Libellés

vendredi 27 septembre 2019

Poésie

Publication d'une sélection des poèmes du blog

Amis lecteurs du blog "rosquelfen-pj", vous trouverez en consultation (et acquisition s'il vous intéresse) un livre sorti en juin 2019 qui reprend un peu plus de 120 poèmes parmi les 200 déjà publiés sur le blog. Ce livre de 197 pages en noir et blanc reprend aussi quelques illustrations qui figurent sur le blog, mais en noir et blanc pour une question de coût d'édition. Il est donc consultable à la librairie-café de Mellionnec "Le temps qu'il fait"située derrière l'église au centre du village. C'est aussi une occasion de découvrir ce lieu intéressant au coeur d'un village qui sait faire parler de lui (festival du film, kizellan, fête du livre...) Il est également disponible à la vente à la Maison de la Presse à Rostrenen.







Exemple d'illustration en noir et blanc à partir d'un dessin à l'aquarelle et plume: "Héron en bord de Loire" dont la photo couleur est sur le blog.

dimanche 22 septembre 2019

Journées du patrimoine

A Bulat-Pestivien en Côtes d'Armor, la frise macabre de l'Ankou, une illustration exceptionnelle (suite de l'article précédent).

Ankou en demande de sursis?: granite


Cette figuration de l'Ankou sur le pourtour de la sacristie a été décrite comme unique en Bretagne par la diversité des expressions données par le sculpteur. Ici, l'expression a été interprétée comme celle de la douleur mais aussi "tentative de soudoyer la mort pour obtenir un sursis".

Le "hurleur" de la mort (colère...)





Le hurleur de la mort, nommé ainsi par Prosper Mérimée comme indiqué dans l'article précédent, tient dans sa main droite deux os décrits comme un tibia et un péroné (?), sans aucun doute deux os du squelette humain.



Sur cette représentation, il est plus difficile de déchiffrer l'expression et chacun des visiteurs peut se faire son idée personnelle.(résignation ou sidération?)




Sur cette représentation, l'Ankou semble supplier en regardant le ciel, une attitude que le sculpteur  attribue  à un mourant au XVIe siècle, date de la réalisation de cet ensemble.
Il existe un cinquième buste malheureusement mutilé et donc à expression  inconnue.
Ces différentes expressions  inscrites dans le granite de la frise macabre paraissent en effet illustrer des tourments d'humains face à la mort, ce qui est rappelé par Jean Paul Rolland lorsque dans son travail sur la mort il dit que l'Ankou est en réalité le dernier mort de l'année devenu le serviteur de la mort.
"La frise macabre de Bulat" par Joseph Lohou
Mouez an Argoat: Bull P. mensuel n°11 de novembre 2014
(JP Rolland).

mardi 17 septembre 2019

Réflexions à propos de la mort

Le spectre hurleur de la mort à Bulat Pestivien, Côtes d'Armor

La récente disparition d'un membre de la fratrie me replonge dans  un sujet étonnamment présent en pays breton, aussi bien dans les textes que dans les figurations sculptées dans la pierre des différentes représentations de la mort. Je me souviens de l'étrange suite macabre sculptée sur la face Ouest de la sacristie de Bulat construite en 1552 et dans laquelle figurent plusieurs représentations de l'Ankou (la mort en breton) dans des expressions différentes: suppliant, résigné, paraissant demander une rémission, ou franchement révolté.
Spectre hurleur de la mort: Bulat
Pour un décès qui n'est pas la conséquence du vieillissement, les sentiments varient parfois entre douleur,sidération, grande tristesse et parfois même colère. Ainsi le spectre hurleur de la mort, nommé ainsi par Mérimée au XIXe (il était inspecteur des monuments historiques dans la période 1835-1847) représente de façon saisissante les états d'âme qui pouvaient affecter les hommes de cette époque et en particulier cette colère face à un destin jugé cruel ou injuste.
Dans les textes en rapport avec la mort, je me souviens du cantique que chantaient les parents, ce cantique chanté par Annie Ebrel devant la chapelle de Burthulet le 1ier septembre (Lieux Mouvants) dont ces quelques vers en breton:
"Nerzh, madoù, yec'hed
Yaouankiz ha gened
Tremen'ra pep tra (bis)"
"Force, biens, santé
Jeunesse et beauté
Toute chose passe!
Toute chose passe!"

mercredi 11 septembre 2019

géologie en Centre Bretagne

A propos des ardoises en Kreiz Breizh

Une question revient assez souvent lorsque l'on parle des ardoises et il n'est pas toujours facile de bien comprendre les termes utilisés, en particulier lorsque ceux-ci appartiennent à une discipline qui se nomme géologie structurale, c'est la signification des différentes orientations visibles dans les ardoises et qui souvent se croisent. L'une peut se nommer stratification et l'autre schistosité s'il ne s'agit pas de deux schistosités différentes, mais quelle différence entre ces deux termes?
Entrée de carrière: schistes de Caurel en 2015

En 2015, au fond du lac de Guerlédan asséché, on pouvait voir cette entrée de galerie d'exploitation des schistes ardoisiers de Caurel et si l'on fait bien attention au banc schisteux sur la gauche de l'entrée, on observe deux directions qui se croisent. L'une correspond à la stratification et l'autre à la schistosité. Ici, dans les schistes de l'Ordovicien (primaire ou Paléozoïque), ces deux directions forment un angle qui est responsable du débit des ardoises en "accent circonflexe" comme on pouvait le voir sur les débris disséminés partout au fond du lac.
La stratification correspond simplement au dépôt naturel des strates ou couches de sédiments (des argiles fines) dans un fond marin non perturbé avec parfois (lorsque le sédiment est de nature différente)des alternances de bancs plus clairs ou de granulométries différentes, ce qui donne des schistes foliés dans certains gisements comme à Morlaix où on les remarque dans le bâti.

