Dans la vase de Guerlédan à sec, l'écrevisse et le bivalve
Sur une souche d'arbre décapée par les eaux du lac aujourd'hui vide, on aperçoit un bivalve d'eau douce que l'on trouve un peu partout à Guerlédan. Il s'agit de l'Anodonte (Anodonta), un excellent filtre à particules qui est aussi un accumulateur de germes polluants et de radionucléides. C'est la raison pour laquelle il n'est pas consommable. Autrefois, c'est-à-dire durant la préhistoire, les hommes ont consommé ce coquillage comme en témoignent des découvertes archéologiques. L'animal peut atteindre une dizaine de centimètres de longueur et se déplacer relativement rapidement en ouvrant et refermant les deux valves qui constituent sa coquille protectrice. Dans l'article du 4 avril 2015 sur le lac, il est également question de l'écrevisse américaine (voir photo dans l'article) qui est l'Orconectes limosus, un crustacé introduit en Europe vers 1880. Il consomme des particules organiques mais aussi des petits poissons, ce qui le rend indésirable pour les pêcheurs! Une femelle de cette espèce peut porter 450 oeufs pendant 5 semaines et le développement des larves est très rapide. Elles sont autonomes 8 jours après l'éclosion! Sa prolifération est donc rapide et la fait considérer comme nuisible.
Sources informations sur faune de Guerlédan par Vivarmor Nature et ses spécialistes.
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mercredi 3 juin 2015
lundi 25 mai 2015
Poème
Crépuscule en mai
(autre point commun entre la Corse et la Bretagne: les couchers de soleil, spectacle fascinant!)
Ombres des rouges monts s'éteignant dans la mer
Décor au bleu mouvant sous les derniers rayons
De Sagone à Bréhat, la palette solaire
Active les couleurs de ses derniers tisons
La mer, vaste lointain qui bien souvent s'agite
S'habille d'argent bleuté. Les plages sans goémon
Sur l'île de Beauté où s'estompent les sons
Restent encore sous la garde de leurs tours de granite
En Corse elles sont génoises comme nos phares sont bretons!
Illustrations: golfe de Sagone au Sud-Ouest de la Corse en mai 2015 (cliquer sur les photos pour les agrandir).
(autre point commun entre la Corse et la Bretagne: les couchers de soleil, spectacle fascinant!)
Crépuscule en mai 2015 dans le golfe de Sagone, Corse |
Ombres des rouges monts s'éteignant dans la mer
Décor au bleu mouvant sous les derniers rayons
De Sagone à Bréhat, la palette solaire
Active les couleurs de ses derniers tisons
La mer, vaste lointain qui bien souvent s'agite
S'habille d'argent bleuté. Les plages sans goémon
Sur l'île de Beauté où s'estompent les sons
Restent encore sous la garde de leurs tours de granite
En Corse elles sont génoises comme nos phares sont bretons!
Illustrations: golfe de Sagone au Sud-Ouest de la Corse en mai 2015 (cliquer sur les photos pour les agrandir).
mardi 19 mai 2015
Monuments du Néolihique
Points communs entre Armorique et la Corse
Ces deux régions influencées par la mer ont, en y regardant de plus près, bien des points communs, à commencer par les origines et la période Néolithique.
L'apparition du mégalithisme en Corse date de la première moitié du 5e millénaire (4500 à 4300 avant notre ère).

La photo présente l'alignement d'I Stantari ("Pierres dressées" en corse), avec ses stèles phalliques. Il est classé MH depuis 1975. Ce site (au sud de Sartène, en Corse du Sud) comporte une centaine de monolithes dont une grande partie couchée. Ces pierres de granite (un autre point commun avec la Bretagne) ont été extraites du site même (à quelques centaines de mètres).Trois phases ont été mises en évidence par les archéologues sur ce site aux stèles travaillées dont les plus spectaculaires datent du Bronze final (1300 à 900 avant notre ère). A proximité, les alignements de Renaghju comportent au moins 170 monolithes.
Dans le même secteur, à 300m de I Stantari et 400m de Renaghju, le dolmen le mieux conservé de Corse, dolmen de Funtanaccia, classé MH depuis 1900. Ce dolmen faisait partie d'une nécropole de trois dolmens dont il ne reste aujourd'hui que celui-ci (trois dolmens? on pense aux 3 allées couvertes du Liscuis!). Ce monument particulièrement soigné est en granite. Sa couverture exceptionnelle par sa finesse fait 3m40 de longueur pour 2m90 de largeur. La chambre funéraire fait 2m50 de longueur pour 1m60 de largeur et 1m80 de hauteur. Son poids est estimé à 15 tonnes.
Les archéologues ne savent pas si le monument disposait d'un tumulus de recouvrement ou d'un cairn. L'aspect circulaire de l'élévation sur laquelle il est implanté peut laisser supposer ce recouvrement (de nombreux murs en pierres sèches autour de cet endroit pourraient bien avoir été construits par les pierres du monument).
Sources: L.Ogel. Direction du Patrimoine de la Collectivité Territoriale de Corse.
Ces deux régions influencées par la mer ont, en y regardant de plus près, bien des points communs, à commencer par les origines et la période Néolithique.
L'apparition du mégalithisme en Corse date de la première moitié du 5e millénaire (4500 à 4300 avant notre ère).
La photo présente l'alignement d'I Stantari ("Pierres dressées" en corse), avec ses stèles phalliques. Il est classé MH depuis 1975. Ce site (au sud de Sartène, en Corse du Sud) comporte une centaine de monolithes dont une grande partie couchée. Ces pierres de granite (un autre point commun avec la Bretagne) ont été extraites du site même (à quelques centaines de mètres).Trois phases ont été mises en évidence par les archéologues sur ce site aux stèles travaillées dont les plus spectaculaires datent du Bronze final (1300 à 900 avant notre ère). A proximité, les alignements de Renaghju comportent au moins 170 monolithes.
Dans le même secteur, à 300m de I Stantari et 400m de Renaghju, le dolmen le mieux conservé de Corse, dolmen de Funtanaccia, classé MH depuis 1900. Ce dolmen faisait partie d'une nécropole de trois dolmens dont il ne reste aujourd'hui que celui-ci (trois dolmens? on pense aux 3 allées couvertes du Liscuis!). Ce monument particulièrement soigné est en granite. Sa couverture exceptionnelle par sa finesse fait 3m40 de longueur pour 2m90 de largeur. La chambre funéraire fait 2m50 de longueur pour 1m60 de largeur et 1m80 de hauteur. Son poids est estimé à 15 tonnes.
