Libellés

lundi 30 décembre 2024

Année 2024, bilan et perspectives...

L'année 2024, une année marquante pour les Amis de la chapelle de Rosquelfen

C'est en effet l'année de la disparition du Président et fondateur de l'association des Amis de la chapelle de Rosquelfen fondée en juillet 2008, chapelle dont ce blog évoque depuis 2011 la  progressive et complète remise en état. Ce chantier sous contrôle de la DRAC de Bretagne à partir de l'inscription du monument en 2014 comme Monument Historique aura demandé plus de 10 années d'efforts au cours desquelles, notre Président Roger Le Panse aura su mobiliser les bénévoles et adhérents de l'association pour participer activement et physiquement aux différents chantiers, mais aussi pour trouver les financements nécessaires et notamment par le partenariat avec la Fondation du Patrimoine. C'est donc une année bien triste pour tous les bénévoles et une inquiétude face à l'avenir dans un contexte qui devient de moins en moins favorable. L'assemblée générale des adhérents de l'association en février prochain devra donc confirmer un Conseil d'Administration qui désignera un nouveau Président et tracera le chemin à suivre...

Maintenant, et au sujet de ce blog, je constate que le compteur a dépassé les 213000 visites, ce qui fait 94 visites/jour en 2024 pour 60/jour en 2023 et 50 en 2022, une progression inattendue et qui incite à poursuivre. Je sais aussi par les réactions transmises par la messagerie yahoo ou orange, qu'il s'est constitué un groupe de fidèles lecteurs qui suivent régulièrement le contenu du blog. Â tous je vous souhaite une année 2025 la meilleure possible avec sérénité et santé, éléments indispensables pour profiter au mieux de la vie. Rendez-vous donc en janvier 2025...

lundi 23 décembre 2024

Le diamant brut naturel d'Australie

Un minéral exceptionnel: le diamant brut

Le 13 novembre 2020, un article sur ce blog intitulé: "Le diamant, pierre précieuse et minéral révélateur" donnait une idée de ce minéral et du prix qu'il pouvait atteindre après sa taille réalisée par des spécialistes diamantaires. Ainsi en 2009, un carat de diamant rose (0,20gramme) atteignait la somme astronomique de 1 million 800.000 euros.

Diamant brut octaédrique. Photo Gérard Catherin
Il m'est arrivé d'étudier des diamants bruts et en particulier en provenance d'Australie.Dans les pierres étudiées, les formes octédriques (huit faces triangulaires égales) témoignent de leur origine primaire confirmée par un cortège minéral caractéristique des roches porteuses (ilménite magnésienne, grenat, pyroxène...). Ces  diamants sont souvent de très petite taille et donc non exploitables en joaillerie mais ils constituent de bons indicateurs de présence du minéral dans un contexte gîtologique bien particulier.
Trigons visibles sur une face. Photo Gérard Catherin



Sur certaines faces de ces diamants octaédriques, on observe plusieurs "triangles", nommés "trigons" qui reproduisent sur une face du minéral, sa forme externe dérivée du système cristallin cubique qui est celui des diamants, un carbone pur cristallisé sous haute pression et température. Ces figures en creux sur les faces externes du minéral sont liées à une croissance irrégulière du cristal dont le centre va varier par cette croissance  différentielle des faces.

Un trigon visible sur une face

Ces pierres ne peuvent être exploitées en joaillerie du fait de leur taille trop petite mais leurs propriétés comme l'extrême dureté ( c'est le plus dur des minéraux terrestres) permet de les utiliser en abrasifs pour travailler les formes (coupes et polissage) des plus grosses pierres.


Remerciements à Gérard Catherin pour les images et son accord de diffusion. Revoir l'article du 13/11/2020 sur ce thème.

lundi 16 décembre 2024

Présence bretonne dans les châteaux de la Loire

Symboles du duché de Bretagne dans les châteaux de la Loire

De Loches à Blois en passant par Langeais,Amboise, Chenonceau, Chaumont et j'en passe, il est possible de voir des décors et sculptures qui évoquent la Bretagne et tout particulièrement la duchesse Anne de Bretagne, une occasion de revoir cette période de la Renaissance qui correspond aussi au rattachement de la Bretagne à la France.

Le A d'Anne de Bretagne et le L de Louis XII
Les décors gravés sur les cheminées de ces châteaux donnent quelques indications comme ici le A d'Anne de Bretagne et le L de Louis XII avec son animal emblématique: le porc épic.

Anne (1477-1514) est duchesse de Bretagne de 1488 à 1514. Elle épouse CharlesVIII (1470-1498), fils de Louis XI, à Langeais en 1491. CharlesVIII est roi de 1483 à 1498, sa soeur Anne de Beaujeu assure la régence jusque 1494. En 1498, il meurt après avoir heurté de la tête un linteau de porte au château d'Amboise. Louis XII (1462-1515) va lui succéder comme roi de France de 1498 à 1515. Anne sera donc deux fois reine de France.

Même illustration avec lys d'or et hermine d'or

Au château de Blois, on peut lire sous le porc épic couronné, la devise"Cominus et Eminus" qui en français signifie "de près et de loin", rien à voir donc avec "qui s'y frotte s'y pique", inventé bien plus tard! Cette expression évoque le rôle défensif du porc épic qui avait la réputation de lancer ses épines pour frapper à distance tout en protégeant à proximité: le roi protège son royaume de l'intérieur mais aussi hors des frontières!Les nobles bretons se souviennent de Louis XII car il est fait prisonnier à Saint Aubin-du-Cormier (35) en 1488. Il est alors marié à Jeanne, fille de Louis XI. Â la mort de Charles VIII, il fait casser son mariage pour épouser la duchesse Anne, ce qui permet d'empêcher le duché de Bretagne d'échapper au royaume de France. Sur ce linteau de cheminée, un blason couronné avec à dextre, parti d'azur aux fleurs de lys d'or qui sont de France et parti d'argent aux hermines de sable qui sont de Bretagne.


