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mardi 26 mars 2024

Sculpture sur bois à l'épreuve du temps.

Sculpture dans un tronc de merisier, à l'épreuve du temps

sculpture en merisier: 09/2011

 Dans un tronc de merisier, une sculpture sur le thème de l'elfe en introspection, la tête sur les genoux et les mains posées sur les tibias va séjourner de 2014 à aujourd'hui sur un mur exposé à l'Ouest..

Ici, la sculpture est à ses débuts. On distingue la silhouette du personnage.

placée en extérieur en 2014

Cette pièce de bois d'environ 70 cm de hauteur pour la partie sculptée, est placée en extérieur, face à l'Ouest et sans protection contre les intempéries.



dix ans plus tard...

La sculpture sans la moindre protection (bois non traité et non protégé par un produit quelconque), a relativement bien résisté au temps et à la pluie. Une colonisation par le lierre est en cours qui ajoute un réseau de "tiges" emprisonnant la pièce de bois dans une sorte de réseau ligneux qui habille la statue de vert.

Vue de face: mars 2024

Le personnage sculpté dans ce tronc de merisier disparaît progressivement sous un végétal qui est  le lierre. Il intègre progressivement le massif de laurier-sauce sous lequel il avait été placé en 2014; discrète allégorie du silence et de l'effacement progressif.

 revoir en 2034?


lundi 18 mars 2024

Blasons sur et dans l'église de Sainte Tréphine en Côtes d'Armor

Blasons des bienfaiteurs dans l'enclos de Sainte Tréphine.

Il reste dans l'église de Sainte Tréphine des parties encore visibles aujourd'hui de l'édifice du XVe siècle construit dans cet endroit du bourg par le seigneur de Kernevel possesseur de la terre de Kerlabours, une maison anoblie en 1423 par le duc de Bretagne Jean V  que Jean de Kernevel avait contribué à libérer de sa prison de Champtoceau (dans le Maine-et-Loire, à 30kms de Nantes) dans laquelle il était retenu prisonnier par les Penthièvre en 1420.

Entrée du pignon Ouest de l'église:XVe

Ainsi, l'entrée de la nef située dans le pignon Ouest porteur du clocher est du XVe siècle (comme le pignon du transept Sud) mais remanié au cours des travaux de 1660. C'est probablement à cette période de grands travaux dans l'église qu'un blason en granite est positionné dans l'axe de l'accolade, en ornementation bien visible mais dont les couleurs ont disparu. Il s'agit d'un "fretté de six pièces" qui, selon les couleurs utilisées constitue les armoiries d'une dizaine de familles (comme de Quinquiziou à Plougasnou: "de sable fretté d'or" ou de Goasmoal de Ploudiry: "d'argent fretté d'azur", etc.)
Selon M.L.Audo (infobretagne.com), il s'agirait de la famille de Bégaignon qui est bien présente dans le pays au XVIIe siècle.
Blason de Bégaignon: "d'argent fretté de gueules de six pièces"



Si cette famille est bien celle indiquée par Audo, le blason se déclinerait "d'argent fretté de gueules de six pièces". On trouve en effet Claudine de Bégaignon (1609-1678) ou Charles (1607-1682) sur Saint Gilles-Pligeaux, sur Quintin et sur Guingamp (geneanet). C'est une famille importante durant cette période postérieure à la création du tombeau de Saint Trémeur (1577) et de l'oratoire destiné à la préservation du lieu de découverte des ossements à l'origine de cette création.Mais ceci est une autre histoire !

du Ponthou: d'azur aux trois croissants d'argent

Sur un poinçon situé dans le transept Sud de l'église et enjolivant la faîtière de la voûte, on trouve également le blason de la famille du Ponthou qui possède le manoir de Kerauter, sur la commune (alors trève de Bothoa) de Sainte Tréphine et qui ne possède plus ses couleurs d'origine. La voûte a en effet été repeinte en bleu et l'ensemble des poinçons présents sur la faîtière a reçu la même couche, effaçant ainsi une information toujours intéressante pour la reconstitution de l'histoire du monument et de la région.

Sources: généanet pour famille de Bégaignon, infobretagne (Patrimoine de Sainte Tréphine, M.L.Audo), wikipedia-Armorial des familles de Bretagne. Armorial Général de Bretagne- Briant de Laubrière, 1844.

mardi 12 mars 2024

En passant par Sainte Tréphine en Côtes d'Armor

Sainte Tréphine et son enclos paroissial

Dans un article rédigé le 13 mai 2014 sur ce blog et intitulé "Patrimoine en Sainte Tréphine", je mentionnais  la présence du fameux Lec'h cannelé ou Stèle Saint Michel de l'âge du fer, un monument exceptionnel qui a été longtemps une source de perplexité pour les chercheurs avant le déchiffrage des inscriptions gravées sur sa face Ouest: "crux mihael".

Lec'h cannelé de Ste Tréphine
Ce monolithe de granite cannelé sur toutes ses faces possède une base pratiquement carrée avec arêtes arrondies (moins d'un mètre de côté sur 3,3m de hauteur). Il se termine en se réduisant au sommet percé d'un trou qui maintenait une croix aujourd'hui disparue.

