Mélancolie passagère sur les bords d'un autre continent...
"Sans titre" de Réon, salle des fêtes de Ste Brigitte |
En m'enfonçant vers Porh Caton au fond de la grande forêt, jusqu'aux murailles noires du Breuil du chêne, j'imagine les bannis de Debar, les anciens chouans, déserteurs de l'armée impériale, réfugiés dans les grottes de ce pays mystérieux et toujours inconnu. Je revois le chef militaire de l'armée royale, le Seigneur du Cours, pourchassé par les Colonnes Mobiles de Loudéac et Pontivy, tué à Baraval vers le Blavet qui coule au Nord et fait frontière, le 21 février 1796. Les anciens racontent encore les chasses aux loups lorsque ceux-ci s'en prennent à un cheval pourtant si précieux dans un pays ou la pauvreté est bien partagée!
Une cornemuse lance la complainte des charbonniers qu'on ne verra plus sous les verts branchages, pas plus que sabotiers ou écorceurs de chênes. Le temps efface peu à peu la mémoire et pourtant, une ronde, cette danse, ronde fermée sautillante et vive poursuit sa destinée comme l'ultime trace d'un temps de misère mais aussi de solidarité, la seule vraie richesse des gens de la forêt, à partager sans fin...Ne sentez-vous pas, sous les mousses et lichens , les battements de coeur d'un pays enchanté?
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