Salamandre couronnée de François Iier
Sur cette cheminée, c'est la salamandre, emblème de François premier (1494-1547) que l'on peut admirer à dextre avec un fond de gueules au semis de fleurs de lys d'or alors qu'à senestre (mais à droite pour l'observateur de face) c'est l'hermine couronnée du duché de Bretagne sur fond d'argent au semis d'hermine plain (et de sable). François premier est roi en 1515. Il épouse en effet Claude de France(1499-1524) qui est la fille de la duchesse Anne de Bretagne et reine de France.

La salamandre va représenter la foi qui ne peut être détruite. L'animal emblématique de Claude de France sera le "cygne navré" transpercé d'une flèche. Il ne figure pas dans les décors visibles des châteaux ou Anne de Bretagne est très présente et notamment par le symbole de la corde: l'Ordre de la Cordelière est en effet emblématique d'Anne de Bretagne avec le blason des ducs.

Appartements de François Ier au château de Blois

Ainsi les cheminées très ouvragées des châteaux nous donnent un aperçu de  l'histoire et des capacités souvent géniales des bâtisseurs de cette époque (comme les escaliers à double vis).
Les cheminées ne sont qu'un élément interne des décors qu'il faudrait des jours entiers pour passer en revue et dont on ne se lasse jamais.
Sur cette dernière cheminée: le F de François Ier et le C de Claude de France, avec la salamandre au centre.



jeudi 12 décembre 2024

Entre Perret (22) et Sainte Brigitte (56), le souvenir gravé dans la pierre d'un ancien du pays

Une sculpture de tête d'homme et de celle de son chien, dans la forêt de Quénécan

Au coeur du "crochon" de Quénécan, un terme qui évoque l'axe anticlinal d'un pli lié à l'orogène Hercynien, il est possible pour les forestiers (ou les chasseurs autorisés) de tomber sur des affleurements de roches particulièrement affectées par les phénomènes tectoniques (compression et cisaillement) qui donnent aux roches un aspect de "grossier chevelu" et qui correspondent aux schistes et quartzites gris-verts du Cambro-Trémadocien, une période du tout début du Paléozoïque ou Primaire.


affleurement "cambrotrémadoc"
Cette roche a  inspiré un sculpteur (?) qui s'est employé à représenter un personnage local et son chien. Sur la vue suivante prise en regardant vers le Nord (la sculpture est donc réalisée sur une face Sud de l'affleurement) on distingue dans un espace préparé, le visage sculpté en "bas relief" du personnage en question qui était employé des Forges des Salles comme garde chasse, mais ce n'était pas son seul statut!

Tête avec profil à droite
Sous le bas relief de la tête, on peut distinguer plus bas et un peu vers la gauche, une tête de chien dont le museau est l'élément le plus visible.
La tête de chien (oreille gauche et museau)

Ce travail de sculpture transforme cet affleurement tout-à-fait naturel en monument minéral à la mémoire d'un homme qui a marqué son temps dans cet espace forestier. Il s'agit de Jean Ogé de Perret.






Je l'avais rencontré au moment de l'enquête réalisée sur le Koste 'r c'hoed. Il habitait les Forges sur Perret et était un grand connaisseur de la danse traditionnelle et de son accompagnement puisqu'il était accordéoniste et très connu et apprécié dans le pays. Le chercheur Jean Michel Guilcher avait déjà fait appel à lui entre 1953 et 1956, au moment de son travail sur le Koste 'r c'hoed.

Jean Ogé en 1923 (collectage
Fabienne Le Baron de Séglien)

Jean Ogé est né à Perret le 25 janvier 1902 et sur la photo
ci-contre, il a 21 ans. Il commence à s'intéresser à la musique à 12 ans  et grâce à l'accordéon de son oncle, il devient un accordéoniste réputé qui sera très présent dans les animations de fêtes, soirées et bals populaires durant sa jeunesse. Il sera également connu pour ses capacités de danseur et en particulier en koste 'r c'hoed et en fisel. Lorsque je le rencontre aux Forges, il a plus de 70 ans et toujours brillant danseur et musicien. Il décède en 1994.
Jean Ogé aura connu son siècle avec ses jours sombres, les deux guerres avec privations et interdictions (entre 1940 et 1944), mais aussi des évolutions majeures durant ce siècle (santé, électricité, mode de vie..) En observateur avisé, il aura vu l'évolution de la danse traditionnelle comme celle des meurs et coutumes locales. Concernant le terroir Koste 'r c'hoed, il était et reste encore une référence incontournable.

NB: Jean Michel Guilcher:"Tradition populaire de danse en Basse Bretagne" Edition Le Chasse-Marée/Armen, Coop Breizh. (3e édition en 1995)


samedi 7 décembre 2024

Poème

Vers l'eau de là...

