Libellés

mardi 23 juillet 2024

Conférence sur le pays Fañch en mairie de Gouarec le 28 juillet à 10h30

Une conférence-causerie pour mieux connaître le pays Fañch, Hôtel de ville de Gouarec

Une journée d'animations sur le thème des années 1900 est programmée le  Dimanche 28 juillet prochain par l'association: Gouarec animation, une manière de se souvenir des grands rassemblements festifs des années 2000, où une association "Les Historiques" organisait des festivités mémorables sur le thème de "la belle époque" et autres (comme les orthostates de schiste, le patrimoine historique bâti, concours Kosterc'hoat...) et dont les gouarécains gardent un souvenir ému...

costume de Gouarec
sans la coiffe (Sion)
Le 28 juillet prochain, les animations vont débuter à 10h30 par cette causerie en mairie sous forme d'une projection commentée. Je parlerai du pays Fañch et de ce qui le caractérise car la mode vestimentaire du début XXe siècle, n'est qu'un élément du patrimoine auquel il faut associer la langue, la musique, le chant, la ou les danses traditionnelles, les coutumes locales, l'économie, le paysage, le bâti, la démographie... autant de choses qui contribuent à comprendre un "pays"ou ses habitants, en observant également les relations avec ses voisins Fisel, Pourlet, koste 'r c'hoed ou encore "Moutons blancs".
Cette conférence du 28 juillet sera une excellente occasion d'annoncer l'exposition organisée à Rosquelfen par l'association des "Amis de la chapelle de Rosquelfen" sur les modes vestimentaires traditionnelles du début XXe siècle en terroir Fañch et limitrophes., exposition qui débute le 31 juillet et se termine le 11 août (ouverture de 14 à 18h tous les jours entre ces dates.

NB: pour des renseignements complémentaires sur la journée et les animations du 28 juillet à Gouarec, toute les indications utiles sont dans la presse locale (Télégramme et Ouest-France, voir Le Poher...) ainsi que sur le site de la mairie de Gouarec.


samedi 20 juillet 2024

Patrimoine de Plélauff en Côtes d'Armor

Les ruines de Saint Hervé ou Ahouarnou en Guendol, au bout d'un nouveau chemin...

En prenant le contre-halage depuis le bourg de Plélauff (à l'écluse) on peut accéder par temps sec aux ruines de la chapelle de Saint Hervé en Guendol, un édifice remarquable par la qualité de son bâti, aujourd'hui en ruine et dont j'avais déjà parlé sur ce blog le 19 décembre 2021.

Vue côté Nord à l'arrivée du nouveau chemin
Ces ruines intriguent l'amateur d'architectures anciennes pour plusieurs raisons, dont son emplacement qui la rend invisible dans le paysage, la qualité de sa construction, tout-à-fait exceptionnelle ici, son histoire atypique  qui retient l'intérêt et que l'on cherche à creuser....

Cette chapelle serait l'oeuvre de l'Abbé Claude de Guiller, famille détentrice des biens de Guendol et d'une grande partie de Gouarec au XVIe et XVIIe siècle. Claude de Guiller devient abbé commendataire de l'abbaye de Bon Repos en 1620 et jusque 1628. C'est probablement à cette époque ou peu avant qu'il fait construire Saint Hervé dans cette ancienne carrière de granodiorite.

Façade Sud et entrée principale

Selon l'architecte du patrimoine, Léo Goas de Pluvigner (56)  qui s'était engagé avec  l'association Breizh Santel dans la sauvegarde de ce monument, il y a une quinzaine d'années maintenant, cette chapelle aurait d'abord été construite sur les bords du Doré et vers la confluence du petit et du grand Doré. Elle aurait été déplacée à l'endroit actuel par décision des autorités religieuses de l'époque pour des raisons liées à un usage anormal ou déviant de l'édifice comme la réalisation de messes noires dans cette chapelle qui se trouvait alors dans la même disposition que celle de la Pitié, un peu plus en amont de la rivière,  érigée elle, par les Boutteville de Coatcouraval.

