Libellés

samedi 28 décembre 2019

2019, les huit ans du blog

Décembre 2019, les huit ans et huit mois du blog.

Un grand merci aux 108000 visiteurs du blog depuis sa création, ce qui fait aujourd'hui, une moyenne  de 35 visites/jour, en  baisse par rapport aux chiffres de l'an dernier à la même date mais entre temps, google+ a disparu, et la fréquentation est, malgré ce relais en moins, restée honorable pour un petit blog que je n'ai pas voulu adosser à Facebook.
Le recueil de poèmes que j'annonçais dans le message de décembre 2018 a été publié et se trouve à la Maison de la Presse à Rostrenen et "Au temps qu'il fait", librairie-bar dans le bourg de Mellionnec.
La dernière tranche de travaux sur la chapelle de Rosquelfen est programmée au printemps 2020 et la publication sur cette chapelle sera réalisée avec la fin des travaux débutés en 2010.

La Loire sous le pont Wilson à Tours le 28-12-2019

Des bords de la Loire à Tours, le fleuve qui retrouve enfin son débit hivernal habituel, je souhaite à tous les internautes une belle fin d'année et une bonne année 2020.
Comme les années précédentes, n'hésitez pas à me faire part de vos remarques sur ma messagerie perso si vous ne souhaitez pas un commentaire publié sur le blog.

jeudi 19 décembre 2019

Histoire et patrimoine en Finistère

Suites de l'article du 19 mars 2018 sur l'artiste François Grenier.

Après la diffusion de l'article sur le dessinateur et artiste François Grenier de Saint Martin(1793-1867), un lecteur anonyme et manifestement concerné m'indiquait le fait que cet artiste a séjourné au château de Kervéatoux en Plouarzel où il aurait donné "des cours de dessin à mes ancêtres". Je suis donc allé voir de ce côté pour tenter d'en savoir plus sur l'artiste et ses sources d'inspiration. Rappelons que l'article du 19 mars 2018 parlait d'un tableau intitulé "La convalescence du curé", un dessin sur papier qui représentait une scène dans  une cour de presbytère dont je tentais de trouver la paroisse à partir de détails architecturaux et les tenues vestimentaires dessinées avec grande précision par Grenier.
Que savons nous depuis ce commentaire de 2018?
Ancienne carte postale: Laurenceau Elise. patrimoine.bzh
Le fameux château de Kervéatoux en Plouarzel (mais plus proche de St Renan,inscrit MH en 2007) est un monument qui va du XVe, XVIIe au XIXe siècle. On le trouve sous diverses orthographes (Kerveatous, Kerveatouz...) et il appartient à une famille fort connue en Finistère: les de Taisne. On peut donc imaginer que François Grenier connaissait Charles Lambert Urse de Taisne, né à Charleroy (Belgique) en 1802 et mort en 1875 et/ou son épouse: Anna Levasseur de Briare. Ceci implique que le château appartenait à cette famille au XIXe siècle, ce qui reste à confirmer. Il a également pu connaître Angelo Urse de Taisne, baron de Raymonval(1840-1898), fils du couple susnommé. Nous savons également que François Grenier est un artiste précoce puisque déjà médaillé en 1810 (il a 17 ans). Sa production va donc durer plus de 50 ans au cours desquels il viendra séjourner dans le Finistère,et donc chez ses amis de Taisne.Mais nous n'en savons pas plus pour le moment. On peut  imaginer que ses sources d'inspiration étaient proches de ce secteur ou du moins finistériennes.Notons au passage que le château est toujours propriété de cette famille. Le baron de Taisne était Président du Conseil Général du Finistère en 1943 et à l'occasion des obsèques d'Anne Marie de Taisne en 2016, les anciens du pays se souviennent qu'avec sa mère,la baronne de Taisne, représentante de la Croix Rouge dans le Finistère,elles ont participé activement au sauvetage des otages de Trezien pendant la dernière guerre.
Enquête à suivre...
Sources:patrimoine.bzh, Inventaire du patrimoine culturel en Bretagne. Photo Laurenceau Elise (reproduction) ancienne carte postale.

vendredi 13 décembre 2019

Patrimoine des Côtes d'Armor

Le calvaire de Pestivien dans l'enclos paroissial de l'ancienne église de Pestivien devenue chapelle Saint Blaise. 

Ce calvaire remarquable en granite serait selon les sources citées par "infobretagne, patrimoine de Bulat-Pestivien", contemporain de celui de Lanrivain daté de 1548, avec lequel il présente d'étranges similitudes. Il a été inscrit MH en 1911 et pourrait bien avoir été sculpté par le même atelier que celui de Lanrivain. La particularité de ces deux calvaires est de présenter deux niveaux de statues en granite, contrairement aux grands calvaires bretons qui sont constitués de personnages sculptés dans du kersanton. Dans ces grands calvaires, l'un des plus anciens, Tronoën (1450-1470), comporte aussi de nombreux personnages en granite à grain fin. A la base du calvaire, on peut observer une table d'offrande prise parfois pour un autel. Le calvaire comporte une scène représentant Saint Yves entouré d'un pauvre et d'un riche (comme à Lanrivain). La statue de Saint Yves a été volée en 1945 et il ne reste plus aujourd'hui que la partie inférieure des jambes. De même, la statue du "riche" que l'on reconnait à la bourse  remplie qu'il tient à la main a été décollée de son socle d'origine (tentative de vol??) mais recollée avec une partie des jambes en moins, ce qui lui donne une allure d'homme à genou. Ce patrimoine remarquable se situe sur un circuit pédestre qui part du bourg de Bulat et qui emprunte des chemins creux en offrant au promeneur une vision inéressante de ce secteur très vallonné et riche de nombreux vestiges (ruines du château des Pestivien, chapelles, moulins, fontaines,croix, menhirs et affleurements de granite...

lundi 9 décembre 2019

Poème

Paroles...

Les mots que je balance au vent
Alimentent cette nuit un rêve troublant
Et peut-être prémonitoire...

Le texte que je viens d'écrire
Me fait pleurer mais aussi, rire
Divin plaisir ou désespoir...?

Les gestes que je fais, expression mouvante,
Enveloppent la mémoire vivante
Et réactivent une impatience...

La pensée silencieuse et mobile
Crie dans le vide immobile
La sidération de l'absence...

Les mots, le texte, le geste
Et la pensée même confessent
L'anamnèse d'un vivant...

Heures éphémères en musardises,
Ne restent que, sublimes exquises,
Des sensations à contretemps...

jeudi 5 décembre 2019

Minéralogie et coltan

 propos du coltan, minerai stratégique...

