Les menhirs de Quénécan, aux confins de Cléguérec, de Sainte Brigitte et de Saint Aignan, Morbihan
Bugul er hoët ou le Berger de la Madeleine |
Flanc ouest du Bugul er hoët |
Ce menhir est donc prélevé sur place dans un secteur qui correspond à l'axe du synclinal faisant le relief de la partie sud de la forêt de Quénécan. Dans ce secteur au coeur du "pays noir", on peut voir de nombreux blocs identiques à ce menhir, basculés les uns sur les autres et formant un véritable mur de défense dit du Breuil du chêne, un endroit riche en histoires étonnantes où apparaissent: les derniers loups de Quénécan, les déserteurs de l'armée impériale, les chouans de Debar, les charbonniers,ces hommes échappant par leur mobilité permanente dans les massifs forestiers, aux autorités religieuses et à l'influence de la religion dominante. Le "pays noir" est aussi celui des protestants sous protection des ducs de Rohan et plutôt réfractaires à l'ordre religieux établi dans la province.
Petit menhir à 50m du Bugul er hoët |
La nature pétrographique de cette roche est un quartzite phylliteux gris vert dans lequel une orientation des minéraux est parfaitement visible. Il s'agit d'une roche métamorphique du Trémadocien, le début de l'Ordovicien inférieur (environ 480 Ma). Cette formation est suivie de l'Arénigien et donc de grès armoricains qui n'ont pas le même aspect (bancs massifs bien visibles sur le Lande de Courses et le bois du Fao plus au nord du massif de Quénécan.
La dernière vue montre un petit menhir (moins d'un mètre) qui se situe à quelques dizaines de mètres du grand menhir et implanté vers l'est. Ces pierres ne sont sur aucun chemin balisé et dans une propriété privée. Aucun d'entre eux n'a été christianisé. Si on y ajoute les allées couvertes réparties autour de ce relief du Breuil du chêne on peut conclure sans se tromper que cet endroit était bien fréquenté dès l'époque néolithique, la grande période du mégalithisme (de -5000 à -2000 avant notre ère).
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