Libellés

mardi 16 avril 2024

Carte blanche à Sainte Brigitte (56) le 28 avril

Carte blanche  à Yves Lagabrielle le Dimanche 28 avril à Sainte Brigitte.

"La géologie de Sainte-Brigitte: histoire de la Bretagne centrale depuis 500 millions d'années"

La région de Sainte Brigitte appartient au Massif armoricain contenant de très vieux sédiments, témoins de la présence antérieure de la mer entre 500 et 300 millions d'années. Ces sédiments marins ont été plissés lors de la construction d'une immense chaîne de montagnes installée sur toute l'Europe. Lors du plissement, ils ont été enfouis à des profondeurs de plusieurs kilomètres et se sont alors transformés en schistes noirs, bien connus des brigittois et des environs puisqu'ils forment notre sous-sol avec nos célèbres macles ou schistes à chiastolites qui ont inspiré le blason des Rohan venus s'installer sur notre territoire au Moyen Âge.

Schistes à chiastolites.Y.Lagabrielle
Yves Lagabrielle, géologue spécialiste de la formation des chaînes de montagne, ancien directeur de recherche au CNRS et agrégé de sciences naturelles, propose une carte blanche en deux temps, à la découverte des grandes étapes de l'histoire géologique de la région:

- une promenade commentée le long d'un circuit géologique, permettant d'observer les roches qui montrent clairement les différents processus géologiques ayant façonné notre région (plissement, intrusion de granite, croissance des andalousites). Rendez-vous à 10h30 sur le parking de l'église pour l'organisation du covoiturage. Prévoir votre pique-nique.

- un exposé illustré sur l'histoire géologique de notre région, à 15h, à la salle des fêtes. Cet exposé est indépendant de la promenade et peut être suivi sans avoir participé à celle-ci. Yves invitera deux amis géologues amoureux de la région pour compléter la fin de son exposé: Pierre Jézéquel et Job Le Guernic.

Gratuit. Boissons et gâteaux bienvenus comme à l'accoutumée

NB: article et affiche  de l'association organisatrice.

samedi 13 avril 2024

Recherches archéologiques sur Perret en Côtes d'Armor

Une ancienne "Grange" cistercienne en forêt de Quénécan: la "Vieille Verrerie".

La Verrerie et Vieille Verrerie. Cadastre 1836
Sur cet extrait du cadastre de 1836, on distingue les parcelles et bâtiments situés en rive droite du Blavet à proximité de l'abbaye de Bon-Repos. Cet ensemble faisait autrefois partie du temporel des cisterciens et constituait l'une des "granges" les plus proches de l'abbaye, celle-ci étant destinée à la production de verre. Aujourd'hui, il ne reste de visible que la maison dite de "La Verrerie", propriété privée en enclave dans la forêt de Quénécan (bois du Fao).

De la Vieille Verrerie, il ne reste que des bases de murs et amas d'éboulis en terrasses successives, la pente du sol étant assez prononcée, dans lesquels une équipe d'archéologues et étudiants ont travaillé ces derniers jours  sous la responsabilité de Chloé Bekas (mastère 2 en archéologie sur les verreries bretonnes (Université de Rennes II).

Site de la Vieille Verrerie le 10/04/2024.Photo PJ
Le choix de cet endroit par les cisterciens n'est pas anodin puisque le substrat géologique est exclusivement composé de grès armoricain, un matériau naturel encore exploité aujourd'hui dans la carrière de Bellevue et qui présente une teneur en silice supérieure à 95%. Il entre dans la fabrication du verre comme principal élément avec des fondants permettant notamment d'abaisser la température de fusion (température de fusion dioxyde de silicium: 1710°). La pente naturelle permet également de ventiler le four par dessous, le rendant plus efficace. Reste aux archéologues à trouver l'emplacement de ce four et avec de la chance, des résidus de fusion qui permettraient de reconstituer le processus de fabrication du verre;
un sujet intéressant, à moins d'un kilomètre de l'abbaye de Bon-Repos et qui sera suivi avec attention par tous les passionnés d'histoire.
NB: Cadastre de 1836: photo Fadila Hamelin "Les  granges  de l'abbaye de Bon-Repos sur la commune de Bon-Repos-sur-Blavet du XII e au XVIIIe siècle". Prospection-inventaire thématique 2024.