Beaucoup de questions en ce moment sur un minerai qui a une réputation sulfureuse, en particulier en Afrique où il alimente des guerres et de l'esclavage.
Le coltan est une abréviation pour parler de "columbotantalite" qui est un minerai composé de niobite et tantalite (comme l'électrum est composé d'or et d'argent). Le columbium est l'ancienne appellation du niobium, toujours associé au tantale et formant une série dite "isomorphe" entre un pôle Fer et un pôle Manganèse, ce qui donne une formule chimique: (Fe,Mn)(Ta,Nb)2O6. Il s'agit donc d'un oxyde orthorhombique opaque, brun noir à éclat souvent submétallique, densité 8,2, non magnétique et non radioactif.
Coltan en grains: trait rouge=1cm
Les grands  producteurs de coltan sont l'Australie,le Brésil, le Mozambique, RDC, mais aussi la Chine, USA, Norvège...Il est stratégique parceque entrant dans la composition des alliages spéciaux (électronique, technologie du portable et des ordinateurs, condensateurs etc...)
Les gisements de ce type de minerai sont associés aux filons de pegmatite  et au magmatisme acide, c'est-à-dire aux granites. On en trouve en France dans la région de Limoge (en placers). Les minéraux associés (on dit paragenèse en géologie) sont albite, quartz, muscovite, tourmaline, zircon, cassitérite, wolframite...
Comme nous avons du granite en Bretagne, nous avons aussi de la columbotantalite mais à l'état  anecdotique comme à la Villeder (carte géologique de Malestroit) où elle est signalée en inclusion avec du rutile dans la cassitérite; dans la notice de la carte de Plestin les Grèves (n°202) où elle est également mentionnée dans la cassitérite.
Mais d'où vient ce nom tantalite? C'est dans la mythologie grecque que l'on trouve Tantale, fils de Zeus, qui n'est plus un dieu ni tout-à-fait un homme et puni par son père, condamné à supporter faim et soif éternellement: d'où "le supplice de Tantale", car plongé dans une rivière, il ne peut en boire l'eau et sous des arbres chargés de fruits dont il ne peut se nourrir. Ainsi aujourd'hui, l'emploi de cette formule s'adresse à un individu dont les souhaits pourtant accessibles ne se réalisent jamais!
Sources: R. Capdevila: "Les granites varisques du Massif Armoricain. HAL Id: insu 00744843 du24/10/2012.BRGM:(SGN) notice de la carte à 1/50000 n°202, et de la carte Malestroit.

samedi 30 novembre 2019

Poème

En novembre

Quand les arbres gémissent sous les assauts du vent
Et les roches dressées accrochent les nuages,
Crêtes du Liscuis vers le Daoulas
C'est le temps de novembre qui vomit ses tourments
De pluies horizontales effaçant le bocage

Dans les nuits du mois noir, triste et sombre présent
Je rêve encore du temps des saveurs enchantées,
De ces fleurs éphémères aux couleurs de printemps
Instants de la jeunesse à jamais envolés

C'est Eole l'inconstant qui dénude les chênes
Et jette les nuages vers le Septentrion
Sous les hêtres j'arpente l'antique voie romaine
Où j'entends sous l'averse, les rires d'un démon

C'est novembre qui passe, les humains à la peine
N'entendent plus les voix de la sérénité
D'un futur inquiétant au présent qui malmène,
Le "Veau d'or" sans doute, les a désenchantés!

mercredi 20 novembre 2019

Electrum et minéralogie

 propos de l'électrum, quelques précisions...

Des lecteurs du blog se sont interrogés sur l'usage de ce terme "électrum", interrogations nourries par les articles du 23/07/2011, 24/11/2012, 1/02/2013, 9/01/2018, et il me semble donc nécessaire d'apporter quelques précisions à ce sujet.
Si, en lieu et place de "Encyclopedia Universalis" on ouvre désormais l'incontournable "Wikipedia", on peut lire une phrase qui fait la différence entre la définition scientifique du terme et celle des historiens: "L'électrum est un alliage composé d'or et d'argent rencontré à l'état naturel dans des proportions variables. En numismatique et histoire de l'art, le terme désigne également un alliage artificiel". On voit donc dans cette phrase, la distinction qui est faite entre la définition des géologues et celle des historiens.
Electrum primaire (coll privée) 
L'électrum est donc un alliage naturel de deux espèces minérales métalliques (des "natifs" en minéralogie) qui sont l'or et l'argent, deux espèces qui ont des points communs, ce qui explique le caractère "argentophile" de l'or. En effet, ils ont des conditions similaires de concentration en gîtes primaires, ils ont la même structure cristalline, le système cubique qui est le seul système où les propriétés physiques sont les mêmes dans les trois directions de l'espace.Ils sont classés tous les deux comme métaux de transition. On pourrait ajouter des compatibilités liées à la taille des atomes, aux liaisons Van der Vaals mais laissons ces détails aux minéralogistes.

Dans sa rubrique "Etymologie", le site Wikipedia indique que le mot dérive du grec elektron lui-même dérivé d'elektõr (brillant) qualificatif du soleil. Les grecs appelaient cet alliage: l'or blanc.
 "Pline l'Ancien explique que tout or contient de l'argent en quantité variable et lorsque la proportion d'argent est de 55%*, le métal s'appelle "électrum". On en trouve dans l'or en filon. On fait aussi de l'électrum artficiel en ajoutant de l'argent à l'or".(Wikipedia)
(* ce pourcentage est erroné; il s'agit d'une proportion 1/5 et non 55% dans le texte de Pline).Sur le site de "Gap achat d'or", on peut lire également: "L'or pur 24 carats fait son apparition dans les pièces de monnaie puis est allié à l'argent, métal plus répandu en Grèce, c'est l'électrum artificiel en ajoutant de l'argent à l'or."
Monnaie gauloise en électrum: photo Wikipedia
Ainsi, au moins jusqu'au XIXe siècle avec les égyptologues, la définition de l'électrum est restée la même. Les alliages rencontrés notamment sur la pointe des obélisques étaient bien de l'électrum (or +argent) à très fort pouvoir réflecteur (trois fois supérieur au cuivre) et on imagine l'éclat de ces pointes d'obélisques au soleil, visibles à des kilomètres.
Aujourd'hui, avec le trésor de Laniscat, les archéologues (qui ont une formation histoire de l'art) choisissent la définition la plus extensive possible puisque l'élément dominant (et largement) de l'alliage métallique utilisé ici est le cuivre. Même en numismatique on serait plus précis en parlant de "bas or rouge". C'est la raison pour laquelle le terme d'or allié me paraît encore aujourd'hui le mieux adapté pour qualifier les monnaies du trésor de Laniscat.Encore un mot sur l'usage de l'or. Les propriétés physiques de cette espèce métallique la rendent inutilisable à l'état pur. Du fait de sa densité extrème:19,3 (pour isotope stable 197Au) et son exceptionnelle ductilité: avec 31g d'or pur, on peut faire un fil de 8km de longueur! il faut lui ajouter un métal plus rigide, capable de diminuer son poids et le rendre plus résistant (c'est pourquoi l'or commercialisé est souvent de 18 carats (titre), alors associé  à d'autres métaux comme argent et cuivre dans la proportion 18/24.(24 correspond au titre de l'or pur).