Les archéologues ne savent pas si le monument disposait d'un tumulus de recouvrement ou d'un cairn. L'aspect circulaire de l'élévation sur laquelle il est implanté peut laisser supposer ce recouvrement (de nombreux murs en pierres sèches autour de cet endroit pourraient bien avoir été construits par les pierres du monument).
Sources: L.Ogel. Direction du Patrimoine de la Collectivité Territoriale de Corse.
samedi 2 mai 2015
Poème
Ponema et la rose
Mes mains caressent les rochers
Masques des mondes invisibles
Au coeur des ombres condamnées
Demeurent les secrets illisibles
Le temps des roses bardées d'épines
Farouches fleurs si bien gardées
S'enfuit bien vite sur la colline
Où le mystère demeure entier
De sombres ifs marquent l'endroit
Arbres sacrés d'une autre époque
Culture des Celtes d'autrefois
Que les anciens parfois évoquent
Au temps désormais sans mémoire
Que dit la pierre aux gens qui passent
Cherchant dans les ombres du soir
L'ancien secret ou quelques traces
De Ponema et ses vertus
Ou Artémise cueillant l'armoise?
L'écho de ce temps révolu
Résonne encore sur les ardoises
L'armoise a laissé place aux roses
Et la sorcière a effacé
Les traces et la couleur des choses
De l'ancien monde vite oublié.
Landes du Liscuis et Quénécan en avril 2015 |
Mes mains caressent les rochers
Masques des mondes invisibles
Au coeur des ombres condamnées
Demeurent les secrets illisibles
Le temps des roses bardées d'épines
Farouches fleurs si bien gardées
S'enfuit bien vite sur la colline
Où le mystère demeure entier
De sombres ifs marquent l'endroit
Arbres sacrés d'une autre époque
Culture des Celtes d'autrefois
Que les anciens parfois évoquent
Landes du Liscuis au-dessus de la vallée du Blavet: avril 2015 |
Au temps désormais sans mémoire
Que dit la pierre aux gens qui passent
Cherchant dans les ombres du soir
L'ancien secret ou quelques traces
De Ponema et ses vertus
Ou Artémise cueillant l'armoise?
L'écho de ce temps révolu
Résonne encore sur les ardoises
L'armoise a laissé place aux roses
Et la sorcière a effacé
Les traces et la couleur des choses
De l'ancien monde vite oublié.
mercredi 29 avril 2015
Mégalithes du Néolithique
Aux limites de Caurel, St Gelven, Laniscat et sur Saint Mayeux, un bel ensemble mégalithique à découvrir...
Sur les hauteurs qui dominent Caurel, mais sur le territoire communal de Saint Mayeux se dressent de magnifiques affleurements schisteux à niveaux interstratifiés de grès-quartzites, une véritable armature contre l'érosion transformant ce secteur en petite montagne. Sur le flanc Nord de ces formations, on domine le relief anticlinal de St Mayeux à Laniscat et dans cet endroit résistent encore quelques très beaux mégalithes originaux en schistes du Siluro-Dévonien comme le Porz Guillo qui fait 4m50 de hauteur et vu ici sur sa face Ouest.
La deuxième photo montre sa face Nord et une vue sur la stratification originelle de la roche. Ce menhir très élégant et de grande finesse doit peut-être sa survie à une christianisation dont il est possible d'observer les traces sur le sommet de la face Sud. Une croix est en effet gravée dans la masse et une niche destinée à recevoir une statue (aujourd'hui, vide)est creusée le long du tronc et sous une des branches de la croix en relief. Plusieurs sites sur les mégalithes des Côtes d'Armor montrent des vues de cette face Sud). Ici, le schiste n'est pas qualifié d'ardoisier car il n'a pas de réelle fissilité. Son niveau de métamorphisme et l'alternance de lits gréso-quartzitiques en font une pierre impropre à la confection d'ardoises.
A quelques centaines de mètres de Porz Guillo, se dresse le menhir Ty Min, une pierre de 3m25 et toujours dans le même matériau schisto-quartzitique mais cette fois lardé de quartz laiteux, le même que celui qui abonde sur les affleurements à proximité.
Entre ces deux menhirs, les archéologues en ont identifié un troisième, toujours dans la même roche mais couché cette fois et à quelques dizaines de mètres du Porz Guillo. Cette vue est prise du Nord.
En regardant attentivement la partie Est du menhir, la stratification naturelle de la roche apparaît très clairement (cliquer sur la photo pour agrandir).
A proximité de ce menhir, des blocs plurimétriques de la même roche sont alignés, comme entreposés dans des conditions de "sortie de carrière" et qui font penser à de potentiels mégalithes. Il est possible qu'une exploitation de ces roches à l'époque contemporaine ait été menée sur ces affleurements et pour la construction (maçonnerie) puisqu'ils n'ont pas été considérés par les archéologues comme d'époque Néolithique.
Menhir de Porz Guillo en St Mayeux |
Sur les hauteurs qui dominent Caurel, mais sur le territoire communal de Saint Mayeux se dressent de magnifiques affleurements schisteux à niveaux interstratifiés de grès-quartzites, une véritable armature contre l'érosion transformant ce secteur en petite montagne. Sur le flanc Nord de ces formations, on domine le relief anticlinal de St Mayeux à Laniscat et dans cet endroit résistent encore quelques très beaux mégalithes originaux en schistes du Siluro-Dévonien comme le Porz Guillo qui fait 4m50 de hauteur et vu ici sur sa face Ouest.
La deuxième photo montre sa face Nord et une vue sur la stratification originelle de la roche. Ce menhir très élégant et de grande finesse doit peut-être sa survie à une christianisation dont il est possible d'observer les traces sur le sommet de la face Sud. Une croix est en effet gravée dans la masse et une niche destinée à recevoir une statue (aujourd'hui, vide)est creusée le long du tronc et sous une des branches de la croix en relief. Plusieurs sites sur les mégalithes des Côtes d'Armor montrent des vues de cette face Sud). Ici, le schiste n'est pas qualifié d'ardoisier car il n'a pas de réelle fissilité. Son niveau de métamorphisme et l'alternance de lits gréso-quartzitiques en font une pierre impropre à la confection d'ardoises.
