse à proximité de la maison Thomas, un visiteur inspiré par les lieux a laissé un message à la méditation des passants. Comme quoi la beauté naturelle de la vallée contribue à l'agitation des neurones! C'est tout "L'art de se promener" dont parlait le philosophe Schelle en 1802.
(Cliquer sur les photos pour les agrandir).
Fin août, début septembre, la vallée du Blavet a retrouvé un couvert végétal et l'aspect général du fond du lac à sec, n'a plus rien à voir avec la vision des mois de mai-juin (voir les articles précédents sur le même sujet). Aujourd'hui, le Blavet a retrouvé son lit d'origine et serpente dans un décor verdoyant qui inspire les visiteurs toujours très nombreux sous le ciel de septembre.
Dans le fond du lac, à proximité de Mur-de-Bretagne, les restes de ce langoustier font partie des éléments incontournables du patrimoine englouti. Ce bateau acheté à St Gilles-Croix-de-Vie servait au contrôle du barrage et au passage d'une rive à l'autre dans cet endroit du lac, le plus profond. Réquisitionné par les allemands durant la dernière guerre, il est coulé par la RAF en 1943 et repose depuis sur son lit de vase.
Proche du secteur de Trégnanton, ce magnifique linteau gravé donne des indications sur l'histoire de l'auberge Thomas (date, nom des propriétaires) et démontre qu'avec les ardoises de l'Ordovicien, il est également possible de faire des pierres pour la construction. En effet, les diaclases(cassures) bizotées de ce massif de Caurel limitait souvent l'usage de ces pierres à l'ardoise de couverture. Ici, la maçonnerie est entièrement réalisée dans les schistes prélevés sur place et constitue un véritable exploit technique.
Sur le bord d'une écluse à proximité de la maison Thomas, un visiteur inspiré par les lieux a laissé un message à la méditation des passants. Comme quoi la beauté naturelle de la vallée contribue à l'agitation des neurones! C'est tout "L'art de se promener" dont parlait le philosophe Schelle en 1802.
(Cliquer sur les photos pour les agrandir).
vendredi 4 septembre 2015
De Bon-Repos à Guerlédan
Bon-Repos: si bien nommé!
Entre la célèbre abbaye cistercienne du XIIe (bâtiments actuels du XVIIIe), au bord du Blavet canalisé, sur la commune de St Gelven (Côtes d'Armor) et l'écluse n°137, dite "de Nicolo" qui marque le début du lac de Guerlédan toujours à sec, il existe un itinéraire de promenade exceptionnel, une boucle qui peut se faire dans les deux sens, entre les murs Est de l'ancien domaine de l'abbaye et l'écluse Nicolo. Un superbe chemin passe par le sommet du versant Nord de la vallée et débouche sur le parking de l'écluse n°137, avant la carrière de Bellevue. La première photo montre une magnifique ouverture en arc brisé et en pierres sèches (schiste et grès armoricain) dans le mur Sud, partie Est de l'abbaye, donnant sur une ancienne salle voûtée. Cette partie du domaine correspond à la partie la plus ancienne de ce monument dont il reste le palais abbatial du XVIIIe ayant fait l'objet d'un gros effort de restauration et aujourd'hui, propriété du Département des Côtes d'Armor.
Le long des murs, une canalisation est encore visible, passant sous cette avancée maçonnée. Elle a été prise pour l'écoulement de la dérivation du Daoulas faite par les moines pour utiliser l'énergie hydraulique (meunerie, activités diverses sur métaux et verre...)mais en réalité, il s'agirait de l'écoulement des latrines qui surplombent la canalisation.
La limite de la propriété bâtie est encore matérialisée par ce mur en forme de rempart, fermant la partie Est. Au pied du mur existe encore aujourd'hui un chemin creux aux allures de douve défensive. En remontant ce chemin qui longe le mur, la vue sur celui-ci permet d'admirer l'art de l'assemblage de deux roches nettement différentes: le grès armoricain très dur et peu taillable, et l'ardoise qui est utilisée pour caler le grès et lier le tout. La qualité de cet assemblage est démontrée par sa résistance au temps durant des siècles (ces murs seraient du XIVe ou antérieurs).
Cette photo montre un décrochement du mur avec pierres d'angle en grès armoricain. L'ensemble en pierres sèches (sans mortier) est pratiquement dans son état d'origine, ce qui montre l'exceptionnelle qualité de la maçonnerie et des maçons de cette époque.
Le chemin se poursuit au sommet de la vallée dominant le Blavet canalisé et son versant Sud entièrement boisé (forêt de Quénécan). En partie sous les hêtres et chênes, le chemin passe également par des landes fleuries de bruyères (ciliées, callunes...)où apparaissent de magnifiques affleurements de grès armoricain de l'ordovicien, à fort pendage Nord. Un endroit d'une beauté saisissante dans une nature sauvage et préservée où le marcheur méditant savoure le bon repos! (Cliquer sur les photos pour les agrandir).