Détails de larmier et plinthe sur contrefort
Il est donc possible que la première chapelle construite près des rives du Doré ait subi les conséquences des guerres de religion qui ne s'achèvent qu'en 1598 sous Henri IV.
Toutefois, la maçonnerie de cette chapelle Saint Hervé s'adapte parfaitement au dénivelé du sol dont la plinthe moulurée ceinturant le bas des murs marque parfaitement les variations, ce qui tend à démontrer une réalisation des murs spécifique à l'endroit et non un déplacement de l'édifice antérieur. Cette adaptation ornementale a également pu être réalisée à partir des matériaux de l'édifice précédent qui venaient sans doute du même endroit. Le choix de placer la chapelle dans cette carrière et donc pratiquement invisible dans le pays devait avoir un sens précis. La supposition faite le plus souvent en parlant de cette chapelle est qu'elle devait servir à une population de gens malades et contagieux, mais aucune preuve n'a encore été apportée à cette hypothèse.
Autre élément exceptionnel venant de cette chapelle, le jubé de Notre-Dame de la Croix en haut du bourg de Plélauff, un mobilier qui était encore dans la chapelle Saint Hervé en 1839 et placé dans la chapelle N.D.de la Croix  au XXe siècle parcequ'elle faisait à quelques centimètres près, la même largeur.
Entrée dans le pignon Ouest
Enfin, le côté "bipolaire" de cette chapelle est unique dans le pays:  son entrée Ouest donne sur une nef sans la moindre ouverture et limitée par le jubé aux 7 péchés capitaux et une entrée très ornée Sud donnant sur un choeur fortement éclairé par trois grandes verrières en arc brisé, limité par le jubé aux sept vertus cardinales. La lumière d'un côté et les ténèbres de l'autre.... de quoi alimenter la réflexion des passants  et donner envie d'en savoir un peu plus sur cet endroit étrange ou dorment encore quelques secrets.
Le nouveau chemin pour y accéder n'est pas très simple à trouver pour des marcheurs habitués au balisage standard; la difficulté est de traverser la zone humide qui longe la contre allée du canal, traversée sur des rondins de bois et sur des talus, un tracé qui n'est utilisable qu'en période estivale ou de bas niveau d'eau. L'écluse la plus proche de l'endroit est celle de Guendol.



 

dimanche 14 juillet 2024

Les frères Le Gall, un couple de sonneurs de Gouarec en Côtes d'Armor

 Job et Mathao ar Gall de Gouarec; un couple célèbre de sonneurs traditionnels dans la première moitié du XXe

Mathao  et Job Le Gall.Photo:"StBrieuc 1934
Musée de Bretagne. Rennes
Ces deux frères ici en costume Pourlet, sont photographiés en 1934, lors d'une sortie à Saint Brieuc.

Sous la plume d'Efflam Kuven, un des six premiers membres de Bodadeg Ar Sonerion (BAS devenu Sonerion aujourd'hui, association ou assemblée des sonneurs), on découvre dans une notice nécrologique rédigée à la disparition en 1954, quatre ans après son frère Job, de Mathao (parfois rédigé mataw), la place de ce couple de sonneurs traditionnels dans le milieu des sonneurs mais également dans la population. Originaire de Lescouët-Gouarec, Mathao (naissance le18 mai 1879) est gouarécain en 1909 où il devient par son épouse Marie Jeanne Le Gall "bistrotier à Gouarec". Ce "bistrot" se situait à l'emplacement de l'actuel restaurant "Kost er c'hoat"  dans Gouarec. On apprend également qu'il participe avec Job à l'Exposition Internationale de 1937 et emporte avec son frère le grand prix de la foire de Paris. Mathao est joueur de bombarde et job de biniou (dit "biniou coz"). Efflam Kuven insiste sur la célébrité des frères Le Gall dans tout le pays et particulièrement  sur Gouarec, Saint Nicolas-du-Pélem, Rostrenen et Mael-Carhaix où ils pouvaient se retrouver avec 7 demandes pour  le même jour, une preuve de cette notoriété exceptionnelle. Inspirés par leur terroir d'origine: le pays Pourlet, Job et Mathao ont surtout sonné en pays Fañch et fisel. Ils seront même sonneurs attitrés du premier Cercle Celtique de Saint Nicolas-du-Pélem en 1930, sans doute la première formation de ce type dans le kreiz Breizh.

Arbre généalogique des Le Gall (recherche P. Le Dour)


On apprend également que Mathao sera dans les années 1950, Président d'honneur de la Kevrenn Rostren, une formation regroupant autour d'Efflam Kuven, des sonneurs de bombardes et cornemuses du pays (dont Lili Dupuis de Plélauff ou André (dit Dédé) L'Hermite de Gouarec.
Une rétrospective et conférence sur ce célèbre couple des Le Gall aura lieu sous l'égide de Dastum, à Gouarec le 14 septembre prochain. Information à venir dans la presse locale.