samedi 6 avril 2024

Trésors monétaires en deniers de billon à Kerien et Perret en Côtes d'Armor

Les trésors monétaires de Perret (Bon-Repos-sur-Blavet) et de Kérien (22)

Le denier de billon est une monnaie constituée par un alliage d'argent et de cuivre. Selon la teneur de ces deux métaux dans l'alliage, le billon peut être noir et sombre avec "vert-de-gris"(dominante cuivre) ou au contraire plus blanche (après nettoyage, car l'argent noircit également à l'air) lorsque l'argent est l'élément dominant.

Exemples de deniers de billon
C'est autour de 1885 que le fossoyeur de Perret découvre  au pied du clocher de l'église paroissiale alors en travaux, quelques centaines de ces pièces qui seront attribuées à Conan premier, Comte de Rennes au Xe siècle. Nous ne savons pas ce qu'est devenu ce trésor monétaire mentionné par de Keranflec'h Kernezne dans le Bulletin archéologique de l'Association Bretonne en 1886.
Deniers de billon comparables à ceux de Perret


Sur Kérien (entre Lanrivain et Bourbriac), la découverte est beaucoup plus récente puisqu'elle date de 2007, date de  découverte d'un autre trésor monétaire sur Laniscat, proche de Rosquelfen et en statères et quart de statères cette fois; une monnaie frappée par le pouvoir Osisme et en or allié (à dominante cuivre pour ces pièces de la fin de la Tène).

 Kérien le contexte de la découverte est étonnant. Les chasseurs déclarent au Service Régional de l'Archéologie (DRAC de Bretagne), la découverte de 199 monnaies d'argent et 18 fragments de monnaie trouvées fortuitement en débusquant un blaireau au pied d'un talus, près du hameau de la Villeneuve. (academia-celtica.niceboard.com).

Deniers du trésor de Kérien. Photo DRAC de Bretagne

Selon Laurent Beuchet (DRAC), il s'agit de pièces de moins d'un gramme mais le trésor contient 550 pièces de fin XIIe début XIII.

Ces deniers de billon frappés en Bretagne sont attribuables à Constance (1186-1202), Arthur (1202) ou Guy de Thouars et Philippe Auguste (1202-1205 et 1207-1213). Rappelons que Philippe Auguste est le roi de France entre 1180 et 1223. 
L'une des pièces sur la photo présente une croix pattée comparable aux illustrations précédentes, dont celle attribuée à Conan II.
La question du lieu de conservation de ce trésor est encore une fois posée.
NB: sources: rennes.maville.com et academia-celtica.niceboard.com


mardi 2 avril 2024

Poème

De Imbolc à Beltaine...

Gardien des souvenirs de tant de belles choses

Des heures sublimes et brèves sur des anciens chemins

Les vifs et tendres mots des humeurs de la prose

 toutes les saisons, bien sûr je me souviens


Disparus les instants lumineux d'autrefois

Les furtives silhouettes dans les bois frémissants

Les fées qui vagabondent et le coeur en émoi

Dans un temps suspendu, caressées par le vent 

Au jardin en mars 2010

Je vois des yeux rieurs et qu'un rien émerveille

Des soupirs et des rires sous la voûte étoilée

Et la beauté du monde sous un couchant vermeil

Les parfums enivrants, les braises en cheminée...


Imbolc est déjà loin, bientôt la renaissance

Quand la clarté du jour annonce le printemps

Le hasard est joueur au jardin de jouvence

Que traverse ma route sous les portes du temps

Vers la maison en mars 2024

La vie a ses méandres et la mémoire décline

L'esprit parfois se voile quand le coeur se consume

Il reste les échos des passants qui cheminent

Des crêtes aux vallées, de la lande sous la brume


Les souvenirs heureux sont bien là et demeurent

Pendant que pluies et vents imposent leur tempo.

En préparant Beltaine et ses semis de fleurs

Sur la vieille maison, tombent des trombes d'eau!