Entre la célèbre abbaye cistercienne du XIIe (bâtiments actuels du XVIIIe), au bord du Blavet canalisé, sur la commune de St Gelven (Côtes d'Armor) et l'écluse n°137, dite "de Nicolo" qui marque le début du lac de Guerlédan toujours à sec, il existe un itinéraire de promenade exceptionnel, une boucle qui peut se faire dans les deux sens, entre les murs Est de l'ancien domaine de l'abbaye et l'écluse Nicolo. Un superbe chemin passe par le sommet du versant Nord de la vallée et débouche sur le parking de l'écluse n°137, avant la carrière de Bellevue. La première photo montre une magnifique ouverture en arc brisé et en pierres sèches (schiste et grès armoricain) dans le mur Sud, partie Est de l'abbaye, donnant sur une ancienne salle voûtée. Cette partie du domaine correspond à la partie la plus ancienne de ce monument dont il reste le palais abbatial du XVIIIe ayant fait l'objet d'un gros effort de restauration et aujourd'hui, propriété du Département des Côtes d'Armor.
Le long des murs, une canalisation est encore visible, passant sous cette avancée maçonnée. Elle a été prise pour l'écoulement de la dérivation du Daoulas faite par les moines pour utiliser l'énergie hydraulique (meunerie, activités diverses sur métaux et verre...)mais en réalité, il s'agirait de l'écoulement des latrines qui surplombent la canalisation.
La limite de la propriété bâtie est encore matérialisée par ce mur en forme de rempart, fermant la partie Est. Au pied du mur existe encore aujourd'hui un chemin creux aux allures de douve défensive. En remontant ce chemin qui longe le mur, la vue sur celui-ci permet d'admirer l'art de l'assemblage de deux roches nettement différentes: le grès armoricain très dur et peu taillable, et l'ardoise qui est utilisée pour caler le grès et lier le tout. La qualité de cet assemblage est démontrée par sa résistance au temps durant des siècles (ces murs seraient du XIVe ou antérieurs).
Cette photo montre un décrochement du mur avec pierres d'angle en grès armoricain. L'ensemble en pierres sèches (sans mortier) est pratiquement dans son état d'origine, ce qui montre l'exceptionnelle qualité de la maçonnerie et des maçons de cette époque.
Le chemin se poursuit au sommet de la vallée dominant le Blavet canalisé et son versant Sud entièrement boisé (forêt de Quénécan). En partie sous les hêtres et chênes, le chemin passe également par des landes fleuries de bruyères (ciliées, callunes...)où apparaissent de magnifiques affleurements de grès armoricain de l'ordovicien, à fort pendage Nord. Un endroit d'une beauté saisissante dans une nature sauvage et préservée où le marcheur méditant savoure le bon repos! (Cliquer sur les photos pour les agrandir).
mardi 1 septembre 2015
Trésors du Centre Bretagne
Patrimoine de La Ferrière en Côtes d'Armor
Cette commune située dans le canton de La Chèze près de Loudéac abrite des trésors insoupçonnés comme l'ensemble sculpté de "l'annonciation", une oeuvre étonnante en Kersanton, dans l'église de cette commune.
Un ange au phylactère est agenouillé devant la vierge tenant un livre ouvert dans sa main gauche. Les deux statues portent des traces de polychromie et sont datées de la fin du XIVe, début XVe siècle. Cette oeuvre de qualité exceptionnelle par la finesse de la sculpture est attribuée à l'atelier ducal du Folgoët (Léon) et s'inspire de la sculpture flamande de cette période. L'influence flamande est telle que l'origine bretonne de cette oeuvre est parfois remise en cause. La nature pétrographique de cette roche, un lamprophyre à grain fin, tout-à-fait conforme à la Kersantite, ne permet pas de lever toute ambiguïté à ce sujet.Une étude pétrographique détaillée de cette roche serait donc nécessaire pour valider son lieu précis d'extraction (il y en a plusieurs sur le sol armoricain).
Dans la même église, il est possible de voir cette vierge à l'enfant qui est probablement l'une des plus anciennes statues encore visible en Bretagne. Cette vierge à l'enfant est datée du XIIe siècle. La vierge a perdu ses mains qui étaient rajoutées à l'ensemble monobloc. La statue est réalisée dans un tronc de tilleul.
Comment de telles oeuvres ont pu entrer dans le patrimoine de La Ferrière? Il y a peut-être une explication par le fait que sur cette commune existait dès le XIIe siècle une abbaye: Lanthénac, abbaye bénédictine disparue après la Révolution. Il pourrait donc s'agir des quelques "trésors" hérités de cette abbaye dont il ne restait plus rien dès le début du XIXe siècle (les pierres ont servi à construire des maisons à Loudéac).