lundi 11 novembre 2019

Poème

Le ruban de Moebius

Le sentier emprunté parfois
Est bien différent au retour
Pourtant les jours ne changent pas
Les nombreux chemins qui m'entourent

Alors j'avance, je crois, sans fin
Sous un ciel aux nuages bas
Dans l'aube pâle de ces matins
Liscuis, Daoulas guident mes pas.

Je suis parti, c'était hier
Puis revenu depuis longtemps
Au pays habillé de vert
Où j'apprivoise le temps présent

Dans le jardin où tu t'attardes
Fragile rose de velours
Belle éphémère, je te regarde
Dans l'automnale splendeur du jour

Tu es la fleur pourpre et vermeil
Qui donne à l'instant sa couleur
Avant l'hiver au long sommeil
Je te sens battre comme un coeur

Ruban sans fin du temps qui file
Sur ta surface au seul côté
Dans le futur qui se profile
Des roses encore et parfumées!...

jeudi 7 novembre 2019

Découvertes archéologiques en Côtes d'Armor

La découverte de Trémuson en Côtes d'Armor

Au cours des travaux de recherche dans une habitation gauloise du IVe au 1ier siècle avant notre ère,  sur le site de "La Morandais"en Trémuson, l'INRAP annonce le 25 octobre dernier une découverte exceptionnelle et historique (Télégramme n°23110, Ouest-France du 25/10). Il s'agit de 4 sculptures gauloises vieilles de deux millénaires avec également un seau de banquet ou de table ouvragé et parfaitement conservé.
Dans les quatre sculptures, on trouve le buste d'un personnage important (la présence d'un torque sculpté en atteste), en pierre (indéterminée au moment du point-presse) et de 40cm de longueur pour 15 de largeur, pour un poids de 11kg. Cette découverte importante s'ajoute à d'autres dans le Massif Armoricain et notamment celle du "barde", "l'homme à la lyre" découvert lors des fouilles du célèbre site de Saint Symphorien en Paule, près de Glomel.
Il existe 26 sculptures de ce type en France, un chiffre qui témoigne de la rareté de ces découvertes.
Cette sculpture intrigue par le traitement qui lui a été réservé car en effet, elle a été découverte dans une fosse taillée à sa mesure et face contre terre (voir photo 2).

Photo n°2: INRAP





Cette photo INRAP prise à la verticale de la fosse d'enfouissement de la sculpture montre bien un acte délibéré, mais pourquoi dans cette position, face vers le fond de la fosse? Les trois autres sculptures, plus petites sont trouvées au fond d'un puits comblé, et c'est dans ce même puits qu'est découvert, à 6m de profondeur, un seau de banquet en bois garni de bronze ouvragé; une pièce exceptionnelle aussi bien par sa rareté que par son état de conservation.
Seau de table: photo n°3: Emmanuelle Collado-INRAP

Ce seau en bois cerclé et rehaussé de bronze ouvragé correspond selon les experts de l'INRAP à une oeuvre majeure de l'art celte. Â ces découvertes, il faut ajouter les nombreux fragments d'amphores qui indiquent une consommation de vins d'Italie et d'Espagne, ainsi que des trous de poteaux et tranchées de fondations qui donnent la mesure de l'importance des bâtiments de cette habitation (bâtiments d'une centaine de m2 chacun).
Ref: Stéphane Bourne: archéologue responsable scientifique des fouilles de La Morandais en Trémuson.
Yves Menez: Conservateur Régional de l'Archéologie, DRAC de Bretagne.
Claude Le Potier: Directeur de l'INRAP-Grand Ouest.

vendredi 1 novembre 2019

Minéralogie en Bretagne

L'aigue-marine, le béryl bleu, talisman des marins.

Dans un article rédigé sur ce blog le 9 décembre 2016, je parlais de l'émeraude, ce magnifique béryl vert, le seul dans la famille du béryl à bénéficier de l'appellation "Pierre Précieuse". Dans cette même famille, on trouve l'aigue-marine, assez fréquente en Bretagne: carrière de la Lande à Plumelin (56), à La Villeder (56), Orvault (44), Coray (29), Crozon (29), et dans les endroits où l'on trouve des filons de pegmatite, liés aux granites, ce qui fait pas mal de sites potentiels!
Classée "Pierre Fine" et non "Précieuse" ou "semi-précieuse" (un terme supprimé et interdit depuis des années), elle est transparente à translucide, voir semi-opaque et doit sa couleur au fer ferreux et fer ferrique présents dans sa structure. Ce cyclosilicate appartient au système cristallin hexagonal (classification de Strunz) avec formule: Be3Al2Si6O18, dureté 7,5 à 8,(Mohs) indice de réfraction:1,56 à 1,59, uniaxe négatif et nettement pléochroïque.Sa densité varie de 2,68 à 2,91. Elle est parfois confondue avec la tourmaline bleue (elbaïte et/ou indicolite) mais celle-ci est rhomboédrique.Les principaux gisements mondiaux se situent au Brésil (Marambaia, Santa-Maria...) en Afghanistan, Madagascar, Pakistan, Sibérie...
Sa couleur "eau de mer" étymologiquement, en a fait sans doute ce talisman protecteur pour les marins et par extension pour tous les voyageurs. Son nom figure dans des textes romains mais aussi dans "L'Apocalypse de Saint Jean" (évoquant une base de mur en béryl).
Dans cette famille du béryl, il existe aussi d'autres pierres fines comme l'héliodore jaune (présence de fer), la morganite rose à orange (présence de lithium et de césium), la goshénite (incolore), la bixbite rouge (présence de manganèse).Rappelons au passage que le chromofore responsable de la couleur "vert émeraude" dans l'émeraude est le chrome.
Sources: "Les minéraux": E.Asselborn, P.J.Chiappero, J.Galvier 1987 "coll: Le Guide Vert.

