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samedi 24 août 2019

Archéologie et minéralogie en Kreiz Breizh

A propos des haches en jadéite trouvées en Bretagne...
En visitant le musée archéologique de Carnac, on peut voir de magnifiques haches polies en jadéite (ou jadéitite en langage normé)qui sont datées du Néolithique. Mais des découvertes d'objets tout-à-fait comparables ont été faites en centre Bretagne également et continuent à être faites avec la connaissance de plus en plus fine des sites en activité à cette période. Comme on sait que la jadéite n'est pas présente en Armorique, il faut bien admettre qu'elle provient d'une région connue pour la présence de ce minéral comme le Massif Alpin (Corse incluse) où elle est exploitée depuis le début du Néolithique. (Les conditions de cristallisation de ce minéral sont liées aux zones de métamorphisme haute pression et basse température).

Hache polie en jadéite: musée de Carnac

Selon les archéologues,ces haches aux formes allongées ne sont pas faites pour couper mais avaient sans doute un usage cérémoniel ou symbolique.
Mais qu'est-ce-que la jadéite ou jadéitite? C'est un minéral classé dans les inosilicates, du groupe des pyroxènes (comme l'augite des métadolérites de Quelfenec) et sa composition chimique de base est NaAlSi2O6.
Mais comment déterminer l'espèce minérale ou la nature pétrographique de l'objet lorsqu'on ne dispose pas des outils de laboratoire des minéralogistes?
Il faut savoir que la couleur est le critère le moins fiable car celle-ci évolue en fonction des impuretés présentes comme le chrome qui donne les taches vertes et la coloration verdâtre, le fer et le titane qui donnent le rose, le brun-orangé... et le manganèse qui donne le noir.
La plupart du temps, l'aspect  extérieur laisse voir sous le polissage de surface, une texture microgrenue ou cryptocristalline. La dureté est comprise entre 6,5 et 7 dans l'échelle de Mohs (le quartz fait 7), mais surtout, la densité  est bien supérieure au quartz puisque comprise entre 3,2 et 3,5. C'est donc le premier critère vérifiable sur le terrain à partir d'un petit dispositif permettant de peser la hache dans l'air puis dans l'eau.
En effet, la densité exprime le poids d'une substance par rapport au poids d'un même volume d'eau. Lorsqu'on dit que la jadéite a une densité de 3,3 c'est qu'elle est 3,3 fois plus lourde que le même volume d'eau. Ainsi une hache* de 230,67g dans l'air ne pèse plus que 160,95g dans l'eau. Elle a donc perdu 69,72g. Si on divise le poids dans l'air: 230,67g par la perte de poids: 69,72g, on obtient 3,3 qui est la densité de la pierre. Bien entendu, on ne tient pas compte des critères de laboratoire (eau ultrapure à 4°c, absence d'inclusions ou de bulles dans l'objet étudié etc..), l'écart de densité avec la plupart des silicates de type quartz, calcédoine, jaspe est suffisamment important pour lever toute ambiguïté mais par contre cette densité est la même que celle des diabases comme la métadolérite et elle n'est donc pas discriminante par rapport à ces roches basiques plus denses.
*: résultats de calcul de densité par procédé de terrain, BRGM, année 1975.

dimanche 18 août 2019

Archéologie à Saint Fiacre en Melrand: Morbihan

L'étonnant tumulus de Saint Fiacre en Melrand.

derrière les arbres, le tumulus en 2019
Situé entre Guern et Melrand, à 31kms de Rosquelfen, au lieu-dit Saint Fiacre, se situe un tumulus de l'âge du Bronze daté selon le panneau explicatif au village de St Fiacre, entre -2000 et -1800.
Ce tumulus à peine visible sous le couvert végétal actuel  se dévoile au promeneur dès que le talus arboré est franchi en venant du village. On est alors étonné par la régularité de ce tumulus parfaitement circulaire de 50m de diamètre et 5 m de hauteur en son centre. Il a été classé MH en 1972. Il s'agit d'une sépulture par incinération d'un (ou plusieurs) personnage(s) important(s) de cette époque.

Plans du dessus et en coupe
                                                              Sur le plan (d'après le schéma exposé sur le site), on observe l'emprise circulaire du tumulus avec sa partie interne en galgal (en pierres sèches uniquement) qui recouvre un mur semi-circulaire côté Ouest et centré sur un coffre funéraire en granite. Le tout est recouvert de terre jusque 5m de hauteur. Le coffre funéraire  occupe la partie centrale du monument. Sur la coupe (cliquer sur la photo pour agrandir) le coffre est visible au centre et sous le galgal; il fait 2m50 de longueur, orienté Est-Ouest, 0,90m de largeur et 0,20 d'épaisseur. Un petit menhir marque le début du mur semi circulaire côté Sud.
Découvertes de 1897

Ce tumulus a été fouillé en 1897 par Aveneau de la Grancière et avec semble-t-il, une équipe d'archéologues britanniques (une rue des Anglais existe à Saint Fiacre). Cette remarque n'est pas anodine car le résultat des fouilles a été transféré à Oxford (GB) et n'est pas revenu depuis. Des panneaux explicatifs grillagés donnent un aperçu des découvertes faites au cours des fouilles. Sont signalés: des charbons, un fragment de meule et son broyeur, des pierres brûlées, des poteries, 16 armes de bronze sans manche, une amulette en écaille de tortue, des fragments d'un vase en bronze, une lame à poignée de bois (en saule) et cloutée d'or, un autre manche en bois avec chevilles d'or. Certaines armes étaient encore dans leur fourreau de cuir.
Découvertes 1897, suite.