Selon Le Bourhis-Kerbiziet qui en a fait le dessin en 1887 (P.Guigon et al), ce monument serait sans doute parvenu à Sainte Tréphine au moment de l'invention du tombeau de Saint Trémeur et donc vers la fin du XVIe siècle (1577). On remarquera que cette date se situe pendant les guerres de religion entre protestants et catholiques (8 périodes de guerre entre mars 1562 et avril 1598, date de l'Edit de Nantes). D'autres stèles sont présentes dans cet enclos paroissial et également importées comme celle tronconique d'un mètre de hauteur déplacée dans l'enclos en 1975 (origine??)

Stèle de granite proche du chevet de l'église

Ces deux stèles de l'âge du fer sont les deux seules répertoriées sur Kreizy Archeo et clairement identifiées comme stèles sur les 9 qui sont décrites par différents auteurs à propos de Sainte Tréphine ou sur infobretagne, Patrimoine de Sainte Tréphine.

Autre "stèle" octogonale dans l'enclos






Ce dernier monolithe dressé sur le placître et proche de l'église possède une base octogonale et une cavité au sommet comme la stèle tronquée. Six autres éléments lithiques dont cinq entourent le sarcophage dit "de Trémeur" à l'intérieur de la chapelle sont estimés de l'époque gauloise selon différents auteurs du XIXe siècle.(M.L.Audo)

sarcophage  granite extérieur à la chapelle
Un "sarcophage" en granite grossier est positionné contre la petite chapelle en grand appareillage de granite qui a remplacé l'oratoire de 1577 et qui abrite le tombeau dit "de Tréphine et Trémeur". Ce tombeau est constitué par un grand sarcophage de schiste encadré par les"cinq stèles gauloises", et enterré à plus d'un mètre de profondeur, sur lequel on présentait les enfants qui tardaient à marcher.

Etonnante concentration d'éléments archéologiques (et païens!) dans un enclos paroissial qui de ce fait, est devenu le plus original du pays!

Source: Nécropoles et sarcophages du Haut Moyen-âge en Bretagne: P.Guigon, JP.Bardel,M.Batt. Revue Archéologique de l'Ouest- 1987

mercredi 6 mars 2024

Du côté de Rosquelfen en Bon-Repos-sur-Blavet

Un dépliant d'appel aux dons pour la poursuite des travaux à la chapelle de Rosquelfen


 Ce dépliant est diffusé en mairie de Laniscat et auprès des membres de l'association des Amis de la chapelle de Rosquelfen depuis l'obtention  par le fisc du droit à délivrer des reçus fiscaux permettant une réduction d'impôt. L'objectif de l'association est de poursuivre les travaux de restauration: voûte du transept, retable du maître-autel, chaire de prêche, calvaire de l'enclos...

Chaque don fait l'objet d'un reçu fiscal donnant droit à une réduction d'impôt (66% du don) dans le cadre de la législation en vigueur.

samedi 2 mars 2024

Etrange vestige sur Perret en Bon-Repos-sur-Blavet, Côtes d'Armor

Un invisible "calvaire"(?) à la sortie de Perret vers Sainte Brigitte.

Etrange assemblage de schiste et granite

 A la sortie de Perret vers Sainte Brigitte et après Liorz-ar-stang, on découvre (en cherchant bien!) un monument qui laisse perplexe (voir photo). Ce monument est bien positionné sur la carte IGN à 1/25000 et se trouve à proximité d'un ancien chemin creux qui partait vers le Nord et vers les tourbières du grand étang des Salles, pas très loin des ruines de Bonalébic.

Le socle formant la base (cubique) de ce monument est en schiste parfaitement maçonné et relativement récent si l'on fait attention à la pose et aux modes de taille des pierres (XXe).

Sur ce socle en schiste, on découvre un ensemble circulaire mouluré en granite de Rostrenen mais qui ne peut être une base de croix ou d'une hampe de calvaire comme imaginé par des riverains. Il s'agirait selon un spécialiste consulté à ce sujet, d'une base de colonne comme on peut en voir dans les monuments religieux (églises ou chapelles).

Base de colonne en granite porphyroïde de Rostrenen
Alors d'où provient cette partie sculptée qui n'est pas à priori destinée à un calvaire? C'est sans doute la pièce la plus ancienne de cet ensemble et la plus rare car  le granite à granulométrie très hétérogène n'est guère utilisé en sculpture, sauf à ne disposer que de ce genre de roche. Il faut donc rechercher son origine à proximité du faciès grossier qui n'est pas celui du granite présent à l'Ouest de Perret, entre Silfiac et Lescouët-Gouarec.
Le monument est terminé par un polygone à troncature des arêtes, également en granite mais à grain bien plus fin, assez typique des bases de croix de tombes (XIX et XXe) mais positionné à l'envers sur le tout, comme destiné simplement à préserver la base de colonne d'un vol... Voilà donc un mystère de plus à élucider sur Perret qui en compte quelques autres!