mercredi 23 octobre 2019

Poème

Les vieux

Le dos parfois se courbe et le geste est moins sûr
La lumière au regard vient remplacer la flamme
Car vous avez vécu, votre corps le proclame
Dans vos yeux fatigués se reflète l'azur

vers l'Ouest, au rocher du Marquis
Silencieux, solitaires, et d'un pas hésitant
Vous empruntez encore les anciens chemins creux
Gravissant la colline sous un ciel nuageux
Dans la faible lumière de ce jour déclinant

Vénérables anciens, à l'abri des vieux murs
Vous enviez sans doute la jeunesse qui s'agite
Quand la votre est passée, vous le pensez, trop vite!
Votre temps assagi est hélas sans futur

Vallée du Blavet au Liscuis en automne

Votre air indifférent masque cette empathie
Pour vos frêres humains et, vous le sentez bien,
Votre esprit s'interroge sur l'étonnant destin
De la planète bleue qui abrite la vie

Alors que la jeunesse insouciante et joyeuse
Ne sait guère de l'enfance apprécier la beauté,
De ces heures bien fleuries et trop vite effeuillées,
Vous gardez en mémoire vos passions amoureuses

Désormais revenus "vers la source première"*
Au décor de l'enfance, des vallées et des bois,
Contemplez à loisir la nature qui flamboie
Avant la longue nuit d'un éternel hiver.

*: allusion au poème de Victor Hugo: "Booz endormi"

dimanche 20 octobre 2019

Sculpture et patrimoine à Bulat Pestivien, Côtes d'Armor

Sculptures dans l'église de Bulat (Côtes d'Armor)






Soubassement de la chaire de prêche dans l'église de Bulat, ou l'imagination du sculpteur pour figurer le "Malin" ou "Lucifer", jamais très éloigné du prêcheur!

mardi 15 octobre 2019

Complainte bretonne

Complainte bretonne.

Dans ce contexte automnal pluvieux et gris, le texte d'une complainte que chantait ma mère autrefois me revient en mémoire (complainte dite de l'amoureux délaissé!). Elle a été harmonisée et publiée par G.Arnoux aux éditions d'Henry Lemoine en 1933. Je l'ai reprise en polyphonie bombarde-cornemuse avec Patrick Duplenne (Kevrenn de Rennes) en 1969 dans la cadre du bagad militaire de la Lande d'Ouée (41 RI).

Hirvoudou
Gémissements
Penaos oc'h-c'hwi ker kaer gwisket
Pourquoi êtes-vous si bien parés
Traonienn ha prad leun a vleuniou?
Vallées et champs couverts de fleurs?
Penaos e kanit, laboused,
Pourquoi chantez-vous, oiseaux,
Tre ma 'maon-me o skuilh daeroù?
Pendant que je verse des larmes?
Ho kanaouennoù dudius
Vos chansons merveilleuses
Va c'halon baour din a ranno
Me briseront le coeur
'N ur gomz eus un amzer eùrus
En évoquant un temps heureux
Ha ne deuio biken en-dro!
Qui ne reviendra jamais!

Da c'houlou-deiz 'vel d'abardaez
De l'aube jusqu'au soir
Me 'garje mont war ribl ar stèr
J'aimerais aller au bord de la rivière
'N ur vouskanañ va c'harantez
En chantonnant mon amour
'Vel an eostig, an alc'houeder
Comme font le roitelet ou l'alouette
Dindan ar gwez, laouen bepred,
Sous les arbres, toujours joyeux,
E kutuilhen bleunioù dispar;
Je cueillerais des fleurs sans pareilles;
Siwazh, setu-me dilezet
Hélas! me voilà abandonné
Ha tannet holl gant ar glac'har!
Et tout brisé par le chagrin!

vendredi 11 octobre 2019

Art et pétrographie en Bretagne

Un "kersanton" exceptionnel dans la statuaire de Pleyben, Finistère.

La restauration en cours du grand clocher supporté par le porche sud de l'église de Pleyben offre aux restaurateurs, je veux parler des artistes-sculpteurs qui permettent souvent dans des conditions difficiles de maintenir ces oeuvres pluriséculaires en état, une vision détaillée sur une oeuvre exceptionnelle en kersanton, faciès rosmorduc de Logonna-Daoulas, la statue autrefois polychrome de Saint Germain datée de 1555 et oeuvre de l'atelier Prigent (frères Bastien et Henry Prigent, et ici la "main"de Bastien Prigent semble évidente).
Cette statue de 1m59 de hauteur et située audessus de l'entrée Sud, n'a subi depuis sa création en 1555 aucune altération météorique et le poli du visage de Saint Germain est comparable à celui d'un marbre! Cette oeuvre est avec le Saint Jacques de la fontaine de Tréméven en Côtes d'Armor, ce que j'ai vu de plus exceptionnel dans l'art de la sculpture sur pierre en Bretagne. Cette statue de  Saint Germain provient du premier calvaire de Pleyben, érigé au milieu du XVIe siècle et dont les parties de cette époque forment avec les sculptures de Julien Ozanne (1650), le calvaire que l'on peut voir aujourd'hui, perché sur ses arches qui éloignent les éléments sculptés du visiteur. Encadrant cette statue en parfait état, on observe les deux éléments d'une "annonciation", un ange au phylactère et la vierge en prière, sculptés dans une roche sombre à grain grossier qui interroge sur sa véritable nature pétrographique, tant l'aspect grossièrement grenu tranche avec la finesse du kersanton de la statue de Saint Germain.