 

mercredi 3 juillet 2024

Découverte de Rosquelfen en Bon-Repos-sur-Blavet, Côtes d'Armor

Journée découverte de Rosquelfen et de son environnement le mardi 16 juillet prochain

Les landes du Liscuis dominant le Blavet canalisé.
Cette journée découverte proposée par "Les Amis de la chapelle de Rosquelfen" va débuter entre 9h30 et 10h devant la chapelle de Rosquelfen (inscription 3€) et va se dérouler en deux étapes. En matinée, la découverte des landes du Liscuis, environnement naturel sur les crêtes schisteuses de Rosquelfen, sera animée par Jean Luc Le Jeanne, bien connu dans le pays pour sa connaissance du milieu naturel et en particulier des végétaux dont les arbres. 

allée couverte Liscuis II vue du Sud
Jean Luc propose cette découverte en dévoilant le thème par ce texte:


Des landes et des hommes.

La lande n’est pas un endroit facile, ni pour la vie végétale, ni pour les hommes qui l’exploitaient. Pourtant, durant des siècles, des plantes et des hommes se sont adaptés aux contraintes de ce milieu exigeant. Mais attention, dans la lande rien n’est simple, la concurrence est sévère et la survie est difficile tant pour le végétal que pour l’humain. Au cours de cette sortie, nous allons chercher à comprendre les relations étroites qui reliaient tous ces acteurs entre eux. Prévoir son repas qui sera pris sur place ou au village en cas de pluie.

L'après-midi sera consacré au village de Rosquelfen et ce qui en fait un lieu riche en patrimoine: la chapelle, ancienne église tréviale, les maisons anciennes, la voie romaine de Condate à Vorgium qui le traverse, les anciens travaux miniers et l'aménagement hydraulique du Liscuis avec sa succession d'anciens moulins, sans compter les chemins creux, fontaines et lavoirs, une journée aussi agréable qu'instructive, à ne pas manquer!


lundi 1 juillet 2024

Noces de Laine à Gwirmané en Perret, Bon-Repos-sur-Blavet (22)

Noces de laine à Gwirmané en Perret du 30 juin au 6 juillet de 14h30 à 18h.

chapelle de Gwirmané le 30 juin 2024

 C'est une chapelle ceinturée par une écharpe de laine qui reçoit le visiteur, sans doute intrigué par cet "habillage" provisoire. C'est que depuis le 30 juin dernier, les habitants de Perret, aidés par des volontaires et tricoteuses du pays (dont les soeurs augustines de Gouarec) fêtent les noces de laine de la nouvelle commune, officialisée en 2017, depuis donc 7 ans maintenant. C'est l'occasion pour les volontaires de Perret et des communes associées dans Bon-Repos-sur-Blavet (Laniscat et Saint Gelven) et des communes limitrophes  comme Gouarec, de participer à cette action qui crée du lien  durant tout l'hiver et au-delà...

Bébé en laine feutrée. Le petit homme
est unique, relié à l'univers, il avance.
S. Aymé



 


Par transparence devant un vitrail du mur Sud de la nef, se dévoile  ce bébé "in utero", peu avant sa naissance. Il est accompagné d'un texte (légende de la photo) de l'artiste (S.Aymé). Dans la chapelle, différentes oeuvres réalisées à partir de laine de récupération  captent l'attention des visiteurs.
Le dimanche 30 juin avait lieu le démarrage de cette exposition avec un spectacle en extérieur donné par "L'inopinée Compagnie", en présence de nombreuses personnes du pays et des élus du secteur (communes, CCKB).
Démonstration de l'usage du rouet
dans la chapelle le 30 juin dernier.