La rivière chante et roule sur les rochers pointus

Orchestre persévérant de musique coutumière

Les restes d'un vieux pont dans son lit, le sais-tu

Témoignent aux rares passants d'un ancien temps prospère


Une brise légère ramène du bel endroit 

Les échos estompés d'une voix familière

Et soudain les frissons, ces prémices d'un émoi

Génèrent une sensation curieuse et singulière


Dans la fraîcheur du jour passe une ombre qui va

Silencieuse et discrète par les landes et sous-bois

Jusque la gorge vive dans ses grands rochers bleus


Là, oublions ce monde qui n'aspire qu'à sa ruine

Dansons avec les fées Margot et Mélusine

Et célébrons la vie en terre bénie des dieux!

mercredi 4 décembre 2024

 propos de Filiger, de 1906 à 1909 à Gouarec en Côtes d'Armor

Le peintre Filiger et ses notations chromatiques

Plusieurs articles dans ce blog évoquent Filiger, ce peintre ami de Gauguin, né à Thann en novembre 1863 et mort à Brest en 1928 (enterré à Plougastel-Daoulas dans le Finistère). Charles Filiger va passer par Gouarec entre 1906 et 1909, à un moment de sa vie particulièrement difficile et tourmenté. Ce serait  à partir de 1907 puis entre 1920 et sa mort qu'il s'intéresse aux notations chromatiques .

Cercle chromatique de C. Filiger
Selon Roland Recht l'importance de la géométrie est liée au fait qu'il s'agit d'une voie vers la compréhension du monde spirituel et matériel. La géométrie est également un instrument nécessaire au peintre.
La notation ou cercle chromatique présente un centre avec personnage représenté en buste et entouré d'une savante construction géométrique dans laquelle les couleurs sont également soigneusement positionnées  ou superposées. L'intérêt pour la construction géométrique est évidente.
Autre cercle chromatique de Filiger, tête d'animal
au centre


Le cercle suivant est composé autour d'une tête d'animal et l'ensemble est contenu dans un cercle.


Durant sa période gouarécaine, cet ami de Gauguin (il fréquentait le Pouldu en 1889) passe par un état dépressif et son état tourmenté le conduit sans doute à se chercher lui-même. Ces constructions géométriques très élaborées font fortement penser aux Mandalas.(celles présentées seraient de 1920).

Le principe du mandala est une construction à partir d'un centre avec un contenu protégé par un cercle. On peut lire sous la plume de C.G. Jung, ce psychologue de la fin XIXe, début XXe, que la psychologie du mandala est la continuation d'un processus évolutif de l'esprit qui prend sa source avant le Moyen-âge. Il indique également que les mandalas modernes offrent un parallélisme étonnant avec les cercles magiques du Moyen-âge qui contiennent la déité au centre.

Notation chromatique de Filiger
Selon Jung, ces cercles mandalas visent à protéger de l'extérieur et ont été utilisés dès les temps préhistoriques, à des fins sociales ou initiatiques, autour du feu, jusqu'à aujourd'hui dans un but thérapeutique. Ces mandalas apparaissent en tout temps et en tout lieu et dans leur utilisation cultuelle, ils sont de la plus grande importance "car leur centre contient en général une haute figure religieuse" (Jung par F. Lenoir p265)
On peut donc penser que les périodes tourmentées qu'il traversait dans sa vie avaient amené Filiger à ces savantes constructions géométriques dans lesquelles il trouvait peut-être un apaisement qu'il recherchait alors...

NB: sources: Filiger- correspondance et sources anciennes. André Cariou,Ed Locus Solus 2019
Frédéric Lenoir, Jung, un voyage vers soi (Albin Michel 2021.
Roland Recht: né en juillet 1941, Historien de l'Art présente les cercles chromatiques de Filiger dans "Connaissance des arts" durant le confinement de 2020.


samedi 30 novembre 2024

Patrimoine de Caurel en Côtes d'Armor

La fontaine asséchée au Nord du bourg de Caurel

Près du calvaire, la fontaine asséchée
Dans l'article du 20 octobre dernier sur ce blog, je parlais du calvaire visible sur cette photo sur laquelle on observe au premier plan, la fontaine aujourd'hui asséchée. Cette fontaine présente une date sous la croix qui la surmonte: 1856, une date où la population est bien plus importante qu'aujourd'hui dans le pays.

Cette fontaine intrigue au moins autant que le calvaire à proximité. Elle est constituée par un bassin unique dont le fond est équipé d'une grande dalle de schiste percée en son centre. On peut donc penser que son remplissage se faisait par cette "bonde" qui permettait à l'eau de monter dans le bassin jusqu'au "trop plein", un écoulement naturel dans le sens de la pente qui est ici plein Sud, vers le village en contrebas.

Fontaine vue de face  (vers le Nord)



En se plaçant en face, on observe un pignon ouvragé soigneusement maçonné en schiste local. Une partie centrale en granite est plus ouvragée avec niche à Saint (vide aujourd'hui) encadrée par deux cierges sculptés en bas-relief avec leur candélabre ou chandelier. On peut voir le trou dans la dalle du fond à peine humide. Des sources existent encore à ce niveau du relief (sous la voie express ancienne N164) mais décalées vers l'ouest.

Partie terminale hétérogène avec date

 



La partie terminale du pignon orné est composée par un ancien chapiteau de colonne en granite à grain fin, très ouvragé avec quatre têtes sculptées dont la finesse contraste fortement avec les sculptures du calvaire à proximité qui elles, sont faites dans une roche à grain grossier, inadaptée à ce genre de sculpture.

Ce chapiteau orné est fixé au ciment sur une base triangulaire également en granite et il est surmonté par une croix également fixée par un mortier de ciment, pour finir l'ensemble. Cette croix est dans une roche orientée à minéraux ferromagnésiens (nature pétrographique à déterminer). Etrange composition hétérogène pour une fontaine qui n'a pas d'eau, près d'un calvaire tout aussi énigmatique... Enquête en cours....

mercredi 20 novembre 2024

 propos des ponts en dalles de granite...

Réflexions sur les ponts comme celui de Saint Roc'h en Plounevez-Quintin

Dans l'article publié le 21 septembre 2017 sur ce blog , la difficulté de dater ce type d'ouvrage est évoquée et en effet, la datation reste à faire.

