Libellés

mardi 3 juillet 2012

Patrimoine

Lieux sacrés et fontaines

Dans un message précédent, rédigé le 5 mai 2011, il était question de l'origine du nom Rosquelfen. Une autre interprétation existe à partir de quelfen (orthographié quelven en 1280 et Kelfen en 1781). Il se trouve à quelques dizaines de kilomètres de Rosquelfen, côté Morbihan, un lieu nommé Quelven, endroit où se déroule chaque année l'un des plus importants pardons de Bretagne. D'après le chanoine Falc'hun, spécialiste d'onomastique, quelven viendrait de kel (kelc'h): le cercle et gwen: blanc ou pur ou sacré. Le cercle sacré est donc un endroit important. Rosquelfen peut être interprété de la même façon comme la colline du cercle sacré. 
A Quelven, c'est la fontaine située dans le vallon en contrebas de l'église qui marque l'origine sacrée du lieu.
 Le culte des fontaines sacrées remonte dans l'Occident celtique au druidisme. On connait l'importance de l'eau, de la terre et du feu dans la civilisation celtique (Gwenc'lan Le Scouëzec). Ce culte a été récupéré à l'époque romaine par une substitution de divinités dans les mêmes lieux. Le christianisme a voulu gommer ces cultes païens en édifiant un monument parrainé par un saint ou un
personnage biblique, tout en conservant les propriétés thérapeutiques des eaux devenues "miraculeuses".


L'exemple de la fontaine de Quelven est à ce titre intéressant; dans son enceinte sacrée limitée par une véritable muraille, on y observe les vestiges de colonnes romaines encore présentes et qui semblent témoigner de la continuité du culte depuis les temps druidiques.

jeudi 28 juin 2012

chapelle de Rosquelfen

Fin de la restauration du clocher en juin 2012



Après le transept démonté puis remonté en 2011, le clocher est maintenant consolidé et entièrement restauré. Cette première vue est prise de l'ouest, partie entrée du clocher.




 
chapelle vue du nord

poème

Lumière de juin

Une fin du jour en sombre et gris
Quand l'arlequin du vieux bocage
Perd son éclat, se décourage
Blavet tranquille passe au Liscuis

Le vert en ces lieux prolifère
Et les rochers cèdent la place.
Des ardoisiers, d'anciennes traces
Ont disparu sous les fougères


En cet instant, soleil couchant
Perce le plomb d'un ciel d'orage
Et laisse apparaitre un visage
Dans l'or des blés vers Castel Cran

C'est ainsi qu'un instant suffit
Pour faire éclater la couleur
Réveiller les ajoncs en fleurs
Redonner couleur à la vie.

samedi 23 juin 2012

Chapelle de Rosquelfen

Recherches historiques sur le clocher

Les travaux de restauration du clocher ont permis d'examiner les pierres gravées en détail, avant le retrait des échafaudages. L'ouverture côté sud est particulièrement intéressante:


Le mur de la tour est en schiste mais les entourages d'ouvertures sont en granite. La photographie ci-jointe montre le linteau sculpté massif qui indique la date de construction du clocher (1668).






Partie ouest de l'ouverture avec gravures sur chaque pierre de granite






Partie est de l'ouverture avec pierres gravées





La reconstitution, interprétée par un latiniste du Centre Généalogique et Historique du Poher donne les indications suivantes:
"RECTOR(A)ED(IFICAT) D(OMI)NO MICHAELE DURANDO-CU(RATUS)CLAUDIO LE GLOUANEC..."
Dernière ligne en attente d'interprétation
"Sieur Michaele DURANDO est peut-être l'architecte ou le tailleur de pierres, d'origine italienne visiblement.
Messire Claude LE GLOUANEC a été le parrain de plusieurs enfants dans les registres de Rosquelfen".(G. Le Penglaou)
En latin, RECTOR est celui qui dirige et CURATUS signifie celui qui a la charge de (sens de curator).
Après examen des archives autour de l'année 1668, on constate que Michel Durand ou Durando (la signature comporte souvent un o terminal) est Recteur de Rosquelfen. Le Glouanec ou Gloanec était également le curé de l'époque, celui-ci étant souvent désigné parrain d'enfants à baptiser comme il ressort des archives paroissiales. Il s'agirait donc en réalité du nom des deux prêtres en charge de Rosquelfen au moment de l'édification du clocher.

jeudi 21 juin 2012

poème

La source

Je sais par les sous bois vers les rochers verdis
Une puissante source aux saveurs de la terre
A l'éternelle fraicheur d'une matrice de pierre
Gardienne généreuse de son trésor enfoui

A travers les vieux arbres aux vertes frondaisons
Un timide soleil éclaire la fontaine
Où le coeur se libère et l'esprit me ramène
Aux abords du rivage où se perd la raison

Bientôt tombe la nuit et la lune blafarde
Entoure d'un halo d'or une elfe ou une fée
Silencieuse et légère en ce solstice d'été
Elle revient se pencher sur la source qu'elle garde

Le temps s'arrête alors en ce vallon boisé
La chanson de la source berce le coeur en veille
Sur les rivages d'ombres, de paix et de merveilles
Aux portes du mystère une âme vient d'accoster.

lundi 18 juin 2012

chapelle de Rosquelfen

Restauration 2012

La restauration du clocher est en cours d'achèvement; il perdra bientôt son armature d'échafaudages.

