Libellés

mercredi 23 mars 2022

Les mini-cairns du Liscuis en Bon Repos sur Blavet (22)

Les "cairns" du Liscuis en Laniscat, Bon Repos sur Blavet 

minicairn au Liscuis
Il est toujours assez étonnant d'entendre parler de cairn à propos de ces empilements sommaires de pierres volantes, résidus des exploitations d'ardoises encore en activité au XX e siècle, alors que cette appellation est couramment employée en Bretagne pour désigner des monuments comme Barnenez en Pouezoc'h, sur la côte Nord où le monument néolithique fait plus de 70m de longueur sur 25 de large, ou celui de Goasseac'h en cours d'étude près de Carhaix, et d'extension encore plus importante que le cairn côtier.
Si ces empilements de débris de schiste ne gênent personne ici, il est souvent recommandé de ne pas se laisser tenter par cet "empilement-souvenir" car sur la côte par exemple, il perturbe l'habitat d'une faune de bord de mer, ou sur des sentiers de montagne, il  vient parfois modifier la signalétique des sentiers dans des endroits sans végétation ni poteaux indicateurs, signalétique réalisée par ces empilements qui ont alors une fonction bien précise, orienter le marcheur de passage.
au-dessus de la vallée du Blavet



Sur le Liscuis, le sentier passe sur les crêtes du Dévonien (étage de l'ère primaire ou paléozoïque) qui dominent la vallée du Blavet entre Gouarec et Bon Repos. Lorsque le marcheur surplombe cette vallée en face de l'écluse de Saint Hervé, seule écluse entre Gouarec et Bon Repos, il passe sur les débris des anciennes carrières d'ardoises que l'on peut qualifier ici d'ardoises mordorées comme celles qui ont servi à couvrir les toitures de l'abbaye de Bon Repos ou celle plus récente de la chapelle de Rosquelfen dont la restauration vient de se terminer (février 2022). Ces carrières ont encore produit des ardoises après la dernière guerre et  la dernière d'entre elles (carrière d'Hervé Pochon) n'a cessé sa production que depuis quelques années.

Amas plus importants en retrait du chemin

Les marcheurs se sentent donc inspirés dans ce cadre qu'il faut bien reconnaître comme exceptionnel, avec une vision tout-à-fait unique sur la vallée du Blavet canalisé et sur la forêt de Quénécan qui habille le versant sud de cette vallée. Certains ont entrepris depuis bien des années maintenant, des cairns de plusieurs tonnes (plusieurs m3 de schistes à densité moyenne de 2,7): une expression libre qui se fond dans le décor naturel et préservé de cet endroit.

jeudi 17 mars 2022

Nouvelle carte blanche à Sainte Brigitte (56), le dimanche 27 mars


Carte blanche aux plantes médicinales locales

 « Les reconnaître et les utiliser  »

Dimanche 27 mars – Sainte-Brigitte

Exposé interactif de Magali Jézéquel

Infirmière diplômée d’État, Magali Jézéquel s’est orientée vers des pratiques de soins naturels, dans une approche globale de la personne. Passionnée de nature, elle expliquera comment reconnaitre une quinzaine de plantes sauvages de la région (comestibles et médicinales), et comment les cuisiner. Elle enrichira son propos au travers de photos prises sur Sainte-Brigitte et quelques spécimens récoltés sur place. 

Rendez-vous à 15 heures, à la salle des fêtes.

GRATUIT, ouvert à tous. Boissons et gâteaux bienvenus comme à l’accoutumée.

mercredi 16 mars 2022

Poème

Les mots de mars

Ma muse aux lointains silencieux

Mes écritures à coeur battant

Mes landes grises où j'aime tant

Faire des voeux


Où est l'antan fleuri des roses,

Le chemin creux resté désert, 

Mars aujourd'hui fêtant l'hiver

En mode pause?

Bords du lac de Guerlédan en avril 2021

Mes pauvres mots ne sauraient dire

Ma faim de vivre et l'art d'aimer 

Qu'au mémorial de belles années

Je viens inscrire!