Pont de Saint Roc'h sur le Blavet
Dans le cas du Pont de Saint Roc'h qui se trouve sur le Blavet, en amont de la chapelle et de la fontaine du même nom, le promeneur se rend bien compte qu'il s'agit d'un ouvrage plus élaboré que les simples passerelles à piéton que l'on trouve dans le pays (sous Toul Goulic, un peu plus en amont, ou dans la vallée de Pont Croix entre Plouguernevel et Rostrenen). Ici, le pont présente une pile centrale à "rostre" en V, pointe face au courant ainsi qu'une culée sur chaque rive et maçonnée en gros moéllons de granite. Il possède deux travées à large dalle de granite, unique et formant le tablier dont la largeur dépasse le mètre permettant le passage de charettes étroites ou de bêtes de somme bâtées. 
Pont St Roc'h à pile centrale maçonnée. PJ


Ce pont est peu éloigné de la chapelle Saint Roc'h et de la fontaine, un lieu de culte et de passage qui pourrait  bien devoir sa construction à cette période bien plus tardive que supposée pour ce type de pont (XVI-XVIIe).

Si nous comparons avec des structures similaires au Royaume Uni, nous voyons des ponts en dalles de pierre dans les Landes du Devon (Dartmoor, Exmoor) et d'autres secteurs comme Snowdonia et Anglesey. Ces ponts sont nommés "clapper bridge", la plupart érigés au Moyen-âge, comme le pont de Postbridge dans le Dartmoor.

Postbridge clapper sur la East Dart. Dartmoor
Ce pont possède des dalles de plus de 4m de longueur et 2m de largeur. Elles font plus de huit tonnes et un chariot ou une charette peut le traverser. Il est daté autour de 1380 et aurait été construit pour le transport de l'étain du Dartmoor à la ville de Tavistock.(blog: visitdartmoor.co.uk)

En France, dans le Massif Central, des ponts en dalles de pierre sont nommés "Pont planche". Ils sont destinés à faciliter le déplacement des habitants dans une zone très riche en ruisseaux et sources.
Sur le plateau de Millevaches: pont planche étroit

C'est le cas sur le plateau de Millevaches. Ces ponts ont une dimension patrimoniale et expliquent la fréquence de toponymes évoquant ces structures. Mais là encore la datation n'est pas certaine.Cette quatrième vue montre le pont planche de La Valette sur la commune de Saint-Marc-à-Frongier sur le plateau de Millevaches. Sur ce secteur du Limousin, on peut constater également la position fréquente des ponts planches sur des itinéraires liés à la présence de moulins sur cours d'eau. Si aucune date n'est avancée, celle de la mise en place des moulins est souvent prise en compte.

Sources: Mathilde Giovani "Détours en Limousin".
Blog visitdartmoor.co.uk


lundi 18 novembre 2024

Poème

Adalek Lann Avel   (depuis la lande du vent)

Voile de brume

Trop bien couvrant

Prends garde au rhume

Avec ce temps


Sais-tu le vent?

Le vent s'est tu

"Lann" au néant

"Avel" n"est plus!


Si je m'agite

Aux sons des mots

J'évite et vite

D'en dire trop!


Un réquiem

Aux landes ici

Sous lune blême

Mélancolie...


Rêver un peu

Et parler moins

Ambre des yeux

Je me souviens...


Au grand silence 

De la vallée 

Une présence

S'est imposée


La voix connue

Passe dans l'air

Tempo tendu

Vers la lumière...









 

samedi 9 novembre 2024

Chapelle et cimetière de Rosquelfen en Bon-Repos-sur-Blavet (22)

En allant de la chapelle et son enclos paroissial le jour de la Toussaint 2024, à la voie romaine...

Rosquelfen, chapelle et cimetière, Toussaint 2024
Sous la grisaille bien installée dans cette période de la Toussaint, la tradition du fleurissement des tombes apporte les couleurs qui attirent le regard.
Ce fleurissement témoigne aussi de la place des morts dans la mémoire des vivants. Â Rosquelfen, les tombes sont restées autour de la chapelle qui était une église avant 1801 et se trouvent donc au centre du village comme c'était partout le cas autrefois (approximativement avant la dernière guerre dans de nombreuses communes).
L'enclos le 10 novembre sous éclaircie



Vallées du Liscuis et du Blavet vues de la voie romaine, 
Novembre 2024

Le passant qui vient de Gouarec, après avoir vu le cimetière et la chapelle, se retrouve en prenant la petite route qui monte (la seule à monter vers le Sud à partir du rond-point) sur la voie romaine. En regardant vers le Sud, il voit les vallées du Liscuis et du Blavet ainsi qu'à l'arrière plan, la forêt de Quénécan. Â l'horizon, la brume estompe les formes et amplifie la perspective...

 Liscuis face au Bonnet Rouge. Nov 2024
La vallée du Liscuis abrite des vestiges importants de moulins (3 successifs dont un a été démonté pour la construction d'une maison actuelle au Poteau en Laniscat) et les traces encore visibles des aménagements hydrauliques sur une bonne partie de la longueur de son lit: biefs à dérivations, barrages pour réserves d'eau en amont des moulins, chaussée du Lenn, limite d'une ancienne pècherie située entre le Very et la voie romaine. La profondeur de la vallée révèle la capacité de ce ruisseau, affluent rive gauche du Blavet et pourtant assez court (il prend sa source vers Porhchoh et Poulficher), qui a néanmoins creusé un lit vif de type montagnard dans les schistes du dévonien,        

d'où son nom de "Liscuis" du breton "diskuiz", le sans fatigue,  un ruisseau qui ne tarit jamais!

mardi 5 novembre 2024

 propos de la carte blanche du 27 octobre dernier aux Forges des Salles, Sainte Brigitte (56) et Perret (22)

Une histoire de fer, de bois, et d'eau à Sainte Brigitte et Perret le 27 octobre.

