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jeudi 31 janvier 2019

Poème et peinture

Romance matinale

 2007, projet d'extension: PJ, aquarelle et plume: 25x15cm
D'un passé qui ose
La métamorphose
Du temps des amants

La mémoire discrète
Fragile et secrète
Ecrit son roman

Sur la maison veille
Sorti du sommeil
Un soleil montant

Les chênes et hêtres
Devant la fenêtre
En spectres mutants

Font les ombres basses
Où ce matin passent
Les amours d'antan.

jeudi 24 janvier 2019

Dessin, peinture

Couleurs de Bretagne à Gouarec en 2001

PJ: la rue du Sénéchal. Mine graphite sur papier, 2001.41x24
Dans le cadre des animations programmées par l'association "Les Historiques" à Gouarec en 2001, une journée des peintres avait été mise en place avec la participation de "Couleurs de Bretagne" sur le thème de la ville et de son patrimoine bâti. En fin de journée, les oeuvres étaient présentées puis notées par un jury, dans la salle qui était alors dans les halles de Gouarec. Le  dessin aquarellé à la pointe graphite sur papier réalisé pour l'occasion n'est jamais revenu de cette exposition (sans doute pas perdu pour tout le monde!). Le tableau présenté ici qui s'intitule "La rue du Sénéchal" est  une version réalisée plusieurs semaines plus tard et moins "finie" (ni aquarellée) que l'original disparu.
 (Cliquer sur la photo pour l'agrandir).

mardi 15 janvier 2019

Patrimoine de Rostrenen en Côtes d'Armor

 propos de Notre Dame du Roncier et le vol de sa couronne avant Noël 2018

Le journal Ouest-France du 10 janvier 2019 révèle un évènement qui a suscité un vif émoi chez les paroissiens mais aussi chez les connaisseurs ou simplement attachés au patrimoine de la ville, et qui concerne le vol avant Noël de la couronne de la vierge Notre Dame du Roncier dont le buste est situé dans le transept gauche de la collégiale de Rostrenen.
L'article révèle à propos de la couronne qu'il s'agit d'une oeuvre d'un joaillier de Saint Brieuc (l'orfèvrerie Desury (et non Destry) commandée  par Hubert Bouché, banquier Pontivyen et frère de Mgr Bouché, évêque de St Brieuc et Tréguier de 1882 à 1888. Le couronnement de ce buste qui aurait été découvert  selon la légende au XIIIe siècle, a été effectué le 2 juillet 1900 à Rostrenen. Il s'agit de la neuvième vierge couronnée de Bretagne. Et l'auteur de poursuivre sur la couronne: "véritable chef-d'oeuvre, composée d'un bandeau, de huit branches et d'une croix, mêlant topazes, saphirs, hermines, écus en émaux, de l'or et de l'argent vieilli, ainsi que des rubis et une aigue-marine".L'article se termine par une précision importante: la couronne volée est un fac-similé et la véritable couronne est conservée en lieu sûr! Cette copie aurait donc trompé le voleur sans doute d'une ignorance abyssale sur la valeur d'un tel objet et le risque que représente pour lui la moindre tentative d'écoulement sur le marché de l'art.