NB: Imbolc: fête religieuse celtique du premier février

Beltaine: fête du calendrier celtique protohistorique qui se situe le premier mai; installation de la saison claire- Associé à Bélénos, dieu solaire et lumineux.

mardi 26 mars 2024

Sculpture sur bois à l'épreuve du temps.

Sculpture dans un tronc de merisier, à l'épreuve du temps

sculpture en merisier: 09/2011

 Dans un tronc de merisier, une sculpture sur le thème de l'elfe en introspection, la tête sur les genoux et les mains posées sur les tibias va séjourner de 2014 à aujourd'hui sur un mur exposé à l'Ouest..

Ici, la sculpture est à ses débuts. On distingue la silhouette du personnage.

placée en extérieur en 2014

Cette pièce de bois d'environ 70 cm de hauteur pour la partie sculptée, est placée en extérieur, face à l'Ouest et sans protection contre les intempéries.



dix ans plus tard...

La sculpture sans la moindre protection (bois non traité et non protégé par un produit quelconque), a relativement bien résisté au temps et à la pluie. Une colonisation par le lierre est en cours qui ajoute un réseau de "tiges" emprisonnant la pièce de bois dans une sorte de réseau ligneux qui habille la statue de vert.

Vue de face: mars 2024

Le personnage sculpté dans ce tronc de merisier disparaît progressivement sous un végétal qui est  le lierre. Il intègre progressivement le massif de laurier-sauce sous lequel il avait été placé en 2014; discrète allégorie du silence et de l'effacement progressif.

 revoir en 2034?


lundi 18 mars 2024

Blasons sur et dans l'église de Sainte Tréphine en Côtes d'Armor

Blasons des bienfaiteurs dans l'enclos de Sainte Tréphine.

Il reste dans l'église de Sainte Tréphine des parties encore visibles aujourd'hui de l'édifice du XVe siècle construit dans cet endroit du bourg par le seigneur de Kernevel possesseur de la terre de Kerlabours, une maison anoblie en 1423 par le duc de Bretagne Jean V  que Jean de Kernevel avait contribué à libérer de sa prison de Champtoceau (dans le Maine-et-Loire, à 30kms de Nantes) dans laquelle il était retenu prisonnier par les Penthièvre en 1420.

Entrée du pignon Ouest de l'église:XVe

Ainsi, l'entrée de la nef située dans le pignon Ouest porteur du clocher est du XVe siècle (comme le pignon du transept Sud) mais remanié au cours des travaux de 1660. C'est probablement à cette période de grands travaux dans l'église qu'un blason en granite est positionné dans l'axe de l'accolade, en ornementation bien visible mais dont les couleurs ont disparu. Il s'agit d'un "fretté de six pièces" qui, selon les couleurs utilisées constitue les armoiries d'une dizaine de familles (comme de Quinquiziou à Plougasnou: "de sable fretté d'or" ou de Goasmoal de Ploudiry: "d'argent fretté d'azur", etc.)
Selon M.L.Audo (infobretagne.com), il s'agirait de la famille de Bégaignon qui est bien présente dans le pays au XVIIe siècle.
Blason de Bégaignon: "d'argent fretté de gueules de six pièces"



Si cette famille est bien celle indiquée par Audo, le blason se déclinerait "d'argent fretté de gueules de six pièces". On trouve en effet Claudine de Bégaignon (1609-1678) ou Charles (1607-1682) sur Saint Gilles-Pligeaux, sur Quintin et sur Guingamp (geneanet). C'est une famille importante durant cette période postérieure à la création du tombeau de Saint Trémeur (1577) et de l'oratoire destiné à la préservation du lieu de découverte des ossements à l'origine de cette création.Mais ceci est une autre histoire !

du Ponthou: d'azur aux trois croissants d'argent

Sur un poinçon situé dans le transept Sud de l'église et enjolivant la faîtière de la voûte, on trouve également le blason de la famille du Ponthou qui possède le manoir de Kerauter, sur la commune (alors trève de Bothoa) de Sainte Tréphine et qui ne possède plus ses couleurs d'origine. La voûte a en effet été repeinte en bleu et l'ensemble des poinçons présents sur la faîtière a reçu la même couche, effaçant ainsi une information toujours intéressante pour la reconstitution de l'histoire du monument et de la région.

