Libellés

dimanche 27 décembre 2020

Les tempêtes de 2020: réflexions sur une année hors norme

 2020, une année charnière et hors norme...

tempête Bella du 27-12-2020: photo Pauline Norellou
L'an 2020 se termine dans la tempête mais aussi  avec l'espoir du vaccin qui débarque à peu près en même temps que les virus mutants qui s'adaptent à grande vitesse... Que retenir de cette année marquée mondialement par une situation sanitaire qui nous remet à notre place, c'est-à-dire dans le monde vivant et non au-dessus de celui-ci comme nous avions tendance à le croire? Et bien c'est sans doute le constat que la société ne va pas très bien. Dans notre pays, les manifestations de ce mal-être se voient depuis 2018 avec l'augmentation de la violence. "La société souffre comme le dit Cynthia Fleury du ressentiment, ce poison qui paralyse l'action et nous éloigne de "l'affectio societatis", élément essentiel du contrat social" (lire "Ci gît l'amer: guérir du ressentiment" Gallimard 2020).Nous voyons aussi, et les confinements successifs ont eu le mérite de nous faire réfléchir sur nos choix, nos comportements et nos erreurs passées, que l'avenir (cette "ombre du passé qui se projette devant nous", et dans laquelle on marche: Marcel Proust "Â la recherche du temps perdu") va dépendre de notre capacité d'adaptation à l'évolution de notre planète et au respect des équilibres naturels que nous impactons directement. Si nous poursuivons notre chemin d'avant 2020, nous reparlerons très vite de virus (grippe aviaire, peste porcine, coronavirus...) Â bon entendeur.....

Je souhaite à tous les lecteurs du blog (35visites/jour en moyenne)une meilleure année 2021 que la précédente, une bonne santé et un bon moral pour affronter sans aucun doute des temps qui n'auront rien d'une mer calme et d'un ciel sans nuage.

NB: photo copyright Pauline Norellou (tempête Bella.27-12-2020)

mardi 22 décembre 2020

Patrimoine architectural de Lanrivain, Côtes d'Armor

Au village de Saint Antoine en Lanrivain...

Chapelle Saint Antoine en Lanrivain
Dans le pays Fañch Krec'hiou ("pays" traditionnel de la danse "tro plin", partie "d'en haut" sur le granite de Quintin), on peut admirer dans un village typique du pays, cette chapelle inscrite MH depuis 1932. Ce village restauré et siège d'une animation réalisée chaque année par "Les Lieux Mouvants" et "Dialogues avec la nature" voit passer des artistes et célébrités nationales (voir les articles sur ce blog, notamment année 2016). Le village abrite aujourd'hui un "Institut du jardin et du paysage en Bretagne", recevant des stagiaires et également affecté comme toute activité en 2020 par la situation sanitaire du moment.

La chapelle du XVI e (de fin XVe au XVIIIe, nef du XVIe) ne possède aucune ouverture au Nord mais par contre, des ouvertures originales au Sud.

Oculus à remplage original. PJ2016


C'est le cas de cet oculus en granite qui dispose d'un remplage original et particulièrement rare, composé à la manière d'un triskel stylisé à mouvement lévogyre autour d'un centre parfaitement circulaire délimitant 7 panneaux vitrés. La finesse de ce remplage est une prouesse des bâtisseurs car le matériau ici n'est pas du tuffeau de Loire mais du granite dont l'état de conservation est tout-à-fait remarquable. Le mur est en grand appareillage de granite, le matériau que l'on trouve sur place en abondance et dont les grands blocs arrondis font partie du paysage sur le granite de Quintin.

samedi 12 décembre 2020

Poème

"Winter is coming!"


Pandémie, 

ce fait de l'an,

un tourment

qui déconstruit

et donne le "la",

le son du glas

sur le pays confiné.

chemin à Rosquelfen en hiver 2014
L'humanité désorientée

ne sait plus

distinguer l'essentiel du superflu.

Soupirs,

désirs,

penser demain

si loin

dans le futur

quand la nature

donne des signes

de chant du cygne.

Comprendrons-nous la terre?

Continuer à faire d'un paradis un enfer

nous condamne à jamais.

Saurons-nous désormais

faire les bons choix?

L'hiver est là...


lundi 7 décembre 2020

Patrimoine de Bon Repos sur Blavet en Côtes d'Armor

Ambiance de fin du jour dans l'abbaye de Bon Repos, fin août 2020



soir d'août dans l'abbaye en 2020

 


Pour apprécier le charme romantique des ruines de Bon Repos, il fallait se trouver le 26 août dernier dans le cloître de cette ancienne abbaye cistercienne fondée par les vicomtes de Rohan (Alain III et Constance de Bretagne Penthièvre, son épouse en 1184). Bien entendu, les bâtiments actuels ne sont pas du XIIe mais du XVIIIe siècle dont ils révèlent les techniques de construction (à chaux et à sable) et le style (voûtes en anse de panier pour le cloître dont il ne restait qu'une arche en 1985.