Vu du côté sud-ouest, il est déjà possible, malgré les échafaudages, d'apprécier le travail réalisé par l'entreprise Le Boulzec de Pommerit-Le-Vicomte. Le clocher retrouve une homogénéité et une fraîcheur qu'il n'avait sans doute jamais connu depuis le XVIIe siècle, date de sa construction. L'arasement central de la tour est constitué d'une ceinture de dalles de schiste biseautées et taillées sur toutes les faces.








La corniche supérieure est composée de corbeaux sculptés en granite clair soutenant une corniche de schiste taillé et poli faisant contraste de couleur accentué par les joints de chaux et sable. Les ouvertures ont également été consolidées et l'une d'entre elles présente un intérêt tout particulier par les inscriptions qui figurent sur toutes les pierres d'entourage et qui donnent des indications sur la date (1668) et les noms de personnes vraisemblablement à l'origine de la construction. Une étude de ces inscriptions est en cours.

mardi 12 juin 2012

poème

Un jour de pluie

Découragés par tant de pluie
De ciel graphite chassant l'azur
Les korrigans sont endormis
Aux creux moussus de leurs vieux murs

Les elfes cherchent le soleil
Sous le rideau de pluies sans fin
La nuit qui vient nettoie le ciel
L'ambre et le bleu préparent demain

Puis vient le jour silence aidant
Où la maison ouvre sa porte
Passe l'ennui passe le vent
Qui sous la pluie frappe à ma porte?

mercredi 6 juin 2012

poème

Songes

Crocs d'ardoises
Lande épineuse aux ruines éventrées
Rocs grisés de lichens aux crêtes burinées
Crispation, résistance, silence d'un monde qui se noie
Posture d'un agonisant où seul
le regard sur l'horizon invisible de ses rêves
garde la lumière de l'aube primitive,
celle où la nature peut enfin se contempler
dans le perpétuel mouvement de l'air, de l'eau, de la terre et du feu
quadricèle mobile des ancêtres qui bien avant nous contemplaient l'immense ballet cosmique
dans lequel ils figuraient, dérisoires étincelles du brasier céleste,
mais tout l'univers en eux...

mardi 5 juin 2012

poème

Tristesse

Le ciel bas, le ciel sombre apporte les corbeaux
Et le noir à nouveau vient chasser la lumière
Eteindre la couleur diluée par les eaux
De larmes tristes et froides et l'âme désespère

Quand la maison de pierres prend sa posture d'hiver
Où les portes fermées confirment l'abandon
Du jardin délaissé où l'ancolie prospère
L'esprit pleure l'azur et l'âme en déraison

L'averse étale encore son humide rideau
Qui filtre la lumière, assombrissant l'ardoise
Le jardin se souvient des odeurs de foin chaud
De caresses solaires sur les corps qui se croisent

Les pensées se succèdent, silencieuses et secrètes
Aux couleurs effacées de la morne saison
Mais la mémoire présente, bien vivante et discrète
Ramène la conscience au port de la raison.

mercredi 30 mai 2012

chapelle de Rosquelfen

Blasons de la chapelle.

Nous avons poursuivi l'étude des blasons  de la voûte et du retable avec l'appui de généalogistes et spécialistes de l'héraldique. Le moment est venu de faire le point sur ces recherches.
Suite à une discussion sur le forum de "histoires de Bretagne" (yahoogroupes), et devant une impasse liée au blason du retable (d'argent aux trois croissants de gueules, voir l'article du 30 décembre 2011 sur ce blog) nous avons vérifié l'authenticité des formes et des couleurs en échantillonnant le blason de la voûte.
Ce blason aux trois croissants est positionné sur le premier blochet de la voûte en partant du coeur et tenu par un personnage dont on aperçoit les deux mains de part et d'autre du blason. Celui-ci, comme toute la voûte de la chapelle est recouvert d'une peinture gris-bleu-vert assez indéfinissable car modifiée par le temps. Sous cette couche gris-bleu-vert, les croissants sont colorés en blanc ainsi que le blason lui-même. Ces couleurs sont compatibles avec un blason d'azur aux croissants d'argent, car la couleur azur a pu se modifier avec le temps. Pour le savoir, une analyse des pigments serait appropriée. Ce qui découle de l'examen détaillé de ce blason c'est l'absence de pigment rouge et donc de la couleur rouge sur les croissants.
Un nouveau problème se pose donc maintenant qui consiste à vérifier si les deux blasons de la chapelle ont une même origine alors qu'ils n'ont pas la même couleur.
Question: les couleurs observées sur le blason du retable sont elles les couleurs d'origine ou ont elles pu être modifiées au cours d'une étape de déplacement du mobilier ou d'une restauration ancienne, le rouge rendant les croissants plus visibles sur fond blanc que du blanc sur fond bleu?
Pour vérifier cette hypothèse il est nécessaire d'avoir l'avis des derniers experts restaurateurs du retable (société COREUM de Bieuzy-les-Eaux) et peut-être aller plus loin dans l'analyse des pigments présents. Rappelons que le retable est classé depuis août 1964 et que cette étude devra passer par les services de conservation du patrimoine qui sont seuls habilités dans ce domaine. Pour l'instant, l'hypothèse d'un blason appartenant aux de Ponthou est envisagée car cette famille est bien présente à proximité de Rosquelfen au XVe et XVIe siècle. La recherche se poursuit donc dans ce sens avec l'appui de Pierre Le Dour . A suivre donc...

