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lundi 13 février 2023

La chapelle Saint Jacques en Saint Léon, commune de Merléac (22)

 propos de la chapelle Saint Jacques en Saint Léon, commune de Merléac.

Un article du 10 août 2016 sur ce blog donnait une information sur cette chapelle au moment où s'achevait un cycle de restauration débuté en 2012 et qui concernait l'ensemble du bâti mais surtout les fresques peintes sur les murs et les lambris qu'il y avait urgence à sauvegarder. En effet, cette construction réalisée par les Rohan à partir de 1317 et qui va durer tout le XIVe siècle, est un véritable trésor. Classé dans un premier temps sur la liste de 1862, la chapelle est classée Monument Historique en  décembre 1908.(XIVe et XVe siècle).Elle mesure 20m de longueur pour 12 de largeur.

ancienne carte postale du début XXe
Elle est signalée en mauvais état en 1849 et une série de travaux importants (toiture, verrière, lambris) seront engagés en 1860 et achevés en 1867, sous la supervision de  Jules Henri Geslin de Bourgogne, Président et cofondateur de la Société d'Emulation des Côtes-du-Nord. En 1864, il fait démonter la grande verrière et la toiture. Le remplage de la maîtresse-vitre est restauré par Yves Hernot en 1865.
Sur cette ancienne carte postale, on peut voir que la chapelle possède une nef Est-Ouest et des collatéraux dont la toiture est légèrement plus basse que celle de la nef (ce qui n'est plus le cas aujourd'hui). La façade Sud est totalement dépourvue d'ouvertures à l'exception d'une porte visible, dite "du vicomte", près de la tour carrée du clocher en position latérale et ce côté Sud est armé de contreforts.
ancienne carte postale de la façade Ouest, porche d'entrée

Sur cette seconde carte du début XXe, on observe un porche d'entrée qui a perdu son ornementation au-dessus des deux entrées à arc trilobé et trumeau central privé de sa sculpture terminale. Notons le curieux bâti en schistes chloriteux (chloritoschistes de Créméhel, un village de Merléac) et tufs schistosés du Carbonifère à la base et en grand appareillage de granite clair dans toute la partie haute.. Cette étonnante disposition pétrographique est visible dans tous les murs externes de cet édifice dont la façade principale est au Nord: fenêtres en arcs brisés et porche d'entrée reprenant la forme de celui visible sur cette carte postale du pignon Ouest (mais à arc surbaissé). Il faut donc admettre que l'arrivée des pélerins du chemin de Saint Jacques dont Saint Léon était un relais important se faisait sur le site par une route venant du Nord.
pilier interne de l'angle N-E dela tour
Lorsqu'on pénètre dans l'édifice, on observe à l'angle Nord-Est de la tour, ce pilier aux quatre colonnes visibles, sans doute destiné à supporter une charge qui aujourd'hui, a disparu. Il manque visiblement un élément architectural en lien avec ce clocher; élément nécessaire  si la tour était coiffée d'une flèche en granite dont parle l'abbé Gilles Jarneau dans une description de cette chapelle (infobretagne). Il est en effet question d'une flèche en granite démontée car elle menaçait de s'écrouler. Il est aussi question d'une cloche d'un poids de 12000 livres détruite en 1798 et qui se trouvait dans ce clocher de la chapelle. On peut donc s'interroger sur son aspect originel  dans l'hypothèse ou elle disposait d'un clocher capable de porter un tel poids. Il semble que l'épaisseur des murs, la présence des contreforts Sud et Ouest, et le pilier renforcé de l'angle Nord-Est pourraient crédibiliser l'existence d'une flèche en pierre (comme à Saint Samson en La Martyre (notons au passage l'un des mariages de Jean Ier de Rohan avec Jeanne de Léon en 1349, La Martyre était dans le domaine du seigneur de Léon.)
Clocher photo-montage



Le photomontage ci-dessous donne un aperçu de ce que pouvait être la silhouette du clocher avant la Révolution dans l'hypothèse ou les affirmations de l'abbé Gilles Jarneau peuvent être validées par l'analyse des murs et piliers encore présents, domaine de compétence des ABF et des Architectes du Patrimoine. Sur ce point, une enquête  se poursuit afin de comprendre le bâti dans son ensemble (répartition des ouvertures, situation topographique, nature pétrographique des éléments du bâti..) Â suivre, l'ensemble héraldique majeur et sa lecture, les fresques des murs et les lambris peints, l'étude de la grande verrière du chevet, autant de chapîtres passionnants que nous offre cette chapelle exceptionnelle.

NB:  photos couleurs PJ ainsi que photomontage.

Réf: M. Barthélémy et abbé Gilles Jarneau: Patrimoine de Merleac (infobretagne)

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