Le cloître et l'Arbre à voeux de Trevor Leat
Le 26 août 2020, dans ce décor très inspirant, on pouvait entendre les artistes  Alice Soria Cadoret, Rozenn Talec et Florent Bigoin dans un concert en trois actes dans cette ambiance de début de nuit et en présence de l'oeuvre encore sur place aujourd'hui de Trévor Leat, un géant d'osier parfaitement à sa place dans ce cadre unique et enchanteur, un décor à revoir dès la fin du confinement...


mardi 1 décembre 2020

Peinture en Kreiz Breizh

Matin d'automne sur les Gorges du Daoulas, Bon Repos sur Blavet, Côtes d'Armor





Cheminement vers l'Ouest sur les "hauts" des gorges du Daoulas. Huile sur bois 59x40 PJ 2020

Version pastel sur papier 60 x 40 AJ 2020



mardi 24 novembre 2020

Patrimoine et Histoire de Gouarec, Côtes d'Armor

Des témoins fragiles de l'Histoire à Gouarec, Côtes d'Armor

Chapelle  St Gilles, anc.église tréviale 

Le visiteur qui, cet été, parcourait les allées du cimetière de Saint Gilles, sur les "hauts" Nord-Ouest de Gouarec, se déplaçait dans un enclos de l'ancienne église tréviale de Saint Gilles-Gouarec, trève de Plouguernével avant de devenir paroisse avec son église N.D. de la Fosse,construite en début XIXe au coeur même de la cité. Dans ce cimetière, existe des tombes qui racontent une histoire, comme celle de la petite fille du roi de France Louis XV, proche du porche d'entrée Sud, ou celle de Louis Audrein (également orthographié Audren ou Audrain) dans l'angle Sud-Est de l'enclos,qui est le père du célèbre Abbé Audrein, évêque de Quimper, assassiné par les chouans en 1800.

Tombe de Louis Audrein
Louis Audrein était commerçant à Gouarec. Décédé en 1770, on peut lire sur la pierre tombale: CI GIST LE CORPS DE LOUIS AUDREIN EPOUX DE JAQUETTE ROYAN ET PERE DE AUDREIN PFR AU CGE DE QUIMPER. Cette pierre en quatre morceaux est menacée de disparition si une mesure de préservation n'est pas prise rapidement. Cette épitaphe qui parle d'un fils professeur au collège de Quimper se justifie par la personnalité de ce Yves Marie Audrein dont on peut mesurer le destin par quelques dates:
14/10/1741: naissance à Gouarec (un linteau sculpté existe toujours sur une maison du vieux Gouarec où il a vécu enfant).
Il fait ses études au séminaire de Plouguernevel, enseigne à Quimper (d'où l'épitaphe "ProFesseuR au CollèGE de Quimper"), devient Préfet des études au collège Louis Le Grand à Paris (élèves: Robespierre, Desmoulins, Fréron...), Principal du collège des Grassins (anc. Université de Paris). 
1789: Constitution Civile du Clergé; devient premier vicaire de l'évêque de Vannes.
1791: Député à l'Assemblée Nationale Législative du Morbihan
1792: Député de la Convention Nationale
1793: vote la mort de Louis XVI (sous condition non exécutoire).
1798: nommé en juillet, évêque de Quimper. Il s'oppose aux chouans, est ami de l'Abbé Grégoire (évêque constitutionnel et homme politique influent).
1800: le 19 novembre, il est assassiné par les chouans. Sa sépulture se trouve sur Quimper.
NB: pour précisions complémentaires: voir l'article détaillé dans la revue Kaier ar Poher n°7 de décembre 2001, ainsi que "Gouarec. Découverte du Patrimoine. Les Halles et le pavillon de Rohan" par Pierre Le Dour et Pierre Jézéquel, octobre 2014.


 

jeudi 19 novembre 2020

Le menhir de St Uzec, patrimoine des Côtes d'Armor

 L'étrange menhir christianisé de Saint Uzec (Saint Josse) sur Pleumeur-Bodou (22)


Près de la chapelle Saint Uzec de Pleumeur-Bodou, se situe un menhir très célèbre, l'un des plus connus des Côtes d'Armor et même de Bretagne tant il a fait l'objet de nombreuses cartes postales et ceci dès que cette technique d'illustration a existé, c'est-à-dire dès la fin du XIXe siècle. Classé MH depuis 1889 (l'un des premiers menhirs classés), ce mégalithe du Néolithique (-5000 à -2000 avant notre ère) fait 7m40 de hauteur pour 2m50 de largeur. Il a été érigé près d'une allée couverte (Keryvon) qui marque un lieu de sépulture collective. La pierre est un granite clair prélevé sur place dans laquelle on observe des formes en "gouttières" naturelles dans le sens d'élongation de la roche. Ces "gouttières" ou "goulottes" en creux ont fait l'objet de nombreuses conjectures sur l'usage primitif de ce monument et qui ont contribué sans doute à son intérêt pour le public.


C'est (selon wikipedia) au cours d'une mission de Julien Maunoir en 1674 que ce menhir aurait fait l'objet d'une christianisation par sculpture de scènes de la Passion du Christ et de tableaux peints sur la face la plus lisse de la pierre également surmontée d'un Christ en croix. Cette ancienne carte postale du monument montre bien les motifs sculptés et peints sur la pierre. Cet habillage religieux marque bien la volonté, non pas de détruire, mais d'intégrer ce représentant d'un "culte" païen des pierres levées dans la religion du Royaume (de Louis XIV à l'époque). Ces "tableaux" à thèmes religieux seront la marque de ce jésuite prédicateur et bretonnant qui utilisera abondamment les images pour rendre son instruction accessible aux personnes dont, s'agissant du peuple, le plus grand nombre n'était pas lettré.


Sur cette vue arrière du monument, on voit bien les "gorges" étroites qui semblent partir du sommet de la pierre. Des figures comparables se voient encore aujourd'hui sur certains blocs de granite du chaos des gorges du Corong en Kreiz Breizh. Il s'agit bien de figures d'érosion héritées du quaternaire.