Sources: généanet pour famille de Bégaignon, infobretagne (Patrimoine de Sainte Tréphine, M.L.Audo), wikipedia-Armorial des familles de Bretagne. Armorial Général de Bretagne- Briant de Laubrière, 1844.

mardi 12 mars 2024

En passant par Sainte Tréphine en Côtes d'Armor

Sainte Tréphine et son enclos paroissial

Dans un article rédigé le 13 mai 2014 sur ce blog et intitulé "Patrimoine en Sainte Tréphine", je mentionnais  la présence du fameux Lec'h cannelé ou Stèle Saint Michel de l'âge du fer, un monument exceptionnel qui a été longtemps une source de perplexité pour les chercheurs avant le déchiffrage des inscriptions gravées sur sa face Ouest: "crux mihael".

Lec'h cannelé de Ste Tréphine
Ce monolithe de granite cannelé sur toutes ses faces possède une base pratiquement carrée avec arêtes arrondies (moins d'un mètre de côté sur 3,3m de hauteur). Il se termine en se réduisant au sommet percé d'un trou qui maintenait une croix aujourd'hui disparue.

Selon Le Bourhis-Kerbiziet qui en a fait le dessin en 1887 (P.Guigon et al), ce monument serait sans doute parvenu à Sainte Tréphine au moment de l'invention du tombeau de Saint Trémeur et donc vers la fin du XVIe siècle (1577). On remarquera que cette date se situe pendant les guerres de religion entre protestants et catholiques (8 périodes de guerre entre mars 1562 et avril 1598, date de l'Edit de Nantes). D'autres stèles sont présentes dans cet enclos paroissial et également importées comme celle tronconique d'un mètre de hauteur déplacée dans l'enclos en 1975 (origine??)

Stèle de granite proche du chevet de l'église

Ces deux stèles de l'âge du fer sont les deux seules répertoriées sur Kreizy Archeo et clairement identifiées comme stèles sur les 9 qui sont décrites par différents auteurs à propos de Sainte Tréphine ou sur infobretagne, Patrimoine de Sainte Tréphine.

Autre "stèle" octogonale dans l'enclos






Ce dernier monolithe dressé sur le placître et proche de l'église possède une base octogonale et une cavité au sommet comme la stèle tronquée. Six autres éléments lithiques dont cinq entourent le sarcophage dit "de Trémeur" à l'intérieur de la chapelle sont estimés de l'époque gauloise selon différents auteurs du XIXe siècle.(M.L.Audo)

sarcophage  granite extérieur à la chapelle
Un "sarcophage" en granite grossier est positionné contre la petite chapelle en grand appareillage de granite qui a remplacé l'oratoire de 1577 et qui abrite le tombeau dit "de Tréphine et Trémeur". Ce tombeau est constitué par un grand sarcophage de schiste encadré par les"cinq stèles gauloises", et enterré à plus d'un mètre de profondeur, sur lequel on présentait les enfants qui tardaient à marcher.

Etonnante concentration d'éléments archéologiques (et païens!) dans un enclos paroissial qui de ce fait, est devenu le plus original du pays!

Source: Nécropoles et sarcophages du Haut Moyen-âge en Bretagne: P.Guigon, JP.Bardel,M.Batt. Revue Archéologique de l'Ouest- 1987

mercredi 6 mars 2024

Du côté de Rosquelfen en Bon-Repos-sur-Blavet

Un dépliant d'appel aux dons pour la poursuite des travaux à la chapelle de Rosquelfen


 Ce dépliant est diffusé en mairie de Laniscat et auprès des membres de l'association des Amis de la chapelle de Rosquelfen depuis l'obtention  par le fisc du droit à délivrer des reçus fiscaux permettant une réduction d'impôt. L'objectif de l'association est de poursuivre les travaux de restauration: voûte du transept, retable du maître-autel, chaire de prêche, calvaire de l'enclos...

Chaque don fait l'objet d'un reçu fiscal donnant droit à une réduction d'impôt (66% du don) dans le cadre de la législation en vigueur.

samedi 2 mars 2024

Etrange vestige sur Perret en Bon-Repos-sur-Blavet, Côtes d'Armor

Un invisible "calvaire"(?) à la sortie de Perret vers Sainte Brigitte.