Si vous passez par La Ferrière, arrêtez vous admirer ces sculptures qui ont traversé le temps et qui disent bien des choses sur les hommes qui les ont sculptées.
Note: la pierre de kersanton peut présenter des variations de couleur selon son origine d'extraction. Plusieurs carrières étaient déjà en activité au XVe siècle. C'est la nature et la variabilité en pourcentage des minéraux constitutifs qui font la couleur. Ainsi, une abondance de micas noirs (biotite) donnera une roche très sombre, alors qu'une moins forte proportion de biotite alliée au feldspath plagioclase calcosodique et à une faible proportion de calcite et d'apatite, peut donner un faciès plus bleuté, ce qui est le cas dans cet exemple.
Cette commune située dans le canton de La Chèze près de Loudéac abrite des trésors insoupçonnés comme l'ensemble sculpté de "l'annonciation", une oeuvre étonnante en Kersanton, dans l'église de cette commune.
Un ange au phylactère est agenouillé devant la vierge tenant un livre ouvert dans sa main gauche. Les deux statues portent des traces de polychromie et sont datées de la fin du XIVe, début XVe siècle. Cette oeuvre de qualité exceptionnelle par la finesse de la sculpture est attribuée à l'atelier ducal du Folgoët (Léon) et s'inspire de la sculpture flamande de cette période. L'influence flamande est telle que l'origine bretonne de cette oeuvre est parfois remise en cause. La nature pétrographique de cette roche, un lamprophyre à grain fin, tout-à-fait conforme à la Kersantite, ne permet pas de lever toute ambiguïté à ce sujet.Une étude pétrographique détaillée de cette roche serait donc nécessaire pour valider son lieu précis d'extraction (il y en a plusieurs sur le sol armoricain).
Dans la même église, il est possible de voir cette vierge à l'enfant qui est probablement l'une des plus anciennes statues encore visible en Bretagne. Cette vierge à l'enfant est datée du XIIe siècle. La vierge a perdu ses mains qui étaient rajoutées à l'ensemble monobloc. La statue est réalisée dans un tronc de tilleul.
Comment de telles oeuvres ont pu entrer dans le patrimoine de La Ferrière? Il y a peut-être une explication par le fait que sur cette commune existait dès le XIIe siècle une abbaye: Lanthénac, abbaye bénédictine disparue après la Révolution. Il pourrait donc s'agir des quelques "trésors" hérités de cette abbaye dont il ne restait plus rien dès le début du XIXe siècle (les pierres ont servi à construire des maisons à Loudéac).
Si vous passez par La Ferrière, arrêtez vous admirer ces sculptures qui ont traversé le temps et qui disent bien des choses sur les hommes qui les ont sculptées.
Note: la pierre de kersanton peut présenter des variations de couleur selon son origine d'extraction. Plusieurs carrières étaient déjà en activité au XVe siècle. C'est la nature et la variabilité en pourcentage des minéraux constitutifs qui font la couleur. Ainsi, une abondance de micas noirs (biotite) donnera une roche très sombre, alors qu'une moins forte proportion de biotite alliée au feldspath plagioclase calcosodique et à une faible proportion de calcite et d'apatite, peut donner un faciès plus bleuté, ce qui est le cas dans cet exemple.
samedi 22 août 2015
frelon asiatique
Rosquelfen et le frelon asiatique
Un manège de frelons asiatiques autour d'une colonie d'abeilles en activité a été constaté en début de mois d'août et suscite une réelle inquiétude pour le sort des abeilles. Selon le principe que les ennemis de nos amies sont nos ennemis, faut-il donc intervenir? Pour un apiculteur, la question ne se pose pas, la guerre est déclarée. Seulement pour être efficace contre cet animal, il faut s'attaquer aux reproductrices qui fondent une nouvelle colonie dès la fin de l'hiver, c'est à dire fin février et non en cette période de l'année. Un test de piégeage a été réalisé dans l'optique d'une future campagne de lutte et afin de préparer des pièges efficaces. L'étude du contenu des pièges: trois bouteilles à col inversé avec bière brune et sirop de grenadine, donne entre le 17 et le 21 août, un piégeage de 15 frelons européens pour 15 frelons asiatiques (on ne compte pas les guêpes ni les mouches! (NB: pas une seule abeille dans ces pièges). Sans rentrer dans le débat sur l'utilité ou non de piéger cet animal (difficile pour un apiculteur de voir disparaître des ruches par attaques de ce frelon!), il faut constater que la région de Gouarec-Laniscat est infestée comme tout l'Ouest par cet animal qui se retrouve à parité avec le frelon européen dans les pièges; une difficulté supplémentaire pour les abeilles qui pourtant n'en manquaient pas!
A gauche:15 frelons européens, à droite 15 asiatiques |
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