Image "Par Besenbinder, CCBY-SA3.0,https://commons."

vendredi 13 novembre 2020

Le diamant, pierre précieuse et minéral révélateur

Le diamant, une pierre recherchée et hors de prix!

 l'heure où les commerçants voient poindre le spectre de la ruine, un diamant russe de couleur rose-violacé de 14,83 carats est vendu 26,6 millions de dollars US (22,5 millions d'euros), c'est-à-dire 1,5 M€ le carat! (Rappelons qu'un carat correspond à un poids de 0,20g).

 D'où provient la couleur rosée (rarissime) de la pierre?
Sans doute d'une déformation de la structure cubique au moment de sa cristallisation, de lacunes dans sa structure  associées à des inclusions réparties dans son réseau. La couleur qui comprend non seulement la teinte mais aussi l'intensité et la profondeur de la couleur augmenterait donc son attractivité et sa valeur marchande.
Le record de prix a été obtenu en 2009 pour ce diamant d'Afrique du Sud rose-violacé, vendu à Hong Kong où le prix du carat a dépassé les 2M150.000 dollars US, c'est-à-dire 1,8 million d'euros!
Manifestement, les riches se portent bien dans ce monde de plus en plus inégalitaire et ces prix ont quelquechose de choquant, en particulier pour ceux qui ne disposent pas du minimum vital!
Mais disons un peu plus sur ce minéral extraordinaire à tous les points de vue.
La couleur bleutée provient d'atomes de bore parfois associés à l'hydrogène dans la structure.Pour la couleur jaune, c'est la présence d'azote qui donne la couleur et son intensité.
Diamant octaédrique: collPJ

Cette gemme (du grec "adamas": qui ne peut être dompté) dédiée à Osiris en Egypte, à Apollon en Grèce symbolise dans la chrétienté le vêtement de lumière de Dieu le Père et donc la lumière et la sagesse divine. Selon l'étymologie thibétaine (Hot-Tkar), elle symbolise l'unité. Le sens générique du diamant (blanc parfaitement transparent) est celui de lumière incréée ou substance universelle de l'univers, ou Yésod de la terminologie hébraïque, ou Telesma, ou Thélem de l'Hermétisme Alexandrin (opposé au Koïlon). C'est encore le Mulaprakriti de la mythologie hindoue, figurée par le serpent Ouroboros.
La dernière vue représente un diamant brut octaédrique, incolore et transparent. Ce minéral est composé de carbone pur, cristallisé dans le système cubique, densité 3,51, hydrophobe, élastique, et exceptionnellement dur (le plus dur des minéraux de la planète.) .On le trouve surtout dans les pipes kimberlitiques; principal producteur: l'Afrique du Sud.

mardi 10 novembre 2020

Lutte contre le frelon asiatique

Lutte contre le frelon asiatique

Nid de frelon asiatique dans peuplier

 Dans les peupliers qui surplombent la Loire, on peut, en levant les yeux, apercevoir  ce nid de frelons de plus de 60 cm de diamètre, dans lequel, en zoomant, on aperçoit le mouvement des frelons qui entrent et sortent.

Ces nids bien visibles devraient fairel'objet d'une destruction systématique, faute de quoi, la lutte incessante des apiculteurs risque de durer un certain temps. Il serait bon qu'une décision au niveau national soit prise pour éradiquer cette espèce invasive. Pour le moment, ces nids continuent de proliférer dans ce qui semble être une indifférence coupable...

NB: un passage le 10/11/2020 à la Perraudière (St Cyr-s-Loire)permet de constater que le rucher implanté dans le parc, en rive droite de la Loire est infesté de frelons. Dans la ruche "témoin" à accès aménagé à 2m80 de hauteur, n'entrent et sortent que des frelons. Le rucher est à 500m à vol d'oiseau du nid photographié.

vendredi 6 novembre 2020

Poème

Le dormeur de Beaucours


Sous les grands hêtres de Beaucours
Regarde un instant cette image
Du grand sommeil d'un géant sage
Indifférent aux bruits du jour
chaos granitique de Beaucours, St Nicolas du Pelem

Te souviens-tu de ces sous-bois
Que nous arpentions en riant
Lumières et ombres sous le vent
Portant les sons de ce temps là?

Un temps désormais suspendu
Comme la symphonie des sons, 
Sylvestre et riche partition
Peut-être à jamais disparue...

Le grand chaos s'est endormi
Dans son décor de feuilles fanées
Le bois silencieux déserté
Attend le retour à la vie

Nos jours à présent sont comptés
Sur les chemins aux feuilles mortes
Où le géant garde la porte
D'un autre monde réenchanté.

mercredi 4 novembre 2020

Patrimoine de Plouray, Morbihan: un oculus à tétrascèle dans la chapelle de Locmaria

Ornementation de la chapelle de Locmaria (XVe), commune de Plouray, Morbihan

Quadriskell à Locmaria
 
Sur les hauteurs de Kerguzul en Plouray, se situe la chapelle de Locmaria, un édifice du XVe siècle érigé sous le patronage des vicomtes de Rohan, en grand appareillage de granite, le même que celui que l'on trouve à Guidfosse dans le célèbre dolmen proche de Tourlaouenn.
Un quadriskell ou quadriskèle, ou hevoud en breton, ou tétrascèle en français est une ornementation de pierre dans un oculus ou ouverture circulaire dans un mur, ici dans le mur de la nef de Locmaria en Plouray.
L'oculus de Locmaria est composé de deux spirales entrecroisées à mouvement senestrogyre ou lévogyre (sens contraire des aiguilles d'une montre) s'il est regardé de l'extérieur. Il devient l'inverse, vu de l'intérieur, c'est-à-dire dextrogyre.
Les branches courbes des spirales en granite limitent quatre lobes ornés d'un vitrail illustrant la macle de Rohan (qui constitue le meuble des armoiries). Le centre du tétrascèle est également un losange à faces courbes.



