Les flocons blancs voltigent et leur trame légère
Tisse un manteau d'hermines aux crêtes dénudées
Un suaire s'étend sur les gorges boisées
Etouffant l'onde vive en sa crue séculaire
Sous le grand linceul blanc, une cheminée fume
Devant l'âtre, pensive, une âme rêve à l'Eden
La rougeur des tisons colore, ravive, exhume
Des étreintes brûlantes, les souvenirs anciens
Que la mémoire fidèle convoque alors ici
Mélancolique espace au présent silencieux
Sous le manteau de neige, la lande s'est endormie
Oubliées les eaux vives, Liscuis, Daoulas en crues
Oubliés les sanglots des jours de pluie sans fin
Oubliées les collines, les chênes des talus
Et cette clé rouillée trouvée sur le chemin
Sous le grand manteau blanc, alourdissant l'ardoise
Le temps s'est arrêté et la mémoire éteinte
Quitte l'espace blanc pour un bateau qui croise
Sur la mer bleutée des illusions défuntes.
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