A quelques centaines de mètres de Porz Guillo, se dresse le menhir Ty Min, une pierre de 3m25 et toujours dans le même matériau schisto-quartzitique mais cette fois lardé de quartz laiteux, le même que celui qui abonde sur les affleurements à proximité.
Entre ces deux menhirs, les archéologues en ont identifié un troisième, toujours dans la même roche mais couché cette fois et à quelques dizaines de mètres du Porz Guillo. Cette vue est prise du Nord.
En regardant attentivement la partie Est du menhir, la stratification naturelle de la roche apparaît très clairement (cliquer sur la photo pour agrandir).
A proximité de ce menhir, des blocs plurimétriques de la même roche sont alignés, comme entreposés dans des conditions de "sortie de carrière" et qui font penser à de potentiels mégalithes. Il est possible qu'une exploitation de ces roches à l'époque contemporaine ait été menée sur ces affleurements et pour la construction (maçonnerie) puisqu'ils n'ont pas été considérés par les archéologues comme d'époque Néolithique.
samedi 18 avril 2015
Sculptures
Art et sculptures en pays Fisel; un petit détour par l'atelier de Clotilde Cousin à St Michel en Glomel (22110)
D'une pierre qu'elle avait ramassée pour un sculpteur, elle avait gardé un bout qu'elle se mit à sculpter pendant des heures (une nuit entière), possédée par la mise en forme d'une première oeuvre. Cette rencontre avec l'ardoise puisqu'il s'agit de cette roche métamorphique, va faire naître et s'épanouir une relation avec l'art. Elle va ensuite rencontrer Annick Leroy* et cette rencontre sera déterminante dans le développement de sa passion.
En 2005, elle se forme en fonderie d'art à Libourne et découvre le moulage et la pratique de différentes matières: plâtre, cire, résine...
Photo 1: Femme nue méditant: ardoise polie (cliquer sur la photo pour l'agrandir)
Le travail de Clotilde révèle la spontanéité, la liberté, l'esprit curieux associant la terre, les pigments, le verre, le bois, les minéraux. Elle est attirée par l'alliance du feu et de la terre, expérimente les constructions et cuissons en four papier. La flamme libre et hasardeuse offre une dimension autre à ses pièces cuites et recuites. Le regard à l'affût, elle sait découvrir les formes invisibles au creux des arbres et dans son univers des bords de Trégarantec où les bois aux troncs majestueux, les étangs,
la sérénité et la beauté du lieu lui offrent cette magnifique rencontre avec la terre.
Clotilde, aventurière de la matière noble et naturelle sait créer avec les pièces de bois qu'elle glane des oeuvres uniques où le métal, la terre, le verre, la céramique, le bronze et le feu fusionnent avec magie.
Clotilde vit et travaille à Kergonan en Saint Michel, commune de Glomel (22110). Une exposition permanente est visible dans ses ateliers où elle organise des stages toute l'année. Pour la contacter: une adresse mail: clotildecousin@free.fr. L'atelier est facile à trouver, il suffit de prendre à la sortie de Rostrenen, la route de Plouray et tourner au carrefour vers Saint Michel en Glomel, une signalisation spécifique est en place.
Dernière photo: jeune homme en terre cuite fumée.
*:Annick Leroy, sculpteur célèbre pour ses sculptures monumentales dont le célèbre trio des Soeurs Goadec à Carhaix.
Sources: texte inspiré du livre du trentenaire de l'atelier du Thabor à Rennes
Illustrations: oeuvres de Clotilde Cousin.
D'une pierre qu'elle avait ramassée pour un sculpteur, elle avait gardé un bout qu'elle se mit à sculpter pendant des heures (une nuit entière), possédée par la mise en forme d'une première oeuvre. Cette rencontre avec l'ardoise puisqu'il s'agit de cette roche métamorphique, va faire naître et s'épanouir une relation avec l'art. Elle va ensuite rencontrer Annick Leroy* et cette rencontre sera déterminante dans le développement de sa passion.
En 2005, elle se forme en fonderie d'art à Libourne et découvre le moulage et la pratique de différentes matières: plâtre, cire, résine...
Photo 1: Femme nue méditant: ardoise polie (cliquer sur la photo pour l'agrandir)
![]() |
"Ronde d'oiseaux" sur lierre |
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"Feu follet" au visage sur champignon |
Le travail de Clotilde révèle la spontanéité, la liberté, l'esprit curieux associant la terre, les pigments, le verre, le bois, les minéraux. Elle est attirée par l'alliance du feu et de la terre, expérimente les constructions et cuissons en four papier. La flamme libre et hasardeuse offre une dimension autre à ses pièces cuites et recuites. Le regard à l'affût, elle sait découvrir les formes invisibles au creux des arbres et dans son univers des bords de Trégarantec où les bois aux troncs majestueux, les étangs,
la sérénité et la beauté du lieu lui offrent cette magnifique rencontre avec la terre.
Clotilde, aventurière de la matière noble et naturelle sait créer avec les pièces de bois qu'elle glane des oeuvres uniques où le métal, la terre, le verre, la céramique, le bronze et le feu fusionnent avec magie.
Clotilde vit et travaille à Kergonan en Saint Michel, commune de Glomel (22110). Une exposition permanente est visible dans ses ateliers où elle organise des stages toute l'année. Pour la contacter: une adresse mail: clotildecousin@free.fr. L'atelier est facile à trouver, il suffit de prendre à la sortie de Rostrenen, la route de Plouray et tourner au carrefour vers Saint Michel en Glomel, une signalisation spécifique est en place.
Dernière photo: jeune homme en terre cuite fumée.
*:Annick Leroy, sculpteur célèbre pour ses sculptures monumentales dont le célèbre trio des Soeurs Goadec à Carhaix.
Sources: texte inspiré du livre du trentenaire de l'atelier du Thabor à Rennes
Illustrations: oeuvres de Clotilde Cousin.
samedi 11 avril 2015
Poème
La vie
"La vie est un épisode inutile et perturbateur dans le bienheureux sommeil du néant"
Schopenhauer
Lumière et ciel d'azur, pluie, soleil et orages
Le rire des enfants, la tristesse et les pleurs
Les sourires et plaisirs, les passions, les douleurs
Réveillent le "néant" "bienheureux" et sans âge
La vie est sensations, mouvements et souplesse
Fragilité aussi dans les cycles changeants
La beauté éphémère et le bleu océan
Font de cet "épisode", sa force et sa richesse
Lorsque le crépuscule à Beltaine flamboie
Et donne à l'horizon sa sublime harmonie
Le Ponant lumineux dans le lointain faiblit
Pour accueillir la lune jaunissant les vieux toits
Dans la vallée boisée caressons les grands chênes
Médiateurs généreux entre la terre et nous
J'aime sentir leur force quand le vent les secoue
Noueux gardiens des sources habillées aux fontaines
Laissons le philosophe et sa définition
La vie est-elle utile? Question bien singulière
La vie est là qui passe et n'a pas de frontières
L'Univers sans "sommeil" poursuit son expansion.