Il est en effet possible d'hésiter en présence de roches sombres comme celle de cette "annonciation", entre une monzodiorite et un kersanton de Loperhet (faciès grossier). Ces deux roches ont des minéraux communs comme plagioclase, hornblende, augite, biotite... Mais en général la monzodiorite que l'on trouve dans le finistère Nord comme à Plélauff en Côtes d'Armor, est plus dure que le kersanton et plus difficile à sculpter. Elle est donc très peu utilisée pour la statuaire où le kersanton est préféré. Ces statues dont l'origine est inconnue seraient donc en kersanton de Loperhet (faciès grossier).
Le calvaire de Pleyben associe des sculptures du calvaire antérieur dont le Saint Germain de l'atelier Prigent était une pièce maîtresse, avec les sculptures de Julien Ozanne qui sont postérieures (1650) comme "le lavement des pieds", "la Cène" et "l'Entrée à Jérusalem". Les oeuvres sculptées se répartissent sur plusieurs niveaux en hauteur et sont réalisées dans du kersanton, faciès rosmorduc de Logonna, mais aussi en grès vert de Châteaulin, une roche que l'on trouve dans les murs de la sacristie et dans laquelle on peut observer les effets de l'érosion météorique.
L'absence de carrières ouvertes sur ces roches exceptionnelles de Bretagne pose le problème de la restauration "à l'identique" de ces monuments du patrimoine historique, un sujet sensible abordé par Louis Chauris (CNRS/Brest) dans ses publications sur le sujet.
Sources: "Le Kersanton, une roche bretonne" Louis Chauris.2010. Presses Universitaires de Rennes

samedi 5 octobre 2019

Carte Blanche à Sainte Brigitte, Morbihan

Carte Blanche le 27 octobre à Sainte Brigitte:

PRENEZ DATE !
Reportée en janvier dernier, la Carte blanche à Yann Lagadec aura finalement lieu le 
Dimanche 27 octobre – Salle des fêtes – 15 heures 
« Les Bretons dans la Grande Guerre »

Descendant du Poilu Théophile Baudic, Yann Lagadec est passionné d’histoire et spécialiste de la Première Guerre mondiale. Professeur à l’université de Rennes 2, il a écrit plusieurs ouvrages sur le sujet et est régulièrement invité dans des hauts lieux de conférence.
C’est en mémoire de son arrière-grand-père brigittois, mobilisé à 26 ans le 3 août 1914 et démobilisé à 31 ans le 27 juillet 1919, qu’il vient nous partager ses connaissances dans le cadre de cette Carte blanche.
Il abordera la manière dont les Bretons ont été entrainés dans la tourmente des années 14-18, ainsi que le retour à la paix vu de la Bretagne en 1919. Après l'hommage rendu aux Poilus brigittois par la Carte blanche de novembre 2018, lcélébration du centenaire se poursuit ainsi en toute logique en 2019 et à l’approche du 11 novembre.

Poursuite des échanges autour d’un partage convivial.

 Une séance de dédicaces sera organisée.



Texte diffusé par l'association des Cartes Blanches de Sainte Brigitte.

mercredi 2 octobre 2019

Poème

Automne 2019


Un soleil couchant
Eclaire au Ponant
Coucher de soleil à Saint Guénolé (29)
De grands rochers nus

Où l'ombre décline
Ce qu'un vent burine:
D'étranges statues.

Je revois aussi
Les ajoncs d'ici
Les passants émus

Sous les ciels d'averses
Qui souvent dispersent
Leur lueur ténue

Sur les murs de pierres
Les ronces et le lierre
D'une terre qui mue.

vendredi 27 septembre 2019

Poésie

Publication d'une sélection des poèmes du blog

Amis lecteurs du blog "rosquelfen-pj", vous trouverez en consultation (et acquisition s'il vous intéresse) un livre sorti en juin 2019 qui reprend un peu plus de 120 poèmes parmi les 200 déjà publiés sur le blog. Ce livre de 197 pages en noir et blanc reprend aussi quelques illustrations qui figurent sur le blog, mais en noir et blanc pour une question de coût d'édition. Il est donc consultable à la librairie-café de Mellionnec "Le temps qu'il fait"située derrière l'église au centre du village. C'est aussi une occasion de découvrir ce lieu intéressant au coeur d'un village qui sait faire parler de lui (festival du film, kizellan, fête du livre...) Il est également disponible à la vente à la Maison de la Presse à Rostrenen.







Exemple d'illustration en noir et blanc à partir d'un dessin à l'aquarelle et plume: "Héron en bord de Loire" dont la photo couleur est sur le blog.

dimanche 22 septembre 2019

Journées du patrimoine

A Bulat-Pestivien en Côtes d'Armor, la frise macabre de l'Ankou, une illustration exceptionnelle (suite de l'article précédent).

Ankou en demande de sursis?: granite


Cette figuration de l'Ankou sur le pourtour de la sacristie a été décrite comme unique en Bretagne par la diversité des expressions données par le sculpteur. Ici, l'expression a été interprétée comme celle de la douleur mais aussi "tentative de soudoyer la mort pour obtenir un sursis".

Le "hurleur" de la mort (colère...)





Le hurleur de la mort, nommé ainsi par Prosper Mérimée comme indiqué dans l'article précédent, tient dans sa main droite deux os décrits comme un tibia et un péroné (?), sans aucun doute deux os du squelette humain.



Sur cette représentation, il est plus difficile de déchiffrer l'expression et chacun des visiteurs peut se faire son idée personnelle.(résignation ou sidération?)




Sur cette représentation, l'Ankou semble supplier en regardant le ciel, une attitude que le sculpteur  attribue  à un mourant au XVIe siècle, date de la réalisation de cet ensemble.
Il existe un cinquième buste malheureusement mutilé et donc à expression  inconnue.
Ces différentes expressions  inscrites dans le granite de la frise macabre paraissent en effet illustrer des tourments d'humains face à la mort, ce qui est rappelé par Jean Paul Rolland lorsque dans son travail sur la mort il dit que l'Ankou est en réalité le dernier mort de l'année devenu le serviteur de la mort.
"La frise macabre de Bulat" par Joseph Lohou
Mouez an Argoat: Bull P. mensuel n°11 de novembre 2014
(JP Rolland).

mardi 17 septembre 2019

Réflexions à propos de la mort

Le spectre hurleur de la mort à Bulat Pestivien, Côtes d'Armor

La récente disparition d'un membre de la fratrie me replonge dans  un sujet étonnamment présent en pays breton, aussi bien dans les textes que dans les figurations sculptées dans la pierre des différentes représentations de la mort. Je me souviens de l'étrange suite macabre sculptée sur la face Ouest de la sacristie de Bulat construite en 1552 et dans laquelle figurent plusieurs représentations de l'Ankou (la mort en breton) dans des expressions différentes: suppliant, résigné, paraissant demander une rémission, ou franchement révolté.
Spectre hurleur de la mort: Bulat
Pour un décès qui n'est pas la conséquence du vieillissement, les sentiments varient parfois entre douleur,sidération, grande tristesse et parfois même colère. Ainsi le spectre hurleur de la mort, nommé ainsi par Mérimée au XIXe (il était inspecteur des monuments historiques dans la période 1835-1847) représente de façon saisissante les états d'âme qui pouvaient affecter les hommes de cette époque et en particulier cette colère face à un destin jugé cruel ou injuste.
Dans les textes en rapport avec la mort, je me souviens du cantique que chantaient les parents, ce cantique chanté par Annie Ebrel devant la chapelle de Burthulet le 1ier septembre (Lieux Mouvants) dont ces quelques vers en breton:
"Nerzh, madoù, yec'hed
Yaouankiz ha gened
Tremen'ra pep tra (bis)"
"Force, biens, santé
Jeunesse et beauté
Toute chose passe!
Toute chose passe!"