Etrange assemblage de schiste et granite

 A la sortie de Perret vers Sainte Brigitte et après Liorz-ar-stang, on découvre (en cherchant bien!) un monument qui laisse perplexe (voir photo). Ce monument est bien positionné sur la carte IGN à 1/25000 et se trouve à proximité d'un ancien chemin creux qui partait vers le Nord et vers les tourbières du grand étang des Salles, pas très loin des ruines de Bonalébic.

Le socle formant la base (cubique) de ce monument est en schiste parfaitement maçonné et relativement récent si l'on fait attention à la pose et aux modes de taille des pierres (XXe).

Sur ce socle en schiste, on découvre un ensemble circulaire mouluré en granite de Rostrenen mais qui ne peut être une base de croix ou d'une hampe de calvaire comme imaginé par des riverains. Il s'agirait selon un spécialiste consulté à ce sujet, d'une base de colonne comme on peut en voir dans les monuments religieux (églises ou chapelles).

Base de colonne en granite porphyroïde de Rostrenen
Alors d'où provient cette partie sculptée qui n'est pas à priori destinée à un calvaire? C'est sans doute la pièce la plus ancienne de cet ensemble et la plus rare car  le granite à granulométrie très hétérogène n'est guère utilisé en sculpture, sauf à ne disposer que de ce genre de roche. Il faut donc rechercher son origine à proximité du faciès grossier qui n'est pas celui du granite présent à l'Ouest de Perret, entre Silfiac et Lescouët-Gouarec.
Le monument est terminé par un polygone à troncature des arêtes, également en granite mais à grain bien plus fin, assez typique des bases de croix de tombes (XIX et XXe) mais positionné à l'envers sur le tout, comme destiné simplement à préserver la base de colonne d'un vol... Voilà donc un mystère de plus à élucider sur Perret qui en compte quelques autres!


samedi 24 février 2024

En passant par Carnac, Morbihan

Le géant du Manio à Carnac: un mégalithe hors des alignements

Le géant du Manio à Carnac

 Ce menhir de granite photographié par le Centre des Monuments Nationaux se situe à 5 minutes de l'alignement de Kerlescan par le chemin pédestre et très proche aussi du "quadrilatère du Manio", cette structure sans doute funéraire qu'il semble annoncer. Il était en position couchée sur le sol  avant 1900 car son redressement est signalé vers cette date, redressement effectué  par Zacharie Le Rouzic.

Le grand alignement de menhirs du Manio se trouve à 20 minutes environ de cet endroit boisé.

Géant du Manio, taille hors sol




Ce menhir est exceptionnellement haut: 6m50 au dessus du sol, par rapport à la taille moyenne des menhirs qui constituent les alignements comme celui du Manio.

Ce foisonnement de mégalithes qui datent du Néolithique reste encore énigmatique pour les chercheurs en archéologie.

Le "Géant du Manio" est classé MH depuis 1900.

lundi 19 février 2024

Patrimoine de Saint Aignan en Morbihan

Un pentagone de l'âge du Fer à Saint Aignan, près du barrage de Guerlédan

Barrage de Guerlédan par Hillshade IGN RGE
 Cette photo aérienne prise au dessus du barrage hydroélectrique de Guerlédan montre l'éperon rocheux couvert de forêt situé immédiatement à sa gauche ou à l'Ouest du barrage. On distingue parfaitement le rond-point routier situé au-dessus du barrage et qui sert de parking aux visiteurs dans cette zone totalement boisée. Ici, le relief est entièrement formé par les grès armoricains de l'arénigien (Ordovicien inférieur) dont l'exploitation en carrière pour la construction du barrage (avec Trévéjean sur l'autre rive) a produit des cavités et modifications de la surface d'avant le barrage, c'est-à-dire d'avant 1923-24, dates du début de la construction de cet ouvrage qui va condamner définitivement la navigation sur le canal de Nantes à Brest. Sur cet éperon qui domine la gorge étroite où passe le Blavet, il y avait à l'âge du fer (INRA) une redoute nommée Castel Finans et cet endroit a fait l'objet d'une sorte de concurrence légendaire avec Castel Cran, une autre construction sur un promontoire rocheux plus près de Gouarec cette fois et carolingienne celle-là, donc bien plus récente (IXe siècle).

