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mercredi 19 octobre 2022

Carte blanche et patrimoine de Saint Brigitte (Morbihan)

Carte Blanche et Patrimoine de Sainte Brigitte en Morbihan ou: "des archives au fer".

Affiche de la Carte Blanche
La Carte Blanche du Dimanche 30 octobre (16h à la salle des fêtes de Sainte Brigitte) à Pauline Rolland-Lemée est une nouvelle occasion d'aborder un aspect du patrimoine par la généalogie successorale. C'est  aussi pour moi l'occasion de parler dans cet article, d'un héritage également très ancien qui concerne l'activité sidérurgique autour du fer, un élément indissociable de l'Histoire du pays.

Mais tout d'abord, précisons que l'objet de la Carte Blanche du 30 octobre est "De l'ancêtre à l'héritier", un thème qui aborde un aspect de la recherche en Histoire. Pauline Rolland-Lemée habite en effet dans une des plus anciennes maisons de Sainte Brigitte (voir l'article sur ce blog du 25 février 2020). Elle est  généalogiste successorale de formation et a créé sa propre entreprise: GénéaWest, il y a plusieurs années. Elle va donc parler de ce métier dans le cadre d'un exposé illustré de nombreux cas concrets et d'anecdotes drôles ou surprenantes. Comme d'habitude cette rencontre est gratuite et conviviale (gateaux, boissons bienvenues), en permettant d'échanger sur ce thème.

Ce très ancien village de Sainte Brigitte, dit le Roc'hello est cité dans le cartulaire de Redon comme étant sur le passage du "Chemin du roi Salomon", et comme ce texte, l'un des plus anciens connu de Bretagne est daté de 871 (IXe siècle), on imagine bien qu'il y avait une raison pour que ce lieu existe depuis si longtemps. L'explication se trouve dans les textes qui concernent les premières exploitations du fer par les "magnae ferrariae" des moines irlandais du Haut Moyen-âge, qui exploitaient le minerai de fer par fourneaux portatifs dans la forêt de Quénécan (La sidérurgie armoricaine: Léon Puzenat 1939).Ainsi le sujet du fer permet de remonter le temps encore plus loin.

oxyhydroxydes de fer brut

On sait que la réduction des oxydes de fer ne peut se faire qu'à partir de 900° et qu'à cette température, ce sont des "loupes"  ferreuses qui peuvent être produites à partir de ces bas-fourneaux. Il faut donc un minerai adapté à cette forme encore frustre d'exploitation et celui du Ruello est adapté puisque constitué de minerai Ordovicien à hématite, thuringite et magnétite, c'est-à-dire d'oxydes et hydroxydes de fer dont la réduction est plus facile à faire que les minerais carbonatés de type sidérose (qui existent aussi sur Ste Brigitte) que l'on trouve surtout en imprégnation des grès du Dévonien dans les Landes du Liscuis en Laniscat ou Saint Gelven, au Nord du Blavet mais aussi vers Silfiac et Lande de Gouarec en Plélauff.

Fer oolithique à  oxydes de fer

En effet, la température de fusion du fer pur est de 1535° ce qui impose une technologie de type Haut-Fourneau qui lui, peut monter à 1600° et produire de la fonte sous forme liquide comme ce sera le cas aux Forges de Guénault jusque la fin du XIXe siècle. Les scories ou résidus solides dérivés de cette forme de traitement n'auront donc pas la même composition que les très anciens résidus des bas-fourneaux, une constatation qui intéresse les archéologues car ces résidus entrent dans les moyens de datation  permettant de confirmer les avancées historiques dans les environnements de ce type (forêt de Quénécan, de Paimpont, de Lannouée, Basse-Indre, Hennebont etc...)

Ainsi les anciennes scories se substituent aux archives écrites pour prolonger l'information sur l'histoire et le patrimoine. Elles précèdent donc la généalogie et les archives à une époque sans écrits....
 

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