mercredi 11 septembre 2019

géologie en Centre Bretagne

A propos des ardoises en Kreiz Breizh

Une question revient assez souvent lorsque l'on parle des ardoises et il n'est pas toujours facile de bien comprendre les termes utilisés, en particulier lorsque ceux-ci appartiennent à une discipline qui se nomme géologie structurale, c'est la signification des différentes orientations visibles dans les ardoises et qui souvent se croisent. L'une peut se nommer stratification et l'autre schistosité s'il ne s'agit pas de deux schistosités différentes, mais quelle différence entre ces deux termes?
Entrée de carrière: schistes de Caurel en 2015

En 2015, au fond du lac de Guerlédan asséché, on pouvait voir cette entrée de galerie d'exploitation des schistes ardoisiers de Caurel et si l'on fait bien attention au banc schisteux sur la gauche de l'entrée, on observe deux directions qui se croisent. L'une correspond à la stratification et l'autre à la schistosité. Ici, dans les schistes de l'Ordovicien (primaire ou Paléozoïque), ces deux directions forment un angle qui est responsable du débit des ardoises en "accent circonflexe" comme on pouvait le voir sur les débris disséminés partout au fond du lac.
La stratification correspond simplement au dépôt naturel des strates ou couches de sédiments (des argiles fines) dans un fond marin non perturbé avec parfois (lorsque le sédiment est de nature différente)des alternances de bancs plus clairs ou de granulométries différentes, ce qui donne des schistes foliés dans certains gisements comme à Morlaix où on les remarque dans le bâti.

Ardoises de Maël-Carhais: Carbonifère


La schistosité elle correspond au résultat de la contrainte tectonique exercée sur les couches de sédiments (pendant l'orogène hercynien ou Varisque) et qui donne le feuilletage des schistes ardoisiers, c'est-à-dire leur propriété à se fendre de manière parallèle: c'est la fissilité nécessaire pour obtenir des ardoises.Ces deux directions s'observent aussi dans les schistes ardoisiers du Carbonifère comme à Moulin Lande en Maël-Carhaix où l'on peut parfois observer aussi le "kailh" ou liseré clair de dépôt en relief  qui perturbe la fissilité de l'ardoise. Cet angle peut ne pas exister du tout si la contrainte produisant la schistosité est conforme à la stratification (comme à Gourin dans l'Ordovicien).
NB: le Paléozoïque commence au Cambrien (540Ma) pour se terminer au Permien (250Ma) avec dans l'ordre chronologique: ordovicien, silurien, dévonien et carbonifère.

samedi 7 septembre 2019

Trésor du patrimoine bâti du Kreiz Breizh

L'enclos paroissial de Kergrist-Moëlou en Côtes d'Armor

Porche du pignon Ouest
Lorsque le visiteur de passage arrive à Kergrist-Moëlou, il est frappé par l'importance de l'église  et de son enclos où il remarque immédiatement le monumental calvaire situé au Sud du porche d'entrée principale de l'édifice. Cet ensemble remarquable est étonnant au vu du  bourg actuel en grande partie déserté par ses habitants, une situation devenue fréquente dans le Centre Bretagne. Mais cet ensemble reste le témoin d'une richesse passée et qui date du XVIe siècle. Car en effet, l'église est construite à partir de 1504 si l'on se réfère à une pierre gravée située au-dessus de l'autel du transept Sud. En fait elle a été construite par les barons de Rostrenen de 1504 à 1554, date où le clocher est élevé sur l'église. Parmi les bâtisseurs, les noms de Guillaume et Pierre Jézéquel sont gravés sur une banderole de granite (façade occidentale).

Apôtres en bois polychrome dans porche Sud

Apôtres en bois polychrome:porche Sud

Le porche d'entrée Sud est très orné et montre des traces très nettes de polychromie sur le granite de l'entrée. Les statues en bois polychrome représentent les apôtres et leur polychromie est encore bien visible.

Calvaire en granite et kersanton


Le calvaire monumental est réalisé en granite à grain fin et en kersanton, un lamprophyre plus sombre que le granite mais préféré des sculpteurs pour la finesse de son grain. Ce calvaire est érigé en 1578 (24 ans après le clocher) et présentait à l'origine une centaine de personnages répartis sur deux niveaux. Il a été détruit en 1793 et partiellement restauré au XIXe siècle (croix de 1896), puis en 1922, mais de nombreux éléments ont disparu et rendent l'ensemble plus difficilement déchiffrable aujourd'hui. Cet ensemble mérite vraiment une visite pour la qualité de la construction et la beauté du site soigneusement entretenu, dans lequel les très vieux ifs creux sont sans doute les témoins encore vivants les plus anciens du pays!

mercredi 4 septembre 2019

Poème

Perséides

C'est le même chemin qui toujours me ramène
Aux trois allées couvertes sur la lande fleurie
La nuit efface vite sentiers et voie romaine
En libérant l'espace au-dessus du Liscuis
Liscuis III, nocturne (2000 avant notre ère)

Je me souviens encore d'un été lumineux
Et de milliers d'étoiles dans un ciel sans nuage
Le fin sillon luisant d'une larme au visage
Tourné vers la lumière et questionnant les cieux

Le temps ne sait donc pas éteindre la mémoire
Comme il serait sans prise sur les tombes de pierre
Mais il peut des étoiles m'envoyer la lumière
J'adresse aux Perséides les voeux d'un autre soir

Restez dans mon esprit, brillants objets célestes
Qui traversez l'espace à la chaude saison!
Nos voeux comme nos rêves sont tout ce qui nous reste
Dans ce monde gagné par trop de déraison

Comment donc oublier les mots et les visages
Les parfums et les sons à la saison des fleurs,
L'émotion partagée d'un céleste voyage
Eclairé par la lune en infinie douceur?