Les différentes techniques de préparation et transformation de la laine de mouton en fil ont été présentées également le jour de l'inauguration de l'exposition, comme ce grand rouet en bois actionné au pied. Il conserve une technique apparue vers le XIIIe siècle et un mécanisme articulé qui ne s'est pas modifié depuis le XVIIIe siècle, fonctionnant à la seule poussée d'un pied. D'autres instruments sont également présents dans la chapelle comme le fuseau, la machine à carder la laine et des échantillons  de différentes laines issues d'animaux de races également différentes.
N'hésitez pas à faire une halte à la chapelle de Gwirmané, l'exposition est visible jusqu'au samedi 6 juillet.

dimanche 23 juin 2024

Chapelle Saint Eloi en Saint-Nicolas-du-Pelem, Côtes d'Armor

Chapelle Saint Eloi, un joyau méconnu  au Sud de Saint Nicolas-du-Pélem

Chapelle St Eloi vue du Sud. PJ

 Ce monument est ceinturé par des bâtiments de ferme qui forment un petit village dans la plaine à quelques kilomètres au Sud de St Nicolas en allant vers Saint Igeaux. Le monument du XVe et XVIe siècle a été fondé par la famille de Malestroit et relevait alors de la seigneurie de Beaucours. Dans un acte de 1447, Jean de Malestroit, Seigneur de Beaucours obtient un desservant (chapelain) pour la chapelle. Le choeur et le transept sont du XVe et remaniés au XVIe comme on peut le voir dans le mur du transept Sud où un reste de voûte en plein cintre encadre une entrée en anse de panier plus récente. Cette chapelle a fait l'objet d'une importante restauration en 1882 et a été classée MH en 1909. Les vitraux sont de Sylvie Gaudin. L'intérieur possède des sablières sculptées et une statuaire intéressante dont un Saint Eloi chez le forgeron en bois polychrome du XVIIe probable.

Clocher à double flèche du XVIe. PJ


Le clocher de cette chapelle est particulièrement orné et original par les deux flèches dont l'une termine la tour octogonale qui contient l'escalier d'accès aux terrasses. Ce clocher-porche du XVIe siècle est  particulièrement soigné et décoré, ce qui en fait un joyau architectural curieusement peu connu dans la région, sans doute du fait de sa position encastrée dans un village et éloignée des axes de circulation.

Les archives de la très grande paroisse de Bothoa dont dépendait tout ce territoire rural autrefois (avant 1836), font état d'une importante foire dite "foire de Saint Eloi" instaurée en 1654 par Louis de Seillons, baron de Viré qui avait épousé Françoise de Digouédec, veuve de Jacques de Rimaison (autre famille noble bien connue dans le pays).

Ornementation des contreforts. PJ

Cette chapelle présente une autre caractéristique originale par les matériaux utilisés pour sa construction. Si la majeure partie de l'édifice est en grand appareillage de granite clair, les niches qui orrnent les contreforts du chevet sont en grès vert de Châteaulin, une pierre fréquemment utilisée dans le pays dans les édifices religieux et qui permet une exceptionnelle finesse des sculptures comme ici la base et le chapiteau de cette niche destinée à recevoir une statue qui devait s'y trouver avant la Révolution.

Autre ouverture remarquable dans le mur sud du Choeur, un oculus à quadricèle lévogyre et apparemment en granite fin.

Sources: Patrimoine de Saint Nicolas-du-Pélem (infobretagne) Base monumentum. Frottier de la Messelière (Répertoire des églises et chapelles du Diocèse de Saint Brieuc et Tréguier).

dimanche 16 juin 2024

Patrimoine vestimentaire du pays Fañch en Côtes d'Armor

La cape de deuil en pays Fañch diazou

Cape de deuil, pays Fañch

La cape de deuil est un vêtement couvrant à grand capuchon destiné à recouvrir l'ensemble du costume traditionnel, y compris la coiffe qui disparaît totalement dans le capuchon. Son usage est destiné au "grand deuil", le degré ultime de cet "état" chez une femme du pays, ici le Fañch diazou. Mais est-ce un élément vestimentaire en usage dans le pays Fañch? René-Yves Creston, dans son étude du costume breton ne mentionne pas la cape de deuil dans ce pays; il la mentionne en Trégor, en pays de St Brieuc ou sur le pays de Baud.Alors une erreur? Un oubli?  La cape de deuil  a  déjà été retrouvée sur Gouarec et celle-ci vient de Plussulien. La taille du capuchon permet  de masquer quasi totalement le visage de la femme qui pour la circonstance ne portait pas le grand châle qui est la pièce principale du costume de ville dans ce terroir où la coiffe traditionnelle portée est la coiffe Sion (cheveux visibles dans un chignon maintenu dans un filet noir ou résille) dont l'usage a perduré jusqu'aux années 1970 dans le secteur de Gouarec, Laniscat, Plussulien, jusque Saint Nicolas-du-Pélem, cette partie du pays  de la danse tro Plin (en français: Plinn). Cette cape date de la période 1900-1910 et demeure en très bon état, vu son âge!

