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mercredi 21 avril 2021

Nécropole du Liscuis en Bon Repos sur Blavet, Côtes d'Armor

L'allée couverte Liscuis II, à l'épreuve des visiteurs.

L'allée couverte Liscuis II est le monument le plus au Nord de l'ensemble des trois allées couvertes du Liscuis, sur la commune de Laniscat (Bon Repos sur Blavet aujourd'hui). Cette allée couverte est datée de 3000 à 3200 avant JC (BC). Elle est donc située chronologiquement entre Liscuis I qui est la tombe en V la plus haute dans la topographie et la plus ancienne (4000 BC,6000 ans environ) et Liscuis III , la plus à l'Est et topographiquement la plus basse dont il est fait mention le 15 mars dernier sur ce blog, la plus récente (2300BC, 4300 ans environ).

Liscuis II vue du Sud
C'est une grande allée couverte orientée Nord-Sud avec un vestibule côté Nord qui fait 2m50 de longueur et déjeté vers le Nord-Est. La chambre funéraire fait 8m50 de long et est séparée d'une grande structure de 3m50 dans le prolongement de la chambre funéraire, par une dalle septale échancrée en demi-cercle pour laisser passer un corps (visible sur la photo). Cette chambre annexe fait une légère angulation vers l'Ouest. Cette partie remplace la courte cellule annexe visible sur Liscuis I.

Ce monument possède un cairn elliptique partiellement conservé et bien visible depuis le nettoyage assez récent du lieu. Ce cairn fait 20m de longueur par 12m de largeur.

Il y a quelques semaines,  des visiteurs accompagnés d'enfants ne s'étonnaient guère de voir ces derniers  déplacer des dalles de schiste au fond de la chambre funéraire principale. Malgré la présence d'un câble acier limitant l'accès, le lieu était manifestement considéré comme un terrain de jeux comme c'était le cas un demi siècle plus tôt! Ceci est bien dommage car cette allée couverte présente un aménagement unique du sol de la chambre funéraire.

Liscuis II , vue du Sud, angle différent
En effet, le sol de cette chambre est aménagé avec un soin remarquable. Il est dallé de grandes plaques de schiste soigneusement ajustées sur deux rangs et calées par un poutrage longitudinal fait de trois rangées de blocs de grès alignés, créant un "vide sanitaire" sous la chambre.(Extrait du rapport de fouilles par Charles Tanguy le Roux.1975) Les désordres occasionnés par les passants ne permettent plus de voir cette particularité majeure du monument qui marque une évolution significative, un millénaire après la construction de Liscuis I. Les découvertes des fouilles  dans ce monument se résument à une demi douzaine de silex dont quatre petites lames, une parure en pendeloque sur galet de quartz, un petit rognon de silex à perforation naturelle agrandie, une plaquette de schiste percée, une belle hache pendeloque en fibrolite (c'est un minéral appelé sillimanite, fibreuse et inexistante à proximité du secteur), cinq haches polies et un fragment d'une sixième, toutes en métadolérite de Quelfenec.

C'est hélas souvent l'ignorance en action qui efface les particularités et détails de ces tombes collectives, pourtant les témoins uniques du début de l'humanité sédentaire, celle qui construisait ces monuments,  dans des lieux qui n'ont pas été choisis au hasard, pour y déposer leurs morts. Alors un peu de curiosité intellectuelle ou simplement de respect du site permettrait de s'affranchir des décidément nécessaires panneaux d'interdiction!
 
 

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