Sur la tombe où Hécate vient caresser la pierre
Lune noire blanchissant l'ancien séjour des morts
Nos regards étonnés suivent les trainées d'or
Apparitions furtives dans l'immense univers

En bon seigneur du jour, demain dans la vallée
Le soleil brûlera encore du même feu
Jusqu'au soir révélant ce bel horizon bleu
Où l'étoile qui brille sera l'éternité...

samedi 24 août 2019

Archéologie et minéralogie en Kreiz Breizh

A propos des haches en jadéite trouvées en Bretagne...
En visitant le musée archéologique de Carnac, on peut voir de magnifiques haches polies en jadéite (ou jadéitite en langage normé)qui sont datées du Néolithique. Mais des découvertes d'objets tout-à-fait comparables ont été faites en centre Bretagne également et continuent à être faites avec la connaissance de plus en plus fine des sites en activité à cette période. Comme on sait que la jadéite n'est pas présente en Armorique, il faut bien admettre qu'elle provient d'une région connue pour la présence de ce minéral comme le Massif Alpin (Corse incluse) où elle est exploitée depuis le début du Néolithique. (Les conditions de cristallisation de ce minéral sont liées aux zones de métamorphisme haute pression et basse température).

Hache polie en jadéite: musée de Carnac

Selon les archéologues,ces haches aux formes allongées ne sont pas faites pour couper mais avaient sans doute un usage cérémoniel ou symbolique.
Mais qu'est-ce-que la jadéite ou jadéitite? C'est un minéral classé dans les inosilicates, du groupe des pyroxènes (comme l'augite des métadolérites de Quelfenec) et sa composition chimique de base est NaAlSi2O6.
Mais comment déterminer l'espèce minérale ou la nature pétrographique de l'objet lorsqu'on ne dispose pas des outils de laboratoire des minéralogistes?
Il faut savoir que la couleur est le critère le moins fiable car celle-ci évolue en fonction des impuretés présentes comme le chrome qui donne les taches vertes et la coloration verdâtre, le fer et le titane qui donnent le rose, le brun-orangé... et le manganèse qui donne le noir.
La plupart du temps, l'aspect  extérieur laisse voir sous le polissage de surface, une texture microgrenue ou cryptocristalline. La dureté est comprise entre 6,5 et 7 dans l'échelle de Mohs (le quartz fait 7), mais surtout, la densité  est bien supérieure au quartz puisque comprise entre 3,2 et 3,5. C'est donc le premier critère vérifiable sur le terrain à partir d'un petit dispositif permettant de peser la hache dans l'air puis dans l'eau.
En effet, la densité exprime le poids d'une substance par rapport au poids d'un même volume d'eau. Lorsqu'on dit que la jadéite a une densité de 3,3 c'est qu'elle est 3,3 fois plus lourde que le même volume d'eau. Ainsi une hache* de 230,67g dans l'air ne pèse plus que 160,95g dans l'eau. Elle a donc perdu 69,72g. Si on divise le poids dans l'air: 230,67g par la perte de poids: 69,72g, on obtient 3,3 qui est la densité de la pierre. Bien entendu, on ne tient pas compte des critères de laboratoire (eau ultrapure à 4°c, absence d'inclusions ou de bulles dans l'objet étudié etc..), l'écart de densité avec la plupart des silicates de type quartz, calcédoine, jaspe est suffisamment important pour lever toute ambiguïté mais par contre cette densité est la même que celle des diabases comme la métadolérite et elle n'est donc pas discriminante par rapport à ces roches basiques plus denses.
*: résultats de calcul de densité par procédé de terrain, BRGM, année 1975.

dimanche 18 août 2019

Archéologie à Saint Fiacre en Melrand: Morbihan

L'étonnant tumulus de Saint Fiacre en Melrand.

derrière les arbres, le tumulus en 2019
Situé entre Guern et Melrand, à 31kms de Rosquelfen, au lieu-dit Saint Fiacre, se situe un tumulus de l'âge du Bronze daté selon le panneau explicatif au village de St Fiacre, entre -2000 et -1800.
Ce tumulus à peine visible sous le couvert végétal actuel  se dévoile au promeneur dès que le talus arboré est franchi en venant du village. On est alors étonné par la régularité de ce tumulus parfaitement circulaire de 50m de diamètre et 5 m de hauteur en son centre. Il a été classé MH en 1972. Il s'agit d'une sépulture par incinération d'un (ou plusieurs) personnage(s) important(s) de cette époque.

Plans du dessus et en coupe
                                                              Sur le plan (d'après le schéma exposé sur le site), on observe l'emprise circulaire du tumulus avec sa partie interne en galgal (en pierres sèches uniquement) qui recouvre un mur semi-circulaire côté Ouest et centré sur un coffre funéraire en granite. Le tout est recouvert de terre jusque 5m de hauteur. Le coffre funéraire  occupe la partie centrale du monument. Sur la coupe (cliquer sur la photo pour agrandir) le coffre est visible au centre et sous le galgal; il fait 2m50 de longueur, orienté Est-Ouest, 0,90m de largeur et 0,20 d'épaisseur. Un petit menhir marque le début du mur semi circulaire côté Sud.
Découvertes de 1897

Ce tumulus a été fouillé en 1897 par Aveneau de la Grancière et avec semble-t-il, une équipe d'archéologues britanniques (une rue des Anglais existe à Saint Fiacre). Cette remarque n'est pas anodine car le résultat des fouilles a été transféré à Oxford (GB) et n'est pas revenu depuis. Des panneaux explicatifs grillagés donnent un aperçu des découvertes faites au cours des fouilles. Sont signalés: des charbons, un fragment de meule et son broyeur, des pierres brûlées, des poteries, 16 armes de bronze sans manche, une amulette en écaille de tortue, des fragments d'un vase en bronze, une lame à poignée de bois (en saule) et cloutée d'or, un autre manche en bois avec chevilles d'or. Certaines armes étaient encore dans leur fourreau de cuir.
Découvertes 1897, suite.

Ces découvertes importantes ne sont pas sans rappeler la découverte "Morgienne de Glomel"*, découverte en rapport avec le percement de la grande tranchée de Glomel au moment de la réalisation du canal de Nantes à Brest et datée de 1834 ou 1837.