"La vie est un épisode inutile et perturbateur dans le bienheureux sommeil du néant"
Schopenhauer
Crépuscule sur Bréhat (22) |
Le rire des enfants, la tristesse et les pleurs
Les sourires et plaisirs, les passions, les douleurs
Réveillent le "néant" "bienheureux" et sans âge
La vie est sensations, mouvements et souplesse
Fragilité aussi dans les cycles changeants
La beauté éphémère et le bleu océan
Font de cet "épisode", sa force et sa richesse
Crépuscule en mer |
Et donne à l'horizon sa sublime harmonie
Le Ponant lumineux dans le lointain faiblit
Pour accueillir la lune jaunissant les vieux toits
Dans la vallée boisée caressons les grands chênes
Médiateurs généreux entre la terre et nous
J'aime sentir leur force quand le vent les secoue
Noueux gardiens des sources habillées aux fontaines
Chemin des douaniers à Crozon en 2013 |
Laissons le philosophe et sa définition
La vie est-elle utile? Question bien singulière
La vie est là qui passe et n'a pas de frontières
L'Univers sans "sommeil" poursuit son expansion.
vendredi 10 avril 2015
Guerlédan
De Kériven (Caurel) à Trégnanton (Saint Gelven), petit retour dans le temps avec l'assèchement du lac de Guerlédan (entre Côtes d'Armor et Morbihan).
Le retrait des eaux du lac de Guerlédan laisse voir des vestiges qui réactivent la mémoire des riverains et une véritable remontée du temps s'opère alors avec le rappel d'événements parfois heureux mais aussi souvent tragiques comme des accidents mortels (dans les nombreuses carrières englouties ou dans le canal lui-même). La photo prise à proximité de Trégnanton début avril 2015, montre une porte d'écluse sur l'ancien canal de Nantes à Brest et sur laquelle on aperçoit encore le reste de passerelle à pied et l'intérieur de l'écluse chargée de sédiments et bois divers. On observe aussi malheureusement des quantités de déchets imputrescibles (verre, plastics) qui témoignent de l'indifférence des gens vis à vis de la nature et de l'environnement.
Sur cette deuxième vue prise au même endroit, on aperçoit bien la maçonnerie particulièrement soignée de l'écluse. Ces maçonneries ont été réalisées par des ouvriers creusois avec du granite bien breton. Les bâtisseurs du canal de Nantes à Brest n'ont pas , en effet, utilisé uniquement des bagnards pour le percement du canal. Il y avait aussi des volontaires locaux, parfois débauchés d'activités locales importantes comme sur le tronçon Gouarec- Saint Aignan où l'extraction de minerai de fer à destination des Forges des Salles en Quénécan subira cette pression sur la main d'oeuvre. "L'élite" si l'on peut dire était donc constituée par les maçons des écluses (ceux qui ont également construit le Paris Haussmannien).
Devant Kériven apparaissent les maisons et les endroits comme cette ferme avec son alignement de pommiers près du canal ainsi que les endroits dont certains sont attachés à des drames comme ce meurtre d'un contremaître ardoisier de St Gelven, Joseph Lannezval par trois ardoisiers de Caurel. Ces trois ouvriers sont jugés en 1889 et deux d'entre eux, reconnus coupables (les raisons de ce meurtre restent assez confuses et seraient liées à un conflit à propos d'ardoises (au "chantier des Gaulois" selon la tradition orale) sont condamnés à 15 ans de bagne. Nommés Misère et Fioche, seul ce dernier reviendra au pays en 1904 et montrera encore bien des années plus tard les traces de ses fers aux habitants du pays, tous convaincus de son innocence. Ces souvenirs de l'époque du canal et des ardoisières (qui fonctionnent du XVIIe au début du XXe siècle) ont été transmis par les anciens du pays comme Yves Marie Galiot, ardoisier bien connu de Caurel.
Sources:"Les Forges des Salles" par André Le Coroller; synthèse des archives privées des Forges des Salles. Marie Noelle Le Mapihan, petite fille de l'ardoisier Yves Marie Galiot, chanteuse et "mémoire" de Caurel.
Le retrait des eaux du lac de Guerlédan laisse voir des vestiges qui réactivent la mémoire des riverains et une véritable remontée du temps s'opère alors avec le rappel d'événements parfois heureux mais aussi souvent tragiques comme des accidents mortels (dans les nombreuses carrières englouties ou dans le canal lui-même). La photo prise à proximité de Trégnanton début avril 2015, montre une porte d'écluse sur l'ancien canal de Nantes à Brest et sur laquelle on aperçoit encore le reste de passerelle à pied et l'intérieur de l'écluse chargée de sédiments et bois divers. On observe aussi malheureusement des quantités de déchets imputrescibles (verre, plastics) qui témoignent de l'indifférence des gens vis à vis de la nature et de l'environnement.
Sur cette deuxième vue prise au même endroit, on aperçoit bien la maçonnerie particulièrement soignée de l'écluse. Ces maçonneries ont été réalisées par des ouvriers creusois avec du granite bien breton. Les bâtisseurs du canal de Nantes à Brest n'ont pas , en effet, utilisé uniquement des bagnards pour le percement du canal. Il y avait aussi des volontaires locaux, parfois débauchés d'activités locales importantes comme sur le tronçon Gouarec- Saint Aignan où l'extraction de minerai de fer à destination des Forges des Salles en Quénécan subira cette pression sur la main d'oeuvre. "L'élite" si l'on peut dire était donc constituée par les maçons des écluses (ceux qui ont également construit le Paris Haussmannien).