Grand châle du pays Fañch

Le costume de femme du pays Fañch n'est pas le même en campagne qu'en ville. L'usage du grand châle est présent en ville ou chez les gens riches ou de catégorie sociale aisée. L'ensemble est dépourvu de couleur (tout le XXe siècle jusque son abandon après la dernière guerre).Sur le type de châle montré ici (le modèle le plus fréquent), la broderie est en fil de soie et en relief sur tissu noir (le modèle est aussi nommé "mérinos"). Ce "ton sur ton" donne à l'ensemble  une "allure" remarquable de finesse et de beauté.

Prêche devant l'enclos paroissial de Sainte Tréphine
entre les deux guerres (1920-1930)
Une photo prise entre les deux guerres du XXe siècle devant l'église de Sainte Tréphine montre bien l'usage de la cape de deuil (4 présentes sur cette photo) et nous sommes au coeur du pays Fañch diazou. Ce cliché très intéressant vient de la collection personnelle de Nicole et Michel Sohier de Saint Nicolas-du-Pélem.

Ces pièces du patrimoine vestimentaire traditionnel  seront exposées dans la chapelle de Rosquelfen en Bon-Repos-sur-Blavet du 31 juillet au 11 août 2024, une occasion à ne pas manquer...

visite gratuite dans la chapelle (horaires à préciser dans la presse locale).

Réf: Le costume breton. René-Yves Creston. Tchou 1974

lundi 10 juin 2024

Sur le site de Sainte Barbe au Faouët (56)

Un étrange Saint Michel à Sainte Barbe du Faouët

Sainte Barbe, oratoire et chapelle (Le Faouët)

 C'est sur un terrain de la seigneurie du Faouët que Jehan de Toulbodou, gentilhomme de Locmalo décida la construction de cette chapelle en 1489 (à la suite d'un voeu fait au cours d'un orage sur ce lieu), construction qui va se poursuivre debut XVIe. L'endroit remarquable par le relief accidenté en bordure de massif granitique possède un escalier monumental (début XVIIIe) ainsi qu'un campanile et un oratoire dédié à l'archange Saint Michel (photo). L'ensemble est classé MH depuis 1906.

 Saint Michel par Roland Monier

Lorsque l'oratoire est ouvert, le visiteur découvre une statue en bois qui illustre "l'archange terrassant le démon" mais sans les attributs habituels (la lance et/ou l'épée). Ici le Saint Michel pointe un doigt vers le ciel et tient une palme dans la main droite. Cette palme est surtout présente dans la statuaire des martyrs et moins souvent pour illustrer la victoire sur le mal qui est évoquée ici. Le Saint Michel est représenté dans une posture de tentative de conversion du démon (le bras gauche vers le ciel), tout en le maintenant au sol dans une position allongée sur le dos! Interrogé sur cette représentation aussi originale qu'inattendue, le sculpteur (R.Monier de Saint Connan) indique, non sans un trait d'humour, que la violence décidément trop présente dans notre monde, l'a incité à  se passer des armes!

 voir au Faouët en passant aussi par Saint Fiacre, les halles, le musée...

lundi 3 juin 2024

Exposition à Rostrenen du 8 juin au 3 août 2024

En passant par la rue de Verdun à Rostrenen entre le 8 juin et le 3 août


 C'est dans l'Atelier des Papiers Bavards qu'Annie Jézéquel et Elisabeth Mimran exposent leurs créations.

L'Atelier de Gaëlle Quennec est situé au 6 rue de Verdun dans le centre historique de Rostrenen (cette rue est également connue des rostrenois sous le nom de "rue étroite").

L'Atelier de reliure propose de très belles réalisations autour du livre, de la lecture à l'écriture et mérite certainement une visite...

Gorges du Daoulas.Acrylique sur toile,AJ


dimanche 2 juin 2024

En passant par Beauport en Paimpol, Côtes d'Armor

L'abbaye de Beauport: un patrimoine original et exceptionnel

Cette abbaye située dans un décor maritime qui fait aussi son originalité est une fondation du Comte de Goëlo en début XIIIe siècle (1202) et relevait de l'Ordre des Chanoines prémontrés. Aujourd'hui propriété du Département des Côtes d'Armor, sa visite laisse encore admirer de beaux restes dont plusieurs salles voûtées ainsi que son abbatiale ruinée.