Avant la conférence, dans les bâtiments du
haut-fourneau: domaine des Forges des Salles
 La matinée de cette journée spéciale "fer" avait été consacrée à la visite de l'ensemble du site concerné par la réduction indirecte du minerai de fer en haut-fourneau, une aventure industrielle lancée par Henri II de Rohan à partir de 1622-1623 et en utilisant la force hydraulique donnée par l'étang du Fourneau, le deuxième sur le ruisseau de Pont Lann qui alimente les étangs avant de rejoindre le Blavet. La visite se poursuivait donc par le site central de Guénault où se trouve la résidence du maître des Forges et aujourd'hui des propriétaires du lieu et de Quénécan, la famille du Pontavice. L'arrivée par l'Ouest sur le site permettait de voir l'emprise de l'ancien étang de Guénault bouché en 1860, apparemment pour raisons sanitaires. De cet endroit, en longeant la route qui va à Bon-Repos, il fallait faire le tour de l'étang de la Forge Neuve, un quatrième étang qui permettait d'alimenter les roues d'une forge construite par le comte de Janzé en 1815 et devenu moulin à tan en 1847 (le dispositif ou "boccard à peigne"qui servait à hacher les écorces de chêne pour produire le tanin est encore visible sur place). Louis Henri de Janzé avait acheté Quénécan ainsi que les Forges des Salles et celles de Lanouée au duc de Rohan, en 1802.

Début de la conférence ouverte par Anne,
Présidente des Cartes blanches
.Mais pour la conférence, sous les "batailles" du haut fourneau et pièce attenante, il fallait être chaudement vêtu car il faisait froid et surtout humide. Les personnes présentes (une centaine) ont sans doute trouvé le sujet suffisamment intéressant pour rester deux heures dans cet endroit unique mais réfrigérant!

 partir d’une compilation d’archives et publications sur le thème du fer dans le secteur du massif forestier de Quénécan, une chronologie du traitement de ce métal a été réalisée : de la réduction directe en bas-fourneaux depuis le début de l’âge du fer jusqu’aux méthodes indirectes pratiquées à partir du XVIIe dans les hauts-fourneaux.

L’âge du fer pour les archéologues va de -800 avant notre ère (Hallstatt) à -50 (occupation romaine. Début de la Tène: -450 avant notre ère).

Faute d’une découverte encore à faire de bas-fourneaux gaulois dans Quénécan, les éléments qui confirment la présence gauloise et la probable exploitation du fer affleurant dans ce secteur ont été listés : voies antiques, enclos de Castel Finans, tumulus de Silfiac et découverte d’armes et outils de l’âge du fer dans ce secteur, stèle de Perret christianisée, vestiges d’exploitation du filon minéralisé (plomb, argent) de Plélauff, et surtout scories ferrugineuses de l’âge du fer à la Lande de Gouarec et sur Kerauter, analysées par le BRGM.

Scorie gauloise de l'âge du fer. Musée de Gourin
Tronjoly. Teneur en fer >50%
Si la découverte de scories gauloises est si difficile dans ce secteur, c'est du fait de la poursuite de l'exploitation du fer aux mêmes endroits, d'abord au Moyen-âge (1440 au Gouvello) puis avec les hauts fourneaux à partir du XVIIe siècle et pour ceux-ci, les scories gauloises sont un minerai très riche!

Le fer aura donc marqué durablement ce pays boisé dont la forêt doit sa survie autant à la géologie locale, les reliefs de grès armoricain et la tectonique issue de l'orogène hercynien, que des plans de gestion du massif forestier qui vont être appliqués ici et notamment par de Janzé. Mais c'est aussi l'usage du bois par le charbon de bois qui va condamner cette ancienne forge avec une position géographique également défavorable par rapport à l'évolution des sites sidérurgiques en fin de XIXe siècle. Ce passé autour du fer sera à l'origine d'un terroir  limité à la zone forestière mais unique dans les confins du pays vannetais et de la haute     Cornouaille, caractérisé par une tenue vestimentaire héritée du pays Fañch (nord du Blavet) et par une danse en ronde fermée (koste 'r c'hoed) qui illustre le caractère spécifique des ruraux de ce pays, saisonniers quasi-permanents des Forges. Si les modes vestimentaires ont disparu, la danse est encore là, l'eau, le bois et le fer aussi!

NB: bibliographie abondante sur le fer et les Forges dont André Le Coroller, Jean-Yves Andrieux, Jean Guigues(BRGM), Nolwenn Zaour, G.Dalstein, F. Hamelin...

 


vendredi 1 novembre 2024

Poème

Samain (Samonios)

Guerlédan hiver 2023.PJ
Les couleurs se dispersent

Aux chemins de traverses

Où mes pas me conduisent 

Sous un brouillard épais

Tous les arbres savaient

Cette ombre à l'offensive 


C'est le temps de Samain

L'alternance sans fin

Des jours sombres et gris

Ces longs mois qui reviennent

Les coutumes anciennes

Vallée du Daoulas, hiver 2023.PJ
Les tombes que l'on fleurit


L'automne est encore là

Qui dépouille les bois

Et abrège les jours

Je sais dans la maison

La douceur des tisons

Et les braises toujours   


Celles des coeurs battants

D'insatiables amants

Que la nuit indiffère

Dès Samain revenu

C'est l'Imbolc attendu

Des printemps de lumière!

lundi 28 octobre 2024

Du temps des canaux, le transport du charbon de bois

Peinture de Claude Monet: déchargement du charbon à dos d'homme sur les quais de Seine 

Claude Monet

Les péniches transportent sur la Seine, le charbon nécessaire à la ville.