Devant Kériven apparaissent les maisons et les endroits comme cette ferme avec son alignement de pommiers près du canal ainsi que les endroits dont certains sont attachés à des drames comme ce meurtre d'un contremaître ardoisier de St Gelven, Joseph Lannezval par trois ardoisiers de Caurel. Ces trois ouvriers sont jugés en 1889 et deux d'entre eux, reconnus coupables (les raisons de ce meurtre restent assez confuses et seraient liées à un conflit à propos d'ardoises (au "chantier des Gaulois" selon la tradition orale) sont condamnés à 15 ans de bagne. Nommés Misère et Fioche, seul ce dernier reviendra au pays en 1904 et montrera encore bien des années plus tard les traces de ses fers aux habitants du pays, tous convaincus de son innocence. Ces souvenirs de l'époque du canal et des ardoisières (qui fonctionnent du XVIIe au début du XXe siècle) ont été transmis par les anciens du pays comme Yves Marie Galiot, ardoisier bien connu de Caurel.
Sources:"Les Forges des Salles" par André Le Coroller; synthèse des archives privées des Forges des Salles. Marie Noelle Le Mapihan, petite fille de l'ardoisier Yves Marie Galiot, chanteuse et "mémoire" de Caurel.
dimanche 5 avril 2015
Guerlédan
Racetrack Playa à Trégnanton?
Un habitué du canal de Nantes à Brest du secteur Caurel- St Gelven (22) s'inquiète de voir des blocs de plusieurs dizaines de kilos se déplacer d'un jour à l'autre vers le lit du Blavet en laissant une trace dans la vase (au lieu de s'enfoncer dedans comme le fait ce même jour d'avril un malheureux visiteur piégé dans la vase et dégagé par les pompiers). Ce phénomène ici compréhensible par l'association de la viscosité naturelle de la vase et la gravité (il y a une légère pente vers le Blavet canalisé) peut faire penser aux pierres mouvantes de la Vallée de la mort en Californie (Racetrack Playa) où le mystère des pierres mouvantes a longtemps alimenté tous les fantasmes!
La Vallée de la mort est une surface horizontale et les pierres changent de direction, ce qui complique l'interprétation néanmoins toujours rationnelle et géologique (la nature pétrographique du substrat et la présence périodique de glace permet d'expliquer le phénomène). Les choses sont ici beaucoup plus simples à comprendre. Ces pierres en grès armoricain (de l'Ordovicien inférieur:Arénigien) proviennent d'une purge de mur d'escalade sur la rive nord du lac. Elles ont donc un mouvement au départ qui les fait tomber sur la vase en cours de solidification. La viscosité de cette vase et la pente légère à cet endroit vers le canal explique la suite et les traces qui continuent à s'allonger jusqu'à ce que la solidification des sédiments fige le mouvement. Mais il est fortement déconseillé aux promeneurs de s'aventurer sur cette surface glissante (un arrêté préfectoral interdit l'accès au lac) et deux accidents dont l'un a nécessité la présence d'un hélicoptère constituent déjà un avertissement à tous les imprudents.
Un habitué du canal de Nantes à Brest du secteur Caurel- St Gelven (22) s'inquiète de voir des blocs de plusieurs dizaines de kilos se déplacer d'un jour à l'autre vers le lit du Blavet en laissant une trace dans la vase (au lieu de s'enfoncer dedans comme le fait ce même jour d'avril un malheureux visiteur piégé dans la vase et dégagé par les pompiers). Ce phénomène ici compréhensible par l'association de la viscosité naturelle de la vase et la gravité (il y a une légère pente vers le Blavet canalisé) peut faire penser aux pierres mouvantes de la Vallée de la mort en Californie (Racetrack Playa) où le mystère des pierres mouvantes a longtemps alimenté tous les fantasmes!
La Vallée de la mort est une surface horizontale et les pierres changent de direction, ce qui complique l'interprétation néanmoins toujours rationnelle et géologique (la nature pétrographique du substrat et la présence périodique de glace permet d'expliquer le phénomène). Les choses sont ici beaucoup plus simples à comprendre. Ces pierres en grès armoricain (de l'Ordovicien inférieur:Arénigien) proviennent d'une purge de mur d'escalade sur la rive nord du lac. Elles ont donc un mouvement au départ qui les fait tomber sur la vase en cours de solidification. La viscosité de cette vase et la pente légère à cet endroit vers le canal explique la suite et les traces qui continuent à s'allonger jusqu'à ce que la solidification des sédiments fige le mouvement. Mais il est fortement déconseillé aux promeneurs de s'aventurer sur cette surface glissante (un arrêté préfectoral interdit l'accès au lac) et deux accidents dont l'un a nécessité la présence d'un hélicoptère constituent déjà un avertissement à tous les imprudents.
samedi 4 avril 2015
Lac de Guerlédan
Le lac à sec: Guerlédan 2015 entre Côtes d'Armor et Morbihan
Dans la partie ouest du lac, le Blavet a retrouvé son lit canalisé, entre l'écluse Nicolo (la première après l'abbaye de Bon Repos en allant vers l'Est: n°137) et Trégnanton en Saint Gelven (22). Tout début avril, le retrait de l'eau découvre un espace gris, couvert de dépôts vaseux qui se déshydratent lentement à l'air, laissant apparaître des vestiges anciens comme cette barque que l'on devine, enfouie sous la vase.(cliquer sur la photo pour l'agrandir).
Le fond de la vallée qui commence à se craqueler sous l'effet du retrait de l'eau est particulièrement dangereux car certains endroits ne retiennent pas le poids d'un corps et l'épaisseur de vase peut atteindre plusieurs mètres à proximité du lit du Blavet. L'absence de végétation sur ce nouvel espace dégagé crée une atmosphère très particulière que les riverains ne manquent pas d'apprécier avant les ruées touristiques de l'été.
Les écluses habituellement sous l'eau ont encore leurs portes 175 ans après leur pose (la portion costarmoricaine du canal a été terminée en 1842 et donc ouverte à la circulation des péniches après la partie finistérienne), ce qui fait 85 ans sous les eaux du lac!
Intérieur d'une écluse avant Trégnanton. L'envasement est bien visible sur plusieurs mètres d'épaisseur. La maçonnerie des écluses réalisée en granite est encore parfaitement alignée, ce qui témoigne d'une très grande qualité technique des bâtisseurs de cette époque. Ces écluses qui étaient faites pour durer n'auront en réalité servi qu'un laps de temps relativement court: du 1 janvier 1842 à 1924 (82 ans), date du début des travaux sur la base du barrage de Guerlédan. Mais à cette époque, le chemin de fer a déjà condamné le transport fluvial depuis le début du XXe siècle; la ligne Carhaix Loudéac est en effet ouverte en 1902.