Grande salle voûtée du logis au "duc". PhotoPJ
 En regardant de près le bâti de cette abbaye, on observe une véritable polychromie des murs qui varie des nuances de rose au bleu-vert. On y voit en effet du granite clair d'origine locale comme le granite de Bréhat ou celui gris-blanc de l'ïle Grande, mais aussi des grès de Plourivo (faciès rosé) et même d'Erquy ou de Fréhel,le calcaire de Caen, les spilites de Paimpol (schistogrèseuses) et le fameux "tuffeau vert" qui n'en est pas un mais une hornblendite épidotisée qui selon Louis Chauris (qui site aussi le calcaire de Caen, jaune clair du Jurassique) aurait été extraite de Plounez ou près de Lanvollon. Mais il y a également une roche colorée nommée "marbre de Purbeck" qui elle, vient de la côte anglaise et qui constitue un élément remarquable de cette polychromie recherchée par les bâtisseurs.

Entrée de la salle capitulaire. Photo PJ

Le "marbre de Purbeck" est une roche calcaire qui renferme un fossile d'eau douce nommé Viviparus cariniferus et qui est un petit gastropode d'eau douce cimenté dans une boue micritique (microcristalline). Cette roche s'est formée entre 145 et 140 millions d'années (au-dessus de la limite entre le Jurassique supérieur et le Crétacé (ère secondaire ou mésozoïque).Cette roche vient du Sud de l'Angleterre qui est alors à la latitude 36°Nord, et le climat est méditerranéen chaud (Dominique Béneult).

Base de croisée polychrome rose-gris-bleu



Ce "marbre de Purbeck" affleure sur une étroite bande de 18 kms à travers la presqu'île de Purbeck (traces de carrières médiévales visibles dans le secteur). Une couche verte est surmontée d'une couche rouge elle-même surmontée de la couche bleue (W.Jocelyn Arkell, C.M.Barton,G.Norris,R.Leach...).

 Beauport, cette roche est visible dans les colonnes de la sacristie et le parloir, chapiteaux, colonnettes et bases de colonnettes dans le cloître. Il s'agit de la nuance bleue ou bleu-gris du "marbre de Purbeck". On y trouve également dans le dépôt lapidaire des fragments de marbre vert ce qui laisse supposer qu'il pouvait y avoir également un décor en cette couleur dans l'abbaye.

Base de colonne altérée en marbre de Purbeck

Cette base de colonne donne un aperçu de la texture du marbre de Purbeck et de sa fragilité, la corrosion météorique étant plus active sur ce type de roche calcaire que sur un grès de Plourivo ou un granite de Paimpol. Mais cette polychromie reste la marque d'un raffinement exceptionnel ( et de prestige) dans l'assemblage des pierres du bâti. Â ne pas manquer si vous passez dans la région de Paimpol.


Sources. Dominique Béneult: "La vogue du "marbre de Purbeck" en Normandie au XII et XIIIe siècles (Article paru dans la Revue de la Manche, tome 57, fascicule 229, juillet-août-septembre 2015).

Louis Chauris: "Recherches préliminaires sur la provenance des pierres de construction de l'abbaye de Beauport", Les Cahiers de Beauport n°10 en 2004.

vendredi 24 mai 2024

En passant par Plouagat en Côtes d'Armor

La stèle ou "Lec'h" de l'âge du fer, près de l'église de Plouagat, Côtes d'Armor

La stèle de Plouagat en mai 2024. P.J
Cette stèle de granite est visible sur l'esplanade au Sud de l'église de Plouagat et correspond à ce que l'on nomme en Bretagne un lec'h, monolithe de l'âge du fer sur lequel on peut voir  un façonnage avec présence de quatre bandes dans le sens de la hauteur qui passeraient pour des troncatures d'arêtes si la section était rectangulaire mais ici, l'ensemble est bombé ou courbe. Cette stèle fait 1m75 de hauteur dont 1m25 au dessus du sol (PlateformeOuverte du Patrimoine, Ministère de la Culture). Elle est classée MH depuis le 6 juillet 1977.

La stèle se trouvait autrefois dans le cimetière de Plouagat (sans doute autour de l'église et donc pas très loin de son emplacement actuel si elle a été déplacée) et le site infobretagne (patrimoine de Plouagat) indique que les enfants morts sans baptême étaient enterrés à proximité, ce qui laisse penser que cette pierre avait toujours un statut particulier...Elle était donc sur le site bien avant l'apparition du christianisme et sur une hauteur dominant la ville

La Stèle de Plouagat vue du Sud.PJ


Sur l'une des faces et difficile à deviner aujourd'hui (corrosion météorique, lichens...), une inscription  du X ou XIe siècle: VORMVNI  précédée d'une croix a été interprétée par Joseph Loth comme un nom breton au génitif.