Peinture de Claude Monet (1840-1926)

Claude Monet est l'un des fondateurs de l'impressionnisme.

Cette illustration accompagne le thème du canal de Nantes à Brest qui traverse le centre Bretagne (Sortie du 13 octobre dernier avec Jean-Luc Le Jeanne sur le thème;"Au fil de l'eau avec les mariniers du Kreiz Breizh"). Quel rôle économique il a joué entre 1837 et 1923? Entre Bon-Repos et Pontivy, il permettait de faire sortir de la forêt de Quénécan, le produit broyé donnant le tanin qui servait à traiter les peaux, mais aussi les gueuses de fonte réalisées dans les hauts fourneaux des Forges des Salles autour de 1877(date de fin du dernier haut-fourneau) et à destination d'Indret (Basse-Indre), ainsi que du bois et parfois aussi du charbon de bois et les objets en fer réalisés aux Forges. L'absence de mise aux normes des écluses et la construction du barrage de Guerlédan à partir de 1923 mettront un terme au fonctionnement du canal de Nantes à Brest.

dimanche 20 octobre 2024

Patrimoine de Caurel en Côtes d'Armor

 Au Nord de Caurel, un bien étrange calvaire dans les bois...

Calvaire proche de la 4 voies 
En montant l'ancien chemin qui reliait autrefois (sous l'Ancien Régime), la trève de Caurel à son ancienne paroisse mère de Saint Mayeux, on tombe sur un ensemble fontaine-calvaire qui intrigue le passant  car ici, tout laisse penser que cet ensemble a été regroupé en ce lieu au XIXe siècle (date de 1856 sur la fontaine) mais pourrait bien provenir d'un autre endroit, par exemple d'un carrefour de grands chemins, au moins pour le calvaire.

Ignorons donc pour l'instant la fontaine et regardons ce calvaire de plus près. Il est monté sur une grande terrasse en schiste à deux niveaux et qui se disloque en menaçant la stabilité du monument au centre.

Socle de la croix sculpté dans un granite grossier



Le socle de la croix présente trois têtes dont celle du centre est encadrée par deux ailes (un ange) et des signes illisibles sont gravés sous les deux têtes coiffées chacune par un cône bien visible, et encadrant cette tête d'ange. Ce qui étonne ici est le choix du granite inadapté à de la sculpture de par sa granulométrie grossière, ce qui est fort rare dans le choix des sculpteurs.

Ecriture: "MARTINFAB" (un fabricien de Caurel)
Côté opposé à la face avant (donc côté Nord), une écriture "MARTINFAB" qui correspond sans doute à un membre de la Fabrique (groupe chargé de gérer les biens liés à l'Eglise) et qui se nommerait donc Martin. Sur le côté Est, une autre ligne gravée: "GVYOMARCVRE": le nom du curé (du nom Guyomar) sans doute responsable de cette implantation. Une date: 1783 est gravée sur la face Ouest du socle de la croix.

Date de 1783 sur la face Ouest



Face Est: GVYOMARCVRE, en haut: ELT1913.

Nous avons donc deux dates (1783 et 1913) qui correspondent chacune à un évènement lié à ce calvaire mais il ne fait aucun doute que le style du monument et la manière dont il est sculpté et dans une roche tout-à-fait inhabituelle pour cet usage laisse penser qu'il s'agit d'un calvaire bien plus ancien et recomposé à son emplacement actuel au-dessus du village de Caurel: une énigme à résoudre avec un peu de temps....


lundi 14 octobre 2024

Carte blanche aux Forges des Salles à Sainte Brigitte en Morbihan et Perret (Bon-Repos-sur-Blavet) en Côtes d'Armor

Une histoire de fer en pays de Rohan. De Perret à Sainte Brigitte, la triple alliance du fer, de l'eau et du bois.

Affiche de la carte blanche

Le dimanche 27 octobre, la carte blanche de Sainte Brigitte se fera exceptionnellement sur le site des Forges des Salles qui fête ses 400 ans cette année, une occasion de reparler d'histoire et en particulier de celle du fer, une "longue histoire" puisqu'elle va débuter avant la naissance même de Sainte Brigitte  et se poursuivre jusque la fin du XIXe siècle à l'ombre de la forêt de Quénécan, forêt qui conserve  de nombreux vestiges dans le secret de ses vallons et de ses étangs...

En matinée (rendez-vous sur le site même des Forges- parking visiteurs proche de la route à 10h), un parcours sur le terrain va permettre de visualiser l'emprise de l'activité sidérurgique depuis l'étang du Fourneau jusqu'à celui de la Forge Neuve, le plus en aval sur le ruisseau dit "de Pont Lann" aussi connu dans le pays sous le nom de "Ruisseau des Forges".

Une présentation en visioconférence  sur le thème du fer sera proposée à partir de 15h dans les locaux du site des Forges avec une synthèse des dates connues et qui ont marqué l'évolution de l'exploitation du fer dans cet espace forestier, de l'âge du fer au XIXe siècle.

Prévoir un pique-nique et des chaussures de marche pour ceux qui participent dès le matin.

La carte blanche est gratuite et comme d'habitude: gâteaux et boissons bienvenus.

lundi 7 octobre 2024

Le menhir ou la stèle de Toul Rodé en Bon-Repos sur Blavet, Côtes d'Armor

Un menhir ou une stèle baladeuse, entre la vallée du Daoulas et Sainte Brigitte (Morbihan).

