Le dos parfois se courbe et le geste est moins sûr
La lumière au regard vient remplacer la flamme
Car vous avez vécu, votre corps le proclame
Dans vos yeux fatigués se reflète l'azur
vers l'Ouest, au rocher du Marquis |
Vous empruntez encore les anciens chemins creux
Gravissant la colline sous un ciel nuageux
Dans la faible lumière de ce jour déclinant
Vénérables anciens, à l'abri des vieux murs
Vous enviez sans doute la jeunesse qui s'agite
Quand la votre est passée, vous le pensez, trop vite!
Votre temps assagi est hélas sans futur
Vallée du Blavet au Liscuis en automne |
Votre air indifférent masque cette empathie
Pour vos frêres humains et, vous le sentez bien,
Votre esprit s'interroge sur l'étonnant destin
De la planète bleue qui abrite la vie
Alors que la jeunesse insouciante et joyeuse
Ne sait guère de l'enfance apprécier la beauté,
De ces heures bien fleuries et trop vite effeuillées,
Vous gardez en mémoire vos passions amoureuses
Désormais revenus "vers la source première"*
Au décor de l'enfance, des vallées et des bois,
Contemplez à loisir la nature qui flamboie
Avant la longue nuit d'un éternel hiver.
*: allusion au poème de Victor Hugo: "Booz endormi"