Photo LIDAR du même endroit
Une couverture par LIDAR, un procédé qui permet de s'affranchir de la couverture végétale pour découvrir des anomalies à la surface du sol, permet de découvrir l'emplacement de l'ancien camp de Castel Finans qui a la forme d'un pentagone dont la pointe est orientée vers le Sud, c'est-à-dire face à une potentielle menace. La petite chapelle de Sainte Tréphine est construite dans ce pentagone et proche de la pointe en question. Surprenante découverte de l'originalité géométrique de ce camp, vu son âge (âge du fer) qui ne coïncide en rien avec la légende de Conomor et Sainte Tréphine, localisée ici (la chapelle du XIXe témoigne de la persistance de cette légende dans le pays). L'endroit magnifique mérite un détour et si possible par le sentier pédestre qui part de Saint Aignan et qui offre une coupe géologique de référence entre le Cambrien et l'Ordovicien en passant par une fontaine ornée.
Source: Hillshade IGN RGE ALTI 1m     (couverture LIDAR).


samedi 10 février 2024

Poème

 Tempus fugit...

C'est une étrange histoire
Un rêve inachevé
D'un passant et la fée
Gravé dans ma mémoire

Les mots que le vent porte
De l'horizon lointain
Réactivent sans fin
Sa présence à ma porte

Prisonnier des usages
Résigné et transi
C'est au ciel de minuit
Que parfois je partage

Sorti d'un puits sans fond
En quête de fées celtiques
Des rivages atlantiques
Ce regard de Tesson!   
 
Guerlédan, février 2024. PJ

Dans ce temps suspendu
Mature celui des fées
Chevauchant les années
Sur des sentiers perdus

Errance des âmes en peine
Au fil des heures grises
Où la paix compromise
Est toujours si lointaine

Intemporel élan
De nos coeurs en partance
Quand trop de violence
Nous conduit au néant

Le temps n'a pas suffi
Pour effacer les pleurs
Les étranges saveurs
Des bonheurs interdits

La poésie conforte
Les sentiments divins
Invasifs et sereins
Qu'aucun grand vent n'emporte

Nous sommes les amants
D'un rêve émerveillé
Où les mots enchantés
Echappent encore au temps...

samedi 3 février 2024

Patrimoine historique de Perret, Bon-Repos-sur-Blavet 22570

Conférence par P.Jézéquel sur le patrimoine bâti et historique de Perret en Côtes d'Armor le Dimanche 18 février à 15h dans l'église Saint Nicodème.

Eglise Saint Nicodème de Perret :image SITARMOR
Après une conférence donnée dans l'église paroissiale de Perret le 27 août 2023 et qui portait exclusivement sur l'église Saint Nicodème, des habitants de Perret ont souhaité étendre le propos à l'ensemble du patrimoine historique de la commune déléguée de Perret, aujourd'hui dans la commune nouvelle de Bon-Repos-sur-Blavet avec Saint Gelven et Laniscat.

Ce sujet sera donc abordé sous forme d'une projection dans l'église et portera sur le patrimoine bâti, religieux et profane de la commune.

Restauration de Gwirmané en 1993
Image P.J.

Ce patrimoine englobe les monuments comme l'église Saint Nicodème, mais aussi la chapelle de Gwirmané (photo PJ 1993, restauration d'un entrait à engoulant par Phil Corman), les calvaires dont celui, proche de Gwirmané, abattu par la tempête Ciaran en octobre dernier, les manoirs et bâtiments anciens, le moulin à vent  et les Forges des Salles. Quelques énigmes présentes sur ce territoire dominé par la forêt de Quénécan seront également abordées comme le rapport de Perret avec le chiffre 7, le mystère de Saint Alraut, le Trésor de Perret, la vierge dite du  septième temps!...

Ce temps d'échanges  va me permettre de faire le point sur les connaissances acquises et sur quelques pistes de recherches en cours, sur ce territoire situé en plein berceau de la danse traditionnelle koste 'r c'hoed, véritable ambassadrice de ce pays auprès des jeunes générations qui s'intéressent aussi au patrimoine (immatériel celui-là).