Nous pourrions bien sûr disparaître

Ne plus penser au lendemain

Laisser nos ombres errer sans fin

Sous les grands hêtres...


Je ne sais pourquoi dans le coeur

Persiste une étrange sensation

Le débordement d'émotions

Des riches heures!


C'est dans le lien, comme le chant

Qu'un rêve efface la déchirure

Que l'éclat de Sirius dure

Au firmament.


Tous les poèmes en leurs échos

Me touchent au coeur, aussi m'alarment.

Sais-tu la puissance de cette arme:

Le chant des mots?

samedi 12 mars 2022

Histoire étonnante du clocher-porche de Saint-Mayeux (22)

Histoire étonnante du clocher-porche de Saint-Mayeux en Côtes d'Armor.

C'est sous ce titre qu'un document de 23 pages (à publier) développe les éléments qui viennent mettre en doute les affirmations d'un transfert pierre-à-pierre du clocher de l'abbatiale de Bon-Repos à Saint-Mayeux au début XIXe siècle. Cette origine figure sur la base mérimée PA00089615 avec la date de son inscription MH, le 27 mars 1926.

Pour le moment et après les études réalisées sur le site de l'abbaye de Bon-Repos par les archéologues*, il n'existerait aucune trace ni aucune preuve de l'existence d'un clocher en pierres à Bon-Repos. C'est donc sur la seule affirmation de Le Bourhis Kerbiziet** que nous pouvons imaginer une tour de type campanile à côté et en contrebas de l'abbatiale, qui aurait été démontée entre 1808 et 1810 pour enrichir le clocher de Saint-Mayeux.

clocher de l'église de St Mayeux avant 1806
D'anciennes cartes postales de l'église de Saint-Mayeux permettent de se faire une idée de l'ancien clocher du XVIIe siècle de type "beaumanoir" avec sa tourelle d'escalier en pierre, ses deux terrasses, sa flèche ajourée et ses contreforts à chaque angle de la tour. Un bon clocher de paroisse assez classique qui a été pris comme référence pour réaliser celui de la trève de Caurel, construit exactement sur le même modèle (St-Mayeux avait pour trèves, Caurel et Saint-Gilles-Vieux-Marché).
Mais c'est sans doute cette flèche en granite qui s'effondre sur la nef en 1806 (archives de St Mayeux), rendant l'église inutilisable jusqu'à sa complète reconstruction en 1835. Cette tour-porche est assez massive; les murs font 1m60 d'épaisseur, pour pouvoir supporter le poids de la flèche. Lorsque celle-ci s'éffondre sur la nef, le clocher est démonté puis remonté en intégrant les pierres de l'abbatiale de Bon-Repos, y compris deux piliers de la nef qui constituent aujourd'hui la porte interne du porche.
Tour-campanile de Bon-Repos
Essai de reconstitution


 quoi pouvait ressembler la tour-campanile de l'abbaye, dans l'hypothèse où elle a réellement existé? Les auteurs comme Le Bourhis Kerbiziet et Ernest Le Barzic parlent d'une tour en contrebas de la nef et donc dans la cour allant jusqu'à la Porterie de l'abbaye, espace de l'ancienne ferme qui occupait les bâtiments en L de cet endroit. Le Bourhis Kerbiziet indique bien qu'il n'y avait pas d'escalier pour monter dans la tour, mais une simple échelle. On peut donc imaginer un campanile de taille plus modeste que celle du clocher de St-Mayeux avec un berceau des cloches recouvert d'ardoises (les archives de l'abbaye indiquent des réparations du clocher par un couvreur et mentionnent des ardoises). Cette tour moins massive qu'un clocher paroissial, n'aurait pas nécessité le même terrassement pour ses fondations ce qui pourrait expliquer qu'elle n'a pas été repérée par la couverture géoradar réalisée par les archéologues.

clocher actuel de St-Mayeux

L'intégration de la tour de Bon-Repos au clocher paroissial de Saint-Mayeux entièrement démonté puis remonté, aurait donné cette façade très ornée où l'on retrouve les éléments présents dans l'abbatiale de Bon-Repos comme cette entrée principale ornée de colonnes en granite clair avec bases et chapiteaux reconnaissables. Le tout a été identifié comme monument du XVIIe siècle, mais ce clocher à tourelle reste l'ancien amélioré par les belles pierres de Bon-Repos après 1808 (date de 1809 gravée au fronton).