 Cette inscription serait donc du Haut Moyen-âge. Â l'opposé un "masque" est signalé mais pas de la même époque (datation?)

Sources: Ministère de la Culture. Site infobretagne:Patrimoine de Plouagat. Yves Coativy: L'Histoire de Chatelaudren.

 

lundi 20 mai 2024

Poème

Mon jardin en mai

Joli jardin du mois de mai

Riches parfums de fleurs en fête

Relèguent un temps fou de tempêtes

 l'imparfait

Vue de la route en mai 2024

 Printemps de l'an où la nature

Habille l'espace de son vert tendre

Soleil enfin, trop las d'attendre

Un ciel d'azur


Sous les grands arbres, je vais, je viens

Et je sens bien cette impatience

Plaisirs, désirs d'une présence

En mon jardin

Temps des rhododendrons en mai 2024
J'imagine de nouveaux chemins
Dans l'or des genêts qui fleurissent
Vers le Liscuis soudain surgissent
Fées et lutins

Les saisons se suivent et s'en vont
Comme les couleurs d'un ciel de mai
Un drapé rouge ce soir brûlait
 l'horizon

Par les couleurs et les parfums
Les fleurs aussi sont éphémères
J'aime l'ancolie quand elle prospère
Dans mon jardin

Il me reste encore un moment
Pour contempler le paysage
Fleurs au jardin, vallée sans âge
Vivre l'instant !


mardi 14 mai 2024

Carte blanche à Victorien Leman à Sainte Brigitte, Morbihan

Dimanche 26 mai à Sainte Brigitte, Victorien Leman parle des Rohan

Affiche de la Carte blanche du 26/05
Après une Carte blanche mémorable sur la géologie de Sainte Brigitte par Yves Lagabrielle le 28 avril dernier, c'est le 26 mai prochain, une Carte blanche sur l'Histoire  intitulée: Naissance et essor de la vicomté des Rohan entre le XIIe et le XVe siècle, qui sera animée par Victorien Leman. Ce généalogiste et archéologue, Docteur en histoire médiévale et maire de Rohan est déjà connu à Sainte Brigitte où il animait une Carte blanche sur "Les rois bretons au IXe siècle" en avril 2023.

Le thème de la prochaine intervention se résume ainsi: "Dans les premières décennies du XIIe siècle, une branche cadette de la famille des comtes de Porhoët s'installe progressivement entre l'Oust et le Blavet. Après quelques années d'errance entre diverses résidences, ces vicomtes s'installent définitivement à Rohan, sur les rives de l'Oust, et en prennent le nom. Entre la fin du XIIe et le XVe siècle, la famille de Rohan n'a de cesse de renforcer et développer son ancrage breton. La conférence aura pour objectif de revenir sur les trajectoires familiales et territoriales de la vicomté de Rohan durant le Second Moyen Âge. Elle sera aussi l'occasion de mettre en lumière la place des forges dans la vicomté, dès la fin du Moyen Âge, ainsi que le château des Salles construit sur la commune de Sainte Brigitte".

"Deuxième conférence d'un cycle sur l'histoire de notre territoire, mis en place en partenariat avec la commune, cette Carte blanche se déroule en outre dans le cadre et avec le soutien de la Fête de la Bretagne".

Rendez-vous à 15h à la salle des fêtes.

Gratuit, ouvert à tous, boissons et gâteaux bienvenus comme à l'accoutumée.
 

vendredi 10 mai 2024

Lutte contre le frelon asiatique à Bon-Repos-sur-Blavet (22)

Campagne de lutte contre le frelon asiatique sur Rosquelfen

Depuis la mi-avril, le frelon asiatique a fait sa réapparition et sa présence monte en puissance avec les beaux jours de mai. Il suffit de regarder les massifs fleuris de rhododendrons qui bruissent du vol de centaines d'insectes où le bourdon semble dominant (un de grande taille et d'autres plus petits). Mais en regardant bien les butineurs, on voit aussi le frelon asiatique.

premier bilan sur deux pièges en 10 jours

 Sur une dizaine de jours, deux pièges fournis par le GDSA22 pour le piégeage de printemps des fondatrices ont donné 52 frelons asiatiques, 3 frelons européens, 2 guêpes et un certain nombre de mouches et moustiques qui peuvent s'évaluer à plusieurs centaines, ainsi que 3 papillons de nuit. On peut donc constater que ces petits pièges sont particulièrement efficaces contre le frelon asiatique mais la quantité piégée en dix jours laisse perplexe. En effet, un tel nombre semble vouloir signifier que cette espèce est fortement implantée dans notre secteur et que l'hiver n'a pas eu d'effet vraiment visible sur elle qui reste  sans prédateur naturel.