Ces découvertes importantes ne sont pas sans rappeler la découverte "Morgienne de Glomel"*, découverte en rapport avec le percement de la grande tranchée de Glomel au moment de la réalisation du canal de Nantes à Brest et datée de 1834 ou 1837.

*: "LA TROUVAILLE MORGIENNE DE GLOMEL" (Côtes-du-Nord) par A. DE MORTILLET- non daté (autour de 1885)
NB: dans cette "trouvaille" l'auteur signale 13 objets: une hache et 12 lames de poignards, mais parle d'une seconde découverte proche de l'endroit de la première avec cette fois un nombre de 16 à 18 haches plates sans rebord et signalée dans le Dictionnaire archéologique de la Gaule.Epoque celtique.T.I.1875. Mais vu la date, méfiance sur l'appellation "celtique!!"                                   

vendredi 9 août 2019

Poème

Les chemins oubliés

Te souviens-tu dans la vallée
De cette flore et son parfum
Bruyères sauvages du vieux chemin
Vertes fougères et graminées?
Chemin creux à Canac'hlaeron

Ombre portée sur le Blavet
De la forêt et ses clairières
Arlequin d'ombre et de lumière
Sur le chemin où je m'en vais

Sous le verrou de Castel Cran
La vallée s'étire au soleil
Le Bonnet Rouge est en sommeil
Gardien des légendes d'antan

Landes du Liscuis



Je me souviens d'un bel été
D'une rencontre singulière
Dans l'endroit qui soudain s'éclaire
Instant d'harmonie révélée

J'imagine derrière l'horizon
Quand le soleil au soir décline
La silhouette que je devine
Sur le chemin des sensations

L'astre du jour perd sa puissance
Bientôt l'automne des derniers feux
Dans la vallée le chemin creux
Se fige en perpétuel silence.

mardi 6 août 2019

Les Chemins de l'Archéologie à Plussulien, Côtes d'Armor

Rencontre préhistorique sur le thème de l'alimentation à Quelfenec en Plussulien le 18 août prochain.

Le Dimanche 18 août, l'association "les Chemins de l'Archéologie" de Plussulien organisent une rencontre préhistorique dédiée à l'alimentation. Au cours de cette journée, il sera possible de découvrir et d'expérimenter les méthodes de chasse, la cuisson des poissons, la fabrication de galettes, de poteries, l'allumage du feu, la taille de flèches...
Il sera également possible de suivre une visite guidée du site racontant l'histoire de la hache polie  en passant par les connaissances géologiques du site de Quelfenec et les résultats du rapport de fouille  archéologique (Charles Tanguy Le Roux).
Ces animations seront l'occasion de passer un bon moment pour les petits comme pour les grands. Alors n'hésitez pas à venir à Plussulien sur le site historique de Quelfenec à partir de 11h le dimanche 18 août.
Voir l'affiche jointe (cliquer pour agrandir) pour détails complémentaires.

lundi 5 août 2019

Chapelle de Rosquelfen en Laniscat, Côtes d'Armor

Exposition dans la chapelle de Rosquelfen achevée le 4 août avec 450 visiteurs sur les huit jours.


C'est donc un bilan très positif pour les "Amis de la chapelle de Rosquelfen" qui ont pu faire découvrir le travail de restauration engagé depuis 2010 dans cet édifice religieux, ancienne église tréviale de Rosquelfen dépendant de Laniscat. Par la même occasion, les artistes présents ont également dialogué avec les visiteurs souvent très intéressés par leur travail. Près de 222 personnes ont participé au tirage au sort du tableau offert par Louis Guégan et c'est un sarthois qui l'a emporté (G.Oreal de Mansigné)
Cette exposition a été sans aucun doute favorisée par le son et lumière de Bon Repos qui a attiré beaucoup de monde sur le secteur et surtout à partir du 31 juillet. Rosquelfen est en effet à quelques kilomètres seulement du site de Bon Repos et sur la même commune (Bon Repos sur Blavet aujourd'hui).







Quelques vues de l'intérieur de la chapelle au moment de l'exposition, pour se faire une idée de cet événement jugé très intéressant par les visiteurs et confirmé par les remarques laissées sur le livre d'or.
A droite de la photo, les oeuvres au pastel d'Annie Jézéquel et devant le choeur, les broderies de Maryse Penault.



Sur cette vue de la chapelle sud et plaqué contre le mur Est: l'ancien jubé de la chapelle, transformé en retable et classé depuis 1964. Devant le jubé, les sculptures de Clotilde Cousin et broderies de Maryse Pénault. Au premier plan, le tableau offert par Louis Guégan, paysage champêtre du Kreiz Breizh (Plouguernevel). On peut également observer le travail de restauration des sablières et corniches très ouvragées de l'édifice dans un endroit considéré par l'architecte du Patrimoine comme le plus ancien (avant ouverture par arcade sur un transept) avec ses entraits et poinçons d'origine ainsi que la panne faitière d'un seul tenant qui donne la dimension de l'édifice au XIVe siècle.