Venez nombreux le 18  février à 15h à l'église de Perret.

 

mercredi 31 janvier 2024

Poème

Rouge crépuscule

Le jour enfin s'allonge, le soleil prend son temps

Enflammant l'horizon vers un Ponant tranquille

La campagne s'endort en ignorant les villes

Et le silence confirme une pause des vents


Les vieux chênes moussus, le décor forestier

Aux arbres dénudés, en immobile attente

Raniment encore le soir une belle impatiente

Un souvenir mouvant sur des sentes oubliées


Je vis des sensations dans l'ombre qui descend

Où la mémoire active interroge le mystère

La force des sentiments au syndrome délétère

Pour une âme captive, égarée dans son temps!


En ayant évité la force des habitudes

Ces chemins balisés de rituelles coutumes

Saurons-nous échapper au trop plein d'amertume

Qui efface dans le coeur nos rares  certitudes?


Ce monde n'est pas le nôtre, nous vivons hors du temps

Poursuivons sans regrets nos rêves éveillés

Dans la pourpre du soir d'un ciel enluminé

Aspirons désormais à l'éternel printemps!

mardi 23 janvier 2024

Patrimoine de Lescouët-Gouarec en Côtes d'Armor

De Bon-Repos à Lescouët-Gouarec, une statue chargée d'histoire...

C'est en effet dans l'église Saint Gwénaël de Lescouët-Gouarec (1682-1848) que l'on trouve encore aujourd'hui une statue polychrome dont l'inscription sur son socle indique son origine: Notre Dame de Bon-Repos. Il s'agit d'une statue qui ornait l'abbatiale  de Bon-Repos avant la Révolution. La raison de ce transfert après la période troublée de la Révolution est encore inconnue aujourd'hui.

N.D. de Bon-Repos
Cette statue  qui ramène à l'abbaye de Bon-Repos permet aussi de s'intéresser à l'église du centre bourg de Lescouët qui l'abrite aujourd'hui avec une autre statue, celle de Saint Roc'h, héritée cette fois de la chapelle Saint Roc'h disparue vers le milieu du XXe siècle et qui se trouvait sur le tracé de la route Gouarec-Pontivy, au lieu-dit Saint Roc'h, un endroit  nommé Saint Serge Martyr au IXe siècle (Cartulaire de Redon).

L'église en croix latine est donc relativement récente dans sa forme actuelle. Les références à une église sur Lescouët-Gouarec remontent à 1387 (toujours sous le vocable de Saint Gwénael ou Guénaël)sans que nous sachions si le bâtiment du XIVe siècle était érigé au même endroit. Un aveu de 1566 indique que le Seigneur du Crénard avait "prééminences, privilèges, tombes, enfeux"...dans cette église. Après le Concordat de 1801, la paroisse qui dépendait du Diocèse de Vannes passe dans celui de Saint Brieuc. 

Pignon Ouest au clocher (XVIIe)


Du bâtiment actuel, seul le pignon Ouest est du XVIIe siècle. Il diffère du reste de l'édifice par sa maçonnerie en grand appareillage de granite avec clocher ajouré et porche d'entrée à encadrement de contreforts, une qualité de maçonnerie que l'on ne retrouve pas dans le reste de l'édifice. Ce clocher est daté de 1682 et remplace donc un édifice beaucoup plus ancien.

Au moment de sa construction le Seigneur du Crénard est le baron Yves de Gouezbriand (ou Goësbriand). Dans la succession de la seigneurie du Crénard, on peut trouver Morice de Quénécan en 1427, Jehan de Keranechan (Quénécan) en 1448, Lancelot de Quénécan en 1460 (armoiries dans la chapelle de Gwirmane), Louis de Caranecan (Quénécan) en 1532...Lescouët-Gouarec, ancienne trève de Plélauff se situe dans le terroir Pourlet jusque Saint Roc'h où elle passe à l'Est en koste 'r c'hoed.

NB: sources "Bon-Repos, Un site de confluence au coeur de la Bretagne" par Marc Jeanlin, Cahier du Poher hors-série n°4-2015 CGHP. Patrimoine de Lescouët-Gouarec,texte et dates J.M. Le Mené 1891.