Détails de l'oculus de Locmaria

Selon le site: "Historial du Grand Terrier", le quadriskell est un symbole solaire et cosmique, et une image représentant la vie tournant autour d'un centre immuable..."
Dans l'article:"Histoire et mémoires d'une commune de Basse-Bretagne, Ergué-Gaberic, en pays glazik. Patrimoine: Le quadriskell ou hevoud de la chapelle Saint André", l'auteur développe le sujet et la symbolique de ce type d'ornementation. Il nous laisse aussi voir avec effarement, la restauration entreprise en 2013 de cet édifice au magnifique chevet à pans coupés, et aux allures désormais de hangar agricole, ce qui ne peut être que provisoire sur un tel bâtiment!
                                                                                                                                                                          

jeudi 29 octobre 2020

Paysage de Bretagne intérieure, fin XIXe siècle

La lande de Quélédran au Faouët, Morbihan

La lande de Quélédran au Faouët. Louis Julien Télinge
Huile sur toile: 1883

Ce tableau de Louis Julien Télinge donne une image particulièrement représentative des paysages de la Bretagne Centrale avec un jeu d'ombre et de lumière qui donne de la profondeur au paysage et au ciel. Il provient du musée des Beaux-Arts du Faouët mais se trouve actuellement au Musée des Beaux-Arts de Vannes. Â partir de demain, l'exposition dans ce musée de Vannes ne sera plus visible: dommage! Le temps de confinement est un temps à mettre à profit pour se plonger dans les livres, une façon de s'instruire sans doute jugée obsolète par les adèptes du web, mais qui offre un bien meilleur contrôle des sources...


 

lundi 26 octobre 2020

A propos d'une nuance de bleu dans l'église de Runan, Côtes d'Armor

Le retable bleu de l'église de Runan, Côtes d'Armor

Porche d'entrée ND de Runan

 Runan qui au XIIIe siècle se nommait Runargant (la colline d'argent) possédait depuis le XIIe siècle, une aumônerie des Templiers (charte de 1182). Ce "moustier", chapelle dédiée à "Madame Sainte Marie, protectrice et patronne du Temple", a été sans doute érigé sur l'emplacement d'un ancien sanctuaire gaulois dédié à Bélénos ou Teutates. Durant tout le Moyen-Âge, Runan est une étape importante sur le chemin de Saint Jacques (trajet Tréguier à Guingamp). L'exceptionnelle richesse de l'édifice actuel est liée à son histoire: Les Hospitaliers de Saint Jean de Jérusalem qui héritent de ce sanctuaire après la chute des Templiers vont agrandir et embellir le moustier des templiers. Le commandeur Pierre de Kéramborgne va être l'un des protecteurs du sanctuaire. Les fondations des Ducs de Bretagne comme Jean IV et Jean V, puis des rois de France comme Henri III vont contribuer au prestige de l'édifice et de Notre Dame de Runan.Un des trésors de cette église se trouve dans l'une des chapelles  constituant l'ensemble architectural de ce monument classé depuis 1907. Il s'agit du célèbre retable gothique de la chapelle des Fonts baptismaux, une chapelle prolongée par la chapelle de la commanderie, un chef d'oeuvre de l'art gothique.

Le retable bleu de Runan (1423: début XVe)
Ce retable est présenté dans l'édifice par une note écrite (non signée) qui indique que la roche dans lequel il est sculpté est la pierre bleutée de Tournai (Belgique). Il est composé de cinq tableaux: de gauche à droite: l'Annonciation, L'Adoration des Mages, la Crucifixion, la Mise au tombeau et le Couronnement de la Vierge.Selon le site bretagneweb.com, cette oeuvre est du début XVe et la date précisée est 1423.
Mais qu'est-ce que la pierre bleutée de Tournai?
Il s'agit d'une roche sédimentaire calcaire provenant de Belgique et abondamment exportée pour ses propriétés qui en font un excellent matériau de construction et d'ornement. Elle est constituée d'organismes marins: les crinoïdes cimentés par une boue calcaire. Roche calcaire aussi solide que du marbre mais qui n'en est pas un car la roche n'est pas métamorphisée; il s'agit de calcite. Elle est non poreuse, non gélive et ses caractéristiques sont très proches du marbre.
Détails du retable: aspect granuleux de la roche

Cette détermination pétrographique est désormais contestée et la nature de la roche serait plutôt un lamprophyre (wikipedia), c'est-à-dire un kersanton. La couleur apparente aurait pu subir une évolution au cours de la période révolutionnaire où le retable avait été recouvert d'une couche argileuse dont il reste de nombreuses traces dans les plis des sculptures. Cette couverture dont on ignore la durée, aurait modifié la patine apparente de la pierre qui reste bien grenue comme le montre le cliché. Et pourtant, losque l'on regarde les corniches qui encadrent ce retable et qui elles, sont en Kersanton bien plus gris, et plus sombre, on peut se poser la question. Alors, Pierre de Tournai ou Kersanton (qui pourrait être le faciès Rhun de l'Hôpital-Camfrout), la question reste posée jusqu'à l'analyse pétrographique par lame mince dans un fragment de l'oeuvre, ce qui n'est pas envisageable. Le retable garde son secret et mérite le détour.
Sources:documentation interne à l'édifice de Runan. Patrimoine de Runan (infobretagne), La pierre bleue de Tournai (wikipedia). Le site bretagneweb.com. Doc.brgm:pétrographie(mdc).


dimanche 18 octobre 2020

Poème

Echos du monde sur vieilles landes 

Un tapis de barbelés
D'ajoncs! La forêt à l'horizon
Où s'en vont les vieux sentiers
Les jours passent et les saisons
Sentier sur la lande, côté vallée du Daoulas:oct 2020

 Rêves d'azur, rêves  d'amour
Une fée dans le gris du jour
Me fait encore ses confidences
Bientôt Samain et les mois noirs
Le vent qui disait hier au soir:
"Au diable les hommes en démence"!