Des rencontres insolites sont fréquentes dans cet espace lunaire et gris comme ce monstre momifié dans les sédiments et parfaitement conservé. Il s'agit d'une écrevisse d'eau douce qui ne semble pas bénéficier d'une très bonne réputation chez les riverains du lac. Ils la qualifient d'écrevisse américaine et donc d'importation dont la faune locale et aquatique se serait très bien passée!
Dans la partie ouest du lac, le Blavet a retrouvé son lit canalisé, entre l'écluse Nicolo (la première après l'abbaye de Bon Repos en allant vers l'Est: n°137) et Trégnanton en Saint Gelven (22). Tout début avril, le retrait de l'eau découvre un espace gris, couvert de dépôts vaseux qui se déshydratent lentement à l'air, laissant apparaître des vestiges anciens comme cette barque que l'on devine, enfouie sous la vase.(cliquer sur la photo pour l'agrandir).
Le fond de la vallée qui commence à se craqueler sous l'effet du retrait de l'eau est particulièrement dangereux car certains endroits ne retiennent pas le poids d'un corps et l'épaisseur de vase peut atteindre plusieurs mètres à proximité du lit du Blavet. L'absence de végétation sur ce nouvel espace dégagé crée une atmosphère très particulière que les riverains ne manquent pas d'apprécier avant les ruées touristiques de l'été.
Les écluses habituellement sous l'eau ont encore leurs portes 175 ans après leur pose (la portion costarmoricaine du canal a été terminée en 1842 et donc ouverte à la circulation des péniches après la partie finistérienne), ce qui fait 85 ans sous les eaux du lac!
Intérieur d'une écluse avant Trégnanton. L'envasement est bien visible sur plusieurs mètres d'épaisseur. La maçonnerie des écluses réalisée en granite est encore parfaitement alignée, ce qui témoigne d'une très grande qualité technique des bâtisseurs de cette époque. Ces écluses qui étaient faites pour durer n'auront en réalité servi qu'un laps de temps relativement court: du 1 janvier 1842 à 1924 (82 ans), date du début des travaux sur la base du barrage de Guerlédan. Mais à cette époque, le chemin de fer a déjà condamné le transport fluvial depuis le début du XXe siècle; la ligne Carhaix Loudéac est en effet ouverte en 1902.
Des rencontres insolites sont fréquentes dans cet espace lunaire et gris comme ce monstre momifié dans les sédiments et parfaitement conservé. Il s'agit d'une écrevisse d'eau douce qui ne semble pas bénéficier d'une très bonne réputation chez les riverains du lac. Ils la qualifient d'écrevisse américaine et donc d'importation dont la faune locale et aquatique se serait très bien passée!
samedi 21 mars 2015
Poème
Présent
Un beau ciel bleu ce matin dévoile
La page blanche qui fait l' aujourd'hui
Un nouveau jour décapant le gris
Avant la nuit semée d'étoiles
C'est le printemps bruissant dès l'aurore
Et ses couleurs aux parfums d'enfance
Un soleil d'or en douce France
Et l'appétit de caresses encore
Cette impatience toujours en nous!
J'aimerais tant le temps assagi
De longues heures pour celles d'aujourd'hui
Captant l'instant sans cesse dissous
Sur les sentiers la mémoire chemine
Pensée vivante que le corps envie
Curieux hasard qui m'attache ici
Sur les chemins des vertes collines
La voix du vent jamais ne pose
La partition de son chant sans fin
Réminiscence des joies et chagrins
D'un temps passé d'épines et de roses
De la passion vécue chaque jour
L'esprit alerte mesure la chance
Ce prix du temps passant dans l'urgence
Vers d'autres vies et d'autres amours.
Illustrations: crêtes schisteuses au Liscuis en 2014 (Laniscat) et "l'Allée des amours secrets": huile sur toile de Reon, La Légende d'Argondia, autrefois en forêt de Quénécan,aujourd'hui à Prague.
Vers pairs et impairs.
Crêtes schisteuses au Liscuis en 2014 |
La page blanche qui fait l' aujourd'hui
Un nouveau jour décapant le gris
Avant la nuit semée d'étoiles
C'est le printemps bruissant dès l'aurore
Et ses couleurs aux parfums d'enfance
Un soleil d'or en douce France
Et l'appétit de caresses encore
Cette impatience toujours en nous!
J'aimerais tant le temps assagi
De longues heures pour celles d'aujourd'hui
Captant l'instant sans cesse dissous
L'Allée des amours secrets.Huile sur toile de Reon |
Sur les sentiers la mémoire chemine
Pensée vivante que le corps envie
Curieux hasard qui m'attache ici
Sur les chemins des vertes collines
La voix du vent jamais ne pose
La partition de son chant sans fin
Réminiscence des joies et chagrins
D'un temps passé d'épines et de roses
De la passion vécue chaque jour
L'esprit alerte mesure la chance
Ce prix du temps passant dans l'urgence
Vers d'autres vies et d'autres amours.
Illustrations: crêtes schisteuses au Liscuis en 2014 (Laniscat) et "l'Allée des amours secrets": huile sur toile de Reon, La Légende d'Argondia, autrefois en forêt de Quénécan,aujourd'hui à Prague.
Vers pairs et impairs.
dimanche 15 mars 2015
Patrimoine et archéologie
Le menhir du Rossil en St Nicolas-du-Pélem (22)
Sur les "Hauts" de St Nicolas du Pélem, en prenant la direction de Lanrivain, le promeneur distrait peut tomber par hasard sur ce géant de pierre caché dans les bois à quelques pas de la route. Il s'agit du menhir du Rossil, en granite de Quintin, recouvert de mousse et donc pratiquement invisible avant de tomber sur sa silhouette impressionnante. Son diamètre à la base est proche de 4 m et sa hauteur de 6 à 7 m environ (selon les sources: 6,60 à 7,30m), ce qui en fait une pierre proche de 65 tonnes (voir le calcul dans l'article sur le menhir de Glomel).Devant ce géant de granite (14e de Bretagne), je pense au livre d'Anne Percin "Les singuliers" dans lequel elle fait dire sous forme d'une correspondance épistolaire entre peintres de Pont Aven (époque de Gauguin, Sérusier, Filiger, fin XIXe, début XXe)ce qu'un peintre pouvait ressentir devant un tel mégalithe:
"On trouve aussi de gros blocs de granit debout dans les prés, que les gens d'ici appellent des pierres levées. C'est beaucoup plus intéressant que les bondieuseries, à mon avis. C'est sourd pour ainsi dire. Ca ne veut rien dire... c'est énorme et sauvage. Je les dessine souvent...Ce sont des masses grises...sans relief, presque sans aspérités... Les gens d'ici disent que c'est là depuis la nuit des temps.Que cela est plus ancien que les plus vieilles croix celtes qui ornent les carrefours, que c'est plus ancien que l'écriture. Leur présence est opaque et discrète: rien ne les met en valeur, ils sont souvent envahis de ronces, cachés dans les bois ou au milieu des champs labourés où les lignes droites dévient pour les contourner...Pourtant, il doit bien y avoir un moyen de capter l'énergie sourde de ces pierres dans une image..."