* Etude historique, prospection géophysique, analyse architecturale des vestiges médiévaux du carré claustral et du secteur sud-est. Textes, illustrations et annexes: Sainte Luce-sur-Loire. Février 2021. Produit par le Département 22, la DRAC de Bretagne, Archeodunum SAS.

**: Francis Le Bour’his Kerbiziet : « Une vieille abbaye de Cornouaille, Notre Dame de Bon Repos ». Ed : Quimper, Le Goaziou 1948, réédition 1951.

mardi 8 mars 2022

Poème

 Mars 2022

Toujours l’hiver…

Triste temps sidérant

Un enfant silencieux  serre son doudou contre lui,

Et regarde sa maman sécher ses larmes

Devant la maison brûlée qui fume encore.

Par son regard et son silence, il engrange des sensations, des émotions…

Quelqu’un a fait du mal à sa famille…

 Dans l’école d’un petit village près d’ici

Une institutrice en colère lance à ce « quelqu’un »

Les mots de Victor Hugo :

« Si l’œil pouvait plonger sous la voûte chétive

De votre crâne étroit qu’un instinct vil  captive,

On y verrait l’énorme horizon de la nuit;

Vous êtes ce qui bave, ignore, insulte et nuit;

La montagne du mal est dans votre âme naine.

Plus le cœur est petit, plus il y tient de haine.»*

Ajoncs sur ardoises

Le monde est à la peine et l’horizon bien noir

Dans la folie active, peu de signes  d’espoir.

Bien seules sur mon chemin, deux couleurs que je croise,

Le Jaune  des ajoncs et le bleu de l’ardoise.

 

* :Extrait de : Toute la lyre (1888 et 1893). 

vendredi 4 mars 2022

Restauration du calvaire de Saint Gilles à Gouarec (22)

Remise en place du calvaire restauré de Saint Gilles à Gouarec (22570)

Finition du socle du calvaire par "La Pierre à L'Oeuvre"
L'entreprise "La PIERRE à L'OEUVRE, Coopérative de Restauration du Patrimoine du VAL D'OUST (56460) termine la mise en place du grand calvaire de 1864, du cimetière de Saint Gilles. Rappelons au passage que cette chapelle de Saint Gilles était l'église de Gouarec avant la construction au XIXe siècle de Notre Dame de la Fosse sur la rive droite du Blavet dans le centre de la ville. Sous l'Ancien Régime, la paroisse de Gouarec était une trève de Plouguernevel et l'église était donc une église 

tréviale (comme Rosquelfen par rapport à Laniscat).

Mise en place de la croix
La reconstruction du socle et le remontage du fût puis de la croix terminale ont nécessité l'emploi d'un camion-grue capable de soulever des masses de plusieurs centaines de kilos.
Phase terminale du remontage

Le calvaire est donc rétabli avec la croix orientée vers le Sud comme il l'était lors d'une précédente restauration (après la tempête de 1987). Cette orientation diffère de celle qui peut se voir sur d'anciennes photos du début XXe siècle, où la croix est orientée vers l'Est, ce qui a été interprété comme une orientation motivée par l'appartenance de Saint Gilles-Gouarec avant la Révolution à la paroisse de Plouguernevel. Cette interprétation laisserait supposer que ce calvaire daté de 1864 a remplacé un monument plus ancien, lui-même orienté vers la paroisse mère.

Un nom figure au dos de la croix: HERNOT, et ce nom bien connu en Bretagne est celui du sculpteur qui a exécuté cette oeuvre en 1864. Il s'agit d'Yves Hernot père (1820-1890) qui avait son atelier à Lannion (Yves Hernot fils est né en 1861).

Si difficultés à laisser un commentaire: me contacter par mail: pjezequel@yahoo.fr