lundi 28 mai 2012

poème

Le petit jardin

Sur le flanc d'un coteau boisé
Un jardin noyé de verdure
Protège à l'abri de vieux murs
Les vives couleurs de rosiers

C'est à l'aube d'un triste matin
Que boutons et fleurs épanouies
Sans un bruit se sont évanouis
Pleure alors le petit jardin

Un chevreuil est passé par là
Inspiré par les belles fleurs
Fraîches roses aux vives couleurs
Et par leur parfum délicat!

Le temps cicatrise les plaies
Comme les blessures des coeurs
Reviendront bientôt les couleurs
Aux coeurs et aux roses de mai.

Chapelle de Rosquelfen

Les travaux sur le clocher sont en cours de réalisation; la partie supérieure de la tour a perdu son enduit et le mur est en cours de renforcement et rejointoiement.
Une équipe de journalistes réalise un reportage sur le sujet les 30 et 31 mai (TF1)

 Sur la photo jointe, le clocher est  vu du nord. Son armature d'échafaudages ne permet pas encore de se rendre compte du travail réalisé sur la maçonnerie, mais il avance selon le planning établi.

jeudi 10 mai 2012

poème

Daoulas

Les dentelles de schiste
Accrochent les nuages
Dans cet endroit sauvage
Où la beauté persiste

La vallée verte s'endort
Sous sa cape de bruine
Enveloppant les ruines
De biefs qui coulent encore

Et la mémoire dérive
Dans la gorge profonde
Où les échos de l'onde
Ricochent sur les rives

Sommeil de deux mille ans
D'un ancien pont romain
Y dansent les lutins,
Passe l'eau, passe l'an!

Fier torrent bondissant
Le Daoulas lave l'or
Et offre ses trésors
A l'éphémère passant.

mardi 8 mai 2012

archéologie

L'allée couverte de Bochacoat (Lande de Gouarec, sur commune de Plélauff, Côtes d'Armor)

Lors de la rando Muguet organisée par les Korriganed Gouarec le 6 mai dernier, le circuit patrimoine est passé à proximité d'un vestige néolithique bien connu dans le pays sous l'appellation "allées couvertes de Bochacoat". Mais si le nom est connu, l'emplacement de ce qui reste aujourd'hui de cet ensemble qui comportait encore dans les années 1960, au moins deux monuments séparés, est particulièrement difficile à trouver.

Sur cette vue, on distingue l'extrémité est de l'allée  avec une pierre de couverture en schiste d'environ quatre tonnes et qui est basculée vers le nord (affaissement du pilier (ou pierre brute)de soutènement nord.
Ce vestige d'environ 5000 ans est contemporain du site néolithique du Liscuis, beaucoup plus connu et fréquenté, sur l'autre rive du Blavet (en Laniscat).




 Sur cette vue, c'est la partie ouest de l'allée couverte de Bochacoat qui est visible avec une dalle de couverture encore en place. Les dalles pariétales sont affaissées vers le centre de l'allée du fait de la pression latérale; l'ensemble n'étant plus tenu par le tertre de recouvrement qui a disparu. Ce monument funéraire correspond à une sépulture collective de sédentaires installés sur place et développant l'agriculture. L'abondance de tels monuments (pas toujours respectés comme ils le devraient) témoigne de l'occupation du territoire par des groupes humains organisés et dès 6000 ans avant notre ère.

mardi 1 mai 2012

chapelle de Rosquelfen

La nouvelle tranche de travaux vient de débuter sur le clocher de la chapelle de Rosquelfen. Comme indiqué dans l'article précédent, ces travaux vont consister à réduire les désordres de maçonnerie constatés, supprimer les fissures et remplacer les pierres trop fragilisées. Ces travaux sont réalisés à nouveau par l'entreprise Le Boulzec de Pommerit-Le-Vicomte.

Sur cette vue, c'est la face nord du clocher et son habillage d'échafaudages qui est visible. La même installation est faite sur les deux autres faces.
Cette seconde vue prise sur le côté nord de l'entrée principale du clocher (face ouest) montre le réemploi d'un bloc de granite sculpté (deux sommets de colonnes) qui se trouvait vraisemblablement sur l'entrée ouest de la nef avant la construction du clocher, entrée du XVe siècle donc, démontée au moment de la construction du clocher et placée dans la nouvelle entrée du XVIIe siècle. L'un des blocs de granite en dessous est fendu sur toute son épaisseur (flambage vertical), ce qui dénote des contraintes anormalement élevées sur ce côté nord de l'ouverture.