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lundi 24 juillet 2023

Menhirs de Cléguérec, Morbihan

Les menhirs de Quénécan, aux confins de Cléguérec, de Sainte Brigitte et de Saint Aignan, Morbihan

Bugul er hoët ou le Berger de la Madeleine
Sur les hauteurs du Breuil du chêne, la partie la plus au nord et la plus boisée aussi de Cléguérec, sont plantés plusieurs menhirs aux formes caractéristiques (prismes rectangulaires issus des formations qui affleurent sur place). Le plus grand d'entre eux est un prisme élégant (photo) et brut de 4m50 de hauteur au dessus du sol. Sa fosse de calage est bien visible sur son côté nord et la partie enterrée est estimée à près d'un mètre ce qui fait un monolithe de 5m50 de longueur totale. Sachant qu'il fait entre 50 et 60 cm d'épaisseur pour une largeur d'1m, son poids se situe entre 7 et 10 tonnes (densité moyenne de la roche = 2,68). Ce menhir est nommé en breton  "Bugul er hoët" ce qui signifie en français "le berger du bois", mais dans la version française, son nom est plus précisément "le berger de la Madeleine". Pourquoi cette précision "madeleine"?? nous n'avons pas encore éclairci ce point.

Flanc ouest du Bugul er hoët


Ce menhir est donc prélevé sur place dans un secteur qui correspond à l'axe du synclinal  faisant le relief de la partie sud de la forêt de Quénécan. Dans ce secteur au coeur du "pays noir", on peut voir de nombreux blocs identiques à ce menhir, basculés les uns sur les autres et formant un véritable mur de défense dit du Breuil du chêne, un endroit riche en histoires étonnantes où apparaissent: les derniers loups de Quénécan, les déserteurs de l'armée impériale, les chouans de Debar, les charbonniers,ces hommes échappant par leur mobilité permanente dans les massifs forestiers, aux autorités religieuses et à l'influence de la religion dominante. Le "pays noir" est aussi celui des protestants sous protection des ducs de Rohan et plutôt réfractaires à l'ordre religieux établi dans la province.

Petit menhir à 50m du Bugul er hoët

 

La nature pétrographique de cette roche est un quartzite phylliteux gris vert dans lequel une orientation des minéraux est parfaitement visible. Il s'agit d'une roche métamorphique du Trémadocien, le début de l'Ordovicien inférieur (environ 480 Ma). Cette formation est suivie de l'Arénigien et donc de grès armoricains qui n'ont pas le même aspect (bancs massifs bien visibles sur le Lande de Courses et le bois du Fao plus au nord du massif de Quénécan.

La dernière vue montre un petit menhir (moins d'un mètre) qui se situe à quelques dizaines de mètres du grand menhir et implanté vers l'est. Ces pierres ne sont sur aucun chemin balisé et dans une propriété privée. Aucun d'entre eux n'a été christianisé. Si on y ajoute les allées couvertes réparties autour de ce relief du Breuil du chêne on peut conclure sans se tromper que cet endroit était bien fréquenté dès l'époque néolithique, la grande période du mégalithisme (de -5000 à -2000 avant notre ère).

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