Esprits étriqués et perdus
Fanatiques de toute obédience
Sachez que les enfants de France
Ont la Liberté pour vertu!

Chemin des Landes du Liscuis:sept 2020

Loin des frémissements urbains
Des heurts et clameurs du lointain
Les landes apaisantes s'alarment
La source au Rocher balbutie
Quelques notes de sa mélodie
Qui ce jour, se mêlent à nos larmes.

mercredi 14 octobre 2020

La lanterne des morts de Guégon en Morbihan

La lanterne des morts de Guégon: élément du patrimoine aussi original que rare en Bretagne.


 Cette colonne de granite sculpté d'environ 1m de hauteur se situait dans le cimetière de l'église St Pierre-St Paul de Guégon dont la partie romane date du XIIe siècle, avant le déplacement du cimetière à l'extérieur du centre ville. Replacée sur le parvis de cette église (mais malheureusement sans respecter l'implantation d'origine), la lanterne des morts datant du XVIe siècle  fait partie des six lanternes des morts répertoriées en Bretagne si l'on considère celle de St Divy à Loguivy-Plougras comme non certifiée. Certains sites parlent d'une datation contemporaine de l'église romane primitive, ce qui ferait remonter la lanterne au XIIe siècle, devenant ainsi la plus ancienne de Bretagne.
Plusieurs lanternes des morts en France sont datées du XIe au XIIIe siècle. Si la lanterne de Loguivy-Plougras était certifiée, étant du XVIIe siècle, elle serait la plus récente de France, érigée après la Contre Réforme.



Cette colonne de granite servait à recevoir une lampe qui était allumée lors du décès d'un paroissien perpétuant ainsi un ancien rite de la lumière dont la fonction est de guider l'âme du défunt;  fonction symbolique forte (conférence de Jean-Yves Cavaud le 8 février 2014 sur cette lanterne des morts). La lanterne était également allumée le jour de la fête des morts et à la Toussaint.
Dans la plupart des paroisses et jusqu'au début du XXe siècle, des lanternes des morts portatives ont été utilisées lors du déplacement d'un officiant pour donner les derniers sacrements aux mourants ("extrême onction"). Â Rosquelfen, ces lanternes étaient des cylindres métalliques perforés pour laisser passer la lumière et montées sur une hampe de bois (comme une hampe de bannière).
Sources: Patrimoine de Guégon par Joseph Marie Le Mené: 1891
patrimoine.bzh
gerval2.free.fr/lanternedesmortsdeguegon56guegon.htm

jeudi 8 octobre 2020

Poème

Tourments d'automne

Année agitée, indicible

Quand la société se défait!

Le vent hurle au creux des arbres morts

Son chant d'apocalypse.

Les cris lugubres des corneilles

Ponctuent le grondement des bois,

Spectres ruisselants

Dans le souffle de la tempête.

L'étrange atmosphère de fin du monde

Jette son voile gris sur les humains


Etonnés, résignés

Inquiets!

Mais sous le fracas des vents déchaînés,

Le discret battement rythmé

De coeurs dans le même tempo,

L'incomparable vibrato

D'une ultime symphonie

Qui m'accompagne pas à pas...


 

dimanche 4 octobre 2020

le dolmen de Guidfosse en Plouray, Morbihan

Dolmen de Guidfosse, près de Tourlaouen en Plouray, Morbihan

Ce monument  daté du Néolithique est classé MH depuis 1978.
Une chambre funéraire unique de 2m50 x 1m80 est recouverte par une grande dalle de granite reposant sur des orthostates également en granite. Il s'agit d'un granite grossier à deux micas qui affleure  à proximité de cette crète topographique composée  de granite appartenant au massif de Langonnet, lui-même dans l'ensemble de Rostrenen-Pontivy, d'origine Varisque ou hercynienne. Cette disposition se retrouve fréquemment pour ce type de monument. Celui-ci a perdu son tertre de recouvrement (tumulus ou cairn selon la composition du recouvrement).
A proximité de cet endroit, trois tombes à coffres de l'âge du Bronze ont été également découvertes (Mégalithes bretons). Le 22 septembre dernier, une conférence était organisée à Plouray avec visite de ce monument dont la chambre (ouverture) est orientée sur l'axe d'équinoxe d'automne, qui ce jour là était à 15h: moment furtif à saisir par conditions météorologiques peu favorables!
Cette visite précédait la conférence de Howard Crowhurst sur le thème de l'influence de l'astronomie dans l'alignement des mégalithes.
Ce thème au premier abord séduisant et présenté avec une qualité d'images exceptionnelle laisse les scientifiques perplexes, en particulier les archéologues.En effet, partir d'une "intime conviction" et étayer celle-ci par les observations et calculs qui vont dans le sens de la conviction mais en ignorant tout ce qui n'entre pas dans ce cadre est bien évidemment irrecevable. De nombreux monuments qui vont des tumulus à couloir coudé aux allées couvertes comme celles du Liscuis en Laniscat (22)présentent des orientations différentes qui dépendent plus de la topographie locale que de l'astronomie. Les techniques de datation par rapports isotopiques sont plus fiables aujourd'hui qu'il y a 50 ans , ce qui permet d'avancer dans l'étude de ces monuments.Il n'en reste pas moins vrai que les hommes du Néolithique ont observé le ciel  et sans aucun doute celui-ci, comme le souligne le conférencier, a représenté une forme de repère stable avec les solstices et les équinoxes, la position des étoiles toujours fiable par opposition à une terre sans doute plus "chaotique"! Le thème dans tous les cas passionne et alimente le rêve bien nécessaire dans ces temps d'incertitude et d'anxiété...

lundi 28 septembre 2020

Statue ouvrante de N.D.du mur à Morlaix, Finistère

La statue ouvrante de Notre Dame du Mur

en l'église Saint Mathieu de Morlaix.

