Patrimoine de Perret en Côtes d'Armor, Bon-Repos-sur-Blavet

Les dalles en schiste gravé de l'enclos de Perret.

Dalles en position d'échalier, bourg de Perret

En garniture de l'entrée Sud de l'enclos paroissial à Perret, on peut observer deux dalles de schiste dont celle de gauche est gravée d'une croix et celle de droite de figures et lettres curieusement dessinées dans une forme inhabituelle sur les pierres tombales anciennes du pays, et cependant, il s'agit bien d'anciennes pierres tombales réutilisées ici un peu sous forme d'échalier ou de parement de marche. Echalier vient de l'ancien français eschallier qui lui-même a une origine latine: scalarium,  élément de clôture d'un cimetière faisant obstacle à la divagation d'animaux. Le début de la translation de ce cimetière qui était autour de l'église, dans son lieu actuel derrière le presbytère, a débuté en 1927, époque ou le comte du Luart était maire de Perret.

Ici, il ne s'agit pas vraiment d'un véritable échalier mais plutôt d'un parement de marche d'escalier, l'enclos étant surélevé par rapport aux routes qui le ceinturent.

Dalle gravée enterrée par son côté droit

Les signes gravés sur cette ancienne dalle mortuaire correspondent à des lettres et des chiffres qui ne se voient pas sous cette forme dans les dalles de même nature et de même usage à partir du XIXe siècle. En effet, les textes gravés sur la dalle mortuaire ont une forme de type "lettres d'imprimerie" dès le début du XIXe siècle. Ils correspondent à une couverture de sépulture de gens modestes qui n'ont pas les moyens de payer une ornementation plus élaborée qui est la norme à cette époque allant jusqu'au milieu du XXe siècle dans notre secteur.

ancienne pierre tombale (début XIXe) Saint Gilles
à Gouarec

Sur cette photo d'une sépulture ancienne du cimetière de Saint Gilles à Gouarec, on peut voir et lire le  type d'écriture utilisé sur dalles de schiste  dès le début du XIXe siècle et il est difficile de dater précisément les premières dalles gravées de ce type car elles ont été réutilisées très souvent dans la réfection du bâti religieux (dalles de sol, échaliers, création d'escaliers (comme à Caurel) ou dalles de clôture...

Il est donc tout-à-fait possible que la dalle gravée de Perret corresponde à une pierre tombale antérieure au XIXe et donc du XVIIIe. Avant les sépultures se faisaient dans le sol des églises. Un Edit de Louis XVI de 1776 interdira toute sépulture dans les églises. On peut donc penser que les premières dalles gravées extérieures datent de cette période. Pour déchiffrer celle-ci, il faudrait l'extraire de son logement afin de disposer de la totalité du texte gravé. La pierre tombale de cette entrée de l'enclos de Perret gardera donc son mystère encore un bon moment sans doute.