(Lette d'Hugo Boch à Tobias Hendrike: Pont Aven le 1/10/1888)
Le géant immobile recouvert de mousse cache une réalité toute autre et au contraire très mobile. J'imagine les milliards d'atomes en vibration perpétuelle dans la fréquence de leur famille minérale respective (c'est du reste cette propriété qui est utilisée en minéralogie pour identifier des espèces minérales dans des mélanges complexes(par Infra Rouge à Transformées de Fourier, Microsonde Raman...).Son immobilité et la mienne ne sont qu'illusion; la terre nous entraîne à 30 kms par seconde dans son périple annuel autour du soleil. Le soleil emmène à son tour la terre à 230kms/seconde autour de la Voie Lactée. Celle-ci tombe à 90kms/seconde vers Andromède. Le groupe qui contient notre galaxie et Andromède tombe à 600kms/seconde vers l'Amas de la Vierge, lui-même tombant vers cette agglomération de galaxies appelée "le Grand Attracteur". Tout est mouvement, mobilité, changements, naissances, morts et renaissances...Mais qui comprendra l'énigmatique message que ces pierres levées nous adressent depuis des millénaires?
Sources: "L'infini dans la paume de la main" Trinh Xuan Thuan (astrophysicien). "Les singuliers" Anne Percin. Edition: la brume au rouergue.
Menhir du Rossil perdu dans les bois |
La personne au pied du mégalithe donne l'échelle |
Vue côté sud, la face Est paraît plus plate |
Le géant immobile recouvert de mousse cache une réalité toute autre et au contraire très mobile. J'imagine les milliards d'atomes en vibration perpétuelle dans la fréquence de leur famille minérale respective (c'est du reste cette propriété qui est utilisée en minéralogie pour identifier des espèces minérales dans des mélanges complexes(par Infra Rouge à Transformées de Fourier, Microsonde Raman...).Son immobilité et la mienne ne sont qu'illusion; la terre nous entraîne à 30 kms par seconde dans son périple annuel autour du soleil. Le soleil emmène à son tour la terre à 230kms/seconde autour de la Voie Lactée. Celle-ci tombe à 90kms/seconde vers Andromède. Le groupe qui contient notre galaxie et Andromède tombe à 600kms/seconde vers l'Amas de la Vierge, lui-même tombant vers cette agglomération de galaxies appelée "le Grand Attracteur". Tout est mouvement, mobilité, changements, naissances, morts et renaissances...Mais qui comprendra l'énigmatique message que ces pierres levées nous adressent depuis des millénaires?
Sources: "L'infini dans la paume de la main" Trinh Xuan Thuan (astrophysicien). "Les singuliers" Anne Percin. Edition: la brume au rouergue.
jeudi 12 mars 2015
Poème
Temps suspendu
Un très long silence
Prolonge la nuit
Et le doute immense
S'installe sans bruit
Je ne sais comment
Gérer la mémoire
Le ciel et le temps
Portent un habit noir
Dans les grands rochers
Pleure une fontaine
Comme un coeur blessé
Battant sous les chênes
Là je me souviens
De ciels flamboyants
De tous les parfums
D'un jardin d'antan
Reste-t-il encore
Dormant sous la pluie
De nouveaux trésors
Qui m'attendent ici?
Illustrations: Schistes verticaux sur la lande du Liscuis en Laniscat et fontaine St Mathurin, près de la chapelle du même nom à Trozulon en Laniscat (22570) en mars 2015.
Un très long silence
Prolonge la nuit
Et le doute immense
S'installe sans bruit
Crêtes schisteuses sur la lande |
Je ne sais comment
Gérer la mémoire
Le ciel et le temps
Portent un habit noir
Dans les grands rochers
Pleure une fontaine
Comme un coeur blessé
Battant sous les chênes
Là je me souviens
De ciels flamboyants
De tous les parfums
D'un jardin d'antan
Fontaine St Mathurin près de la chapelle |
Reste-t-il encore
Dormant sous la pluie
De nouveaux trésors
Qui m'attendent ici?
Illustrations: Schistes verticaux sur la lande du Liscuis en Laniscat et fontaine St Mathurin, près de la chapelle du même nom à Trozulon en Laniscat (22570) en mars 2015.
lundi 9 mars 2015
Archéologie
Quand le menhir de Glomel fait l'actualité!
Le 7 mars 2015, la presse locale (Télégramme en information locale sur l'édition de Rostrenen) fait état d'un aménagement de l'environnement du fameux grand menhir de Glomel, réputé le plus lourd de Bretagne encore debout!
En effet, le menhir en granite de Rostrenen est maintenant bien dégagé à sa base et un panneau explicatif est apposé à proximité du mastodonte pour éclairer le visiteur de passage (les personnages à la base du menhir donnent une idée de sa taille hors norme).
Un article dédié à ce mégalithe avait été publié sur ce blog le 25 avril 2013 et reste toujours consultable. Il permet de comparer les photos entre cette date et aujourd'hui et donc de visualiser le travail accompli. Les indications fournies par les services compétents (Service Régional de l'Archéologie: DRAB de Bretagne, Rennes. Cliquer sur la photo pour l'agrandir) précisent que le mégalithe est classé depuis le 4 novembre 1975 à l'Inventaire des Monuments Historiques et que sa particularité, outre d'avoir une base plate est d'être le menhir le plus lourd et le plus massif de Bretagne, dépassant les 80 tonnes. Comment ce chiffre très prudent par rapport à ce qui est véhiculé sur ce mégalithe (Internet) a t'il été obtenu?