Cette statue figure au catalogue des trésors des églises de France et aurait été réalisée autour de l'an 1400 dans la région de Cologne. Elle est l'une des trois vierges ouvrantes de Bretagne avec celle de Quelven et celle de Bannalec. Il en existe 17 en France qui ont été conservées malgré le Concile de Trente (milieu XVIe) qui les considérait comme suspectes, compte-tenu des illustrations et sculptures internes jugées incompatibles avec le dogme de l'Eglise à propos de Marie. Cette statue est ouverte à partir de la fête de la Trinité (7 juin cette année) jusqu'au 8 septembre. Elle est désormais protégée par un ensemble vitré, suite au vol d'un élément interne de la statue.


En position fermée, la statue représente la Vierge allaitant l'enfant Jésus. Ouverte, la partie centrale est une Sainte Trinité en bois doré. En haut à gauche: l'Annonciation, dessous à gauche, la Nativité et en dessous, la Présentation de Jésus au Temple. Du côté droit et en haut: la Flagellation, dessous: la Résurrection du Christ et en bas, la Descente aux Enfers.
Cette statue est réalisée dans un bois de tilleul. Pour voir les éléments internes qui ne sont pas visibles sur cette photo à travers la vitre de protection: voir le blog de Jean-Yves Cordier et son article de juin 2013 sur ce thème: site: lavieb-aile.com
 

vendredi 18 septembre 2020

journées du patrimoine à Rosquelfen, Bon Repos sur Blavet, Côtes d'Armor

Dernière minute: la chapelle de Rosquelfen sera visitable les 19 et 20 septembre, journées du Patrimoine


 Les Charpentiers de Bretagne ont réalisé un beau travail jusqu'à cet après-midi et ont réduit les échafaudages présents dans la chapelle, ce qui permet de voir le travail réalisé dans la nef. La chapelle sera donc ouverte Samedi et Dimanche pour permettre aux visiteurs de découvrir la nouvelle voûte de la nef en chêne qui offre un aperçu de l'évolution de la pose du lambris entre le XVe et le XVIe siècle. La niche-dais de Notre Dame de Bon Secours, à qui la chapelle est dédiée, réalisée par les bénévoles sera également visible dans la nef tout comme le retable polychrome du transept, ancien jubé de la chapelle. Entrée par la porte Sud du transept en contournant les grilles de protection du chantier du porche.

jeudi 17 septembre 2020

Poème

L'amour, madame, l'amour!

Avec quelle émotion se contemplent les roses
Dans l'espace singulier, présent des tristes jours!
L'inquiétude est palpable et la mémoire impose
La nostalgie d'un temps où l'on osait l'amour.

Où donc s'en est allée la douceur printanière
Par les aubes si fraîches de rosée et de fleurs?
Pourquoi se résigner, nous, passants éphémères
 laisser de nos jours, éteindre les couleurs?

C'est au rêve étouffé, aux utopies perdues
Que la conscience naît de ce qui nous menace
Et la vie d'aujourd'hui est tragédie vécue
Quand la santé devient but ultime qui nous lasse!

L'amour est un répit entre de futurs drames
Seules les passions font vivre, en doutez-vous madame?

 

mardi 15 septembre 2020

Actualité, chapelle de Rosquelfen, Bon Repos sur Blavet, Côtes d'Armor

Mise en place et finition de la voûte dans la nef de la chapelle de Rosquelfen

mise en place du lambris en chêne entre les cerces
Les "Charpentiers de Bretagne"  ont repris leur chantier dans la chapelle de Rosquelfen et terminent en ce moment cette voûte de la nef. L'électricité a été préalablement refaite et la fabrication de lustres dans le style des anciens systèmes d'éclairage du XVe siècle sont en cours de réalisation, ce qui permettra une restitution finale de la chapelle dans sa forme originelle du XVe.



Le lambris posé a été préalablement traité par les bénévoles (couche de protection du bois externe, côté toiture). Il est en chêne foncé côté choeur et plus clair dans le reste de la nef. Pendant ce temps, les travaux sur le porche sont toujours bloqués et en attente de l'avis de l'ABF qui ne semble pas trop pressé par ce sujet! En attendant, le matériel de l'entreprise de maçonnerie disparaît et l'encombrement du cimetière reste un problème.

Espérons une avancée prochaine sur la question. Mais quoiqu'il en soit, la chapelle devrait pouvoir se visiter dès le mois d'octobre et pendant les journées du patrimoine: les 19 et 20 septembre.

jeudi 10 septembre 2020

Les menhirs de Saint Etienne ou Maneven en Malguenac: Morbihan

Le curieux champ de menhirs de Maneven en  Malguenac, Morbihan

Deux menhirs près d'une source à Maneven
Ces menhirs réputés du IVe millénaire avant notre ère ne sont aujourd'hui plus que deux encore dressés pour un ensemble qui en comptait au moins cinq au début du XXe siècle. Le plus grand, au premier plan sur la photo fait 3m25 de hauteur et a fait l'objet d'une note du vicomte Aveneau de la Grancière qui voyait à la base de ce menhir une figure gravée à forme humaine. Curieusement, ces menhirs en granite clair ne font l'objet d'aucune inscription MH, contrairement à la plupart des monuments de ce type.