Ardoises de Maël-Carhais: Carbonifère


La schistosité elle correspond au résultat de la contrainte tectonique exercée sur les couches de sédiments (pendant l'orogène hercynien ou Varisque) et qui donne le feuilletage des schistes ardoisiers, c'est-à-dire leur propriété à se fendre de manière parallèle: c'est la fissilité nécessaire pour obtenir des ardoises.Ces deux directions s'observent aussi dans les schistes ardoisiers du Carbonifère comme à Moulin Lande en Maël-Carhaix où l'on peut parfois observer aussi le "kailh" ou liseré clair de dépôt en relief  qui perturbe la fissilité de l'ardoise. Cet angle peut ne pas exister du tout si la contrainte produisant la schistosité est conforme à la stratification (comme à Gourin dans l'Ordovicien).
NB: le Paléozoïque commence au Cambrien (540Ma) pour se terminer au Permien (250Ma) avec dans l'ordre chronologique: ordovicien, silurien, dévonien et carbonifère.

samedi 7 septembre 2019

Trésor du patrimoine bâti du Kreiz Breizh

L'enclos paroissial de Kergrist-Moëlou en Côtes d'Armor

Porche du pignon Ouest
Lorsque le visiteur de passage arrive à Kergrist-Moëlou, il est frappé par l'importance de l'église  et de son enclos où il remarque immédiatement le monumental calvaire situé au Sud du porche d'entrée principale de l'édifice. Cet ensemble remarquable est étonnant au vu du  bourg actuel en grande partie déserté par ses habitants, une situation devenue fréquente dans le Centre Bretagne. Mais cet ensemble reste le témoin d'une richesse passée et qui date du XVIe siècle. Car en effet, l'église est construite à partir de 1504 si l'on se réfère à une pierre gravée située au-dessus de l'autel du transept Sud. En fait elle a été construite par les barons de Rostrenen de 1504 à 1554, date où le clocher est élevé sur l'église. Parmi les bâtisseurs, les noms de Guillaume et Pierre Jézéquel sont gravés sur une banderole de granite (façade occidentale).

Apôtres en bois polychrome dans porche Sud

Apôtres en bois polychrome:porche Sud

Le porche d'entrée Sud est très orné et montre des traces très nettes de polychromie sur le granite de l'entrée. Les statues en bois polychrome représentent les apôtres et leur polychromie est encore bien visible.

Calvaire en granite et kersanton


Le calvaire monumental est réalisé en granite à grain fin et en kersanton, un lamprophyre plus sombre que le granite mais préféré des sculpteurs pour la finesse de son grain. Ce calvaire est érigé en 1578 (24 ans après le clocher) et présentait à l'origine une centaine de personnages répartis sur deux niveaux. Il a été détruit en 1793 et partiellement restauré au XIXe siècle (croix de 1896), puis en 1922, mais de nombreux éléments ont disparu et rendent l'ensemble plus difficilement déchiffrable aujourd'hui. Cet ensemble mérite vraiment une visite pour la qualité de la construction et la beauté du site soigneusement entretenu, dans lequel les très vieux ifs creux sont sans doute les témoins encore vivants les plus anciens du pays!

mercredi 4 septembre 2019

Poème

Perséides

C'est le même chemin qui toujours me ramène
Aux trois allées couvertes sur la lande fleurie
La nuit efface vite sentiers et voie romaine
En libérant l'espace au-dessus du Liscuis
Liscuis III, nocturne (2000 avant notre ère)

Je me souviens encore d'un été lumineux
Et de milliers d'étoiles dans un ciel sans nuage
Le fin sillon luisant d'une larme au visage
Tourné vers la lumière et questionnant les cieux

Le temps ne sait donc pas éteindre la mémoire
Comme il serait sans prise sur les tombes de pierre
Mais il peut des étoiles m'envoyer la lumière
J'adresse aux Perséides les voeux d'un autre soir

Restez dans mon esprit, brillants objets célestes
Qui traversez l'espace à la chaude saison!
Nos voeux comme nos rêves sont tout ce qui nous reste
Dans ce monde gagné par trop de déraison

Comment donc oublier les mots et les visages
Les parfums et les sons à la saison des fleurs,
L'émotion partagée d'un céleste voyage
Eclairé par la lune en infinie douceur?

Sur la tombe où Hécate vient caresser la pierre
Lune noire blanchissant l'ancien séjour des morts
Nos regards étonnés suivent les trainées d'or
Apparitions furtives dans l'immense univers

En bon seigneur du jour, demain dans la vallée
Le soleil brûlera encore du même feu
Jusqu'au soir révélant ce bel horizon bleu
Où l'étoile qui brille sera l'éternité...