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lundi 1 février 2016

Paléontologie à Guerlédan

Paléontologie à Guerlédan: les découvertes de 2015

Le lac de Guerlédan qui fait la séparation entre côtes d'Armor et Morbihan, est désormais plein et la période d'assèchement de l'année 2015 entre dans les souvenirs. De cette période d'assèchement du lac, il restera des moments forts et des documents photographiques intéressants et instructifs, comme celui de ce bloc de grès-quartzite armoricain qui présente en surface d'étranges formes courbes.
Ce bloc de grès basculé(environ 70cm x40) en "pierre volante" comme disent les géologues lorsque le matériau solide n'est pas dans sa position et dans son affleurement d'origine, possède sur sa surface les traces fossilisées (empreintes) des pistes ou trajectoires réalisées par le déplacement d'un trilobite sur le fond marin, une période qui selon les cartographes du BRGM correspond à l'Ordovicien inférieur (Arénigien probable), et nous sommes alors autour de 480 millions d'années, ce qui n'est pas hier! Ces pistes sont des lobes et comme il y en a deux parallèles, elles sont appelées bilobites ou encore Cruziana par les paléontologues.
L'ère primaire est en effet le temps des Trilobites exclusivement marins et benthiques; ils vivent sur ou dans le substrat du fond des mers et se déplacent à l'aide de deux rangées ventrales de membres biramés dont la partie locomotrice (endopodite) est constituée de sept segments. Les traces courbes sont donc le résultat du déplacement de l'animal dans un sédiment très fin qui est ensuite moulé par la sédimentation postérieure. Cet animal (Arthropode)va subir une extinction de masse en fin d'Ordivicien (modification des conditions climatiques) puis se développer à nouveau pour disparaître totalement à la crise Permo-Triasique (nouvelle rupture climatique très importante qui sera à l'origine de la plus grande crise de l'histoire du vivant). Réputé bon fossile stratigraphique par son abondance et sa diversité (pas loin de 20000 espèces recensées); c'est l'un des groupes fossiles les plus diversifiés. Mais ici, nous n'avons que la preuve de sa présence par ses traces, l'animal lui n'est pas présent. Toutefois, la taille et la forme des "lobes" permet à un expert de se faire une idée  de l'animal (taille et genre?). Un tracé de cette longueur est aussi plutôt exceptionnel et méritait bien que l'on s'y attarde un moment!
Sources: Museum d'Histoire Naturelle de Paris, Paléontologie, Paléozoïque. Site www.trilobite.fr

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