Il suffit pour cette estimation de calculer son volume et multiplier celui-ci par la densité de la pierre. Pour le granite de Rostrenen, cette densité théorique est de 2,5 (la dominante de feldspaths potassiques, les fameuses "dents de cheval" typiques de ce granite ont une densité nettement inférieure à celle du quartz, autre constituant de cette roche qui fait 2,65).En prenant la formule de calcul du volume d'un cône (qui est en principe à la portée de tout élève en fin de primaire): n x(rayon)2 x hauteur, divisé par 3 = 3,14 x(2)2 x 8,6 /3= 36 m3 (le diamètre à la base est supérieur à 4 m et la hauteur du mégalithe est de 8 m60). En multipliant ce chiffre par la densité 2,5, on obtient 90 tonnes. Pourquoi ce chiffre sous-estime le poids réel?
Par ce que la pierre levée n'est pas un cône et qu'à 8 m de hauteur, il fait encore plus de 2 m de diamètre. Il faut donc prolonger son sommet pour approcher du volume réel qui dépasse probablement les 40 m3 et donc les 100 tonnes (certaines publications sur internet confondent la masse et le volume!). Aujourd'hui, une reconstitution en 3D du mégalithe avec les instruments de mesure au lazer permet d'avoir le volume hors sol du monument et d'affiner sa masse réelle. Mais quel que soit le chiffre exact, il s'agit bien d'une performance réalisée par les hommes du Néolithique.
Note: le calcul d'un cône de révolution est basé sur la formule: 1/3 x base x hauteur.
Le 7 mars 2015, la presse locale (Télégramme en information locale sur l'édition de Rostrenen) fait état d'un aménagement de l'environnement du fameux grand menhir de Glomel, réputé le plus lourd de Bretagne encore debout!
En effet, le menhir en granite de Rostrenen est maintenant bien dégagé à sa base et un panneau explicatif est apposé à proximité du mastodonte pour éclairer le visiteur de passage (les personnages à la base du menhir donnent une idée de sa taille hors norme).
Un article dédié à ce mégalithe avait été publié sur ce blog le 25 avril 2013 et reste toujours consultable. Il permet de comparer les photos entre cette date et aujourd'hui et donc de visualiser le travail accompli. Les indications fournies par les services compétents (Service Régional de l'Archéologie: DRAB de Bretagne, Rennes. Cliquer sur la photo pour l'agrandir) précisent que le mégalithe est classé depuis le 4 novembre 1975 à l'Inventaire des Monuments Historiques et que sa particularité, outre d'avoir une base plate est d'être le menhir le plus lourd et le plus massif de Bretagne, dépassant les 80 tonnes. Comment ce chiffre très prudent par rapport à ce qui est véhiculé sur ce mégalithe (Internet) a t'il été obtenu?
Il suffit pour cette estimation de calculer son volume et multiplier celui-ci par la densité de la pierre. Pour le granite de Rostrenen, cette densité théorique est de 2,5 (la dominante de feldspaths potassiques, les fameuses "dents de cheval" typiques de ce granite ont une densité nettement inférieure à celle du quartz, autre constituant de cette roche qui fait 2,65).En prenant la formule de calcul du volume d'un cône (qui est en principe à la portée de tout élève en fin de primaire): n x(rayon)2 x hauteur, divisé par 3 = 3,14 x(2)2 x 8,6 /3= 36 m3 (le diamètre à la base est supérieur à 4 m et la hauteur du mégalithe est de 8 m60). En multipliant ce chiffre par la densité 2,5, on obtient 90 tonnes. Pourquoi ce chiffre sous-estime le poids réel?
Par ce que la pierre levée n'est pas un cône et qu'à 8 m de hauteur, il fait encore plus de 2 m de diamètre. Il faut donc prolonger son sommet pour approcher du volume réel qui dépasse probablement les 40 m3 et donc les 100 tonnes (certaines publications sur internet confondent la masse et le volume!). Aujourd'hui, une reconstitution en 3D du mégalithe avec les instruments de mesure au lazer permet d'avoir le volume hors sol du monument et d'affiner sa masse réelle. Mais quel que soit le chiffre exact, il s'agit bien d'une performance réalisée par les hommes du Néolithique.
Note: le calcul d'un cône de révolution est basé sur la formule: 1/3 x base x hauteur.
dimanche 1 mars 2015
Poème
Mars
Venir, venir au jour, en ce jour un peu frais
Qui prépare les beaux jours, par ce temps imparfait
Venir ou revenir sur la lande ventée
Mars enfin renaissance du printemps désiré
Jours de ce temps magique au grand silence épais
Pour un hiver cédant au printemps qui renaît
Mars à peine éveillé
La chaleur attendra
Dans cette aube affectée
Par un voile de froid
Les maisons lentement s'ouvrent au jour, j'imagine
La discrète caresse des tout premiers rayons
Du soleil blanc de Mars sur le flanc des collines
Ce décor de mes rêves qu'épouse la saison
Dans l'ardoise gravée, patinée de lichens
Se lit le précieux temps des instants disparus
La mémoire implacable et fidèle m'entraîne
Sur la lande boisée où je suis revenu
Revenir et renaître
Que sais-je du destin
Du futur jamais loin
Qui s'ouvre à ma fenêtre?
Suis-je donc enchaîné
A l'ardoise dressée
A la bruyère d'hiver
Au printemps nouveau-né?
Dis-moi vieille maison
Quand viendra la saison
De l'éternelle lumière?
Venir, venir au jour, en ce jour un peu frais
Qui prépare les beaux jours, par ce temps imparfait
Venir ou revenir sur la lande ventée
Mars enfin renaissance du printemps désiré
Bruyère à Rosquelfen en mars 2015 |
Jours de ce temps magique au grand silence épais
Pour un hiver cédant au printemps qui renaît
Mars à peine éveillé
La chaleur attendra
Dans cette aube affectée
Par un voile de froid
Les maisons lentement s'ouvrent au jour, j'imagine
La discrète caresse des tout premiers rayons
Du soleil blanc de Mars sur le flanc des collines
Ce décor de mes rêves qu'épouse la saison
Dans l'ardoise gravée, patinée de lichens
Se lit le précieux temps des instants disparus
La mémoire implacable et fidèle m'entraîne
Sur la lande boisée où je suis revenu
Revenir et renaître
Que sais-je du destin
Du futur jamais loin
Qui s'ouvre à ma fenêtre?
Suis-je donc enchaîné
A l'ardoise dressée
A la bruyère d'hiver
Au printemps nouveau-né?
Dis-moi vieille maison
Quand viendra la saison
De l'éternelle lumière?
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