*: "LA TROUVAILLE MORGIENNE DE GLOMEL" (Côtes-du-Nord) par A. DE MORTILLET- non daté (autour de 1885)
NB: dans cette "trouvaille" l'auteur signale 13 objets: une hache et 12 lames de poignards, mais parle d'une seconde découverte proche de l'endroit de la première avec cette fois un nombre de 16 à 18 haches plates sans rebord et signalée dans le Dictionnaire archéologique de la Gaule.Epoque celtique.T.I.1875. Mais vu la date, méfiance sur l'appellation "celtique!!"                                   

vendredi 9 août 2019

Poème

Les chemins oubliés

Te souviens-tu dans la vallée
De cette flore et son parfum
Bruyères sauvages du vieux chemin
Vertes fougères et graminées?
Chemin creux à Canac'hlaeron

Ombre portée sur le Blavet
De la forêt et ses clairières
Arlequin d'ombre et de lumière
Sur le chemin où je m'en vais

Sous le verrou de Castel Cran
La vallée s'étire au soleil
Le Bonnet Rouge est en sommeil
Gardien des légendes d'antan

Landes du Liscuis



Je me souviens d'un bel été
D'une rencontre singulière
Dans l'endroit qui soudain s'éclaire
Instant d'harmonie révélée

J'imagine derrière l'horizon
Quand le soleil au soir décline
La silhouette que je devine
Sur le chemin des sensations

L'astre du jour perd sa puissance
Bientôt l'automne des derniers feux
Dans la vallée le chemin creux
Se fige en perpétuel silence.

mardi 6 août 2019

Les Chemins de l'Archéologie à Plussulien, Côtes d'Armor

Rencontre préhistorique sur le thème de l'alimentation à Quelfenec en Plussulien le 18 août prochain.

Le Dimanche 18 août, l'association "les Chemins de l'Archéologie" de Plussulien organisent une rencontre préhistorique dédiée à l'alimentation. Au cours de cette journée, il sera possible de découvrir et d'expérimenter les méthodes de chasse, la cuisson des poissons, la fabrication de galettes, de poteries, l'allumage du feu, la taille de flèches...
Il sera également possible de suivre une visite guidée du site racontant l'histoire de la hache polie  en passant par les connaissances géologiques du site de Quelfenec et les résultats du rapport de fouille  archéologique (Charles Tanguy Le Roux).
Ces animations seront l'occasion de passer un bon moment pour les petits comme pour les grands. Alors n'hésitez pas à venir à Plussulien sur le site historique de Quelfenec à partir de 11h le dimanche 18 août.
Voir l'affiche jointe (cliquer pour agrandir) pour détails complémentaires.

lundi 5 août 2019

Chapelle de Rosquelfen en Laniscat, Côtes d'Armor

Exposition dans la chapelle de Rosquelfen achevée le 4 août avec 450 visiteurs sur les huit jours.


C'est donc un bilan très positif pour les "Amis de la chapelle de Rosquelfen" qui ont pu faire découvrir le travail de restauration engagé depuis 2010 dans cet édifice religieux, ancienne église tréviale de Rosquelfen dépendant de Laniscat. Par la même occasion, les artistes présents ont également dialogué avec les visiteurs souvent très intéressés par leur travail. Près de 222 personnes ont participé au tirage au sort du tableau offert par Louis Guégan et c'est un sarthois qui l'a emporté (G.Oreal de Mansigné)
Cette exposition a été sans aucun doute favorisée par le son et lumière de Bon Repos qui a attiré beaucoup de monde sur le secteur et surtout à partir du 31 juillet. Rosquelfen est en effet à quelques kilomètres seulement du site de Bon Repos et sur la même commune (Bon Repos sur Blavet aujourd'hui).







Quelques vues de l'intérieur de la chapelle au moment de l'exposition, pour se faire une idée de cet événement jugé très intéressant par les visiteurs et confirmé par les remarques laissées sur le livre d'or.
A droite de la photo, les oeuvres au pastel d'Annie Jézéquel et devant le choeur, les broderies de Maryse Penault.



Sur cette vue de la chapelle sud et plaqué contre le mur Est: l'ancien jubé de la chapelle, transformé en retable et classé depuis 1964. Devant le jubé, les sculptures de Clotilde Cousin et broderies de Maryse Pénault. Au premier plan, le tableau offert par Louis Guégan, paysage champêtre du Kreiz Breizh (Plouguernevel). On peut également observer le travail de restauration des sablières et corniches très ouvragées de l'édifice dans un endroit considéré par l'architecte du Patrimoine comme le plus ancien (avant ouverture par arcade sur un transept) avec ses entraits et poinçons d'origine ainsi que la panne faitière d'un seul tenant qui donne la dimension de l'édifice au XIVe siècle.

mardi 30 juillet 2019

exposition dans la chapelle de Rosquelfen en Laniscat, Côtes d'Armor

Chapelle de Rosquelfen en Laniscat: Bon Repos sur Blavet (22570): actualité

Depuis le 28 juillet, la chapelle de Rosquelfen est ouverte tous les jours de 10h à midi et de 14h à 18h, jusqu'au 4 août inclus. Depuis dimanche, plus de 170 personnes se sont déplacées pour la visiter  et découvrir l'exposition peintures-sculptures- broderie d'art. Cette initiative des "Amis de la chapelle de Rosquelfen" permet de découvrir également les travaux réalisés sur le bâtiment ainsi que les détails du "reste-à-faire": la voûte de la nef et le porche de la chapelle. Le tirage au sort du tableau offert par Louis Guégan sera réalisé dans l'après-midi du 4 août.

C'est également l'occasion de découvrir le travail des bénévoles comme ce mobilier ou dais-retable polyptyque: une reconstitution dans l'esprit du début XVIe siècle de l'ancien dais présenté ici à côté du nouveau. Commencé en 2010, il est enfin pratiquement terminé (reste la couche de protection de la polychromie à réaliser).


mercredi 10 juillet 2019

Poème

La mémoire et l'oubli...

Souvenirs et oublis, l'expérience de l'absence
Quand la mémoire construit des mondes lumineux
Le poète les décrit aux vivants en partance
Sur le vaisseau des rêves vers un paradis bleu

Jardin et maison en mai 2019
Les oublis sont pétales détachés de la rose
Comme les mois, les saisons et la fin des beaux jours
Dans le jardin fleuri où je fais une pause
La mémoire imagine d'improbables retours..

Dans l'ombre sous les chênes, j'entends une voix douce
Un murmure sans témoin au ton confidentiel
Le temps est au beau fixe, étendu sur la mousse
Un rêve s'évapore sous les feux du soleil

Je revois dans l'instant, la douceur d'un sourire
Et la voix si troublante de l'éternelle jeunesse
Les moments partagés, les rires et désirs
Dans un parfum de fleurs qui chaque année renaissent

Mémoire, ma soeur cruelle, pourquoi tu me tourmentes
Au souvenir béni de ce temps disparu?
Le vivant passe vite, et le vent sur la lande
Ne peut faire oublier ce qui ne viendra plus.