Un passage sur le site de l'orfèvrerie Desury à Saint Brieuc (Desury Net, orfèvrerie Desury à Saint Brieuc depuis 1781. Copyright Xavier Desury 1998-2019) donne des indications intéressantes sur la véritable couronne et sa réalisation en 1900. On apprend que la couronne véritable est en vermeil (argent doré par procédé electrolytique), que les pierres serties sont de même nature et le terme "semi-précieuses" est utilisé pour les qualifier avec l'aveu de l'auteur sur sa non qualité d'expert dans ce domaine, ce qui relativise les termes employés. Il se trouve qu'en gemmologie les termes sont très importants et ont un sens très précis. Par exemple l'appellation de "pierres précieuses" ne concerne que quatre minéraux qui sont le diamant, l'émeraude, le rubis et le saphir (normes internationales CIBJO). Si les pierres étaient semi-précieuses, aucune de celles citées précédemment ne figurerait dans cette pièce d'orfèvrerie. Dans les pierres de couleur rouge comme dans le bleu, il peut y avoir plusieurs minéraux comme le grenat spessartine pour le rouge, ou le spinelle... Mais plus intéressantes sont les observations faites en mars 2016 sur cette couronne et qui conduisent à un doute sur le véritable auteur de l'oeuvre.
Photo Xavier Desury 2016
En effet, sur cette réalisation d'Hyppolyte Marie Desury orfèvre (1862-1904), l'auteur fait remarquer l'absence de poinçon losangique d'orfèvre, ce qui constitue selon lui une première anomalie. Ensuite il évoque deux poinçons à la base du bandeau dont un qui est "Desury H.. Saint Brieuc" puis un deuxième poinçon qui est celui d'argent massif (une tête de Minerve casquée dans un octogonal avec le chiffre 1 qui correspond au titre d'argent ou sa teneur dans le métal: 950/1000). Sous le menton de Minerve figure la marque du bureau de garantie provincial ayant contrôlé l'objet et il se trouve qu'il s'agit du signe de Lyon, ce qui laisse supposer que cette couronne a été réalisée à Lyon (sur commande de l'orfèvrerie Desury? sur ses plans?) Ce poinçon soulève donc un doute sur le circuit de réalisation de cette oeuvre exceptionnelle. La photo montre une pierre taillée plus importante sur le bandeau et à l'aplomb du blason de Rostrenen (4 blasons sur la couronne) qui présente la couleur d'une améthyste, une pierre que l'on retrouve sur les bagues épiscopales.
Reste une inconnue: en quoi était réalisé le fac-similé et quel coût pour en faire un? On peut imaginer que les pierres serties étaient en verre coloré et donc sans valeur, de quoi désappointer le voleur....
NB: information de décembre 2019: il semblerait que la couronne dérobée était bien la vraie et si c'est bien le cas, il faut considérer l'absence de protection contre le vol comme une imprudence majeure.

jeudi 10 janvier 2019

Poème

Orage hivernal

La flamme en ton regard d'un orage naissant
Sur ce visage alors vivant
Allume l'incendie flamboyant des couleurs
Ta mémoire fait le deuil d'une infinie douceur
Dont le coeur et les yeux ont gardé la fraîcheur

Hiver breton
Jours sans saveur, sons étouffés
D'un temps d'hiver et désolé
Font la saison transie, sans parfum ni lumière
Aux douloureux moments où fermant les paupières
Les rêves disparaissent dans le froid de la terre

Les jours s'en vont, les semaines, les saisons
Et tu aspires encore à d'autres horizons
Le présent hivernal impose sa patience
L'aube reste au futur et le jour en silence
Le temps n'efface pas les souvenirs d'enfance

Cet orage passager, apanage du vivant,
Vive expression des sentiments,
N'illumine déjà plus le présent qui s'abîme
Dans la morne saison endormie sous la bruine
D'un hiver sublimant le silence des ruines.

samedi 5 janvier 2019

Patrimoine de Rostrenen en Côtes d'Armor

Bonne année 2019 à tous les visiteurs du site.

Elément incontournable du patrimoine rostrenois, la fabrique de meubles Branthome.

Le fondateur de cette fabrique est Charles Branthome (1847-1880) qui va produire de nombreux meubles  facilement identifiables par les motifs de marqueterie bicolore et la plaque métallique apposée en façade: armoires, bancs et lits-clos ainsi que vaisseliers que l'on trouvera non seulement dans le pays Fisel mais en Pourlet et Fanch, finalement dans tout le centre Bretagne. Après le décès de Charles en 1880, sa veuve va poursuivre son oeuvre et c'est Valentin (1865-1926) qui prendra la suite de sa mère en 1899.
Dans ses meubles, Valentin Branthome associe les fuseaux typiquement cornouaillais à la marqueterie qui domine dans l'ancien pays de Vannes qui englobait avant la Révolution, Mellionnec, Plélauff et Perret (Pourlet, koste 'r c'hoed...)
L'armoire en illustration, réalisée par la fabrique de Valentin Branthome autour de 1920 se trouve aujourd'hui au Musée des Beaux-Arts de Rennes et représente le style régional abouti  mais aussi exceptionnel développé par cette fabrique rostrenoise.


Beaucoup plus fréquente et de la même période (1920), cette armoire représente le meuble le plus répandu dans la campagne non seulement rostrenoise mais centre bretonne. Réalisée en chêne, son poids est très élevé et les motifs décoratifs (végétaux) sont particulièrement développés en façade. Ces meubles actuellement un peu tombés dans l'oubli sont pourtant encore recherchés par quelques collectionneurs ou amateurs d'authentiques meubles locaux. De nombreuses armoires de cette époque finissent aujourd'hui sous la hache et dans les cheminées. Mais cette armoire Branthome est encore côtée pour son esthétique et son origine typiquement rostrenoise. Ces meubles qui ne sont plus fabriqués aujourd'hui font partie du patrimoine rural du kreiz Breiz et racontent aussi une histoire, celle de nos grands parents.