C'est encore une étrange histoire et cette fois de  "pierre levée" qui me ramène sur Sainte Brigitte où une pierre plantée dans le sol au Roc'hello, sur la route Ste Brigitte-Cléguérec, ne manque pas d'attirer le regard des passionnés d'histoire et de patrimoine.

Stèle au Roc'hello,Ste Brigitte

 Cette pierre est un granite à grain relativement grossier, riche en minéraux ferromagnésiens (amphibole, biotite...) et qui au premier abord semble façonné, régulièrement ovalisé de bas en haut avec une face plus plate sur un côté.

Vue sur la tranche
La pierre fait 1m10 de hauteur hors sol, elle est enterrée sur 1/3 de sa taille selon le propriétaire qui a positionné cette pierre à cet endroit (depuis quelques dizaines d'années). Sa largeur au sol est de 75 cm et 50cm dans la partie haute. Son épaisseur est d'environ 27cm.
Cette pierre est donc importée à notre époque  mais d'où vient-elle?
Et bien cette pierre était plantée à quelques mètres de la voie romaine qui traverse le Daoulas près du Longeau et dans une propriété de Toul Rodé ("le trou du rôdeur") située en bord de route actuelle menant à un village nommé Canac'hlaeron (allusion aux détrousseurs de diligence à l'époque où la voie royale entre Rennes et Brest empruntait le tracé de la voie romaine Condate-Vorgium: Rennes à Carhaix, qui passait au même endroit). Ce secteur est sur la commune de Laniscat. Les propriétaires de l'époque considéraient sans doute cette pierre comme une "anomalie" dans leur jardin. La question se pose donc : depuis quand cette pierre était à Toul Rodé?  S'agit-il d'un menhir, d'une stèle de l'âge du fer, ou d'une pierre naturelle récupérée à notre époque dans un chaos rocheux naturel, et dans ce cas, une pierre façonnée par l'érosion? La question est à poser à un archéologue néolithicien.
Stèle de l'âge du fer de Sainte Tréphine

Il est tentant de comparer cette "stèle" ovalisée avec celle qui se trouve dans l'enclos paroissial de Sainte Tréphine, qui fait pratiquement la même taille et qui elle, est bien répertoriée comme stèle de l'âge du fer (mais sa section est carrée et le façonnage est sans équivoque). Elle est façonnée dans un granite tout-à-fait identique à celui de notre pierre "baladeuse" et pourrait bien venir comme cette dernière d'un affleurement situé dans le massif granitique de Quintin qui est aussi le plus proche de ce secteur. Une affaire à suivre donc...

NB: remerciements à Gilles Auffret pour ses informations et le temps passé.



mercredi 2 octobre 2024

Patrimoine de Sainte Brigitte en Morbihan: un clocher en 2024

Inauguration d'un clocher en juillet 2024 à Sainte Brigitte

C'est donc le 21 juillet 2024 que se déroule à Sainte Brigitte, l'inauguration du clocher ou partie terminale du beffroi construit vers 1820 à proximité du pignon Ouest de l'église paroissiale.

Nouveau clocher de Sainte Brigitte: juillet 2024

 Ce très beau travail de charpenterie-menuiserie-toiture est l'oeuvre d'un artisan de Bécherel (35), Simon Juette qui s'était déjà fait connaître lors d'une résidence d'artistes pendant deux semaines dans le bourg de Sainte Brigitte  en 2023.

Cette oeuvre en bois a été conçue pour protéger la grosse cloche dont le poids excluait toute possibilité de l'installer dans le petit clocher situé sur la nef de l'église. C'est pourquoi, cette cloche se trouve sur un bâti en pierres maçonnées à proximité de la sortie Ouest de la nef. Cette ornementation donne en effet à ce bâti une toute autre allure avec un air de "campanile" qui signe aussi la place actuelle de cet ensemble religieux  chez les brigittois (es).

lundi 30 septembre 2024

Patrimoine de Saint Gelven en Bon-Repos-sur-Blavet, Côtes d'Armor

Un objet lithique exhumé du passé au Longeau en Saint Gelven

Objet creux en roche schistosée exhumé au Longeau
Cet objet façonné de 26cm dans sa grande longueur, 22cm de largeur et 22cm de hauteur, 8cm de profondeur et 4,5cm d'épaisseur  a été découvert par l'actuel propriétaire et résident, sous le niveau du sol (il était donc enterré) et à proximité d'un mur ancien d'habitation qui appartenait aux bâtiments de l'ancien domaine des cisterciens de Bon-Repos au Longeau. Ce village qui se nommait le Logeo ou Logeau en 1465 était également appelé Lande de Conogan, du nom d'une ancienne chapelle qui pouvait également se nommer Saint Auguen (F.Hamelin). Il n'est pas impossible donc que cet objet soit le bénitier de cette ancienne chapelle disparue.

La roche est identique à celle du calvaire proche de la chapelle de N.D. des Champs, une roche schistosée riche en minéraux ferro-magnésiens.

Une autre hypothèse doit également être évoquée à propos de cet objet, façonné pour recevoir quelquechose et si ce n'est pas de l'eau bénite, alors quel usage pouvait-il avoir?

Vue de dessus de l'objet ovalisé, assez friable
Il pourrait également s'agir d'une mesure dîmière, à savoir un volume destiné à mesurer un élément entrant dans l'impôt appelé dîme à l'époque féodale et jusque la Révolution (grains...)

Le secteur du Longeau a été fortement modifié au XIXe siècle, notamment par la construction du manoir et ses dépendances par la famille de Trolong du Rumain.

NB: sources: "Les granges de l'abbaye de Bon-Repos sur la commune de Bon-Repos-sur-Blavet du XIIe au XVIIIe siècle". F. Hamelin. Prospection- Inventaire thématique 2022.