3e menhir couché de plus de 3m  de longueur

Le troisième menhir est couché à quelques mètres à l'Est du plus grand et un quatrième était également présent à 200m au Sud, près de la fontaine actuelle de Saint Etienne. Notons au passage les efforts de Malguénac et du Pays de Pontivy pour faciliter l'accès à ce site, très facile à trouver en venant de Cléguérec.
Ce menhir couché présenterait selon Aveneau de la Grancière une petite cupule sur sa face Ouest.

menhir de deux mètres cinquante, face étroite


Le menhir le plus éloigné est planté dans le même sens que le plus haut, sa face large vers le centre du thalweg et de la source. Son épaisseur est inférieure au mètre.

Un cinquième menhir existait sur ce site à proximité du quatrième et détruit lors de la construction de la route actuelle.


Le grand menhir présente sur une face, une partie éclatée qui se trouve directement à sa base. Il ne s'agit pas d'un autre menhir, mais d'un élément du plus grand. Est-il tombé au moment de sa mise en place, ou par la suite dans une tentative de destruction volontaire? impossible de le savoir vraiment. Orienté Nord-Sud, sa largeur au centre est de 2m10 pour une épaisseur d'un mètre. Ce type de granite porphyroïde orienté est naturellement plus vulnérable à la desquamation qu'un granite non orienté et homogène en granulométrie.
Sur ce menhir, on voit très bien la zone de décollement de la partie couchée qui réduit fortement l'épaisseur de la pierre. Ce granite clair présente une orientation frustre des cristaux et on y distingue quelques gros feldspaths orientés dans le sens de l'allongement de la pierre. Un réseau de diaclases (fissures sans déplacement) également dans le sens de l'allongement de la pierre facilite l'altération météorique en creusant des sillons dans la roche. C'est ce phénomène naturel qui a été vu par de la Grancière comme une gravure d'origine humaine. Aujourd'hui, le caractère naturel de ces figures ne pose plus de questions. Notons toutefois que les bâtisseurs du Néolithique ont également observé cette forme inexpliquée sur ce bloc de granite et ont pu y déceler une forme humaine. La cupule qui se trouve à l'endroit où l'on peut situer le nombril dans cette forme frustre pourrait témoigner de la justesse de cette observation.


La base du menhir, le plus grand du site encore debout, montre en effet une forme dont la partie centrale est la plus visible, arrondie avec cupule centrale. Cette forme est d'origine naturelle.  On retrouve les diaclases au dessus et sur toute la longueur de la pierre avec des courbes comparables mais moins creusées par l'altération météorique. C'est ce phénomène d'altération qui génère en creux, les "deux jambes" de cette silhouette étrange.

NB: Découverte d'une figure gravée sur le grand menhir de Saint Etienne en Malguenac par Aveneau de la Grancière. Bulletin de la Société Préhistorique Française: 1905.

InfoBRETAGNE.com. Histoire, Patrimoine Noblesse. Canton de Cléguérec


vendredi 4 septembre 2020

 propos des armoiries de la maison de Rohan

 Le blason des Rohan et les macles des Salles de Rohan en Sainte Brigitte (Morbihan).

Un internaute lecteur régulier du présent blog m'apporte une information que je ne résiste pas à soumettre aux lecteurs intéressés par l'héraldique, cette "science du blason" et par l'Histoire en général. Ce lecteur a lu l'article du 16 mai 2018 que je consacre aux minéraux comme la "Croisette de Bretagne" ou staurotide et l'andalousite dans son espèce "chiastolite", losange réputé à l'origine des macles qui figurent sur le blason des Rohan. Ce sujet a fait l'objet d'un certain nombre d'articles, en particulier dans le numéro 63 de la revue "Kaier ar Poher": "Le Cahiers du Poher" sous le titre "Mise au point sur les macles de Rohan", article qui m'avait inspiré une réponse dans le n° 64 de mars 2019 de la même revue.
Ce lecteur me transmet le n°9706 de la revue Historia, un hors série dans lequel Josselin de Rohan, quatorzième duc de Rohan et propriétaire du château de Josselin répond à F. De Monicault et J. Bruno qui rédigent l'article.
 la question:"Les armes de la maison de Rohan sont-elles le A couronné surmonté de la cordelière entouré de fleurs de lys royales?"

Josselin de Rohan répond:"Non, ce sont des motifs que l'on trouve sur les balustres de notre château de Josselin. Les armes de la maison de Rohan sont "champ de gueules à neuf macles d'or". Les macles sont des losanges quasi parfaits, reproduction du cristal que l'on trouve dans la pierre près du lac de Guerlédan, dans la forêt de Quénécan près des Forges des Salles, qui appartenait aux Rohan." 


Les armes anciennes sont "de gueules à sept macles d'or ordonnées 3,3, 1". Elles sont adoptées par Geoffroy de Rohan, cinquième vicomte à partir de 1216. Les Rohan sont présents dans leur domaine de Quénécan dès le XIIe siècle; La signature de l'acte de fondation de l'abbaye de Bon Repos aurait été rédigé en 1184 dans le château des Salles, près de l'étang du même nom, un lieu marqué par la présence d'andalousite dans les schistes de l'ordovicien.

Cette origine n'est sans doute pas exclusive puisque de nombreuses familles nobles auront des macles dans leur blason. L'illustration d'une maille métallique d'une "cotte de mailles" est donc possible et fait encore aujourd'hui l'objet de débats entre archéologues spécialistes du Moyen-Âge.


