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mercredi 17 octobre 2012

archéologie néolithique

Allée couverte de Coët Correc en Caurel 

En restant sur les crêtes schisteuses qui se prolongent à l'est du Liscuis en Laniscat ou en suivant tout simplement la quatre voies  Rennes-Brest qui longe les sommets, on arrive aux abords de Caurel, au nord du bourg, sur des reliefs particulièrement vigoureux qui dominent le lac de Guerlédan et le vallonnement boisé de Quénécan s'étendant au sud jusqu'à l'horizon. Au lieu dit Bel Air, deux menhirs signalent encore l'importance du lieu. Il y en avait bien plus autrefois comme en témoignent les relevés des archéologues des années 50-60 (A. Le Diuzet). Par un chemin aboutissant à Corn-Coat, un petit sentier débouche sur la crête dans un endroit magique. Il se dégage de cet endroit une atmosphère particulière que l'on sent également au Liscuis et dans d'autres endroits comparables. Le lieu s'impose à vous par son silence, la force qui émane des affleurements rocheux et l'harmonie extraordinaire de cet ensemble nature-monument. Sur ce sommet qui avoisine les 300m d'altitude, dans les prés et les affleurements de schistes, apparait un monument mégalithique étonnant, une allée couverte de type couloir avec vestibule latéral très bien conservé et une étonnante construction, sorte d'imposante arche de pierres sèches qui enjambe l'allée couverte par un arc surbaissé de type "anse de panier". Cette construction semble protéger la partie ouest de l'allée couverte qui possède encore sous l'arche, ses dalles de recouvrement. Il s'agit  des restes d'un ancien calvaire érigé par Mathurin Le Flohic, un agriculteur qualifié de "très pieux" à l'époque de la construction (fin du XIXe siècle particulièrement marqué par des actions de ce genre; voir le prosélytisme parfois destructeur comme celui du curé de Louisfert en Loire-Atlantique). Deux escaliers latéraux de 24 marches menaient à une plateforme sommitale sur lequel reposait le calvaire. Ce monument en pierres sèches était donc beaucoup plus haut qu'aujourd'hui (voir les photos de l'édifice d'origine dans l'ouvrage de Christian Lassure:"Le calvaire en pierres sèches de Coët-Correc à Mûr-de-Bretagne, Côtes d'Armor".

La vue de droite montre l'allée couverte qui n'est plus qu'un alignement de deux rangées d'orthostates parallèles allant se perdre sous l'arche à arc en anse de panier. L'ensemble est en schiste local.


La vue de gauche montre la partie ouest terminale avec ses "tables supérieures" encore en place. Sous cet angle, on  peut apprécier la qualité de la maçonnerie en pierres sèches. L'auteur de ce travail qui voulait christianiser ce monument païen, aura réussi à sauvegarder l'intégrité du monument primitif sous l'arche (le calvaire, lui, a disparu).

Cette vue de la partie est du monument, montre le vestibule qui ici est latéral et non pas dans le prolongement de l'allée couverte comme au Liscuis. Une "chatière" correspondant à l'ouverture d'accès au couloir est bien visible et taillée dans deux orthostates de schiste. Cette disposition particulière laisse supposer l'existence d'un tumulus à cet endroit ou d'un cairn si l'ouvrage est plus tardif. Il semble toutefois, selon une source locale que cette allée couverte serait du néolithique terminal, début de l'âge du Bronze.

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