AD22-H199- fol147-162 terroir de 1362 cordes

 

mardi 24 septembre 2024

Poème

C'est une histoire à fleur de l'âge

Que puis-je dire du temps présent,

Ce temps des doutes et des orages

Nuages lourds au gré des vents,

Chaque saison tourne une page

C'est une histoire à fleur de l'âge

Un jour dernier j'ai entendu

Comme une étrange vibration

Dans la vallée loin de ma rue

Rimes estompées d'une chanson

Passent les murs de ma maison

Je me rapproche de la terre

Où disparaissent les bons amis

Les murs se recouvrent de lierre

Je dois lutter contre l'oubli

Attendre l'aube au coeur des nuits...

Les couleurs arrivent en automne

Sur les grands arbres de la vallée

Dans ce décor rien ne m'étonne

Prenons ce qui nous est donné

Ce qui importe c'est d'aimer

Je vais marcher sur les chemins

Où trainent encore de vieux branchages

Des roses parfument le jardin

Ravivant une belle image

Celle d'une histoire à fleur de l'âge... 

jeudi 12 septembre 2024

Reproductions de grands Maîtres dans Gouarec, Côtes d'Armor

"La  sainte famille " de Léonard de Vinci (1503-1519) ou : "La vierge, Sainte Anne et l'enfant Jésus jouant avec un agneau" et "Le jugement dernier" de Jean Cousin le jeune (1585) visibles au couvent des Augustines de Gouarec.

La sainte famille de Léonard de Vinci
Le premier de ces tableaux est une reproduction de l'original visible au Musée du Louvre, offerte par la République française aux Augustines pour leur action en faveur de la population du pays (hygiène, enseignement, formation, soins, éducation). L'absence de morts à Gouarec lors de l'épidémie de dysenterie de 1857 qui a fait 777 morts dans le Poher costarmoricain  pourrait leur être  pour partie attribuée (plutôt que les niches à saints des croyances populaires !)

Un autre tableau (plus secret celui-là!) mérite qu'on s'y attarde un peu. Autrefois accroché au mur du parloir du couvent, un lieu où les personnes civiles rendant visite aux religieuses attendaient l'arrivée de celles-ci, il représentait le "Jugement dernier", une oeuvre spectaculaire et impressionnante par sa taille, le nombre foisonnant de personnages et le thème du tableau qui ne manquait pas de frapper l'imagination et ensuite la mémoire des enfants que nous étions à cette époque où les religieuses étaient cloîtrées, ce qui explique le rituel des visites chaque année au jour de l'an.

Le jugement dernier; huile sur toile de
 Jean cousin le Jeune: 1585
Jean cousin, dit le Jeune (ou le Fils) est né à Sens en 1522 et mort à Paris en 1594. Il est étudiant à l'Université de Paris en 1542. Peintre et graveur, illustrateur de livres, sculpteur et verrier comme son père Jean Cousin (le Vieux) plus connu que son fils. Ses qualités d'art s'expriment dans le célèbre "Jugement dernier" qui se trouve également au Musée du Louvre. L'imitation de Michel-Ange est ici bien visible mais avec une large part d'originalité propre, puisée aux meilleures traditions de l'art national. Il se représente lui-même dans cette toile qui est un des plus anciens monuments de la peinture française à l'huile.

Le jugement dernier.Eau forte,
Jean Cousin Le Jeune. 1640


Le tableau en noir et blanc qui se trouve au couvent des religieuses Augustines à Gouarec est tiré d'une eau forte réalisée à partir de cette oeuvre originale dans la première moitié du XVIIe siècle (vers 1640). Ce tableau et la reproduction de La Sainte famille de Léonard de Vinci sont les  deux oeuvres majeures conservées à Gouarec.

Remerciements aux religieuses et en particulier à soeur Marie Noelle pour avoir autorisé et facilité l'accès à ces oeuvres.



lundi 9 septembre 2024

Le moulin de Kerroc'h sur le petit Doré à Plouguernevel, Côtes d'Armor

Le moulin de Kerroc'h en Plouguernevel, sur le Petit Doré

Vue du moulin et son bief en été 2024
Le moulin de Kerroc'h était destiné à produire de la farine (graminées: blé, seigle...) et  daté de 1840 (date inscrite sur le linteau d'une porte en façade). Il a été agrandi (lucarnes postérieures au moulin d'origine)au XXe. La manière dont le pignon ouest porteur des roues à aubes ou plutôt ici, à augets (il y en avait deux sur ce moulin) a été construit en grand appareillage de granite laisse penser que le moulin serait plus ancien que ne l'indique la date mentionnée sur un linteau. Le bief arrivant au pignon est barré par une dalle épaisse en schiste (origine??) et façonnée pour recevoir deux vannes qui permettent de réguler l'arrivée d'eau sur chacune des roues qui peuvent donc suivant le débit d'eau disponible fonctionner une par une ou similtanément.

Détails de la dalle de schiste aux vannes (absentes)


 Le bief fait donc plus d'un mètre de largeur à l'arrivée au pignon du moulin, barré par cette dalle de schiste remarquablement travaillée pour recevoir les vannes et leur dispositif de relevage.

Pignon avec deux axes de roues







Engrenage axe de la roue avec celui de la meule

La roue crantée est fixée à l'axe de la roue externe à augets et transmet le mouvement à l'axe de la meule qui est vertical, ce qui impose ce mécanisme à angle droit.

Ce moulin serait potentiellement opérationnel si les roues externes étaient refaites et s'il était réalimenté en eau.

Remerciements à Isabelle Le Millin pour l'autorisation d'accès et la visite.