Dès la fin du XIVe siècle, la forme des blasons se modifie en s'élargissant à la base. Les Rohan ajoutent alors deux macles sur leur blason, ce qui donne le blason actuel adopté par Henri premier de Rohan entre 1552 et 1575. Il est surmonté depuis le début du XVIIe siècle par la couronne ducale, Henri IV transformant la vicomté en duché (en 1603).

lundi 31 août 2020

Poème

 ma muse

Dans la vallée, sous les grands chênes
J'entends encore le vent de mer
Les grands menhirs sont les amers
Qui me rassurent. L'instant m'entraine 
Vers ces nuages en devenir
Le présent ne me fait plus rire!

J'imagine ma muse endormie
Elfes et fées ont disparu
Des oiseaux noirs sont revenus
Et les humains abasourdis
Découvrent les lois du vivant
D'un invisible aussi puissant!

Puis le soleil à l'horizon
Vient rafraîchir des tons pastel
Dans l'ombre douce d'une chapelle
J'entends les notes d'une chanson
Cette voix claire et d'autrefois
Qui soudain ravive un émoi

Muse coiffée d'un beau chapeau
Pour qui dix années font une heure
Est-ce ton âme, est-ce ton coeur
Qui offre ce regard nouveau
La vie encore riche et féconde
Dans un éternel chant du monde?

mercredi 26 août 2020

Mégalithe du Neolithique et chaos du Gouët, Côtes d'Armor

Menhir sur Sainte Anne du Houlin, commune de Plaine-Haute

Sur les chemins du chaos du Gouët, le marcheur peut tomber, en cherchant bien, sur ce menhir aux multiples noms (du fuseau, le Contentou(x), de l'Hôpital ou des Naux). Inscrit MH en 1967, il cache sous les arbres ses 5 mètres de hauteur. En Granite porphyroïde de Quintin, il présente une allure massive qui se termine en pointe avec une base proche de 3 m x 1,40m d'épaisseur. Il se dégage de cette pierre une puissance sourde et mystérieuse qui n'est pas sans rappeler l'effet produit par le célèbre "Rossil" du Nord de St Nicolas-du-Pélem, situé dans le même contexte forestier.


La face Nord comme la face opposée, de ce mégalithe (érigé entre -4500 et -2500 ans avant notre ère) a sans doute été façonnée au percuteur et présente une surface aplanie suffisamment large pour être visible de très loin. Sa position en presque sommet topographique comme de nombreux autres menhirs montre qu'il devait être visible de très loin, dans un environnement beaucoup moins boisé qu'aujourd'hui. Mais quel était le sens précis de ces monuments du Néolithique? Nous en sommes toujours à des hypothèses (voir kreizyarcheo et publications dans ce domaine).

 

mercredi 19 août 2020

Trozulon en Bon Repos sur Blavet, Côtes d'Armor


Chantier en cours sur la chapelle Saint Mathurin de Trozulon en Laniscat (Bon Repos sur Blavet)

Travaux au matin du 19 août 2020
Une visite au chantier "Concordia" qui fait l'actualité du moment dans la presse locale (voir OF du jour) permet de constater l'avancée des travaux  dans la chapelle qui laisse à nouveau voir ses formes .
Un examen attentif des murs permet de constater plusieurs reprises de maçonnerie à différentes époques et de constater également l'antériorité du chevet et de la nef sur le clocher qui a été rajouté en 1783. La chapelle est donc plus ancienne comme on peut le lire dans le Procès Verbal du miracle de Laniscat, survenu à Pohon en 1663:"La dite Françoise Le Bourhis se mit en devoir de descendre dans le puits, ce qu'elle fit en continuant toujours ses bonnes prières et intercessions à Monsieur Saint Gildas et Monsieur Mathurin, les saints patrons de la dite paroisse de Laniscat et de la chapelle y étant nouvellement bâtie en l'honneur de Monsieur Mathurin..."Signatures des témoins: 1663.      
 
Les recherches sur le blason qui se trouve sur le mur externe du chevet vont donc          porter sur les familles nobles du secteur en milieu de XVIIe siècle .
Les pierres utilisées dans cette chapelle sont variées et proviennent en grande majorité du Nord de Sainte Tréphine et jusqu'au granite de Quintin dans son faciès grossier proche de Saint Nicolas du Pélem. La très belle corniche à modillons est en granite jaune à muscovite que l'on trouve également dans le bâti de Saint Nicolas du Pélem (château de Boisboissel en particulier).Les schistes des murs sont du Carbonifère,phase de l'ère primaire qui débute avec le  Dinantien et plus précisément le Viséen moyen qui a donné des schistes parfois ardoisiers et des grauwackes qui sont ces pierres un peu verdâtres à l'allure de grès, que l'on trouve avec le granite dans les entourages d'ouvertures, les parties sculptées (crédence, bases de porte, bénitiers). Les schistes peuvent provenir de la carrière souterraine de Notheret en Sainte Tréphine (les schistes de cette carrière ont une schistosité oblique sur la stratification).Les schistes ardoisiers ont été exploités à Berzoc'h en Plouguernevel, Garzangotec en St Nicolas du Pélem et à Kerborgne en Plounevez-Quintin. les "grès verts" sont des métagrauwackes que l'on trouve également au Nord  de Ste Tréphine et qui ont été exploités pour la construction car leur taille plutôt aisée permet de façonner les blocs pour un usage en grand appareillage. Le quartz laiteux est également présent et il est probable que lors de l'édification du clocher, les contreforts rajoutés sur le pignon Ouest aient été en partie érigés avec des schistes du dévonien (côté Rosquelfen cette fois).

Intérieur de la chapelle au 19/08/2020

Sources: Carte géologique à 1/50000 de Quintin n° 278 et notice (BRGM).