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mardi 4 octobre 2022

Ernest Pignon-Ernest à Landerneau

Après une visite de l'exposition à la Fondation Leclerc de Landerneau, rue des Capucins...

Pourquoi ce génie du coup de crayon, précurseur de l'art urbain en France, produit des oeuvres d'une telle puissance évocatrice? Par le talent, sans aucun doute, mais il y a autre chose de plus personnel: cette extraordinaire capacité à donner au dessin ce qui va provoquer un véritable choc chez celui qui le regarde!

Le soupirail. Ernest Pignon-Ernest. 
S'agissant du soupirail (hommage à Le Caravage), j'avais déjà illustré avec cette vue, un poème rédigé sur ce blog le 31 juillet 2016. Sa vue à nouveau en septembre 2022 à Landerneau produit exactement le même choc émotionnel. Dans ce tableau, il y a l'ouverture, le soupirail et on imagine de l'autre côté la cave éclairée par cette ouverture. Sortant de l'obscurité, un corps  gisant en partie seulement à l'extérieur de l'ouverture et éclairé de face.

Pour moi ce tableau raconte une histoire ou du moins son début, celle d'une naissance quelques années après la dernière guerre dans la cave d'un couvent. D'un côté la cave et son obscurité, ses odeurs, ses objets: barriques, bouteilles et même cercueils entreposés sur les barriques (de cidre), et de l'autre, côté lumière, une rue (de saint Gilles) qui longe les murs du couvent et monte vers la chapelle et le cimetière de Saint Gilles. La symbolique de cette vue est d'une force inouïe. Elle montre une forme d'enfermement, de dénuement et les efforts considérables pour s'en extraire et trouver la lumière tout en sachant que le temps  est compté!...
Photo prise à Landerneau en septembre 2022: Fondation Leclerc 

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