Types de frelons capturés. Photo PJ



La remise en place des pièges en suspension sous des branches de camelia révèle déjà la présence de nouveaux frelons asiatiques qui continuent donc à se faire prendre. Une fondatrice  a été détruite en début de construction de son nid contre un chevron de bois dans un abri à bois et donc hors des pièges. Cette période de l'année demande donc une certaine vigilance par rapport à cette espèce qui peut faire son nid à peu près n'importe où et proche des habitations.

Autre calamité qui fait son apparition comme l'an dernier, la petite chenille verte qui s'attaque aux jeunes feuilles des chênes et des hêtres et qui se répand par milliers!

samedi 4 mai 2024

 propos de Gouarec en Côtes d'Armor

La controverse de Gouarec, à propos de l'origine de son nom.

Cette controverse concerne deux personnalités à propos d'étymologie dont l'une est bien connue des gens de Rosquelfen et Laniscat puisqu'il s'agit du chercheur Bernard Tanguy (1940-2015) au CNRS-UBO de Brest. Dans son "Dictionnaire des noms de communes, trèves et paroisses des Côtes d'Armor" aux éditions Chasse-Marée, ArMen 04/1992, celui-ci nous indique que Gouarec, en breton: Gwareg, désigne l'arc décrit par le Blavet à partir de cette bourgade située à la confluence du Blavet et du Doré.

Carte CGHP montrant la confluence Doré-Blavet vers 1918

Celui qui mène la controverse est Alain Joseph Raude (1923-2017) connu du milieu bretonnant sous l'alias Ron Peniarth et qui n'hésite pas à affirmer qu'il faut abandonner cette explication de "l'arc" en évoquant selon lui deux raisons . Dans la première, il indique que le Blavet ne forme pas de courbure à Gouarec, qu'il ne faut pas confondre le canal de Nantes à Brest et le Blavet avant sa confluence avec le Doré et que sur le plan linguistique gwar signifie doux, paisible comme en gallois. L'arc serait selon lui plutôt "Stum" que Gwar.

En étudiant ces arguments, on constate que la première affirmation, en invoquant le canal de Nantes à Brest alors que le terme Gouarec est déjà connu au XIIe siècle (charte de fondation de l'abbaye de Bon-Repos par Alain III de Rohan) ne tient pas compte de la réalité géographique et géologique de la position de Gouarec qui se trouve sur la bordure Sud du Bassin de Châteaulin, un ensemble du Carbonifère  où le Blavet a une direction Nord-Sud qui passe à une direction Est-Ouest après la confluence avec le Doré. Le Blavet entre dans le synclinal paléozoïque armoricain par une faille entre le rocher du Marquis et la Lande de Gouarec en Plélauff pour rejoindre Bon-Repos à l'Est.

Position de Gouarec sur le Blavet: l'arc Gwareg
image DREAL Bretagne
La carte  montre bien le changement de direction à 90° du Blavet à sa sortie de Gouarec.
L'autre argument est fondé sur une approche phonétique (ce qui est fréquent en toponymie) qui permet de conclure à Gouarec: lieu de la tranquillité aboutissant à Bon-Repos à 4 kms. Son affirmation de "Stum" comme le terme désignant une courbe de cours d'eau est également contestée. En toponymie, c'est le terme de "Dol" qui marque une courbure ou un tertre limité par une courbure de ruisseau, rivière ou vallée, comme Dol de Bretagne, le menhir du Champ dolan, le parc an dolen (prononcer doleun) de Rosquelfen en Laniscat ou Gwendol à Plélauff... Chaque fois, on trouve bien un arc formé par une vallée.
Alors au lecteur de se faire sa propre opinion sur le sujet mais sans oublier de regarder la carte!
NB: merci au CGHP pour l'illustration  ainsi qu'à la DREAL Bretagne.